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EAN : 9782749126685
576 pages
Le Cherche midi (21/03/2013)
3.24/5   82 notes
Résumé :
1502. Les Borgia règnent sur l'Italie. Le pape Alexandre VI, de son vrai nom Rodrigo Borgia, apprend que l'on vient de retrouver un indice qui permettrait peut-être d'expliquer, cinq ans après les faits, le meurtre mystérieux de son fils aîné, Juan. Une amulette dont celui-ci ne se séparait jamais est en effet réapparue près du corps d'une inconnue assassinée à Imola, siège de la cour de son autre fils, le Prince César Borgia.

Il charge alors Damiata,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Quand le jeune Machiavel se retrouve à croiser le déjà très réputé Leonard de Vinci, et Damiata, intrigante membre de la famille papale Borgia par alliance et contrainte de collecter pour ce dernier toute information sur les meurtres sordides commis dans une ville froide d'une région reculée d'Italie avec des implications politico-stratégiques essentielles ...
L'enquête menée par Léonard et Machiavel mèle rigueur scientifique et décryptage d'énigmes, ésotérisme limite sorcellerie, pour aboutir à force de perspicacité et d'intelligence à sa résolution et la mise en exergue d'un tueur de masse impliqué dans les méandres de la haute politique de l'époque.
Les chapitres, rédigés soit par Machiavel soit par Damiata permettent d'appréhender les différents angles parcellaires de l'aventure pour en faire un récit complexe à souhait.
Un roman policier de grand talent, ancré dans l'époque renaissance italienne, mêlant subtilement personnages historiques et enquête policière moderne aboutissant à un suspense très bien mené à la lecture agréable pour les amateurs du genre polar historique.
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Italie, an 1502. Valentino, alias Cesare Borgia, fait trembler toutes les puissances européennes, mais son règne touche peut-être à sa fin. Les condottieri complotent contre lui, tandis que Damiata, l'ex-maîtresse de son défunt frère Juan, est envoyée par le pape à Imola, afin d'enquêter sur son meurtre survenu cinq ans plus tôt.

Si vous suivez régulièrement ce blog, vous n'ignorez pas mon obsession pour la famille Borgia. Aussi souhaitais-je découvrir ce livre depuis longtemps, tout en repoussant sans cesse sa lecture, de crainte d'être déçue. Et, comme je l'appréhendais, je le suis. À certains égards, tout du moins, dont beaucoup sont subjectifs.

L'un des principaux problèmes réside dans ma connaissance des évènements historiques, qui a altéré ma perception de la dimension enquête / thriller du récit. Puisque j'étais aussi familière du contexte que du point d'orgue vers lequel on se dirigeait, j'ai pu envisager d'entrée l'affaire sous la plupart de ses angles et devancer la majeure partie des théories des protagonistes.

Des théories que j'ai trouvées souvent bancales, quand elles n'étaient pas longues et redondantes. Bancales, parce que j'avais parfois l'impression que Damiata et cie tiraient leurs hypothèses de leur chapeau (à croire qu'eux aussi avaient étudié l'Histoire avec un grand H pourtant censée être leur présent), tandis qu'à d'autres moments, ils me semblaient passer à côté d'évidences.

Les longueurs et les redondances sont pour leur part essentiellement dues à la confrontation perpétuelle des génies scientifique et philosophique de Leonardo et Machiavelli. Autant j'ai trouvé la dualité de leur vision, qui tantôt s'oppose tantôt se recoupe, d'abord intéressante, autant elle a vite commencé à tourner en rond. Plus les pages défilaient, moins je supportais de les entendre remâcher les mêmes discours (oui, Niccolò, au bout de la cinquième fois, on avait biiien compris la notion de « nécessité », je pense que ce n'était pas la peine d'y revenir en permanence…)

L'autre souci réside dans les partis pris. Je ne m'en cache pas, je manque cruellement d'objectivité quand il s'agit des Borgia, notamment Cesare, envers qui je nourris une fascination sans bornes. Malgré cela, je ne me voile pas la face, je suis consciente qu'il était loin d'être un saint.

L'ambiguïté et les doutes que Michael Ennis entretient tout au long de l'intrigue correspondent parfaitement, je trouve, à sa personnalité, mi-ange mi-démon, et j'aurais applaudi si l'auteur les avait laissé planer jusqu'au bout. Si.

Car il ne le fait pas. Son oeuvre se conclut sur un jugement lapidaire et sans appel, réduisant à néant l'aura de celui qui deviendra, sous la plume de Machiavelli, le Prince. Tant d'interminables circonvolutions juste pour ça !

Et Cesare est loin d'être le seul personnage dont je déplore le traitement. Niccolò s'enlise dans un rôle d'amoureux transi, Leonardo m'est apparu plus fade que brillant (il met à mon sens un temps fou à démêler les indices semés par le tueur alors qu'ils sont basés sur ses propres travaux), Damiata n'est guère qu'un suspect supplémentaire pour noyer le poisson (cette expression résumant à elle seule au moins 70% du livre), et Michelotto… Je ne sais même pas pourquoi je l'évoque, vu combien il est peu présent. Ou plutôt si, justement, je pensais que cette absence du fidèle bras droit de Cesare dissimulait quelque chose, qu'il se révèlerait à l'instant opportun, mais je me fourvoyais.

C'est toujours un plaisir pour moi de retrouver l'Italie des Borgia, donc je ne regrette pas d'avoir lu ce roman. Seulement, les choix de l'écrivain ne sont pas ceux que j'attendais / j'espérais.

Si vous désirez vous plonger dans ce thriller historique, je vous recommande vivement d'être plus passionnés par la politique de l'époque que par les investigations, car elle sont vraiment lentes, et indissociables des évènements qui ont secoués la Romagne en 1502.
Lien : https://leslecturesdecyrligh..
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Juan de Gandie, le fils du pape Alexandre VI Borgia vient d'être assassiné et son père qui reste inconsolable veut faire la lumière sur le crime resté impuni.
Il charge la courtisane Damiata d'enquêter auprès De César son autre fils qu'il soupçonne fortement d'être le commanditaire ou même l'auteur direct de cet assassinat. Pour contraindre Damiata à remplir cette mission, le pape retient en otage le fils qu'elle a eu du défunt Juan.
A Imola, Damiata fait connaissance de Nicolas Machiavel secrétaire de la Republique de Florence qui l'a mandaté pour suivre César Borgia dans ses campagnes et s'informer de ses intentions en ce qui concerne les alliances nouées avec les condottieri qui peuvent imposer la paix ou déclencher une guerre civile.
Mais un tueur en série rôde dans la campagne italienne et découpe les femmes qui sont ses victimes en morceaux. Avec l'aide du génial Léonard de Vinci, Machiavel et Damiata se lancent sur la piste du tueur qui pourrait bien être aussi l'assassin de Juan de Gandie.
La tâche est malaisée, car le tueur brouille sa trace en semant des messages enigmatiques et en disposant les dépouilles de ses victimes selon un shéma tiré du livre d'Euclide, les Elements mathématiques...
Voici une histoire de tueur en série dans l'Italie de 1502 avec des personnages historiques utilisés habilement par l'auteur qui fait ainsi preuve d'une parfaite érudition et d'un grand souci du détail.
On se perd un peu dans les méandres de l'intrigue qui peut paraitre alambiquée mais le roman se lit quand même d'une traite .
J'ai particulièrement apprécié la présentation de César Borgia appelé Valentino (alors qu'en fait il est duc de Valentinois aussi je n'ai pas vraiment compris l'intérêt du changement de prénom) qui constitue un parfait cas d'école de psychiatrie et parait coller exactement à ce que l'histoire nous a appris de ce personnage haut en couleurs;
La lecture de ce roman est diablement plus interessante que le visionnage de l'insipide série TV consacrée aux membres de cette famille hors du commun;
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Ce livre se présente comme un roman historique relatant les aventures relatées par Machiavel dans l'une de ses oeuvres appréciées par tout dictateur dans le monde qui se respecte, à savoir, le Prince.

Ce roman historique utilise le contexte historique de L'Italie de début du XVIe siècle afin de nous plonger dans un excellent thriller ésotérique digne du Silence des Agneaux . Thriller puisque nous suivons Machiavel (secrétaire envoyé par Florence) et Damiata (ancienne courtisane d'un des fils de pape Alexandre VI assassiné dans des circonstances troubles) dans la traque d'un serial killer aux méthodes barbares ; ésotérique puisque ce fou n'hésite pas à disposer des éléments de corps dans des lieux spécifiques. Un double combat d'intellects a lieu : d'une part entre Machiavel qui examine la personnalité du tueur afin de le comprendre comme tout bon profiler d'aujourd'hui et, Leonard de Vinci pour qui les indices sont primordiaux avant tout. La seconde opposition se joue entre le tueur à l'intelligence macabre et Léonard de Vinci qui essaie de comprendre le schéma d'ensemble des meurtres.
Sans hésitation, excellent roman historique avec une plongée dans un contexte historique des plus troubles et difficile par moment où, l'on retrouve les complots, les trahisons, les duperies, les assassinats, les meurtres, les menaces, les alliances.... Dommage que par moment le récit s'égare, le rendant difficile à suivre. L'intrigue amoureuse est sympathique même si elle n'apporte pas grand-chose au récit.

Le point positif est sans hésitation la psychologie des personnages avec des parties sombres, des personnalités troubles, des secrets cachés que l'ont va petit à petit voir se révéler au fil du récit.

Le point négatif : le contexte historique choisit pour le récit. Il n'est déjà pas très clair pour les historiens, mais, même sous forme de récit, par moment l'on remarque des blancs, des approximations.

Un excellent roman historique mit en valeur par une intrigue digne d'un bon thriller à la limite de la paranoïa.
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« 1502 » est un thriller, dont l'action se passe en Italie juste au début du XVIème siècle. L'auteur ‘brode' habilement pour développer son intrigue, mais le contexte historique est véridique. Cette époque était très troublée, avec des guerres incessantes entre les divers Etats de la péninsule, les armées étant dirigées par des généraux mercenaires qu'on appelait les condotierre.
Alexandre VI était un Borgia - c'est peut-être le pire pape qui ait jamais régné. Quand commence le roman, le pape cherche à découvrir la vérité sur le meurtre de son fils préféré. Il oblige l'ancienne maitresse de celui-ci - par ailleurs soupçonnée de complicité - de trouver le responsable de ce crime. A cette fin, elle part en Romagne, une province où les armées du pape font la guerre sous la direction de l'autre fils d'Alexandre VI, César Borgia (alias Valentino). le mystère commence avec la découverte de divers morceaux de cadavres de femmes, déposés dans différents endroits autour de la ville. Qui est le psychopathe responsable de ces nouveaux crimes ? L'enquête est surtout menée par un jeune diplomate florentin encore inconnu, Machiavel; mais un certain Leonardo da Vinci, qui est ingénieur général de Valentino, joue aussi un rôle. On découvre ainsi que les lieux de ces macabres découvertes ne sont pas répartis au hasard. Puis l'intrigue se complique encore et le récit parait long et parfois compliqué. Je n'écrirai pas qui se révèle être le coupable recherché.
Dans ce roman, les chapitres se succèdent comme dans un feuilleton, les énigmes s'ajoutant les unes aux autres. Personnellement je suis peu motivé par les thrillers: je n'aime pas me sentir trop "baladé" par l'auteur et j'ai parfois la sensation de perdre mon temps en consacrant du temps à ce type de lecture. Cependant, je trouve que ce livre a le mérite de nous plonger dans un XVIème siècle plus vrai que vrai, loin des idéaux que nous associons maintenant à la Renaissance italienne. La société décrite est terriblement inégalitaire, le petit peuple est dans une situation désespérante, les généraux sont sans scrupules, les soldats sont sans pitié. Ainsi, le lecteur apprend beaucoup sur cette époque.
On est tenté de comparer « 1502 » au célèbre roman « le nom de la rose », car tous deux associent une enquête quasi-policière sur des sujets scabreux à un tableau historique passionnant.
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Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
Ton grand-père se pencha vers moi et me dévisagea de ces yeux d’obsidienne.

« Damiata. J’ai toujours su où vous étiez. »

Il avait une voix grave, mais sa prononciation était légèrement sifflante : une trace de son ascendance espagnole, bien que la famille Borgia – ta famille, carissimo – vive en Italie depuis des générations. Le serpent dans l’herbe. Ou celui de l’arbre.

Il m’effleura les cheveux du bout des doigts ; pas une caresse, mais le geste d’un garçon d’écurie examinant la crinière d’un cheval malade.

« Quand vous vous teigniez les cheveux, quand vous vous cachiez dans la taverne d’un Juif… » Il secoua la tête avec lassitude. « J’aurais pu venir vous chercher à n’importe quel moment. Chaque bouffée d’air prise par vous depuis cinq ans ne l’a été que parce que j’ai eu l’indulgence de vous laisser faire.

– Vous êtes le prince des indulgences, n’est-ce pas ? » répliquai-je.

Ton grand-père vendait l’absolution à l’autel de ses églises comme une catin vend ses charmes au coin d’une rue ; les seuls crimes qu’il refusait de pardonner, quel que soit le prix qu’on lui en offrait, étaient ceux perpétrés contre sa propre personne, ou au profit des Turcs.
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Votre Magnificence. Je vous ai fait parvenir cette grosse pile de feuillets afin de vous fournir un compte rendu plus fidèle des toutes dernières semaines de l’an 1502, au cours desquelles les condottieri fomentèrent une cruelle conspiration contre le duc Valentino et son père, le pape Alexandre VI. Comme vous le savez, mon expérience personnelle de ces événements a inspiré mon petit opuscule, Le Prince ; ce que vous ne savez pas, c’est qu’il y a beaucoup plus à dire sur toute cette affaire que je ne l’ai jamais admis. C’est pourquoi je vous soumets cette longue « confession », dans l’espoir que vous ne me jugerez pas – ni ne tenterez d’écrire votre propre version de l’histoire – avant d’avoir lu ces pages jusqu’au bout. Alors seulement pourrez-vous commencer à comprendre la terrifiante nature du secret que j’ai délibérément enseveli, dirons-nous, entre les lignes du Prince.
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Un vieux Juif du nom d’Obadiah vivait dans la maison voisine, au-dessus d’une taverne bruyante. C’était un homme de Dieu, à peine assez grand pour regarder par le trou d’une serrure, qui adorait discuter des œuvres de Flavius Josèphe et me présentait souvent des marchands et des cavatori – des fouilleurs – de sa connaissance à qui acheter des antiquités. C’est pourquoi, lorsque j’entendis tambouriner à notre porte en vieux chêne, je ne fus pas étonnée d’y trouver Obadiah, même si son impatience me surprit. Son visage avait toujours ressemblé à un magnifique dessin réalisé sur un vieux parchemin, où chaque ride aurait été soigneusement tracée à l’encre sépia. Mais lorsque je le vis passer la tête par l’embrasure de la porte, ce parchemin jauni sembla blanchir en un instant.
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Il n’y a pas de limites aux énigmes et aux mystères qui amusent les hommes. La Petite Clef de Salomon , la Kabbale et l’ Heptaple , les mystères d’Hermès Trismégiste et des pythagoriciens… Sans oublier que j’ai connu plusieurs hommes qui prenaient plaisir à user de leur couteau sur les femmes.
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Son capuchon était relevé, ne laissant voir que son visage, et ce cadre sombre rendait le bleu de ses yeux encore plus intense qu'il ne semblait possible. Si le bleu le plus profond que nos peintres ont à leur disposition est l'oltramare qui vient de par-delà l'océan, il faudrait faire la traversée entre ici et le mundus novus de notre ami d'heureuse mémoire, Amerigo Vespucci, un millier de fois pour obtenir cette teinte.
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