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3,77

sur 278 notes
On retrouve la belle écriture prenante, profonde de Louise Erdrich et cet univers amérindien où les personnages ont « le sentiment d'être les vestiges en lambeaux d'un peuple à l'histoire compliquée » qu'elle sait si bien exprimer.

À raconter comme ça, le début du roman risque de vous paraître too much - mais c'est si finement écrit que ça marche, que c'est très fort:

Landreaux, visant un cerf, tue le fils de son ami Peter Ravich. Folle sagesse, stupéfiante, démentielle compensation, il offre à Peter son fils, LaRose.

« Il arrive que ce genre d'énergie - le chaos, la malchance - s'échappe dans le monde et ne cesse d'enfanter et d'enfanter encore. La poisse s'arrête rarement après un seul événement. Tous les Indiens le savent. Y mettre fin rapidement exige de grands efforts, ce pourquoi LaRose avait été envoyé. »

Et LaRose n'est pas n'importe qui. J'ai adoré ce personnage merveilleux, d'une tendresse, d'une humanité, d'une sagesse magnifique. LaRose porte le nom des guérisseurs de la famille, il sait combattre les démons, dissiper les humeurs peau de vache, libérer chez ceux qui l'entourent la lumière enfouie sous des tonnes de ténèbres.

Un peu comme Louise Erdrich, qui fait surgir une profonde beauté de tous ses personnages, même les plus sordides, qui les rend très touchants, très attachants. La dureté est transcendée par une grâce, une belle humanité, la magie d'une écriture qui sait créer quelque chose de rayonnant tout en exprimant des réalités rudes et âpres.

La façon dont se mêlent le récit principal, des histoires appartenant au passé, une dimension un peu surnaturelle donne au roman une belle épaisseur narrative et cette force, ce charme, du réalisme magique. Les frontières entre réalité quotidienne et imaginaire explosent et cette explosion réenchante la vie humaine. Envoûtant!
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J'aime retrouver Louise Erdrich qui a souvent réussi à me faire passer par toutes les palettes de l'émotion tant son talent de conteuse n'a d'égale que la qualité de sa plume.

Dans son nouvel opus, nous découvrons deux familles au coeur d'un drame, la mort d'un enfant.
Lorsque Landreaux chasse un cerf et tue accidentellement le petit Dusty, 5 ans, il est si malheureux, écrasé par la culpabilité du chagrin qu'il impose à ses voisins qu'aussitôt, il décide d'offrir son fils LaRose à Peter et Nola, les parents de Dusty selon une tradition ancestrale Ojibwé.
«Notre fils sera votre fils maintenant. »

Louise Erdrich retrace par intermittence, tout au long du roman, le drame que vivent les deux familles et l'histoire de la première LaRose, une jeune Ojibwée vendue par sa mère à un négociant. Cette LaRose, fascinant personnage, était une guérisseuse qui a adroitement résisté à l'assimilation à la culture, aux valeurs et à la religion des Blancs.

Cette histoire n'est jamais triste, malgré la gravité du sujet.
J'ai eu cependant un peu de mal à certains moments à suivre l'action lorsque l'auteur aborde les ancêtres de ses familles avec leurs coutumes et leurs croyances.

« LaRose » est un roman très dense, long, au rythme soutenu dans lequel les dialogues s'insèrent sans guillemets, sans pause, sans repos.
Un récit entrecoupé entre présent et passé qui m'a perdue parfois, j'ai dû m'accrocher dans ce récit, qui navigue entre de nombreux personnages, mais cependant, à aucun moment je n'ai eu envie de lâcher cette lecture comme envoutée par la prose magnifique de l'auteure.
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Dans la communauté indienne de Dakota du nord, Landreaux, un membre de la tribu, tue par accident le fils de son meilleur ami. LaRose, l'unique fils de Landreaux sera la solution pour 'réparer' cet accident. La coutume veut que la famille de la victime récupère un des enfants du 'coupable'.
C'est de cette manière que LaRose change de famille. S'adaptera- t -il facilement ?
Un retour dans le passé, nous plonge dans les années 1839 et on apprend que dans la famille de Landreaux il y a eu d'autres LaRose et d'autres histoires de vie.
Le livre est riche et très intéressant, malgré la complexité du récit.
C'est le premier roman que je lis de Louise Erdrich et je suis conquise par sont talent de conteuse, par son lyrisme, par son amour pour ses racines.
LaRose en est la preuve.


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Ma première rencontre avec cette auteure dont ma bibliothécaire ne tarit pas d'éloge.
Une lecture plaisante, beaucoup d'émotions, le personnage de Larose, cet enfant donné en échange de celui qui est tué, est très touchante. Tout en douceur et avec beaucoup de patience il apporte son regard et sa bienveillance sur ces deux familles frappées par le malheur.
Les sentiments des personnages, qui gardent dans leur coeur leurs traditions, sont justes et révèlent toute la sensibilité de la plume de l'auteure.
Une écriture qui m'a plu, je lirai sûrement d'autres romans de cette auteure
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Cela m'arrive bien rarement, mais j'ai toujours du mal, à peu près un mois après sa lecture, à mettre des mots sur ce que j'ai ressenti à la fermeture de LaRose. Bien sûr, j'ai été foncièrement émue par le destin de ce jeune garçon, LaRose, portant un prénom qui se perpétue au fil des générations et qui est donné à ceux/celles qui ont un don particulier, et qui, du jour au lendemain, parce que son père, Landreaux, a accidentellement tué en situation de chasse son neveu par alliance, Dusty, du même âge que son propre fils, deviendra le "fils" des Ravich à la place de celui qui a disparu. Landreaux, indien Ojibwé, respecte ainsi une coutume ancestrale, coutume qui aura malgré tout du mal à passer auprès de sa famille...

A travers l'histoire de LaRose, qui grandit dans ce cadre exceptionnel, nous est dévoilé par touches le reste du destin familial, remontant à la naissance de la première LaRose, au XIXème siècle, destin familial souvent tragique, encore à l'époque du jeune garçon, symbolique du destin même des Premières Nations, victimes des nombreux bouleversements induits par la colonisation de l'Amérique du Nord par les Européens à partir du XVIIème siècle. Les scènes, souvent banales, néanmoins souvent violentes, du quotidien, permettant de prendre conscience du racisme ordinaire dont ont été, ou sont encore victimes, ces populations, parsèment le récit, nous font toucher du doigt, parfois prosaïquement, parfois poétiquement, le mal-être ressenti, le sentiment de déracinement, les traumatismes vécus, par chacun, et la façon dont le poids du passé peut, encore, obscurcir un présent pourtant moins sombre.

Particulièrement conquise, et par la plume - du moins la traduction -, et par les thèmes abordés, et par la maîtrise narrative de Louise Erdrich à nous mener avec elle dans son récit, je réitèrerai bien volontiers la lecture d'un de ses romans très prochainement.
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Ne connaissant Louise Erdrich que de nom, je me réjouissais de pouvoir découvrir son dernier roman dont le résumé m'a plus qu'intriguée. J'ai reçu ce livre grâce au partenariat du Picabo River Book Club, un club de lecture sur Facebook qui met en avant la littérature nord-américaine, et je suis partie en voyage dans une Amérique qui m'était inconnue, celle des Indiens Ojibwé.

Nous sommes dans le Dakota du Nord en 1999. L'histoire débute par un terrible accident qui emporte Dusty, un petit garçon de 5 ans, tué au cours d'une chasse. C'est Landreaux, un Indien Ojibwé qui a tiré par erreur sur Dusty, le fils de son ami et voisin, Peter Ravich. Pour consoler les parents effondrés, Landreaux et sa femme Emmaline décident de leur donner leur propre fils, LaRose, comme le voulait une vieille coutume indienne.

Avec ce beau roman Louise Erdrich nous plonge non seulement dans le quotidien de deux familles indiennes touchées par un drame mais aussi au coeur de l'histoire d'un peuple en voie de disparition. Nous accompagnons LaRose aux côtés de ses quatre parents, ses frères et soeurs mais nous remontons aussi plus d'un siècle et demi dans le temps pour connaître l'histoire de la première LaRose, un prénom qui sera transmis ensuite de génération en génération.

J'ai beaucoup aimé l'ambiance un peu particulière de ce roman, un mélange d'histoire, de rêves, de traditions et de banalités de la vie. J'ai aimé suivre les personnages dans leurs peines, leurs questionnements, leurs doutes, leur joies et voir comment ils évoluent. L'écriture de Louise Erdrich est puissante mais aussi pleine de grâce et je ne manquerai pas de découvrir les autres romans de cette grande écrivaine américaine.

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À l'affut d'un cerf, Landreaux Iron, un indien Ojibwe, chasseur expérimenté, tue accidentellement Dusty, 5 ans, le fils de son meilleur ami. Landreau est épouvanté, rempli à la fois de honte pour ce qu'il a fait et d'empathie pour Peter et Nola Ravich, les parents de Dusty. Il va réussir à convaincre sa femme, Emmaline, la demi-soeur de Nola, de donner aux Ravich leur propre fils de 5 ans, LaRose, comme le veut une ancienne coutume… En 30 pages, Louise Erdrich expose la dramatique situation qui va nourrir tout ce roman en cinq parties, à la construction complexe, mais dans laquelle on navigue aisément.

L'auteure va en effet nous promener sur la ligne du temps en aller-retour : au début des années 2000, un arrêt à la fin des années 60, des visites à la toute fin du XIXe siècle et de nouveaux séjours aux années 2000. Nous découvrirons une succession de LaRose, prénom épicène que porteront des personnes dotées de facultés extraordinaires, de celles qui ont l'habitude d'inclure le surnaturel dans la vie quotidienne. Quatre femmes ont porté ce prénom, mais il s'est imposé comme une évidence pour le dernier enfant de Landreaux et Emmaline. C'est grâce à ce petit garçon plein de bonté, de curiosité et d'intelligence que les deux familles vont réussir à composer avec la terrible réalité.

Certains des personnages secondaires se révèlent infiniment attachants. C'est le cas de la première des LaRose, la trisaïeule d'Emmaline, qui a hérité de sa mère le don qu'elle-même transmet à ses descendants, et à laquelle il est arrivé d'extraordinaires aventures. C'est aussi le cas de Maggie, la fille de Peter et Nola Ravich, que la fréquentation du petit LaRose va transformer. Comme c'est le cas encore du père Travis, toujours pas débarrassé d'un syndrome de stress post-traumatique, torturé par des problèmes d'addiction et un amour secret, et totalement dévoué à ses ouailles de la réserve.

J'ai retrouvé dans LaRose tout ce que j'aime chez Louise Erdrich : sa langue très actuelle et souvent lyrique, la construction de l'intrigue qui alterne entre présent et passé et qui parfois les mêle, le regard compatissant qu'elle porte sur ses personnages et sur le monde dans lequel ils évoluent. J'ai retrouvé avec intérêt les thèmes qui traversent ses autres livres : l'enfance, l'assimilation forcée, l'addiction sous toutes ses formes, l'héritage des générations précédentes, le respect des anciens, mais sans complaisance, la résilience, l'humour, la connaissance et l'amour de la nature, etc., et dans ce roman-ci particulièrement, le deuil, mais surtout le pardon.
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Je découvre Louise Erdrich avec ce roman.
Nous sommes dans une réserve chez les indiens Ojibwés. Dès les premières pages, le cadre est posé : Landreaux, en voulant abattre un cerf, tue accidentellement le petit garçon de ses voisins.
Afin de réparer son acte, et reprenant en cela une coutume ancienne, il offre le dernier de ses fils aux parents éplorés. le petit LaRose va donc s'installer chez les voisins puis alterner son quotidien entre les deux maisons.
Il va « réparer » au sens propre comme au sens figuré la terrible faute commise par son père.

Moi qui adore les histoires d'amérindiens, je me suis régalée avec la galerie de personnages de ce roman : LaRose en premier lieu, magnifique petit garçon qui va éviter que le drame ne se poursuive et panser les blessures. Josette, Neige, Emmaline, Landreaux, Maggie, Roméo, Hollis etc c'est à une véritable valse de personnages que nous invite l'auteur. Cette multitude complique parfois un peu la lecture d'autant qu'il y a aussi des allers et retours entre passé et présent, entre réel et imagination. C'est donc une lecture un peu exigeante.

Comme toujours chez les amérindiens, c'est tragique et cela tord le coeur. J'ai pensé aux récits de Wagamese que j'aime tant : mêmes destins brisés par le pensionnat, par les maladies ou l'arrachement aux racines.

J'ai également pensé aux écrits magnifiques de Boyden qui à mon sens, sont un cran au-dessus par leur souffle romanesque que je n'ai pas trouvé dans LaRose.
C'est toutefois une très belle découverte qui me donne envie de continuer à découvrir cette auteure.



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Fille d'Indienne Ojibwé, Louise Erdrich appartient au mouvement de la Renaissance amérindienne (Native American Renaissance) créé pour qu'on n'oublie pas ce peuple, ses coutumes, sa mythologie et qu'il continue d'exister à travers la voix d'auteurs modernes.
Dans ses romans, Louise Erdrich fait revivre une culture et des traditions amérindiennes, espérant maintenir vivante la mémoire des anciens. Et le sens même de son écriture se trouve peut-être là, précisément, dans ce projet de lutte contre l'oubli.
C'est donc un monde un peu étrange que le lecteur découvre, monde dans lequel, par exemple, les morts peuvent revenir partager l'existence de ceux que l'on appelle les vivants, les frontières entre les deux « états » étant plus poreuses que dans nos sociétés rationnelles.
En 1999, dans le Dakota du nord, Landreaux Iron part à la chasse au cerf, cérémonial obligé pour célébrer l'arrivée de l'automne. « C'était un catholique pieux et respectueux des coutumes indiennes, un homme qui, lorsqu'il abattait un cerf, remerciait un dieu en anglais et faisait une offrande de tabac à un autre en ojibwé. » Landreaux est un excellent chasseur : lorsqu'il voit l'animal, il n'hésite pas une seconde et tire. Il tue accidentellement Dusty Ravich, petit garçon âgé de cinq ans, le fils de son voisin et ami Peter Ravich.
C'est le drame, la tragédie absolue.
La mort d'un enfant.
Or, la coutume indienne veut que, pour se racheter ou tenter de se faire pardonner, on doive donner son plus jeune enfant à la famille qui a perdu le sien : c'est ainsi que le petit LaRose Iron part vivre chez les Ravich.
Offrande incroyable, offrande impensable…
Et pourtant...
Comment Landreaux va-t-il pouvoir continuer à vivre avec un immense sentiment de culpabilité et un si terrible chagrin? Comment les deux familles vont-elles cohabiter sans chercher à s'entre-tuer, sans vivre dans la haine, sans désir de vengeance et en respectant les coutumes de leurs ancêtres ?
Que va devenir cet enfant, LaRose, partagé entre deux familles ? Peut-on se construire de cette façon ? Et les frères et soeurs dans l'une et l'autre famille vont-ils savoir contenir leur douleur, leur ressentiment, leur souffrance ?
Quant aux mères, Nola et Emmaline… Qui aura la force de pardonner ? de quelle façon une justice peut-elle être rendue ? La sagesse des anciens est-elle capable de panser les plaies, d'aider chacun à supporter un réel à peine pensable ? Une forme de solidarité, d'entraide est-elle encore possible ?
C'est le quotidien bouleversé de ces deux familles que nous découvrons, leur façon de gérer chaque heure, chaque jour qui passe, chacun se reconstruisant, petit à petit, comme il le peut, en passant par des phases de douleur extrême, de désir de mort, de solitude profonde, de haine viscérale, d'amour ou de don de soi.
Ces différents personnages, enfants et adultes, ont tous quelque chose de fascinant : ils n'ont rien de manichéen, loin de là, et sont très humains dans leurs réactions et très touchants donc. Je pense notamment à la figure du prêtre, le père Travis, toujours à l'écoute des autres, lui dont les sentiments pour une femme le mettent au supplice. Je pense aussi au personnage de Romeo, père biologique d'un des enfants élevés par Landreaux, la figure même de l'antihéros malmené par la vie, dépossédé de tout et qui semble, dans l'ombre, préparer une terrible vengeance. A moins que...
L'auteur, fine observatrice, a le souci du détail : une mimique, une expression, un geste permet de visualiser le malaise, la tension ou la joie de tel ou tel personnage. L'effet de réel est saisissant. J'ai beaucoup aimé la minutie de ses descriptions qui en disent tant sur les gens et qui traduisent si bien la complexité des sentiments.
De nombreux retours dans le passé permettent de mieux comprendre le poids des traditions, des croyances qui se heurtent parfois à la modernité et expliquent le comportement de certains personnages, ce qu'ils sont devenus avec le temps. S'ils vivent tous au XXe siècle (et dans une Amérique où l'on noie dans l'alcool ou la drogue son ennui et son désespoir), leurs racines les rattachent à un passé ancestral dont ils ne peuvent s'affranchir complètement. Ils sont les héritiers de coutumes d'un autre temps, vivent en équilibre instable entre deux mondes.
LaRose est un récit ambitieux : si les nombreuses digressions, les retours en arrière retraçant, par exemple, la généalogie des LaRose sur quatre générations nous éloignent momentanément du récit principal, ils permettent surtout au lecteur de découvrir une culture, une mythologie, des croyances surnaturelles et magiques avec lesquelles il est nécessaire de se familiariser pour mieux interpréter le texte.
LaRose est donc un roman exigeant qui se mérite, et j'avoue qu'il m'a fallu une seconde lecture pour me sentir plus à l'aise et plus à même de mieux appréhender cet univers.
Mais c'est ainsi que j'ai eu le sentiment de pénétrer dans un texte d'une grande richesse de par son écriture et sa construction bien sûr, mais aussi de par la vivacité et la complexité de ses personnages. L'évocation de cette culture amérindienne, monde fascinant où les morts jouent avec les vivants, discutent avec eux, monde où rêve et réalité se mélangent, m'a fascinée.
Enfin, ce qui touche dans cette oeuvre, c'est qu'au fond, même les plus mauvais se révèlent finalement avoir une âme sensible et généreuse et l'on sent à chaque page le regard bienveillant que l'auteur pose sur l'humanité.
Par les temps qui courent, on peut dire que ça fait du bien !
Un texte intense que je n'oublierai pas.
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Un événement tragique secoue un petit village du Dakota du Nord, pendant le dernier hiver du vingtième siècle. Landreaux, au cours d'une chasse, tue le petit Dusty au lieu du cerf qu'il visait, et prive la famille de ses amis Peter et Nola de leur garçonnet de cinq ans. Landreaux et sa femme Emmeline, voyant comme la famille de Peter est dévastée, prennent la terrible décision d'agir selon une ancienne coutume et de « donner » leur fils LaRose au couple éploré, en réparation.
Je n'en raconte pas trop en disant cela, il s'agit du premier chapitre du roman, qui ensuite s'attachera à décrire les conséquences de ce geste sur la petite communauté villageoise, et les familles d'origine ojibwé qui la composent. L'auteure n'hésite pas non plus à revenir en arrière sur la généalogie des LaRose, plusieurs femmes, et enfin un petit garçon, à qui ce prénom est attribué successivement.

Ce roman est l'illustration parfaite de l'importance de l'écriture : sans le style à la fois lyrique, et bien ancré dans la terre, de Louise Erdrich, sans le souffle littéraire qu'elle crée (et qui m'avait manqué dans le pique-nique des orphelins) je n'aurais pas forcément été aussi passionnée par l'histoire. J'ai retrouvé dans ces pages la sensibilité qui m'avait tellement plu dans La malédiction des colombes et Dans le silence du vent. C'est là aussi un très beau roman, qui ne doit pas faire peur, ni par son thème, ni par le style.

Il est question dans ce livre de justice, mais il me semble aussi que le thème des enfants perdus, abandonnés, ou séparés de leurs parents revient souvent aussi chez l'auteure. Il est bien évidemment porteur d'émotion, mais la ligne n'est jamais franchie vers une surenchère qui viserait à tirer des larmes au lecteur. Non, la vivacité des dialogues, notamment ceux des adolescents et des enfants des deux familles, les petits détails quotidiens, et la force des liens familiaux et amicaux en font un texte lumineux et sans pathos. Les traditions et croyances indiennes, bien présentes, renforcent la singularité du ton de l'auteure, qui, je le répète, est ce qui m'a particulièrement enchantée dans ce roman.
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