« Mollo sur la win » est un sacré pas de côté. Ces nouvelles serrées comme un café fort, parfois acides sont un saut dans la flaque du conventionnel.
« Ma petite performance est un coup de poing de trois minutes.
Sollers toujours allongé par terre, me regarde, fasciné. »
Christophe Esnault &
Lionel Fondeville binôme certifié, atypique et original pourvoient à la littérature avant-gardiste avec des allures de Diogène. Ces nouvelles sont une bouffée d'oxygène, tant la liberté, le vivifiant sont des cerfs-volants lâchés en plein ciel chassant les nuages lourds d'aprioris. Ici, reste d'équerre le ton, la puissance, l'empreinte de deux auteurs engagés et convaincus. Parfois caustiques, sociétales : « L'esprit d'entreprise » sentimentales : « Humeurs », dans chacune se love la belle humanité et ses étrangetés, ses errances, ses pertes de vitesse, crissures su la glace, le relationnel aux abois.
« Ses classements dans les derniers marathons auxquels il participait étaient d'ailleurs honorables. Mais il ne courait pas, il fuyait. »
Ce kaléidoscope est une course en plein champ, blé fauché, rien ne résiste aux faux-semblants. Les mauvaises herbes arrachées, ici vous avez l'envers du décor, le réel écorché vif. Prenez soin de « « Littératures comparées », je vous promets un grand moment de pur délice, du pétillant, et un humour de rois, de princes ou d'auteurs cachés entre les lignes et qui s'amusent comme des êtres enivrés d'espace littéraire, libres, immensément libres.
« J'ai pondu Perlouse d'une traite. Un texte d'une densité incroyable. Un jour, il sera étudié dans les facs. On me comparera à
Rabelais et on montrera comment j'ai repensé la forme courte et la scatologie littéraire là où Jauffret et Gainsbourg ont poussivement ahané vers le Goncourt. »
Ces textes entrecroisés sont dans une double lecture, la gravité maquillée en clown. Méfiez-vous des apparences. Elles sont des mises en lumière, le microcosme de notre monde, fourmilière égarée, des êtres tremblants de beauté sous des masques trompeurs. Ce kaléidoscope est la Babel des gens, des passants, d'un homme ou d'une femme, nos semblables sans fioritures. Lisez ces nouvelles en plein été, vous sentirez le vent léger d'une trame hédoniste qui signe « Mollo sur la win » en apothéose. Publié par Cactus Inébranlable Éditions.