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Anne-Laure Tissut (Traducteur)
EAN : 9782757887684
112 pages
Points (27/05/2022)
3.5/5   5 notes
Résumé :
Tout maître en puissance doit se poser la question du genre de nègre qu'il veut ou pour lequel il est prêt à payer. C'est un long et ennuyeux processus que de trouver le bon nègre. Étrangement, on a fort peu écrit sur cet épineux sujet. L'audacieux et inclassable Percival Everett mélange les genres et les tonalités, proposant une écriture poétique d'une liberté totale. Son Manuel de dressage, guide pour le propriétaire d'esclaves américain, prend la forme d'un docum... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Percival Everett, un nom qui m'attire depuis longtemps mais un auteur que je n'avais pas encore lu. C'est chose faite avec cette toute nouvelle édition en français de deux de ses recueils de poésie.
Le titre et le thème m'ont suffisamment intrigués pour cela. "Manuel de dressage". Attention, rangez votre sensibilité au placard et sortez votre humour noir, il s'agit du dressage d'esclaves. Humains, oui.
Everett dit s'inspirer du manuel (je crois malheureusement qu'il a vraiment existé) du colonel Hap Thompson (réel, lui), vétéran de la guerre de Sécession pour composer cette poésie parodique.
Chaque poème aborde un des principes du dressage de son esclave, le tout annoté à la main par un apprenti maître partisan fervent du colonel.
Ca aurait pu être du Desproges, en un peu moins hilarant; j'ai quand même souri jaune tellement c'est affreux, affreux et si vraisemblable, quel humour! Tout y est abordé, la beauté physique, la santé, l'endurance, la docilité, la productivité, la crainte de l'esclave, et la manière de le rendre servile, obéissant en le fouettant régulièrement ou en le noyant à moitié, en le faisant courir des cercles dans un sens puis dans un autre, etc...
J'ai trouvé cette parodie fascinante, et libératrice.
La deuxième partie est plus intime, sombre aussi, s'interroge sur la relation au corps et ce qui le compose, flirte avec l'idée de la mort, voit l'ombre du suicide se profiler par une nuit d'insomnie et sans doute de souffrance.
Je n'ai pas été entièrement convaincue par le style, mais certains de ses poèmes ont résonné en moi.
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Expérience extrêmement mitigée que la découverte de Percival Everett par l'intermédiaire des deux recueils que propose ce volume des éditions Points Poésie.

D'abord, avec Manuel de Dressage, qui imagine le manuel qu'aurait pu écrire un maître pour bien éduquer ses esclaves noirs - ce qui semble avoir existé, en plus -, manuel qui plus est annoté par un autre maître, celui qui aurait acheté le manuel, pour valider ou non les règles transmises, j'ai été percutée de plein fouet par le poète, par son ironie mordante, qui dénonce ainsi avec justesse non seulement l'esclavagisme des premiers temps états-uniens, mais aussi le racisme qui est toujours bien en vigueur.

Ensuite, avec Truite de fond, je me suis laissée entraîner par la musicalité et la beauté de certains poèmes - du moins dans leur version traduite -, mais je suis restée complètement hermétique à leur abstraction. Or, pour moi, fond et forme, en poésie, ne peuvent qu'aller ensemble.

Je retenterai l'expérience avec d'autres recueils, dans tous les cas, en version originale cette fois.
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Voici un nouveau poète et écrivain américain que je découvre. Et ce qui ne gâche rien, il est aussi musicien de jazz, forme musicale que j'apprécie beaucoup. Ce recueil compile "Manuel de dressage" datant de 2018 et "Truite de fond" datant lui de 2015.
Le premier recueil est une oeuvre décomplexée et foudroyante. Déjà le titre "Manuel de dressage" est sans équivoque. le texte est très perturbant. le colonel Hap Thomson en est le protagoniste fictif. Il se dépeint comme un gentleman blanc propriétaire en Virginie, de nature généreuse, gentille et dévote. Il expose ses connaissances, ses observations, ses pratiques dans le choix et l'élevage de ses esclaves noirs. Des commentaires du poète complètent le texte. Saisissant.
Je conviens que le second recueil "Truite de fond" était plus à mon goût. Percival Everett a travaillé les sonorités parfois tranchantes et le rythme tantôt heurté tantôt fluide.
J'ai retenu un mot "torsion" qui résume assez le style du recueil. Il est composé de ses expériences, de ses souvenirs, de ses goûts, obsessions, désirs, inquiétudes, rêves et angoisses.
Percival Everett a une voix particulière.
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Comment dire ? J'aime beaucoup les romans de Perceval Everett que j'ai lus. Il y a beaucoup de sensibilité, d'humanité, de respect des différences.

Ici, j'ai détesté son manuel fictif de dressage, outré ou pas.

Sa poésie n'est pas mauvaise, mais est-elle bonne ? Je n'ai pas senti mon coeur vibrer, ni aucune image me titiller plus qu'une autre. Je lis peut-être trop de poésie, c'est vrai.
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Comment dire ? J'aime beaucoup les romans de Perceval Everett que j'ai lus. Il y a beaucoup de sensibilité, d'humanité, de respect des différences.

Ici, j'ai détesté son manuel fictif de dressage, outré ou pas.

Sa poésie n'est pas mauvaise, mais est-elle bonne ? Je n'ai pas senti mon coeur vibrer, ni aucune image me titiller plus qu'une autre. Je lis peut-être trop de poésie, c'est vrai.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Point

Un point las,
mais nécessaire,
se trouve au début ;
les autres
points font la queue derrière,
s'il doit y avoir une ligne,
s'il doit y avoir un plan,
face à l'infini,
les yeux rivés sur des dos à l'infini,
visages à l'infini,
côtés à l'infini.
Un point las,
mais nécessaire,
pencherait bien, mais sans dimension,
demeure, toujours,
à jamais
pure localisation.
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Une truite de fond

Profond courant, courbe
mel mezzo del cammin di nostra vita,
berge creusée près d'un banc de gravier,
sous les racines de saules,
dévié vers quelque sens ordinaire,
délavé, revenant sur lui-même en tourbillons,
renvoyant en miroir ce que le soleil ne peut voir.

Nuages se nouant, vrillés,
virent aux boucles des vents,
poussée distante ; une source ?
où les parties divisent à l'infini
denses au cercle du milieu,
le tout sans attache.

Puis d'une main,
surface complète du soleil plein,
il sol tace,
poursuit son cours, clapotant
contre lui-même, contre son courant,
contre sa propre origine,
où de troubles heures attendent.
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AMERICAN FICTION | Official Trailer
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