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Bernard Turle (Traducteur)
EAN : 9782743661731
Payot et Rivages (07/02/2024)
4.57/5   15 notes
Résumé :
Londres, 1935. Geats travaille pour la police des Moeurs. Misanthrope et hargneux, il dirige la racaille de Soho selon un code moral élastique. Ses ruelles étroites sont peuplées de jazzmen, de bookmakers, de mafieux et de michetons. Aussi, lorsque le corps d`une prostitué est retrouvé au-dessus d`un club, les détectives de la criminelle se contentent de classer l`affaire comme un suicide. Geats, quant à lui, flaire déjà la piste d`un tueur pervers et insaisissable ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Cela fait très très très longtemps que je n'avais pas lu un polar de ce calibre, digne d'un James Ellroy des grandes heures ( L.A. Confidential ou le Dahlia noir ) par l'envergure, la noirceur et l'engagement . Un choc, j'ai refermé le roman pantoise et chancelante de bonheur.

Pour un bon polar, il faut une ambiance marquante. Tout est atmosphérique et intense dans ce polar. La reconstitution du Soho des années 1930 est très impressionnante, loin du Londres fantasmé. Ici la ville est laide et belle à la fois sous la plume soignée et volubile de Dominic Nolan qui promène sa caméra de mots, totalement immersive, de rades mal famés en night clubs et ses rues crades. Et que dire du Londres du Blitz, lorsque les Allemands bombardaient non stop la capitale et que le tueur profitait de la situation pour dissimuler ses forfaits sous les gravats des immeubles détruits.

« Tel était son Londres.
Des immeubles étroits, liés entre eux comme les piquets d'une palissade, des couloirs miteux et des caves humides dont la saleté prouvait que les vieilles pierres de l'ancienne cité grouillaient encore de vie.
Défoncer des portes.
Fracasser des crânes.
Coffrer des gangs.
Depuis toujours persuadé d'être destiné à autre chose, mais incapable d'imaginer quoi, Geats traitait la vie comme une une série interminable d'altercations qu'il entreprenait avec un mépris insouciant pour son sort ou celui des autres, en attendant qu'un jour se révèle son but ultime. »

Il faut également un bon personnage. Et Leon Geats, c'est du lourd. Sergent à la Brigade des moeurs & des Night Clubs, flic insoumis et sauvage qui règne sur Soho qu'il connait comme sa poche, on le sent capable de basculer d'un côté de la loi comme de l'autre. Et il n'est pas seul à nous accompagner sur les six-cent pages de Vine Street. Avec lui, deux collègues de la MET (police métropolitaine de Londres ) : Mark Cassar de la Brigade volante et Billie, magnifique personnage qui incarne toutes les figures de la femme ( amie, amante, épouse, mère ). A eux trois, ils vont enquêter obsessionnellement un tueur en série insaisissable qui viole, mutile et assassine de jeunes prostituées, il est surnommé le Brigadier.

Et il faut une intrigue mémorable. Celle-ci est d'une rare sophistication. Elle s'étalonne sur plusieurs décennies, de 1935 aux années 1960 avec des ramifications jusqu'aux années 2000. On y croise des gangs londoniens, des flics ripoux, des putes et des macs, des revendeurs de came, des tenancières de boîtes de nuit, des chemises noires, des espions aussi.

C'est dense, c'est brutal, c'est sombre, c'est chargé de rebondissements complexes, tous à plusieurs niveaux. On a souvent l'impression de s'éloigner de l'intrigue principale, à savoir la traque du Brigadier, mais chaque sinuosité semblant hors-sujet la nourrit. Jusqu'au génial et imprévisible twist qui n'est pas là pour épater la galerie mais faire totalement sens. Et émeut.

En fait, le coeur battant du récit n'est pas la traque en elle-même, mais le trio des personnages principaux et l'évolution de leur relations racontée avec une rare profondeur psychologique, tous imparfaits, forcément plein de secrets et de contradictions. le lecteur est témoin de la manière dont la vie les façonne, les corrompt au point de voir leur intégrité résister ou pas. Par moment, ils s'égarent, puis retrouvent leur but ou succombent à la vie qui court, tout simplement. Au final, c'est bien plus qu'un polar que nous sert Dominic Nolan mais une puissante réflexion qui explore les questions de moralité et de jugement dans un monde où tout est résolument gris et crépusculaire.

« Il savait les choses indicibles qui étranglaient le coeur.
Savait que la lie de toute l'horreur était la même pour tous, et que nous l'appelions le monde. Qu'elle entrainait toute sa vie jusqu'au dernier rivage.
Cela vint à lui telles les ténèbres intérieures qui envahissaient sa vision, la dévorant depuis le centre, gueule béante qui croissait sans cesse, pressant le monde visible jusqu'à ses marges, jusqu'à ce qu'il comprenne que cette opacité était en réalité un vaste néant.
Le néant d'où il venait.
Le néant auquel toute vie retournait. »

Un polar inspiré à l'énergie captivante, chef d'oeuvre du genre.
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Un vrai cauchemar.
Sans doute est-ce dû à la lecture fragmentée (pour raison familiale) de ce roman noir anglais de presque 700 pages. Je suis allé jusqu'au bout, espérant un miracle qui n'est jamais advenu, évidemment.
Il y a d'abord une foultitude de personnages que j'ai sans cesse oubliés, m'obligeant à de pénibles retours en arrière qui n'ont servi qu'à m'embrouiller encore un peu plus.
Il y a une intrigue s'étalant sur 70 ans avec quatre périodes-clés : les années 30 à Soho, le Blitz londonien, 1963 et 2002 dans le reste de l'Angleterre.
Il y a un improbable trio de policiers, genre de Pieds nickelés de Scotland Yard, qui vont s'aimer, se détester et surtout aimer se détester. Mais je ne suis sûr de rien. Car si ma lecture a été très hachée, le texte lui est syncopé, tantôt survolté, tantôt crépusculaire avec l'irruption étrange de séquences épouvantablement violentes fondues dans l'ennui profond provoqué par des twists incessants, dissuadant toutes tentatives de compréhension. Souvent d'ailleurs il s'agit de faux retournements de situation car on revient sans cesse à notre point de départ :
qui est le tueur en série de prostituées qui va sévir sur plusieurs décennies, dont tout le monde se fiche éperdument, à part notre trio formé par Billy, Geats et Mark ?
Difficile de cerner ces personnalités protéiformes qui m'ont tourné autours pendant une longue semaine, chacun des trois se mouvant à tour de rôle dans les marécages troubles du Bien et du Mal. Trois policiers au destin étrange, rodant dans les bas fonds des bordels, enquêteurs obsessionnels et en même temps ripoux détestables. Geats en particulier est alcooliques, corrompus, sales et vulgaires. Il va s'acoquiner de façon invraisemblable avec une adolescente orpheline de 12 ans et on sent que l'auteur, Dominic Nolan, tente là une sorte de rédemption de son héros…qui le rend encore plus ambiguë.
Je ne vais pas vous embêter plus longtemps avec les aléas d'une intrigue à la complexité fatigante.
Mon embarras est avant tout lié au style du roman qui s'apparente au Céline de la pire époque. Je me suis demandé si la traduction n'avait pas été bâclée ou alors rendue impossible par l'argot londonien et la gouaille des personnage. Les propos scatologiques et/ou pornographiques n'arrangent rien. Les nombreux dialogues sont totalement bizarres.
Cette lecture a donc été très pénibles et, après coup, je me suis dit que lire les 100 premières pages et les 50 dernières aurait largement suffi à mon bonheur de lecteur.
Je vais maintenant jeté un coup d'oeil aux critiques 5 étoiles pour comprendre ce que j'ai raté. Désolé.
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Service de presse.


On ne sait pas grand-chose au sujet du parcours de Dominic Nolan, si ce n'est qu'en se référant à sa biographie établie par l'association du festival Quais du Polar, auquel il était présent d'ailleurs, on comprend, qu'au-delà de l'humour imprégnant le texte, l'auteur semble s'être concentré sur une carrière de romancier pour échapper aux contraintes d'une vie professionnelle peu reluisante. Né à Londres où il vit toujours, on entend parler de Dominic Nolan en 2019 avec la parution de son premier roman Past Life mettant en scène la détective Abigail Boone que l'on retrouve dans After Dark, second opus de la série qui est paru en 2020. Si les deux ouvrages aux allures de thriller paraissent avoir bénéficié de bonnes critiques dans les régions anglo-saxonnes, ceux-ci n'ont jamais été traduits en français ce qui n'est pas le cas de Vine Street, troisième roman de Dominic Nolan encensé notamment par la rédaction du Sunday Times qui l'a élu parmi les meilleurs romans policiers de l'année 2022. Publié chez Rivages/Noir, on pense immédiatement à David Peace ou James Ellroy, auteurs emblématiques de la collection, pour ce polar historique, extrêmement sombre, au souffle puissant et à l'envergure peu commune se déroulant dans le quartier populaire de Soho, ceci sur plusieurs décennies dont les années trente et la période du Blitz pour trouver une conclusion durant les sixties avant de s'achever sur un ultime retournement de situation au tout début du deuxième millénaire.

En 1935, dans le quartier de Westminster à Londres, c'est à Vine Street que se situe le plus grand poste de la City, non loin de Soho où jazzmen et truands côtoient prostituées et danseuses évoluant dans les clubs plus ou moins clandestins de ce secteur que Leon Geats connaît très bien. Travaillant au sein de la brigade des Moeurs & Night-clubs, ce flic solitaire et ombrageux a remisé le code de déontologie au fond d'un tiroir en instaurant ainsi sa propre vision de la loi et de l'ordre pour régir toute cette population hétérogène parcourant les rues tantôt glauques, tantôt animées de ce quartier populaire. Mais si sa morale peut être sujette à caution, Leon Geats n'en demeure pas moins proche de ces femmes et des ces hommes de la rue et s'intéresse plus particulièrement aux circonstances de la mort de l'une d'entre elle que l'on a retrouvée dans un appartement situé au-dessus d'un club d'Archer Street. S'agissant d'une asphalteuse, les inspecteurs de la Criminelle s'empressent de classer l'affaire. Mais à la découverte d'une seconde victime, Leon Geats entame une longue traque incertaine en collaborant avec Marc Cassar, un collègue de la Brigade Volante et de Billie, une des rares officières de police parvenant à se fondre dans le décor de ce quartier chaud, afin de confondre un tueur aussi sadique qu'insaisissable que l'on surnomme "Le Brigadier".

On connaît la triste réalité quant à la durée d'un livre au regard de ces publications pléthoriques encombrant le paysage littéraire, ce qui explique peut-être le fait que le roman de Dominic Nolan semble passer sous le radar des médias à l'exception d'un article dans l'hebdomadaire le Point à l'occasion de sa sélection finale pour le prix "Le Point" du polar européen qui a finalement couronné un autre ouvrage. Véritable biopsie d'un quartier emblématique de Londres, Vine Street nous éloigne pourtant des clichés navrants entourant les caractéristiques du tueur en série sadique, pour se pencher, avec une redoutable intelligence, sur le climat d'une époque révolue, au rythme d'une enquête de longue haleine nous dispensant ainsi de cette grotesque et irréaliste résolution en quelques jours par le sempiternelle enquêteur aguerri ou l'habituelle profileuse éclairée, toujours en proie à des démons intérieurs, que l'on retrouve dans la myriade de thrillers aussi ineptes que redondants. Ainsi, en souhaitant sortir de ces schémas narratifs éculés, il faut s'emparer de Vine Street pour se plonger dans la richesse de cette atmosphère électrique de Soho où évolue ce petit peuple de la rue dont on découvre les multiples facettes au gré des rencontres d'un flic de quartier au profil aussi détonnant qu'attachant. L'intrigue s'articule donc autour de ce policier frayant avec la pègre et plus particulièrement dans le milieu de la prostitution au sein d'un poste de police où la corruption semble être la norme. On apprécie le caractère ambivalent de cet individu connaissant parfaitement les rouages du milieu ainsi que toute les strates de la population qui le compose. Paradoxalement, c'est son attachement à ces filles de la rue ainsi qu'à un sans-abri, vétéran de la Première guerre mondiale, qui vont le pousser à traquer durant plusieurs décennie un tueur dont les premiers actes trouvent leurs origines dans un contexte d'espionnage propre à cette période trouble de la fin des années trente où le renseignement devient l'enjeu majeur des gouvernements s'apprêtant à entrer en guerre. Sur des registres à la fois sociaux et criminels, Dominic Nolan nous entraine donc dans une configuration complexe, nécessitant une attention soutenue qui sera récompensée au gré d'une intrigue aux révélations fracassantes et surprenantes dont certaines d'entres elles se jouent sur cette narration habile entre les différentes périodes dont on découvre les méandres au fil de longues analepses aux allures de fresques historiques et plus particulièrement avec le regard de Billie et de Marc, deux personnages secondaires mais essentiels du roman nous permettant de prendre la mesure de la place faite aux femmes dans l'univers masculiniste de la police, mais également du poids du regard que l'on porte sur ces policiers se livrant à des actes homosexuels alors prohibés à l'époque. L'ensemble se décline ainsi dans une atmosphère extrêmement glauque rappelant les romans de Robin Cook, au détour de l'ambiance délétère du Soho des années trente prenant une allure beaucoup plus tragique durant le Blitz pour se transporter dans un environnement encore plus sordide lorsque l'on arpente les garnis de Birmingham en 1963. Tout cela se met en place patiemment sur près de 700 pages, dans un bel équilibre où l'intrigue prenante en permanence ne cède pourtant jamais à une quelconque névrose propre au genre, adepte de ces détestables narrations rythmées jusqu'à l'excès, pour faire de Vine Street un roman d'une redoutable intensité qui foudroiera et comblera les lecteurs les plus exigeants.


Dominic Nolan : Vine Street. Editions Rivages/Noir 2024. Traduit de l'anglais par Bernard Turle.

A lire en écoutant : Bei Mir Bist du Schoen de The Andrews Sisters. Album : The Andrews Sisters – World Broadcast Recordings. 2023 Circle Records.
Lien : http://www.monromannoiretbie..
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C'est la chronique de Kirzy qui a attiré mon attention sur ce livre.
Je vais d'ailleurs avoir du mal à en faire ressortir la qualité aussi bien qu'elle, alors je vous recommande d'aller y jeter un coup d'oeil.

Il s'agit d'une enquête policière se déroulant au sortir du crack boursier de 1929 pour s'achever en 1963.

« À l'automne 1929, une crise économique secoue la planète, la Grande Crise. Elle ne prend fin dans de nombreux endroits qu'au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. L'effondrement brutal de la Bourse américaine le 29 octobre constitue le principal élément déclencheur de cette crise, appelée aussi le mardi noir »

Tout se passe à Londres notamment dans le quartier de Soho dans une ambiance mêlée de crise financière et de guerre mondiale se rapprochant.

L'ambiance transpire une version noir et blanc d'un vieux polar et l'auteur nous immerge dans un Londres d'époque, sombre et poisseux.
« La venelle sur laquelle celui-ci donnait ne voyait jamais le soleil et l'arrière des bâtiments était recouvert de suie, de crasse et de grisaille. »

« Traduit de l'anglais-Vine Street est une rue de Westminster, à Londres, allant de Swallow Street, parallèle à Regent Street et Piccadilly. C'est maintenant une impasse qui a été raccourcie d'une route plus longue au début du 18e siècle en raison de la construction de Regent Street. »
C'est l'un des points névralgique du livre : le poste de police.

Deux unités de police s'opposent dans cette enquête avec d'un côté la brigade des moeurs et des Night-clubs animé par l'un des personnages principaux, le sergent Leon Geats assisté de Billie Massey sa co-équipière et de l'autre la brigade volante en mode concurrents et son protagoniste Mark Cassar.

Nous sommes plongés dans le milieu de la prostitution et des tripots dans cette enquête qui trouvera des ramifications de 1935 jusqu'en 2002.
Mais Vine Street c'est aussi des relations humaines très travaillées.

J'ai trouvé cet exercice littéraire d'une grande qualité et je le recommande pour les amateurs du genre.
J'ai la mauvaise habitude d'associer mes lectures au cinéma et ici j'ai retrouvé du Usual Suspects, du tueur de Whitechapel et son Jack l'éventreur et une bonne dose de Peaky blinders.

Un petit bijou.
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En Angleterre, les années trente voient s'installer une crise économique profonde née de la grande dépression de 1929, la situation politique est confuse et en Europe les bruits de bottes se font entendre.
Dans les bas-fonds de Londres, toute une faune interlope prospère, avide de profits faciles, institutionnalisant la prostitution et le crime organisé. Les proxénètes n'hésitent pas à importer de la chair fraîche de France et sur place les différentes nationalités de truands se livrent une guerre sans merci.
Pour contenir les effets de cette criminalisation de la société britannique, les forces de l'ordre n'hésitent pas à infiltrer le milieu, à l'instar de Leon Geats de la brigade des Moeurs qui règne sur le quartier de Soho. L'assassinat d'une prostituée et la disparition de sa fille de onze ans ne retiennent guère l'attention de la brigade criminelle, mais Geats et ses amis traquent sans relâche le tueur pédophile qui ne s'arrête pas à ce seul crime.
Extrêmement bien documenté sur la période, Dominic Nolan nous propose une passionnante enquête sur plusieurs décennies et une immersion totale dans les bas-fonds londoniens des années trente.
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critiques presse (2)
Lexpress
25 avril 2024
Un polar fiévreux dans le Londres crépusculaire des années 1930.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Actualitte
26 mars 2024
Roman noir haletant, Vine Street (traduction : Bernard Turle) plonge dans une ville de Londres sordide, au sein d’une Europe tout juste sortie de la Première Guerre mondiale. Porté par un (anti) héros hors-norme, le récit construit avec brio une intrigue policière que Geat mène tambour battant.
Lire la critique sur le site : Actualitte

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