Dernier héros de notre bande de jeunes talentueux, Victor est celui qui possède le don le plus hasardeux. En effet, il peut donner vie à ce qu'il voit en rêve. Ou dans ses cauchemars…! C'est ainsi qu'il a mis en danger sans le vouloir et à plusieurs reprises ses amis quand ses rêves les plus débridés ont pris forme. Victor voit souvent son don comme une malédiction. Enfin, pas toujours… car c'est aussi ce qui lui permet de retrouver Jules, son frère décédé accidentellement voilà 1 an, à chaque fois qu'il rêve de lui...
C'est toujours un immense plaisir de replonger dans un roman de
Manon Fargetton, promesse d'entrer dans une histoire douce et sensible. Et pour aborder le sujet du deuil dans un récit jeunesse, il faut bien le talent et la délicatesse de cette autrice.
Victor est un personnage sympathique et plutôt maladroit qui reste un peu en arrière plan depuis le début de la série. Il est souvent dépassé par ses rêves et son imagination fertile et surtout le poids que constitue ce don qui peut s'avérer une redoutable menace, sachant qu'il n'a aucune prise dessus.
Mais on découvre avec ce tome que c'est aussi un petit garçon qui, depuis le décès de son frère, porte en lui une grande tristesse. Cependant, il n'y laisse jamais libre court pour épargner ses parents, eux-même dévastés par le chagrin. Il minimise donc ce qui peut lui arriver de grave et fait en sorte d'être toujours de bonne humeur, le trublion de service, pour effacer leur peine. Et puis lui a la chance de pouvoir revoir de temps en temps son frère grâce à ses rêves. Il n'a donc pas vraiment à faire son deuil. Quoi que… Est-ce vraiment comme avant ? Lui change, grandit, il le sent bien, ce qui n'est pas le cas de Jules.
Comme toujours, les dessins d'
Antonin Faure accompagnent merveilleusement bien cette histoire.
Un dernier tome qui aborde, à l'instar du reste de la série, une thématique délicate avec beaucoup de bienveillance, d'authenticité et de simplicité, et qu'évidemment, je vous recommande.