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EAN : 9782897177072
Numeriklivres (06/06/2014)
3.8/5   5 notes
Résumé :
Thomas Fiera, la politique, cela n’est pas son domaine d’élection. Quand il s’en mêle, les urnes deviennent funéraires et les bulletins, nécrologiques... Comme il a une bonne gauche et une méchante droite, sa conception du débat relève plus de la castagne que de la rhétorique et à l’heure de compter les voix il a un peu tendance à faire voter les morts. Aussi, quand un de ses vieux potes - ex-gauchiste reconverti dans la notabilité vertueuse - lui demande de découvr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Jean-Baptiste Ferrero est un auteur que j'ai découvert récemment à travers les aventures de son personnage récurrent : Thomas Fiera.

« Mourir en août » avait été une très bonne découverte ou les ingrédients (taille, humour, dialogues, action, personnages, histoire, narration...) étaient savamment dosés pour ma grande satisfaction.

Je reprochais à « Antithèse », du même auteur avec le même personnage, d'avoir un dosage bien plus bancal et un rendu un peu moins savoureux.

Qu'en est-il maintenant de « Heureux les élus », un très court roman dont je ne pourrais estimer la taille puisque la version que j'ai achetée contient, en plus de ce titre, trois autres : « Harcèlement », « Sea, secte and sun » et « Voleurs ! ».
Thomas Fiera est contacté par une vieille connaissance de la FAC qui s'est depuis lancée dans la politique et qui cherche à savoir qui veut torpiller sa campagne municipale et lui a envoyé, en guise de missive, un chat éventré, avec une balle à l'intérieur. Mais les candidats à la pression sont nombreux, l'homme cachant son homosexualité derrière un mariage de raison avec la fille d'un homme de poids aux idées très fascisantes.

Thomas Fiera va alors faire ce qu'il fait le mieux, donner un coup de pied dans la fourmilière et voir ce qui se passe ensuite. Mais, les nazillons sont bien plus belliqueux, du moins plus dangereux que les fourmis et les conséquences risquent d'être bien plus fâcheuse qu'une simple morsure.

Très court roman auquel on pourra faire les mêmes reproches et les mêmes compliments qu'à « Antithèse », et ce pour les mêmes raisons.

De par sa concision, l'auteur ne peut donc doser tous les ingrédients qui avaient fait le succès de « Mourir en août » à savoir une montée crescendo de la tension et de la violence, un saupoudrage de poésie et de tendresse, une vraie présence des personnages secondaires de l'équipe de Thomas Fiera (tous sont absents sauf Adélaïde qui tombe à point nommé comme un cheveu sur la soupe) et quelques circonvolutions littéraires de bon aloi.

Reste, alors, l'action et la violence, mais sans la progression dramatique, les « punchlines » et les dialogues savoureux et les sentiments de l'auteur envers les politiques, en général, et les extrémistes, en particulier.

Au final, « Heureux les élus », de par sa courte taille, ne permet pas à Ferrero d'atteindre les sommets de « Mourir en août », mais offre tout de même un bon moment de lecture, mais qui, du fait de l'absence de certains éléments de la « recette », ne marquera pas les esprits du lecteur.
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C'est LE polar qu'il faut commencer un lundi.
Mais pas n'importe quel lundi... Un lundi gris, un lundi où les cons osent tout, les extrémistes dépassent leurs propres limites dans l'abjection... On rêve alors de croiser Thomas Fiera. Ce n'est ni un héros ni un minable. C'est un enquêteur qui fonce dans le tas, mais qui n'oublie jamais de diriger sa haine et son dégoût sur ceux qui le méritent vraiment.

Comme à chaque roman, on croise pas mal de crapules et de minables. Ceux si sont bien trop réalistes et clairement inspirés de personnages connus dont on aimerait bien qu'un Thomas Fiera s'occupe.

Comme à chaque roman, Jean-Baptiste Ferrero est en verve. le style est riche, truculent et passe avec bonheur du plus cru au plus cultivé. C'est souvent dans ses descriptions des individus les plus bas du front (allusion subtile) que son écriture est la plus élevée. Amusant paradoxe !

L'histoire est vive et rapide, mais pas sans retournements. Pour ce roman, nous n'évoluons plus dans le milieu de l'entreprise mais dans celui de l'élu local si corruptible. Tout le monde n'est pas une crapule intégrale et même les plus nocifs ont leur part de doute et de profondeur.

En conclusion

Je recommande ce polar décontracté, au fond si grave, mais qui illuminera vos trajets (et oui je lis dans les transports). Comme à chaque fois j'ai passé un bon moment
J'ai déjà lu d'autres enquêtes de Thomas Fiera.
Je vous recommande
"Sea, secte and sun suivi de Harcèlement et de Voleurs !"
"Harcèlement"
"Mourir en août"
Lien : http://travels-notes.blogspo..
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Voilà qu'on retrouve Thomas Feria dans une nouvelle enquête. Cette fois, ce n'est pas dans le monde de l'entreprise que va naviguer notre héros mais dans le monde politique, tout aussi hiérarchisé, si pas plus, que le monde des affaires. C'est dans un microcosme de politique locale, jugulé par l'extrême droite, dirigé par des pourris prétentieux qui pense que l'humanité se catégorise en race, la blanche étant, bien entendu supérieure aux autres. Et même parmi les blancs, ils y en a qui pensent qui sont encore plus blancs que les blancs donc, forcément, plus supérieurs, la race des seigneurs. Il faut nettoyer la région, le pays des idées anarchistes, des juifs, des homosexuels, des libres penseurs, des "bougnoules", des .... Ces tarés de la supériorité n'hésitent pas à cloisonner, bâillonner et menacer tous leurs opposants et tous ceux qui rentrent dans leur liste d'exclusion. Tous ces réactionnaires sont le contraire d'un Thomas Feria au mieux de sa forme. Anar au grand coeur, défenseur de la libre pensée, homme de bien qui ne juge pas ni ne condamne les pauvres, les étrangers, les homosexuels, enfin, tous ceux rejetés par l'idéologie de l'extrême droite. Comme pour les enquêtes précédentes, nous retrouvons donc cette confrontation des contraires qui fait merveille et mouche à chaque fois dans la construction de ce récit.

Et quelle richesse d'écriture. Des descriptions à l'emporte pièce, si fortes et précises que l'écriture en devient sculpturale, comme si c'était écrit en trois dimensions. Une richesse de vocabulaire aussi, des mots rares, qui colorent des métaphores puissantes. J'ai affiché quelques citations sur Babelio, j'aurais pu y mettre tout le livre, tant c'est bien écrit. Une histoire rythmée, sans temps mort, jalonnée d'un humour décapant et une fin toute en émotion, en tendresse. Vraiment, j'ai adoré. Je me suis régalé à la lecture de cette enquête et c'est avec impatience que j'attends que Jean-Baptiste Ferrero publie le prochain volume des enquêtes de Thomas Feria.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
C’est incroyable le nombre de femmes qui arpentent le monde de leurs jolies jambes. Pas loin de trois milliards en arrondissant à la sauvage. Si l’on n’en retient que les vraiment belles, celles qui vous tordent le cœur dès le premier regard, on doit encore avoisiner les cinq cents millions. En ne privilégiant, parmi celles- ci, que les plus futées, les esprits acérés, subtils, sensibles et cultivés, on avoisine encore les cent millions. Sur ces cent millions, combien resterait- il de femmes qui soient disposées à partager, ne serait- ce que fugitivement, la vie d’un machin bizarroïde et tourmenté comme moi ? Trois ? Cinq au mieux, si on prend en compte les suicidaires ? Et quelles probabilités pour que ces cinq kamikazes vivent en Europe ? En France ? À Paris ? À Belleville ? Dans mon immeuble ? (Note personnelle : et ce n'est que le tout début)
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Les habitants eux- mêmes semblaient tous neufs, comme si on venait de les repeindre ou de les sortir de leur boîte. Ils étaient beaux, propres, souvent blonds, toujours bien coiffés et souriaient comme si on venait de leur forer un deuxième trou du cul. En ce samedi, beaucoup de familles déambulaient par les rues et offraient le spectacle d’un bonheur ripoliné échappé d’une pub des années soixante : papas alertes nourris au grain, mamans parfaites à la beauté frigide et chevaline, ribambelles de chiards homologués au physique de chiots de concours.
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Tandis que je jouais au poète famélique et tourmenté, drapé dans mon écharpe rouge et mon anarchisme romantique, Philippe, lui, préparait la révolution mondiale au fond de bistrots enfumés dont les murs, jaunis de tabac et de crasse, disparaissaient sous une multitude d’affiches périmées qui auraient pu offrir, à celui qui se serait donné la peine d’en déchiffrer la stratigraphie, une saisissante vue en coupe des grands conflits de la planète.
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Quant à ses thuriféraires, dont le sens moral et le niveau culturel devaient se situer légèrement en dessous de ceux du ténia, leurs commentaires avaient des vertus émétiques et laxatives qui auraient fait rêver l’industrie pharmaceutique.
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Rien que du vide. Un insondable vide. Le vide du froid et de la mort. Car n’est- ce pas l’aspiration ultime de la bourgeoisie : étendre sur le monde le somptueux linceul de l’immobilité et de la permanence. Que rien ne bouge, que rien ne change. Jamais, nulle part. Que tout soit sous contrôle. Que tout soit mort. Que tout soit tranquille !
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