Le Colombien : Des parrains corses aux cartels de la coke

Une autre fois, je me pointe à Ajaccio avec la grosse Chevrolet et je vais le voir. Il était sur la place en train de jouer aux cartes, et l’un des mecs me voit « rouler ».
– Oh ! les mecs, regardez, qu’est-ce que c’est que ce connard ?
Il ne lui a rien dit. Il a pris le verre et le lui a écrasé dans la bouche.
– C’est mon ami, enculé !
L’autre était défiguré. Pierrot avait un sens aïgu de l’amitié

Un jour, Pablo Escobar m’a fait appeler pour de l’héroïne. Ils avaient volé une cargaison de morphine qui venait d’arriver de Chine par bateau. Ils voulaient se mettre à l’héroïne, et avec mon passé dans la « French » il a pensé à moi. Il ne savait pas la tourner. Pablo recevait alors dans un domaine immense. Mais, avant d’arriver à lui, il fallait passer beaucoup, beaucoup de monde. Ensuite seulement tu arrivais dans un bureau, où son cousin t’accueillait. Il discutait avec toi avant d’appeler M. Pablo, qui pouvait se faire désirer. Cette fois-là, j’ai attendu deux heures. Je le voyais, il avait son bureau en face de celui de son cousin. Mais il était en train d’embrasser et de peloter une superbe femme, un canon. J’ai dû attendre qu’ils aient terminé pour qu’enfin il vienne discuter avec nous. De toute façon, il n’y avait pas grand-chose à dire ; le mieux, c’était de fermer sa gueule…