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Chékéba Hachemi (Collaborateur)
EAN : 9782253153993
251 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.75/5   115 notes
Résumé :
Le 27 septembre 1996, jour de l'entrée des taliban dans Kaboul, Latifa avait seize ans et des rêves plein la tête. Elle avait hâte de grandir pour devenir journaliste. Malgré la guerre qui sévissait en Afghanistan depuis dix-sept années, elle était plutôt insouciante et heureuse de vivre.

A partir de cette date, les écoles ont été fermées et, comme toutes les femmes, Latifa a été humiliée, insultée, obligée de vivre en recluse et de porter le tchadri.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Un témoignage poignant qui a beaucoup de mérite.

Dans son récit, Latifa ne fait pas que décrire les crimes - en tous genres - commis par les talibans et la façon dont ils s'évertuent à dégrader et déshumaniser les Afghans, notamment les femmes. Visage volé remet aussi les choses en place sur les conflits intérieurs et historiques qui ont déchiré ou déchirent toujours les Afghans (les ethnies, les invasions des Anglais et des Soviétiques,...).

Latifa et sa famille expriment aussi leur dégoût pour ces "racailles" armées qui se servent de l'Islam, ou plutôt d'un Islam qu'ils ont inventé, comme de bouclier et d'étendard.

A lire pour ceux, comme moi, qui ont déjà été conquis par Syngué Sabour et/ou Les cerfs-volants de Kaboul. Et pour les autres aussi !
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Latifa a 16 ans, quand le 27 septembre 2001, les talibans ont pris Kaboul, les drapeaux blancs sont sur la mosquée et sur l'école. A partir de ce moment-là, Latifa, comme toutes les filles et les femmes, ne vaut plus rien, elle est considérée comme impure.
Les talibans réclament les armes des habitants, les pendent sur la place en forçant les autres à regarder. Ils veulent exterminer les femmes Afghanes, les enferment, les empêchent de travailler, de s'instruire, elles n'ont plus de vie. Ils prennent leurs filles, brûlent les maisons, enrôlent les hommes de force. 
Entre voisins, plus d'entraide, de la méfiance, plus de confidences… qui sait sous quelle bannière le voisin est allé s'abriter?

Latifa n'a que 16 ans et depuis sa naissance elle a toujours entendu les bruits des roquettes, elle y est habituée, depuis sa naissance la guerre fait rage.
Qu'en est-il de ses projets, son entrée en fac de journalisme ? 
Qu'en est-il de sa vie qui fut si douce, gâtée par son père, choyée par ses soeurs quand elle pouvait grandir librement : aller à l'école, à la faculté, à la piscine, se promener entre filles pour s'approvisionner en k7 de musique, de vidéos, de romans…
Son père, toujours là pour l'épauler, lui dit : "Ma barbe appartient aux talibans, pas moi."
Latifa explique aussi très bien comment les taliban n'ont que faire des coutumes de leur religion l'islam et que leurs décrets sont des aberrations qui vont à l'encontre des textes saints.

Et il fallait que les femmes de ce peuple revivent cela 20 ans plus tard…
Latifa frustrée de vie, la peur-habitude, la peur-silence, représente toutes les Afghanes, tous les Afghans, la résistance, le courage, la force, l'odieux gaspillage, les destins volés, l'injustice, le combat acharné.
Je vous recommande ce roman courageux, ce témoignage est d'une importance capitale. C'est un coup de coeur bouleversant. À lire absolument et à mettre entre toutes les mains, puisque nous ne pouvons agir, faisons entendre les voix de ces Afghanes et Afghans qui se battent pour la liberté.
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Comment réagir quand une chape de plomb s'abat subitement sur votre pays? Que dire quand des lois absurdes décrètent l'illégalité de votre travail, de vos loisirs, de vos tenues et de tout enseignement, hormis le Coran ? Que faire quand ces lois s'appuient sur une brutalité sans limite ?
Latifa, femme afghane qui a choisi ce prénom d'emprunt pour assurer sa sécurité et celle de ses proches, nous explique que la réponse n'a rien d'une évidence. Âgée de 16 ans lors de la prise de pouvoir des Talibans en 1996, elle réagit tout d'abord par la sidération. Tout devient interdit, surtout si l'on est une femme. Alors Latifa, sa mère, ses soeurs, se cloitrent dans leur appartement. Elles donnent ainsi aux nouveaux maîtres de Kaboul ce qu'ils veulent : effacer les femmes. Mais comment faire autrement, quand la moindre désobéissance aux règles (écouter de la musique, sortir sans être accompagnée d'un homme, porter des chaussures de la mauvaise couleur) peut entraîner des coups, des mutilations, un viol ou la mort?
Pourtant Latifa et quelques autres femmes courageuses, sortant de cette paralysie née de la peur, vont oser agir, faire clandestinement ce qui est interdit et pourtant vital. Et elles vont oser dire, témoigner, appeler au secours et notamment par ce livre.
Mais ce texte n'est pas qu'un catalogue des horreurs et absurdités des Talibans. Il évoque la riche culture afghane, le sens des textes sacrés, dévoyés par des criminels qui n'ont jamais dû lire le Coran. Latifa raconte aussi sa scolarité, ses occupations d'enfant et d'ado, les professions de ses soeurs ou de sa mère, la relation de ses parents.
L'Afghanistan d'avant 1996 n'était pourtant pas rose : née en 1980, Latifa n'a connu que la guerre et explique clairement la résistance aux Soviétiques, la guerre civile entre Pachtouns et Tadjiks, le rôle du Pakistan ou des Saoudiens....
Latifa termine son récit fin 2001.
Quelques mois plus tôt, le commandant Massoud a été assassiné, les États-Unis ont été attaqués, puis les Américains ont débarqué à Kaboul.
L'ère des Talibans s'achève. de nouveaux espoirs se profilent.
Vingt ans plus tard, que peut bien dire Latifa aux femmes de sa génération et aux filles auxquelles elles ont donné naissance au cours de ces 2 décennies ?
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Récit bouleversant d'une Afghane, de ce qui s'est passé à Kaboul, lors de la prise des Talibans, et l'atrocité de ces hommes à l'état pur. Latifa est l'héroïne et l'auteure de ce livre.
Latifa dénonce le régime des Talibans qui ne respecte pas les droits des femmes, et qui réduit la femme à un objet sexuel et reproducteur. Alors, que nous bénéficions des droits dans toutes démocraties, d'autres femmes n'ont pas cette chance de vivre libre.
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L'Afghanistan, pays que personne ne connait. Une jeune fille à Kaboul, Latifa raconte; elle a seize ans le 27 septembre 1996 quand la ville est prise par les taliban. Que se passe-t-il alors dans ce pays depuis cet évènement ? Les habitants sont enfermés chez eux, n'osent plus sortir en rue. Les nouvelles règles de vie sont décrites et cela nous aide, nous les occidentaux à comprendre se qui s'est passé. Stupéfiant.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Les taliban sont tous barbus. On dit que leurs barbes doivent en permanence être aussi longues que la main. Ils ne portent jamais le pakol, le béret traditionnel afghan devenu l'emblème de la résistance. D'ailleurs, nous le savons, ils ne sont pas tous afghans, ni même pachtouns. Le Pakistan les soutient, et ils recrutent à l'étranger. Les images diffusées à la télévision et les témoignages issus des provinces qu'ils occupent l'attestent : il y a dans leurs rangs de nombreux Pakistanais, mais aussi des Arabes venus de pays musulmans dont la plupart ne parlent même pas notre langue.
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Ce n'est pas un vêtement, c'est une prison.
(...)
Je sors de là humiliée, furieuse. Mon visage m'appartient. Et le Coran dit qu'une femme peut être voilée, mais doit rester reconnaissable. Les taliban voudraient me voler ce visage, celui de toutes les femmes. C'est hors de question !
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Je me demande souvent ce qu'ils cherchent en privant toute une population de fêtes et de jeux, de souvenirs de famille, et la réponse tombe, toujours affreusement simple : nous priver de vie. Nous exterminer, lentement mais sûrement, à leur profit.
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Si je pouvais adresser une prière à Ali devant son tombeau de marbre à la mosquée bleue, je l'implorerais de faire encore un miracle pour le peuple afghan abandonné de nous.
Que ces taliban, qui osent inventer des règles inhumaines et contraires au Livre saint, ces ignorants du Coran, apprennent à le respecter, comme nous le faisons, nous les Afghans, humblement depuis toujours.
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On se demande toujours qui est qui, à Kaboul. La seule règle de sécurité est de ne partager de suppositions ou d'opinions qu'en famille. Par principe, nous demeurons neutres autant que faire se peut. Une chose, une seule chose rassemble les Afghans malgré la complexité des clivages ethniques : le refus de l'envahisseur étranger, qu'il soit anglais, pakistanais, arabe. Ou, bien sûr, soviétique.
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