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EAN : 9782246816836
240 pages
Grasset (03/10/2018)
3.68/5   41 notes
Résumé :
Ce livre est le premier récit intime de Marc-Olivier Fogiel sur un sujet qui lui tient à cœur et tient toute la société française en haleine, la gestation pour autrui. Avec son mari François, il est devenu père de deux petites filles nées d’une GPA éthique aux États-Unis. Il nous raconte les origines de cette décision, comment il a dépassé ses propres a priori et pris le parti de la famille. Les obstacles. Les inquiétudes. Les joies. Si le père de famille est un ave... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Dans la première partie de cet ouvrage, le journaliste Marc-Olivier Fogiel relate son expérience, avec son mari François, de la paternité de leurs deux petites filles nées par GPA éthique aux États-Unis. de nombreux détails méconnus sur la GPA en général, et sur le sens de la GPA éthique en particulier, sont ici abordés. Dans le témoignage personnel, à l'évidence, la motivation fondamentale de l'auteur est de répondre aux préjugés contre ce mode de procréation, en particulier à l'accusation de marchandisation du corps féminin, et par-delà la GPA, au sentiments malveillants qui subsistent à l'égard de l'homoparentalité. Dans la partie suivante, Fogiel se coiffe de nouveau de sa casquette de journaliste pour mener une enquête assez vaste sur la GPA, fondée sur des témoignages à d'autres Français, hommes et femmes, hétérosexuels et homosexuels, ayant eu recours à cette méthode dans plusieurs pays au monde, dans des conditions répondant ou non à l'épithète d'éthique. Dans cette seconde partie, apparaissent avec beaucoup d'honnêteté les côtés parfois problématiques de la GPA, aussi bien dans les relations entre les « parents d'intention » et les donneuses d'ovocytes et les femmes porteuses (qui sont toujours des personnes différentes lorsqu'on parle de GPA), que dans les conditions dans lesquels les grossesses se sont déroulées, mais surtout dans les infinis tracas administratifs que de nombreux parents ont dû subir après la naissance de leurs enfants, à la fois pour leur rapatriement en France et pour la régularisation des actes de naissances. Il apparaît que, tant que la GPA est interdite, l'administration française notamment consulaire, mais aussi la juridiction et d'autres instances opèrent de manière plutôt discrétionnaire. Par conséquent, la plus grande partie des coûts (au demeurant très élevés) d'une GPA ne consiste pas dans la rémunération ou le dédommagement des femmes porteuses et donneuses, ni même dans la logistique et dans les frais sanitaires, mais dans les frais d'avocat et autres rémunérations des agences (plus ou moins véreuses) qui, dans différents pays, organisent au niveau international tout le déroulement de l'opération. Parfois, dans certains pays, il faut ajouter des pots de vin distribués aux autorités locales, notamment en Europe de l'Est ; et le résultat demeure au mieux aventureux ou pire aléatoire. L'issue des procédures peut être longue et incertaine, et pourtant préférable à l'adoption. Naturellement, cette insécurité juridique dans la reconnaissance de la responsabilité paternelle se retrouve aussi lors des séparations entre les parents d'intention, surtout s'ils n'ont pas procédé à l'adoption mutuelle de l'enfant du conjoint, rendue désormais possible par le Mariage pour tous. Les enfants, sans avoir commis de faute, sont donc les moins protégés...
Les cas d'étude recueillis sont également alternés et agrémentés par des « Réflexions du square des Batignolles », qui donnent aussi des aperçus du quotidien de l'auteur en tant que père de Mila et de Lily : ainsi la narration ne perd jamais son côté humain, familial, « naturel » dans le sens de l'ordinaire parental des familles françaises contemporaines.
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L'auteur, de l'émission" le Divan" se livre, à son tour. Lisez ce livre, en écoutant JJ.Goldman, "Elle a fait un enfant toute seule".


Fogiel parle avec sincérité de sa famille et de la GPA, en soulevant nombre de questions sur les couples infertiles, l'homosexualité, le désir d'enfant...
Sans oublier l'indemnisation des mères porteuses, la bio éthique, la Loi, l'agressivité des religieux ou autres...


Lisez ce livre, s'il peut vous faire prendre conscience du débat. Un débat comme celui de la loi sur l'avortement des femmes, car le monde bouge. Un livre courageux!
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Merci à vous Marc Olivier Fogiel de ces témoignages si émouvants et si bienvenus. J'ai lu le livre d'une traite et ai été émue jusqu'aux larmes de nombreuses fois. Je me rappelle les longues années avec mon mari à essayer d'avoir un enfant, ce désir d'enfant insuppressible et les sacrifices pendant de si longues années d'attente. Je croyais que personne ne pouvait désirer un enfant plus que nous et surmonter plus d'obstacles. Mais après cette lecture, je ne suis plus certaine. Que d'amour à donner dans ces couples qui désirent cet enfant plus que tout, un enfant si désiré qui sera aimé, choyé; cela ne fait nul doute . Que d'obstacles juridiques, financiers, sociaux, professionnels à surmonter. Je suis émerveillée par ces récits qui transpirent d'amour et d'espoir à chaque page.

Ce livre m'a permis de comprendre un peu mieux ces mères porteuses si généreuses qui portent un enfant gratuitement dans le cadre de ces GPA éthiques au Canada, Etats Unis ou ailleurs, un enfant jamais conçu avec leurs propres ovocytes. Je savais déjà qu'en particulier au Canada, ces femmes étaient mises sur un piédestal par la société pour leur générosité. Nous sommes si loin d'une telle attitude en France et je comprends un peu mieux maintenant, toujours aussi ébahie toutefois d'un tel dévouement.

Surtout l'auteur permet, toujours avec retenue et respect (bravo je n'aurais pas pu...), de tordre le cou aux propos outranciers et souvent anonymes sur internet ou ailleurs des personnes qui veulent faire croire que les couples achètent un enfant, que les enfants seront des cas sociaux. Ce qui compte c'est surtout d'être désiré et élevé par des parents aimants et c'est bien loin d'être le cas dans nombre de familles hétéros ou monoparentales comme nous le constatons tous chaque jour autour de nous. Quelle hypocrisie chez ces personnes si insatisfaites de leur propre vie qu'elles cherchent par tous les moyens à détruire celle de couples qui s'aiment, de tout un pan de la société qui a le seul tort de vouloir faire un don d'amour.

Il s'agit des des donneuses d'ovocytes et des porteuses mais aussi du mari de la porteuse et donneuse, des enfants de la porteuse etc, toutes ces personnes qui souhaitent simplement en aider d'autres vers la parentalité. Quelle belle leçon de vie !

Je vais arrêter là mon commentaire car il se transformerait en un plaidoyer, ce qui n'est pas le propos ici, mais j'aurais pu écrire des pages de commentaires sur chaque chapitre tant le récit soulève de questions sociétales et existentielles et de réflexions sur la quête du bonheur, le bien être d'un enfant, l'éducation mais aussi l'absence totale d'humanité et d'empathie qui a toujours existé dans notre monde et trouve à chaque siècle d'autres boucs émissaires à flageller. Ces gens-là ne liront bien entendu jamais ce livre. Mais il reste tous les autres et j'ai espoir...
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Marc-Olivier Fogiel relate son parcours pour devenir père avec son mari qu'il a épousé en 2013. Ils ont eu deux filles Mila et Lily nées par GPA aux USA. Nous découvrons également plusieurs témoignages de GPA et de coparentalité qui se sont déroulés dans de nombreux pays avec plus ou moins de difficultés, parfois des drames et des imbroglios judiciaires. Un document intéressant pour mieux comprendre la gestation pour autrui.
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Le titre est agressif mais le contenu est joli : après le témoignage, le récit de différentes histoires, très variées, sur un mode journalistique, mais aussi intimiste, qui fait parfois douter de la véracité des faits que quelques recherches sur internet confirment cependant.

Des femmes sans utérus aux gays célibataires en passant par les couples de gays et les femmes atteintes d'endométriose, les raisons qui mènent à la GPA sont diverses, les modalités de réalisation sont très différentes et permettent d'avoir un panorama des solutions qui s'offrent : de la GPA "all inclusive" aux États-Unis à la GPA low-cost ici ou là en passant par la GPA mondialisée en Israël, le panorama juridique met en évidence une très grande promotion mondiale de la natalité et fait penser que le refus français, bien loin d'être de principe ou idéologique, serait plutôt lié, comme toujours chez nous, à une difficulté de formalisation et d'encadrement légal : on veut toujours légiférer sur tout et que la loi prenne toute la responsabilité de la vie des personnes, a fortiori des enfants : intention louable mais exigeante...

Une belle expérience de lecture et un récit qui fournit ce qui manque ailleurs : un compromis entre le droit, la technique et l'expérience vécue.
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critiques presse (1)
LeSoir
15 octobre 2018
Dans son livre « Qu’est-ce qu’elle a ma famille ? » (Grasset), Marc-Olivier Fogiel raconte le parcours qui lui a permis avec son mari d’avoir deux filles par GPA. Un livre d’une grande sincérité qui dépasse la confidence intime pour amener à la réflexion.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Début 2013, nous marchons boulevard Saint-Germain, avec François, mon compagnon, et Mila, notre fille aînée, âgée de deux ans. Nous entreprenons une tâche banale mais dont tout parent sait ce qu’elle peut demander d’héroïsme : acheter des chaussures à un petit qui ne tient pas en place.

C’est un samedi comme les autres, en famille. Sauf qu’une petite fraction de la population française s’est décidée, ce jour-là, à perturber notre promenade, au nom de la famille, justement, ou plutôt d’une certaine vision de la famille. Des militants de la Manif pour tous qui distribuaient leurs tracts viennent vers nous. Ils m’ont reconnu. Ils ne sont pas agressifs mais leur geste est d’une grande violence : ils jettent des tracts à l’intérieur de la poussette, sur une enfant qui n’a rien demandé, une enfant comme les autres qui passait une journée comme les autres avec ses parents.

Nous nous éloignons rapidement pour gagner le magasin où nous nous rendions. Nous reprenons nos esprits. Nous nous concentrons sur les chaussures et tâchons de tenir notre fillette tranquille, le temps de les lui faire essayer, sous l’œil bienveillant de la vendeuse. Ce n’est qu’à ce moment-là que nous remarquons l’autre famille venue faire son shopping. Deux hommes avec leurs deux petites filles.
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7. « L'adoption aurait pu être envisageable mais, à l'époque, le droit à l'adoption par un homme célibataire homosexuel est grandement théorique. […] À certains [couples homosexuels], on a même expliqué clairement que pour adopter un enfant il fallait qu'ils soient prêts à adopter des enfants "dont personne ne voulait", déjà grands ou atteints de pathologies graves ; ce que la responsable des adoptions du département de la Seine-Maritime légitime ainsi : "Eux-mêmes sont un peu atypiques, par rapport à la norme sociale mais aussi la norme biologique [donc il faut que] leur projet supporte des profils d'enfants atypiques." Cette réponse inacceptable et insultante, aussi blessante pour les couples homosexuels que pour les enfants, revient à faire des deux des citoyens marginaux traités différemment. Cette fonctionnaire, aujourd'hui suspendue, a toutefois eu le mérite de dire franchement ce que beaucoup d'autres responsables de l'adoption en France pratiquent officieusement. » (p. 180)
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Il est invraisemblable, au coeur d'un débat de civilisation de cette envergure, que ces femmes, qui sont parties prenantes, ne soient jamais écoutées. Tout se passe comme si seuls les opposants à la GPA savaient mieux qu'elles ce qui les pousse à agir et ce qui est bon ou non pour elles.
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La GPA, ce n'est pas seulement un moyen pour un couple infertile d'avoir un enfant ; cette technique donne naissance à des cousins, des cousines, à des petits enfants, à des neveux et nièces, à des filleuls et des filleules, pour le plus grand bonheur de ces familles qui, contre toute attente, s'élargissent;
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2. « On ne saurait comprendre ce qui fait la spécificité de la GPA éthique si l'on ne saisit pas ce qui peut pousser une femme à offrir de porter un enfant pour quelqu'un d'autre. On s'imagine que seule la nécessité peut contraindre une femme à faire à un couple cet incommensurable cadeau, alors que c'est une démarche profondément altruiste. […] Les femmes porteuses américaines ont souvent quelque chose qui s'apparente à une vocation. Le mot n'est pas exagéré, quand on sait tout ce que cette aventure humaine exige d'elles, ne serait-ce que d'arrêter de travailler, dans certains cas pendant près d'un an, en regard d'un dédommagement qui paraît assez dérisoire : environ 20.000 dollars. Dans d'autres pays, comme au Népal, l'argent reçu permet vraiment de changer de vie. Aux États-Unis, ce n'est pas le cas.
La GPA éthique n'a rien à voir avec la marchandisation du corps de la femme. Les conditions drastiques d'éligibilité des femmes porteuses écartent celles que la misère pousserait à louer leur ventre. Elles doivent être majeures, avoir eu au moins un enfant qu'elles élèvent, ne jamais avoir perdu d'enfant, ne pas dépendre des aides sociales et avoir une situation financière stable. » (p. 29)
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