L'histoire commence à Paris, en 1934 et se termine là aussi, en 1942.
Se termine ? Enfin, pas tout à fait. le narrateur nous fait comprendre qu'il y aura encore bien des choses, après. Comme il y en a eu énormément aussi durant ces 8 années, et même avant ! Oui, avant 1934, lorsque notre héros Vango, âgé de trois ans, est arrivé sur une des îles éoliennes, près de la Sicile, rescapé d'un drame en mer, accompagné de sa nourrice.
Et voilà, l'histoire démarre…et je vous assure qu'elle est pleine de rebondissements, de surprises, de personnages de tout poil (du moine italien à l'espion russe, en passant par la gouvernante française ou la jeune Anglaise qui n'a pas froid aux yeux, etc ! )
L'histoire se déroule aussi aux quatre coins de la planète, de Paris à New-York, en passant par l'Ecosse ou encore la Russie et l'Allemagne, sans oublier évidemment les îles éoliennes, les transports se faisant en dirigeable (le Zeppelin, vous connaissez ? ) ou en bateau ou encore en train ou en voiture ou à cheval…
Inutile de vous dévoiler quoi que ce soit, sauf que Vango voudrait connaitre le secret de sa naissance, et savoir pourquoi « on » le poursuit sans cesse à travers la planète.
C'est romanesque, romantique, aventureux, et même comique.
Un peu trop de personnages pour moi, de passés qui s'entremêlent, mais c'est quand même très agréable à lire.
Cela m'a permis de voyager, ah ça oui, dans l'espace et dans le temps, et de côtoyer par la même occasion Staline, des dirigeants nazis des années 30, de faire partie des voyages enchantés dans le Zeppelin ou de la dernière expédition du Hindenburg juste avant son explosion. J'ai assisté à la construction d'un grand immeuble de Manhattan en 1937, j'ai épié les Résistants pendant la guerre, j'ai cueilli des figues sur une île paradisiaque, j'ai appris avec horreur le massacre de Guernica…
« Vango », c'est tout ça : une somme de faits réels mêlés à une histoire inventée.
Haletant et passionnant, ces deux romans pour les adolescents peuvent être lus aussi par les adultes, pour leur rappeler que la première moitié du 20e siècle a été le théâtre de bien des émerveillements mais aussi de drames à ne pas oublier.
Commenter  J’apprécie         196
La littérature jeunesse française regorge de trésors qui méritent d'être dénichés. « Vango » est l'un de ceux-là. Lorsque je l'ai lu pour la première fois il y a quelques années, j'ai été éblouie par cette oeuvre aux allures de thriller, mais qui révèle une pépite, fruit d'une incroyable imagination et d'une écriture si raffinée. Ces dernières années, il me vient l'habitude de relire mes romans favoris ; j'ai profité de la sortie des deux tomes de « Vango » dans une édition collector pour m'y replonger avec délice et, enfin, lui consacrer une chronique ô combien méritée !
« Vango », c'est tout simplement le héros éponyme de cette histoire qui accompagnera le lecteur du début du 20ème siècle à la fin de la Seconde Guerre mondiale, afin de répondre à cette ultime question : qui est Vango et pourquoi cherche-t-on à l'éliminer ? En suivant la trace de Vango, l'indéfinissable Vango, nous croisons des personnalités diverses, souvent des amis/alliés, voire plus, mais aussi, malheureusement, des êtres ignobles, sans aucune trace d'humanité. « Vango », c'est un voyage des îles Eoliennes en Amérique, en passant par Paris ou la si sauvage terre écossaise ; c'est une histoire d'exil, de fuite, de vengeance, mais aussi d'amitié, de fidélité, de justice. Dans cette duologie, ce n'est pas seulement la destination finale que le lecteur cherche désespérément à atteindre, mais c'est aussi le long voyage parcouru, souvent dans la douleur, mais avant tout, avec ferveur et loyauté, qu'il prend le temps de déguster, afin ne pas en perdre une seule miette. Enfin, « Vango », ce sont les destins de Vango, Mademoiselle, Ethel, La Taupe, Paul, Zefiro, Boulard, Hugo Eckener, JJ Pupet, Esquirol, Basilio, Andreï et tant d'autres encore, tous inextricablement liés à l'Histoire, de la montée du nazisme et l'arrivée de Staline au pouvoir soviétique à la mise en place des réseaux de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale.
En près de 800 pages, « Vango » est un condensé de tout cela et de bien plus encore… Et c'est pour cette raison qu'il fait partie, aujourd'hui encore, de mes romans préférés.
Commenter  J’apprécie         104
Vango est à l'image de cette délicieuse soupe préparée en plein rationnement sous l'occupation qui est évoquée dans la scène finale. Chaque ingrédient pris individuellement peut sembler presque cliché mais l'assemblage virtuose en fait un met de choix:
En voici la recette: La douceur d'une petite ile éolienne entre montagne et mer. le croustillant du Paris des années 30. le piquant du New York des empires financiers et des ambitieux criminels. L'acre d'un hangar Allemand où s'apprête à
décoller un Zeppelin flanqué de la croix gamée. le souffre de Moscou en plein coeur de l'intimité stalinienne. Et en ingrédient mystère, un monastère secret au milieu d'une île abandonnée…
Dans la marmite, ajoutez de grands classiques avec
pele mêle : un orphelin charismatique à
la recherche de ses origines, une aristocrate britannique belle et esseulée, un trésor perdu, un crime impuni, des amours contrariées… mais aussi des molosses russes patibulaires, un ingénieur allemand visionnaire, un paysan italien taciturne au lourd secret, un inspecteur français vieux garçon, un abbé pourchassé, une adolescente perchée, un roi du travestissement… sans oublier un vendeur d'arme machiavélique, un Nazillon, un champion de boxe africain, un violoniste russe qui joue les espions malgré lui, une Nounou polyglotte…
Liez avec des voyages à toute allure, à main nue sur la roche, à cheval, en courant sur les toits, en Zeppelin, en avion, en railton et en bateaux entre les continents et par delà les mers.
Mélangez le tout avec des péripéties en cascade: poursuites, complots, assassinats, accidents, quiproquos, kidnappings, coups montés et faux semblants, jusqu'à une éruption du stromboli.
Laissez cuire à feu moyen pendant 800 pages et vous aurez ce grand meli-melo du roman d'aventure, qui nous entraine avec lui dans ce monde au bord du gouffre bien décidé à vivre à 100 à l'heure.
Commenter  J’apprécie         50
Paris, avril 1934. Vango, jeune séminariste, est agenouillé devant Notre-Dame, prêt à prononcer ses voeux, lorsque la police s'interpose pour l'arrêter. Il parvient à leur échapper, sonnant le départ d'une course effrénée qui rythmera les deux tomes. le jeune Vango a 19 ans, et un passé aussi mystérieux que mouvementé. Pour l'heure, il est accusé à tort du meurtre du Père Jean, et seule sa fuite lui permettra de trouver la possibilité de s'innocenter.
Plusieurs retours en arrière nous permettront d'en apprendre plus sur l'histoire de ce jeune homme, mêlant les faits avérés tirés de l'Histoire avec de nombreux et passionnants rebondissements fictionnels. On croisera ainsi un prestigieux scientifique et son improbable Zeppelin, un chef de la Gestapo, un agent russe, et la très (re)belle Ethel qui ne manquera pas d'attirer l'attention du jeune aventurier.
Déjà convaincue du talent de Timothée de Fombelle dont les précédents ouvrages m'avaient enchantée, je me suis plongée avec gourmandise dans cette épopée. le personnage principal est doté d'un passé familial extraordinaire, permettant d'exploiter toute l'histoire européenne de cette période sombre et dangereuse : parfaitement chroniquée, elle permet en effet de développer une histoire haletante, attisée par la menace constante du nazisme, puis du stalinisme.
Malgré les nombreux changements temporels, on ne s'y perd pas un instant, et chaque élément prend petit à petit sa place dans ce récit-puzzle qui s'étend sur une vingtaine d'années.
Commenter  J’apprécie         20
Cet après-midi d'étude décrypte les étapes de l'adaptation du roman de Timothée de Fombelle Tobie Lolness (Gallimard) en série d'animation. Elle invite les différents acteurs
impliqués à débattre de la question de l'adaptation et du lien à l'oeuvre originale.
Elle est suivie d'une projection du premier épisode de la série, en présence de l'auteur.
Tobie Lolness ne mesure pas plus d'un millimètre et demi. Son peuple habite le grand chêne depuis la nuit des temps. C'est grâce aux aventures de ce si petit héros, publiées par Gallimard jeunesse en 2010 et illustrées par François Place, que son auteur, Timothée de Fombelle, est couronné de nombreux prix. Ce premier roman, traduit dans plus de vingt-six langues, fait depuis plusieurs années l'objet d'une adaptation en série animée. Cette demi-journée d'étude, avec les acteurs du secteur, revient sur le passage du texte de la page à l'écran et sur la création d'un nouvel univers graphique. À la suite de l'événement, une projection du premier épisode de la série, en présence de l'auteur, est ouverte à tous.
Organisée par Centre national de la littérature pour la jeunesse de la BnF avec la maison de production Tant mieux Prod
Plus d'informations : https://www.bnf.fr/fr/agenda/tobie-lolness-en-serie-animee-entre-adaptation-et-reinvention
+ Lire la suite