Le vol de la libellule

Le vol de la libellule de forward .

Un commentaire pour la gloire et pour rendre hommage à un brillant auteur de science-fiction de qualité ( en hard-science ) et désespérément trop peu traduit en français .

Si vous cherchez à vous procurer des oeuvres de Forward sur le net , je vous souhaite bonne chance parce qu'il semble que ceux qui les possède , tiennent semble-t-il à les conserver car on en trouve très peu à vendre sur le « Wild large web « ... Peut-être si vous lisez l'anglais , car de ce côté , là , il y a encore de l'espoir .

Du point de vue du style ses romans sont pour ce que j'en sais , très soignés , en ce sens que les univers sont solides , animés et denses avec des trames narratives fluides et assez subtiles ( encore que posées avec un indéniable soucis de lisibilité et d ‘accessibilité ) , enfin ils sont semble-t-il , colorés d'un merveilleux que je qualifierais de rationnel et d'assez poétique ..

J'ai trouvé que Forward avait généralement le très net souci de rendre ses univers palpables pour le lecteur et qu' il mettait l'accent sur les descriptions et sur « l'anima « de ses personnages très solidement inter-agissants avec les aspects civilisations ou les aspects technologiques , sans passer par des cours magistraux théoriques et en mobilisant au contraire , une incontestable poésie , bien solidement ancrée dans les énoncés d'ordre scientifique ...

Ce vol de la libellule est un motivant « vol « vers un des systèmes solaires les plus curieux de tout le genre science-fiction ( à part entre autres , le système marche / arrêt , imaginé par Vinge , clairement ) ..

Le lecteur est confronté à un long « vol « à bord d'un « voilier « , qui fonctionne grâce à un faisceau dont la source est solaire et orienté depuis notre système vers les voilures de ce vaisseau d'exploration , qui font des kilomètres de surface et qui sont orientables ..

Arrivé sur place l'exploration commence , et de par l'utilisation par un équipage compétent d'un matériel délicieusement sophistiqué et diversifié , le lecteur à l'impressionnante sensation de participer personnellement à cette exploration ..

Nos explorateurs découvriront là-bas , un environnement double aux caractères spectaculairement hallucinants , ainsi que une forme de vie solidement et finement « exo-tout ce que vous voulez « Une forme de vie très réussie , intelligente et assez sympathique , qui du fait de sa nature océane , n'a pas pu développer de civilisation technologique ...

Nos extra-terrestres s'avèreront être très cool , très taquins , rusés et très doués en mathématiques fondamentales ..
Ils font vaguement penser à des dauphins du point de vue comportemental , mais leurs autres caractéristiques en font des êtres excessivement originaux .

En fait , ce sont de sacrés loustics assez impressionnants quand même , et , ils ont toutes les chances de vous réconcilier avec les mathématiques ( mais si , mais si ... ) .
De vous donner aussi envie de jouir des joies nautiques dont ils abusent car il aiment bien abuser de tout d'une façon générale .
Ils sont durs à suivre ! En effet , ils ont la pèche et ils sont infatigables , et puis toujours à se marrer , à jouer et à penser ( ils raisonnent beaucoup et ils ne savent pas se prendre au sérieux , mais oui c'est possible , tout fait ! ) et à se reposer aussi ( indispensable et très important ) .
Ils sont insupportables , très attachants , de redoutables gosses très encombrants , je vous dirais , pour résumer ce topo ..

Cependant le contact ne sera pas facile . Il faudra d'abords qu'il se rendent compte que l'homme est arrivé dans leur environnement , que l'homme est intelligent ( ce n'est pas si facile à démontrer comme lecteur s'en rendra compte ) et qu'il aime jouer aussi !
Leurs différences structurelles avec n'importe quel organisme terrestre sont intelligemment pensées , et de ce fait , il dépayseront le naturaliste en culottes courtes le plus endurci ...

Une belle balade , un planète opéra , un espace opéra de qualité , pas prise de tête et solide , doté d'un charme légèrement suranné , n'en déplaise à Daniel Walter ( hum ! ) ...

Du même auteur et passionnant : l'oeuf du dragon .

Attachez vos harnais !

Voilà un texte destiné aux amateurs d'exploration spatiale et planétaire, friands de détails techniques et scientifiques. Vous y trouverez évidemment de l'astrophysique, de l'optique, des mathématiques plus ou moins concrètes, de la chimie, de la biologie ainsi qu'une pincée de philosophie, oui oui.
Je ne vous cache pas qu'après mon coup de coeur pour L'Oeuf du dragon, chef d'oeuvre du même auteur, le Vol de la Libellule pourrait faire office de brouillon s'il n'avait été écrit après… On y trouve les mêmes ingrédients, mais sans l'équilibre subtil qui fait toute la magie du premier.

Ici, Robert Forward a mis le paquet sur les apports scientifiques ; on songerait presque à un cahier des charges commandité par la GNASA s'il n'avait pas trouvé un peu de place pour quelques dialogues et péripéties. Contrairement à l'autre ouvrage sus-cité, si les sciences ne vous bottent pas plus que cela, oubliez ce livre, vous risquez l'indigestion.
En mettant de côté les ressources colossales nécessaires à ce voyage (et à ceux envisagés pour la suite), l'ensemble de la mission est tellement documenté, chiffré, calibré, détaillé en inventivité comme en lois physiques immuables, qu'elle devient l'une des plus crédibles que la SF ait produites. le transit à 20 % de la vitesse de la lumière lui-même devient cohérent, c'est pour dire ! Contrairement à la majorité de ses pairs, à aucun moment l'auteur ne nous demande de le croire sur parole concernant un moyen de propulsion ou les effets combinés des gravités de différents corps. Non, il nous fournit les résultats de tous ses calculs, le bougre, il nous explique les réactions, les formes, les masses, les compositions, les spectres lumineux et j'en passe. le tout assujetti aux connaissances et matériels limités de l'équipe d'exploration, mais également au point de vue rafraîchissant des entités extraterrestres qu'ils seront amenés à rencontrer.
Vous vous en doutez, c'est bien là le point qui m'a fait apprécier cette lecture. Sans les Flouwen, j'aurais certainement lâché l'affaire. J'aime particulièrement lorsqu'un auteur nous transporte dans des considérations autrement plus créatives et relativistes que ce qui nous est servi à tout bout de champ, qui plus est quand ledit scribouillard possède l'esprit carré et tangible d'un vrai scientifique. Pas de forme de vie humanoïde ici, il s'agirait d'une aberration étant donné l'habitat dans lequel elle évolue. Pas de technologie non plus, mais des compétences mathématiques dépassant de loin celles de leurs visiteurs humains. Une philosophie de vie à la fois simple et profonde, oscillant entre des phases de réflexion ascétique et… le surf. Il y a une forme de spiritualité chez ces bestioles. Ouais, Forward a dû toucher une planche lors d'un voyage à Hawaii et bim ! il s'est dit que ça ferait bien dans son roman. Je plaisante, mais c'est pertinent dans sa trame, quand on considère les phénomènes de marées et de vagues provoqués par toutes les lois physiques réunies en ce monde. Et puis, il y a entre autres choses leur méthode de reproduction, leur colorimétrie, le rapport qu'ils entretiennent avec La Libellule (le vaisseau) et ses animaux de compagnie (les humains), leur communication, leur curiosité… Beaucoup d'éléments nous rappelant à juste titre que l'évolution peut suivre une multitude de tracés.
Ici comme dans L'Oeuf du Dragon, nous pouvons considérer la planète double comme le personnage principal de cette histoire, et c'est ce qui m'a charmé. Cela tombe assez bien, car l'auteur n'est pas très doué pour dépeindre des personnages complexes. Les dialogues sont bourrés de clichés et de connotations sexuelles laissant supposer que le Robert ne devait pas beaucoup chopper, dans son labo (humour, le Monsieur est resté marié près de 50 piges, chapeau). Mais cet habitat, cette originalité de forme et de structure chimique, un vrai régal. J'ai voyagé, ça oui, et à bien y réfléchir, c'est là l'une de mes deux espérances lorsque j'ouvre un roman de SF.

La partie humaine aurait gagné à être plus étoffée. Au passage, pourquoi mettre les paragraphes de présentation à la fin du livre, après le rapport de mission ? Gnê ! J'aurais également souhaité suivre les rapports entre deux espèces tellement antagonistes. Cette prise de contact laisse un goût amer d'inachevé, comme s'il y avait une suite. Même pas. T'as craqué, Robert. Les Flouwen vont-ils résoudre des problèmes mathématiques que les humains ne se sont pas encore posés ? Vont-ils lancer une compétition de surf interstellaire ? Bah j'sais pas, moi, je brode, tout est possible avec une fin pareille.
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Vraiment pas aimé ce livre, l'histoire est beaucoup trop noyée dans des explications scientifiques soporifiques, et qu'est-ce que c'est long par moment.... ce qui me faisait continuellement décrocher de l'histoire et ajouté à cela des personnages auxquels on ne s'attache pas du tout. Pourtant en feuilletant le livre et surtout en regardant les annexes à la fin, il me tardait de le lire. A réserver aux fans de ultra hard science.

Un roman ennuyeux noyé dans les explications scientifiques qui finissent par tuer toute part de rêve.