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EAN : 9782842283940
297 pages
Le Pré aux Clercs (07/04/2011)
3.18/5   92 notes
Résumé :
Lilas, une naine flamboyante, a choisi de prendre sa retraite de chef de la garde du palais de la Haute Fée pour ouvrir une auberge au bord de la mer, à l'endroit même où Frêne, son époux, s'est "ancré" pour l'éternité.
Entourée de quelques amis et de son amant Errence, un elfe, elle mène une existence un peu trop paisible à son goût. Alors qu'elle s'interroge avec angoisse sur son devenir, son fils Saule, pourchassé par un groupe de miliciens au service de l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (47) Voir plus Ajouter une critique
3,18

sur 92 notes
J'ai poussé un soupir de plaisir en me plongeant dans ce roman original, époustouflant, où chacun vit avec une fée à la place du coeur, où les nains répondent à l'appel de l'Ancrage et se transforment en statues, où l'univers est découpé à travers les Lignes-Vie. Je ne m'y connais pas très bien en Fantasy, mais j'ai vraiment trouvé dans le début de ce roman tout ce que j'y cherchais. Mais dans le début seulement, malheureusement.

Mathieu Gaborit fait l'impasse sur de longues descriptions et introductions, et nous entraîne directement dans le vif du sujet. On découvre les personnages sur le tas, de même que leur histoire et le monde dans lequel ils évoluent. On pourrait se sentir un peu perdu, mais tout est tellement intriguant que les pages défilent et les explications arrivent à point.

J'ai de suite été emballée par les trouvailles, les idées originales de l'auteur, par l'univers qu'il a créé. Les nains côtoient les elfes, les sirènes et les humains, et tous ont besoin du souffle pour vivre. Ce souffle qui émane de la fée qui se loge à la place de leur coeur, un souffle qu'ils peuvent plus ou moins commander et qui possèdent certaines vertus magiques.

Il me semblait donc que ce roman avait tout pour me plaire, hélas, après une centaine de pages, j'ai laissé échapper un soupir de frustration. Chacun des personnages m'avait interpellé, cachant un petit quelque chose d'énigmatique et d'intéressant. Ils étaient très prometteurs, mais pouf bada boum, un est faible, sans consistance, un autre se révèle complètement égoïste et manipulateur, alors qu'un troisième disparaît simplement du roman. Quel dommage ! Au final, aucun n'a su me plaire, je ne me suis pas attachée à eux, ils ne m'ont pas ému, ils m'ont même semblé assez fades et parfois incohérents.
L'histoire, quant à elle, si originale et ingénieuse, s'essouffle un peu, perd de sa cohérence. L'alternance des points de vue de chaque personnage par chapitre n'existe plus. Il y a un flou qui embrume le roman qui m'a perdue petit à petit. du potentiel, il y en a, c'est indéniable, et si certaines scènes ou quelques personnages avaient été plus travaillés, ils auraient pu être grandioses ! Et puis, Gaborit a une belle plume, assez poétique et raffinée.

« Je m'ennuie. Je veux aller chercher l'horizon pour le tordre dans mes doigts comme une corde. Y faire des noeuds, lui faire cracher ses promesses, ses fantasmes. Je suis un esclave et je rêve de liberté. Je suis un loup de mer et je rêve d'un voyage sans fin. »

En refermant le livre, j'ai lâché un petit soupir de déception. J'en attendais tellement de ce livre, de ce monde extraordinaire, savamment mis en place. le flou qui plane sur ce roman semble être volontaire, mais j'ai hélas besoin d'explications plus concrètes, de personnages fouillés, qui nous révèlent tous leurs secrets. Je peux comprendre que Gaborit ait voulu laisser planer le mystère, qu'il ait eu envie de laisser aux lecteurs le soin d'imaginer à leur guise le reste de l'histoire. J'accepte de ne pas tout comprendre, et j'ai essayé de me laisser emporter par l'histoire telle que l'auteur la voyait. Mais après un moment, ça n'a plus fonctionné, j'ai eu besoin de plus, de déceler le pourquoi d'une relation si forte entre deux personnages, le comment d'une mort inattendue.

Cette lecture change de tout ce que j'ai pu lire jusqu'ici. J'en veux un peu à Mathieu Gaborit de m'avoir déçue après m'avoir tant donné, pendant la lecture des cents premières pages. Moi qui partais si confiante, je me suis perdue dans des passages flous, qui n'ont pas toujours de raison d'être, qui sortent parfois de nulle part. Je n'ai pas détesté cette lecture, loin de là, mais j'ai eu un manque, une attente inassouvie.
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Chronique du soupir est mon premier Mathieu Gaborit et je dois dire que c'est un roman particulier, étrange et très original qui m'a fait passer un moment agréable. Court, mais agréable !

On y découvre un univers où les fées dominent les autres créatures. Les Hautes-fées règnent sur les autres espèces et toutes sont dépendantes d'une petite fée qui vit en chacun d'eux, dans leur coeur, leur offrant la vie et un pouvoir : celui du souffle. Certains peuvent utiliser le souffle pour communiquer à distance, pour rechercher d'autres personnes ou même pour se battre.

Lilas, autrefois naine soldat à la cour de la Haute-fée, est maintenant à la retraite et tient une auberge où règnent le calme et la convivialité, bien loin des habitudes de son ancienne vie de soldat. L'auberge est sous la protection de la fée de son époux décédé, Frêne, père de ses trois enfants. C'est un personnage assez présent à travers Lilas qui pense régulièrement à lui bien qu'elle trouve un maigre réconfort auprès de ses quelques amis et de son amant elfe, Errence.

Depuis quelques temps, Lilas sent le danger arriver par l'intermédiaire de sa fée, et il viendra frapper à sa porte sous la forme de son fils, Saule, au bord de l'épuisement et portant une jeune fille enlevée à la cour de la Haute-fée. Lilas dépoussiérera alors ses armes et fera tout pour protéger son fils et Brune, liée par le souffle à Saule. En clair, même si elle ne fait absolument pas confiance à la jeune fille, elle fera tout pour la protéger car sa mort signifie la mort de son fils.

Parallèlement nous découvrons un personnage un peu étrange en la personne de Cerne, chasseur de fées renégates, envoyé à la poursuite de Brune. Les fées renégates sont des fées ayant pris possession du corps de leurs hôtes, des fées qui ne manquaient tant de souffle qu'elles volaient celui des autres. Elles sont considérées comme des abominations, des monstres.

Lilas est un personnage très particulier, une totale anti-héroïne qui n'hésite pas à faire de terribles choix pour préserver sa famille, au point de choquer les personnages comme le lecteur. Elle a rendu le récit passionnant et porte l'histoire à elle toute seule.

Les autres personnages sont en revanche beaucoup moins fouillés, voire survolés. Certains sont au coeur de l'histoire au début et passent totalement au second plan sur la fin, où d'autres arrivent sans être annoncés et ne permettent pas vraiment qu'on s'attache à eux. Finalement, Lilas est presque seule dans cette histoire, les autres gravitant autour d'elle pour lui donner un but.

J'ai dévoré ce roman en une seule fois, aidée par son petit nombre de pages, sa large écriture et le fait qu'il soit un one-shot. Je remercie le blog Book en Stock de me l'avoir envoyé, j'ai passé un très agréable moment et je commence à lorgner les autres livres de Mathieu Gaborit qui sont dans ma bibliothèque avec envie...

...Oups ! J'oubliais de vous parler de la couverture du grand Didier Graffet, lequel a encore fait un travail remarquable en représentant la fée à la place du coeur dont il est question dans le livre, il a rendu la chose encore plus poétique qu'elle ne l'est. C'est aussi et surtout la couverture qui m'a donné envie de lire ce roman, comme d'hab' avec Graffet...

J'ai donc beaucoup aimé l'univers original et la magie très différente de celles dont on a l'habitude en fantasy. J'ai aussi apprécié de découvrir un personnage principal différent, une écriture poétique et un style particulier qui a réussi à me séduire et qui m'encourage à lire d'autres romans de Mathieu Gaborit.

Lien : http://allison-line.blogspot..
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Rédiger cette chronique me fend le coeur.

J'ai dit autour de moi depuis des années tout le bien que je pensais de Mathieu Gaborit. Car pour moi qui n'aime pas vraiment la fantasy, son écriture offre une vraie originalité. Précisons un peu les termes.
Je n'aime pas la fantasy en général, car à mon sens, son écriture est assez stéréotypée et, si j'aime bien entrer de temps en temps dans un univers assez évocateur, les trop longues sagas me lassent. Or la fantasy a érigé la trilogie en règle, la décalogie en exception qui la confirme, le prince caché en topos et le méchant seigneur des ténèbres en caricature.
Oui, mon propos est excessif, ma méconnaissance de tous les écrits sortis depuis des années dans le domaine est crasse, toutes critiques que j'accepte. Mais d'abord je suis chez moi (je sais, l'argument est pauvre) et les centaines d'ouvrages qui s'amoncellent dans ma bibliothèque et autour du lit (oui, chérie, je vais ranger...) me privent du temps nécessaire pour voir si je ne me serais pas un peu trompé sur le genre.
Bref, la fantasy continuera de s'écrire et de se vendre sans moi et pour ma part je continuerai à aller la voir au cinéma avec plaisir sans mélange (un billet à venir sur l'adaptation du Seigneur des Anneaux vs le livre de Tolkien).

Et puis il y a eu Mathieu Gaborit.

Disons le vite, disons le bien, Mathieu Gaborit est celui qui contredit tout ce que j'ai dit ci dessus. Arrivé au roman par le jeu de rôle, il écrivit la trilogie des Crépusculaires suivi du diptyque Abyme. Les cinq volumes narrant deux histoires bien distinctes, mais dans un même monde, sont réunies, après réécritures de l'auteur, en un seul volume omnibus, Les royaumes crépusculaires.
Ils sont, à mon avis ce qui se fait de mieux, pour celui qui cherche une voix originale dans la fantasy, une écriture qui offre une vraie ambiance, qui ne ressemble à aucune autre dans l'univers hyper-formaté de la fantasy. Petit détail de bibliophile névrosé : la dernière version reprend les réécritures de MG, pour l'édition J'ai Lu. le quêteur de livres rares cherchera et trouvera l'édition de poche de Mnémos aux très belles couvertures de Sandrine Gestin, qui contient la première version des textes de MG, plus rapeuse peut-être, mais plus forte à mon goût.
Mathieu Gaborit est un vrai grand auteur de fantasy, porteur d'une voix singulière et originale. Mais là, j'ai été profondément déçu. Probablement parce que mes attentes étaient trop fortes, mais surtout parce que son éditeur n'a pas fait son travail à mon sens.
D'abord d'un point de vue technique. La 4e de couverture tombe des mains, l'ont-ils relu au Pré ? Pour ma part j'en ai raté quelques unes, mais celle là elle est pas mal... Et puis l'imprimeur a mal fait son travail : les cotes de dos sont trop courtes et par conséquent il manque un millimètre de couverture du côté de la tranche en 1e et 4e de couverture. le détail qui tue.
Pour la couverture elle-même, en général je suis assez sensible aux illustrations de Didier Graffet (cf. Les royaumes crépusculaires), mais là, honnêtement, bof.

Mais, le plus important je pense, est que le texte de MG mérite une réécriture sérieuse, une direction critique d'auteur, bref un travail éditorial. Alors oui, on trouve toujours la patte, l'originalité et la voix propre de Mathieu ainsi que son travail visant à subsumer un concept (pas facile à placer celui là), du lexique vers son incarnation littéraire. Mais le point faible réside dans les personnages qui manquent terriblement d'épaisseur et de qualités pour qu'on s'y attache ou même les trouver sympathiques. On est très loin du Maspalio d'Abyme avec un personnage principal, Lilas, bornée et excessive. Son narcissisme est assez agaçant et manque singulièrement de nuances.

L'histoire : Lilas, naine flamboyante (dixit la 4e de couverture...), a pris sa retraite de responsable de la sécurité du palais (comme par hasard) de la Haute Fée. Lorsque son fils lui apporte une jeune fille évanouie, pressentant le danger qui émane d'elle, elle décidera cependant de protéger sa tribu comme une louve lorsque la Haute Fée lâche ses sbires pour la retrouver.

Bon, là encore, je caricature à gros traits et mon résumé (basé sur mes souvenirs et cette fameuse 4e de couv.) ne dit pas tout de l'ouvrage, tant s'en faut.
Mais mince ! autant d'années à attendre le nouveau Gaborit pour une histoire de poursuite, zut, flute et je reste poli. Tout ça pour ça, des promesses avec ce nouveau livre et puis, à la fin, une déception.
Ça m'apprendra à m'emballer trop vite.

Alors, pour résumer, si vous me faites confiance, lisez Mathieu Gaborit car vous y entendrez une voix à nulle autre pareille, mais commencez plutôt par Les royaumes crépusculaires, Bohème ou les Chroniques des Féals. Si vous voulez allez jusqu'aux Chroniques du soupir, contactez moi, on fondera le club des fans irréductibles de Mathieu Gaborit.
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Quand j'ai vu la couverture de ce roman, j'ai tout de suite flashé dessus. Quand j'ai lu le résumé, j'ai été très intriguée. Et quand j'ai vu qu'il s'agissait de Mathieu Gaborit... j'ai hésité, ma première expérience avec cet auteur ayant été assez décevante (il s'agissait des Chroniques des Féals).
Et puis je me suis dit que c'était peut-être le moment de me réconcilier avec cet auteur. Me voilà donc partie dans le sillage de Lilas et des siens...
J'ai très vite accroché à l'univers ; Mathieu Gaborit a un certain don pour construire des univers singuliers et intrigants. le concept de la magie du souffle et des fées qui président à la place des coeurs m'a beaucoup plu. le style d'écriture possède une certaine poésie qui porte très bien l'ambiance éthérée du livre. L'histoire est assez courte, mais du coup très rythmée et il n'y a pas de temps morts. Début de lecture prometteuse donc. Mais...
Mais de mon point de vue, l'auteur est tombé dans le même travers que pour les Chroniques des Féals : il y a des moments où ça devient assez compliqué à suivre. A vouloir créer une "magie" singulière, il bascule parfois dans des idées alambiquées. J'ai parfois eu l'impression que certaines choses m'échappaient...
Concernant les personnages, j'ai refermé le roman en me disant que la moitié d'entre eux n'avait pas servi à grand chose. Beaucoup font des passages éclairs, pour certains on ne sait même pas ce qu'ils sont advenus par la suite, et pour d'autres, comme Errence, après avoir eu un rôle de premier plan pendant la première moitié du livre, on les mentionne à peine - tout juste dans l'épilogue pour dire qu'il est "parti" ; on ne sait pas où, mais il est parti !
Quant à l'histoire, elle était plutôt bien construite mais en lisant l'épilogue, je me suis dit que j'aurai pu simplement me contenter de lire ces cinq dernières pages pour résumer un récit qui manquait peut-être parfois de "consistance".
Bon, je parais assez sévère mais au final, je mets malgré tout une note moyenne à ce roman, parce que son univers particulier et sa belle écriture m'auront tout de même conquise.
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Tout d'abord je tiens à remercier Babelio et les éditions le Pré aux Clercs pour m'avoir permis de découvrir ce livre. Depuis quelques temps, j'ai eu la chance de lire plusieurs romans de cette maison d'éditions et je sens que je vais devenir une grande fan de leurs ouvrages car chaque fois j'ai été emportée et charmée!

Lilas est une naine qui vit sa retraite dans son auberge auprès de son amant et de son époux pétrifié. Alors que ses journées se passent tranquillement, l'un de ses fils va arriver chez elle avec une jeune fille qu'il a enlevé à la Haute Fée. Cette dernière bien décidée à la récupérer fera tout le nécessaire pour y arriver. Lilas se retrouve donc au coeur de cette histoire et sentant son fils en grand danger, choisit de le soutenir et de l'aider. le petit groupe va ainsi se retrouver en fuite et poursuivi par les sbires par toujours commodes de la Haute Fée.

Que vous dire de ce livre à part que l'auteur nous offre une pure merveille! Ce roman nous ouvre les portes d'un monde unique, onirique et extrêmement complexe, le tout en un seul tome, ce qui est assez rare à l'heure actuelle pour être souligné.

J'ai adoré l'idée d'une fée présente en chaque être. Cette créature bien réelle qui remplace le coeur et qui fait un avec son hôte pour l'aider à vivre et à prendre les bonnes décisions, est intrigant et amène une touche originale au récit! le fait que malgré cette présence les erreurs soient toujours là et que les êtres n'apprennent pas malgré les mauvais chemins qu'ils prennent, tend d'ailleurs à leur extinction.

Les fées leur ont donné une chance inestimable, qu'ils ne semblent ni comprendre ni maîtriser et qu'ils gâchent de façon magistrale! Ils risquent donc de perdre ce don et ainsi courir à leur perte dans un avenir très proche, à moins qu'ils prouvent qu'ils valent la peine de rester en vie.

Toute l'idée derrière la présence des fées est complexe et profonde. Elle nous emporte dans des réflexions fortes et touchantes. le seul reproche que je pourrais faire au récit tient en cette fameuse complexité qui est assez perturbante au début et ne nous permet pas de toujours bien comprendre ce dont il est question. Mais heureusement tous les éléments finissent par être éclaircis au fil du récit.

L'histoire en elle-même est mouvementée, captivante et nous emporte sans problème! Les pages se tournent à grande vitesse, tellement le lecteur a hâte de connaître la suite et de savoir ce que l'auteur lui réserve. Les rebondissements sont légions et on ne voit vraiment rien venir!

Les personnages sont attachants, tous très différents et servent extrêmement bien le récit. Lilas m'a beaucoup plu, surtout qu'elle est l'élément central qui nous permet de comprendre ce qui se passe. Elle passe par des moments douloureux, elle prend des décisions parfois pénibles et qui lui pèseront sur la conscience pendant longtemps, pourtant on ne peut qu'être touché par elle.

J'adore l'amour qu'elle porte à Frêne son époux pétrifié et à Errence son amant elfique. Même si ces amours sont très différents, ils montrent à quel point ce sentiment peut-être vaste et évoluer. L'amour est d'ailleurs le fil rouge du récit à travers aussi le lien qui unit Saule et Brune et qui va faire basculer dans la tourmente la vie de nos protagonistes.

En bref, ce roman de fantasy est une superbe découverte qui m'a permis de plonger dans un monde unique et magnifique. A travers les liens forts tissés par l'amour, nous nous retrouvons au coeur d'une intrigue palpitante servie par des personnages touchants qui me manquent déjà. Je conseille fortement ce livre aux fans du genre :)
Lien : http://evasionslitteraires.w..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Cerne porte une vieille houppelande grise qui traîne jusqu'au sol. Ses bottes légères se meuvent en silence sur les pavés qui mènent jusqu'au taudis. Ses cheveux noirs tombent en mèches plates sur ses épaules, collées à son crâne par la pluie. Ses yeux, deux perles cramoisies, se détachent comme deux tisons sur son visage émacié. Il a le teint pâle, les joues creusées et les narines légèrement dilatées.
Le souffle qui s'échappe de ses lèvres forme un linceul vaporeux autour de sa silhouette comme s'il se mouvait dans le brouillard. Les rares mendiants vautrés dans la ruelle ne détectent qu'un vague mouvement, une ombre furtive qui se confond avec la pierre.
Cerne s'immobilise devant une porte branlante. Sa bouche s'arrondit. Sur sa langue, le souffle s'aiguise pour devenir un courant d'air : la porte tremble et s'ouvre devant lui.
Une pièce unique abrite la famille. Un père, une mère et leur fils qui dorment sur la même paillasse. Contre un mur, une table étroite et trois tabourets. Près de la fenêtre, une armoire rongée par l'humidité et posée sur des cales.
La famille se réveille en sursaut et cligne des yeux à l'éclat de la lanterne que Cerne brandit devant lui.
- Debout, dit-il.
La famille s'exécute. Une fois levée, la mère attire le garçon contre elle et pose les mains sur ses épaules. Les traits tirés, elle garde le silence.
Cerne lève sa lanterne. La mère tremble, le regard voilé par une profonde tristesse. Le père, lui, s'est laissé choir sur un tabouret et garde les yeux baissés, les mains entortillées entre ses genoux.
- Cent écus, dit Cerne en déposant une bourse sur la table.
La mère sursaute et murmure :
- Vous n'allez pas lui faire du mal, n'est-ce pas ?
- Je l'achète, lâche Cerne.
La mère resserre un peu plus l'enfant contre elle.
- Il a dix ans. C'est un bon garçon.
Cerne jette un regard derrière lui puis reporte son attention sur la mère.
- Cent écus, répète-t-il avec une pointe d'impatience. Le père se lève et délie la cordelette qui enserre l'extrémité de la bourse.
- C'est ce qui était convenu, soupire-t-il en cherchant l'approbation de sa femme.
Cerne tend la main vers le garçon.
- Approche, dit-il.
L'enfant renifle et s'essuie le nez d'un revers de manche.
- Vas-y, mon garçon, souffle le père, les poings serrés.
La mère frissonne et recule d'un pas avec son fils. Cerne émet un petit claquement de langue irrité et fait mine de reprendre la bourse. Le père s'interpose et attrape l'enfant par la main pour le soustraire à sa femme.
- Non ! crie-t-elle.
L'enfant hésite.
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Cerne se focalise sur sa propre respiration. Pour les Renégates comme pour les Hautes Fées, la mere désigne la Fée Primordiale, celle qui a fait le monde et accepté de la sauver malgré la Rupture.
Elle vous a pardonné, dit la Renegate comme si elle lisait son esprit. Vous avez voulu asservir les Verticales. Elle les a coupées, elle s'est mutilée pour vous.
Cerne se releve et tournoie sur lui-meme.
Il connait l'Histoire. Il sait que jadis, les Lignes-Vies rayonnaient depuis la Fee Primordiale et s'elancaient a travers l'espace pour relier chaque etoile a sa Fee primordiale dans une toile cosmique. Les Verticales vibraient ainsi a une echelle insondable avant que les hommes, une fois leur temples construits, ne tentent de les controler. La Fee Primordiale avait pardonne et s'etait mutilee. Elle avait coupé les Verticales et cauterisé ses plaies en elevant ses filles au statut de Hautes Fees afin qu'elles fondent l'horizon, une perspective incarnee par les Lignes-Vies.
Cerne a lu d'innombravles recits qui content la naissance du nouveau monde apres la Rupture, ce moment où les fees se sont substituées aux coeurs des hommes pour les sauver et reinventer l'architecture de la magie.
Nous sommes orphelines.... Nous voulons retrouver... les champs stellaires.
Cerne tressaille. les Renegates sont des creatures impies, des aberrations qui tentent depuis toujours de decoudre les Lignes-Vie.
Des desaxees.
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Le premier cadavre gît au pied de l'escalier. Un jeune milicien vautré contre un mur, le menton sur la poitrine, les deux jambes repliées sous les fesses. Cerne le saisit par les cheveux pour relever son visage. Sa bouche est ouverte sur un cri muet, le cou violacé. A l'aide de son poignard, Cerne arrache les boutons du surcot et dévoile la torse du défunt. Dans un réflexe de survie, la fée a tenté de sortir en grattant la poitrine du malheureux de l'intérieur. Entre les deux lèvres de l'entaille pointe une main de la taille d'un ongle.
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- Ils avaient des mauvaises intentions?
- Les hommes?
- Oui. Peut-être voulaient-ils juste... communiquer?
- Ce sont des hommes, bon sang, grince-t-il.
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Un, elle te cherche,
Ne respire plus.
Deux, elle te trouve,
Ne respire plus.
Trois, elle t'embrasse,
Ne respire plus.
Quatre, tu es mort.
Respire.
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