Nous vivons avec et nous les voyons de moins en moins. Les robots, ces héros de science-fiction, sont le sujet de ce joli texte rassemblant rêveries et autres réflexions sur ces machines qui nous entourent.
Philippe Garnier est drôle et poète en plus d'être journaliste. Il arrive à nous faire sourire de ces machines absurdes qui prennent le pouvoir. Il prend le temps de s'étonner de son quotidien, son aventure pour un IRM, sa tentative de démontage d'un four micro-ondes, son séjour dans un appartement avec un robot aspirateur, ou sa contemplation de son réfrigérateur. Loin d'être naïf, il offre un texte digne de
Francis Ponge, avec une langue minutieuse et limpide sur ces morceaux de plastiques et de ferrailles qu'on ne voit même plus. Il se pose en archéologue des objets vieillots, ces cassettes ou vinyles, et pose des questions qui nous laissent à réfléchir.
« Sera-t-il possible de naviguer un siècle entier sur le web ? »
« À quoi ressemblerait une unité de montage automobile conçue par une pieuvre ou par une huître ? »
« Faut-il que le dessin d'un QR code ressemble à quelque chose ? »
Il s'amuse à imaginer un futur parfois sombre où les machines seront paresseuses et l'Homme leur esclave, et aussi un avenir drôle où elles sont réduites à non-fonctionnement, où la base d'un nouveau biotope. Construit en une succession de courts textes, comme des réflexions, il pointe notre dépendance affective à ces machines. C'est drôle et savoureux. Ça marche parfaitement, comme un petit livre que l'on laisse sur la table basse pour le relire et sourire de ses remarques. « Ça marche quand ça veut … disait-on au temps des moteurs à manivelles. Sage précepte qu'il faudrait songer à appliquer aux humains. »