AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,75

sur 819 notes
5
18 avis
4
33 avis
3
16 avis
2
6 avis
1
0 avis
Au delà de cette limite votre ticket n'est plus valable/Romain Gary
Avec lyrisme et une grande maîtrise, l'auteur des « Racines du Ciel » et de « La promesse de l'aube », deux livres magnifiques et très différents, nous offre ici un beau roman d'amour, une ode véritable à l'amour et à la femme comme le dit un lecteur.
Le héros, Jacques Rainier, homme d'affaire parvenu à l'aisance connaît des problèmes sexuels avec sa nouvelle liaison beaucoup plus jeune que lui. Aujourd'hui, la solution serait médicale. Mais nous n'en sommes pas encore au Viagra à cette époque. Avec humour et autodérision, cette histoire pour homme en âge avancé se déroule au fil des chapitres, avec amertume mais aussi avec tendresse. Je n'ai pu m'empêcher de trouver quelques traits autobiographiques à cette histoire.
Extraits : « La vrai maison de l'amour est toujours une cachette. »
Et quel style ! « Chaque fois que nous étions unis ensemble dans le silence des grandes profondeurs qui laisse les mots à leurs travaux de surface…. »
« Vivre est une prière que seul l'amour d'une femme peut exaucer. »
La consultation chez le médecin est un véritable morceau d'anthologie. Et tous les détails y sont. Avec humour encore : « La tombe ne me fait pas peur à condition d'y arriver en pleine possession de mes moyens. »
« C'est un sale truc, être toujours jeune, quand on vieillit… »
Et puis à la fin cette réflexion sublime : « L'univers est né d'une goutte d'ironie dont l'humanité n'est qu'un sourire. »
A lire sans restriction.
Commenter  J’apprécie          134
« Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable » est le premier livre de psychologie masculine que j'ai lu, il y a déjà fort longtemps et c'était mon premier roman de romain Gary. Il m'a vraiment marqué d'autant plus que le sujet était encore tabou dans les années 70.
Et puis, je viens de lire l'excellent "Mariage en douce" d'Ariane Chemin qui raconte le mariage secret en Corse de romain Gary et Jean Seberg, en 1963.
L'actrice américaine était beaucoup plus jeune que lui et se fut un couple passionnel, hors du commun. Gary alla même jusqu'à provoquer en duel Clint Eastwood pour avoir eu une relation avec Jean sur un tournage. Ils vont pourtant se séparer et en souffrir.
Dans ce roman, Romain Gary laisse percer son angoisse du déclin et de la vieillesse.
L'histoire peut se résumer ainsi : Jacques Rainier, industriel d'une soixantaine d'années, est amoureux fou de Laura, une jeune brésilienne de vingt ans. Son entreprise vacille et sa virilité flanche. Sa vie a pourtant été brillante et son fils marche sur ses traces mais lui-même est désormais obsédé par des images de chute et de suicide. La vieillesse ne lui convient pas. Il se sent atteint par la ligne fatidique, celle où les tickets ne sont plus valables. La fierté, l'orgueil, l'envie de sauver son amour à tout prix se mêlent à un humour fataliste et amer mais très vite, la folle tentation d'utiliser un bel Andalou, voyou menaçant, comme fantasme pour arriver à ses fins, l'emporte jusqu'à la frénésie.
On sent qu'il y a du vécu et surtout, ce roman montre que Gary était en avance sur son temps.
Commenter  J’apprécie          120

Ecrit dans les années 70, plus exactement juste après le premier choc pétrolier, ce roman évoque la dégénérescence de la sexualité masculine, l'andropause, autrement appelée impuissance liée à l'âge.
A presque 60 ans, Jacques est l'heureux compagnon d'une jeune femme d'à peine 25 ans. Il pense ressentir l'Amour pour la première fois et multiplie les efforts pour que son insuffisance sexuelle n'entraîne pas la rupture de cette relation.
Des passages sont très drôles, notamment le compte-rendu de consultation auprès d'un urologue.
D'autres sont surprenants, mettant en parallèle la situation du Monde occidental dépendante de l'énergie de pays plus jeunes (ceux du Moyen-Orient), à la sienne, dépendante de l'amour d'une jeune femme qu'il a peur de ne plus pouvoir attiser, faute d'ardeur physique.
Enfin, une conclusion assez déprimante tout à fait à la hauteur de l'état d'esprit des romans de l'auteur écrits dans les 10 années ayant précédé sa mort, qui relativise le sens de l'existence et de la virilité, à l'exercice de haut niveau de la vie sexuelle.
Faut-il préciser que ce roman est très bien écrit, tout comme le reste de l'oeuvre de l'auteur ?
Commenter  J’apprécie          110
Jacques Rainier, est fou amoureux de Laura, une jeune et ravissante brésilienne, 17 années les séparent. (Je relève un certain atavisme avec un dénommé Romain Gary)
Traumatisé après une conversation avec Jim Dooley, un richissime américain qui lui confie son intimité : ses baisses de performances sexuelles, le voilà lui aussi percuté par cette angoisse mâle de l'impuissance sexuelle, et paniqué de découvrir tous les autres troubles possibles liés à l'andropause.
Ça commence comme une farce, ça se termine en tragédie, le processus dépressif qui envahit Jacques pourrait être comparé au mal-être morbide ressenti par Gary, qui s'accentuera après la disparition de Jean Seberg (malgré ce qu'il peut prétendre) , et on est bien sûr tenter d'évoquer sa fin dramatique et de voir dans ce livre, peut- être, un début de vérité concernant son suicide.
Dans la revue Europe de juin/juillet 2014 Maxime Decout et Julien Roumette disent de Gary : «Il ne se soumet à rien de ce qui amoindrit les hommes, ni à la maladie, ni à la vieillesse… », on retrouve là un trait majeur caractérisant Jacques Rainier.
Commenter  J’apprécie          110
Romain Gary fait partie de ces plumes aisément perceptibles par le coeur parce qu'elles s'abreuvent de nos âmes pour faire jaillir sur le papier les plus douces poésies. Ce roman n'échappe pas à la règle et livre au lecteur, pâle observateur de la destruction humaine, l'immixtion d'une idée qui conduit le narrateur à risquer sa vie, l'amour, l'espoir... par peur. Celle de soi, qui ne s'explique pas, qui nous échappe à tous et fait de nos corps des morceaux de papier au prise avec le temps...
Rien ne laissait présager cette auto-destruction si ce n'est ce sentiment terriblement humain de la perte des repères et du sentiment que le bonheur ne nous est jamais donné pour toujours.
Au-delà de cette limite, votre ticket n'est plus valable... est donc en tout point une réussite. de celle qui font les grands romans, des instants éphémères gravés sur l'horizon des incertitudes...
Lien : http://art-enciel.over-blog...
Commenter  J’apprécie          110
Voilà un ouvrage à ne pas mettre entre toutes les mains. Des mains de femmes en particulier. Il décrit trop bien ce sur quoi les hommes bâtissent souvent leur ascendant sur leur entourage, féminin en particulier : le concept illusoire de la virilité. Et comme de juste, lorsque le fondement de ce pouvoir fallacieux vacille, ce n'est pas un pan de ce monde qui s'écroule, mais le monde tout entier.

Sur un thème comme celui-ci, abordé de manière très crue par Romain Gary, quel que soit le dénouement qu'il pourra apporter à son sujet, avec peut-être un rebondissement heureux, on sait qu'il ne sera que provisoire ou compensatoire. Faut-il donc irrémédiablement verser dans la philosophie et abandonner tout de go le principe souverain sur lequel l'homme fonde instinctivement sa position dominante ? Difficile à faire admettre à celui dont la vigueur du corps autorise des espoirs de conquête. La nature est ainsi faite.

Romain Gary place tous les êtres que cette Nature a conçus sur un pied d'égalité. Il déteste l'idée que le seul hasard de la naissance puisse autoriser l'un ou l'autre de s'arroger des prétentions de supériorité. Démonter le mécanisme qui organise la déchéance d'une telle ambition lui a paru approprié pour faire valoir ce point de vue. C'est ainsi que Jacques, le soixantenaire enamouré d'une jeunette, vit l'enfer de celui perd sa légitimité de mâle dominant en déplorant l'impuissance qui le gagne.
Quand on est, comme je le suis, représentant de la communauté des lecteurs, que j'oppose ici à lectrices, ce roman a quelque chose de déstabilisant. Nos tentations narcissiques en prennent un coup. Mais ce n'est que justice. Cela ouvre les yeux sur le caractère dérisoire et éphémère de toute tendance à faire prévaloir les aspirations corporelles aux dépens de celles de l'esprit.
“Vivre est une prière que seul l'amour d'une femme permet d'exaucer”. Voilà qui coupe court à toute velléité de contester la vénération que Romain Gary voue aux femmes. Sa mère en tête de liste. Relisons La promesse de l'aube.

Dans les infidélités qu'il fait au souvenir de cette dernière, en s'abandonnant dans les bras d'autres femmes, il ne conçoit de relation amoureuse que dans le partage. A parts égales. Aussi quand le déséquilibre s'installe, son humanisme est malmené. C'est le thème sous tendu par la mésaventure de Jacques, son héros.

Cet ouvrage est à mes yeux en retrait par rapport au reste de son oeuvre, assez inégal dans ses chapitres, mais cela reste du Romain Gary et constitue un éclairage supplémentaire dans la connaissance de cet auteur fabuleux.
Commenter  J’apprécie          100
Romain Gary est un de mes auteurs favoris. Sa manière d'écrire nos fragilités, nos failles, nos déshérences, nos désespoirs avec une poésie toujours empreinte d'humour et de faux-cynisme me subjugue.
D'autant que l'on sait tout ce qu'il y a de personnel dans ses romans.
Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable.... En voilà un titre ! Et pourtant, il est si bien adapté à l'histoire d'amour de Jacques et Laura. Il a 60 ans, elle 22.
Jacques est persuadé de voyager en fraude dans cette histoire d'amour ; impuissant ou persuadé de l'être, il se sent tricheur et ne le supporte pas. Laura a beau lui assurer que "ça n'a pas d'importance mon chéri", rien n'y fait.
La fuite de sa virilité, c'est une affaire entre lui et lui...

Un roman cru et passionné qui, soit dit en passant, donne à ceux qui ne l'on pas vécu un aperçu de la France giscardienne post-choc pétrolier de 1973.
Au terme duquel je suis persuadée plus encore qu'avant que les hommes bandent avec leur cerveau. Sans pouvoir oublier la boutade un peu désespérée de Georges Brassens : "la bandaison, Papa, ça ne se commande pas".
Commenter  J’apprécie          90
On comprend aisément pourquoi ce livre a connu, lors de sa publication en 1975, un grand retentissement. Il aborde un sujet encore un peu tabou de nos jours, et plus encore dans les années soixante dix. Sans être autobiographique, dans toutes les pages, le mal de vivre que connaît Romain Gary dans ces années là est tout à fait perceptible. Jacques Rainer a cinquante neuf ans, c'est un industriel, il fût résistant, soutien de De Gaulle, mais ses affaires connaissent des difficultés, il s'oppose à son fils, Jean Pierre pour la conduite à tenir pour sauver où vendre les entreprises. Malgré ça, il est heureux car il est amoureux de Laura une jeune femme brésilienne. Ils ont une grande différence d'âge. Par contre, il est en proie à des doutes sur sa virilité. Il est hanté par son déclin sexuel venant avec le vieillissement. Il craint que cela ne lui permette pas de satisfaire sa compagne. Pris entre ses difficultés professionnelles, son obsession de perdre Laura, à cause de pannes éventuelles, il lui vient parfois des idées suicidaires. Romain Gary décrit de manière assez directe, mais sans vulgarité les rapports de Jacques et Laura, ses visites chez les urologues et endocrinologues. le roman a dû également surprendre car il est totalement ancré dans son temps, Gary n'hésite pas à balancer ses opinions sur la politique de l'époque. Par exemple il compare les relations de Jacques Rainier avec son fils à celles du jeune loup politique Chirac vis à vis du résistant, candidat à la présidentielle de 74, Chaban Delmas. Tout ça est écrit avec un humour assez amer, alors que pour nous persuader de l'amour de Jacques pour Laura il en parle avec beaucoup de tendresse.
Lorsqu'il écrit ce roman, Romain Gary a soixante six ans, il a été très amoureux de Jean Seberg qui avait vingt quatre ans de moins que lui, au point de vouloir défier en duel l'acteur Clint Eastwood, avec lequel elle a eu une liaison. Lors de la publication de « Au delà de cette limite... » il vit avec Leïla Chellabi qui a vingt huit ans de moins que lui, c'est exactement la situation de Jacques Rainier et Laura. Dans le roman, un bouleversement de dernière minute fait que Rainier ne meurt pas, mais cinq ans plus tard c'est Gary qui se donne la mort. Jacques Rainier c'est totalement Romain Gary.
Commenter  J’apprécie          82
Jacques Rainier va avoir soixante ans. Ses affaires professionnelles ne se portent pas très bien. le plus dramatique pour lui c'est sa sexualité. Elle non plus ne fonctionne pas très bien. Ça tombe mal, il est fou amoureux d'une jeune brésilienne. Il consulte deux spécialistes, un ancien médecin militaire et un professeur spécialiste d'endocrinologie. Bien que les questions/réponses sur le problème traité sont parfois assez techniques, les pages concernant les deux consultations sont plutôt drôles. En les lisant on sourit beaucoup. L'histoire d'amour entre Jacques et Laura est sympathique, mais assez banal.

Cependant malgré l'humour de certains passages j'ai trouvé le ton de ce livre assez déprimant. Romain Gary a l'âge de son personnage, il vit sans doute les mêmes difficultés. Il se suicidera en 1980 soit cinq ans après la parution du roman.
Commenter  J’apprécie          80
Relecture. C'est l'histoire d'un sexagénaire qui rencontre des difficultés en affaires au moment même où, très amoureux d'une jeune brésilienne, sa virilité commence à faiblir. En résumé : tout fout le camp ! Comment va-t-il s'en sortir ? Grâce à son immense talent de narrateur, Gary, sans apitoiement ni complaisance, nous livre à la première personne, une réflexion parfois crue mais très humaine sur le déclin professionnel et physique - il a lui-même la soixantaine en 1975 au moment où paraît le livre. le sujet est certes grave, angoissant, mais servi par le sens des formules percutantes et l'humour de l'auteur, le roman s'achève sur un message d'espoir. L'histoire est fort bien bâtie, magnifiquement écrite, comme toujours chez Gary ; un de mes livres préférés de Gary, après Chien blanc et la promesse de l'aube.
Lien : https://www.babelio.com/conf..
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (1980) Voir plus



Quiz Voir plus

Tout sur Romain Gary

Dans quelle ville est né Romain Gary ?

Kaunas
Riga
Vilnius
Odessa

12 questions
609 lecteurs ont répondu
Thème : Romain GaryCréer un quiz sur ce livre

{* *}