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EAN : 9782262076313
250 pages
Perrin (27/09/2018)
3.79/5   7 notes
Résumé :
Premier livre publié par un quasi inconnu, le capitaine Charles de Gaulle, en 1924, La Discorde chez l'ennemi est un essai d'histoire d'immédiate, le seul d'envergure consacré aux causes profondes et directes de l'effondrement du Reich wilhelmien. L'auteur explique et raconte les dissensions au sommet, les erreurs stratégiques et diplomatiques, comme la guerre sous-marine à outrance ; enfin la crise militaire et politique entraînant la déroute de l'automne 1918, con... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Il s'agit du premier ouvrage écrit par Charles de Gaulle ; en 1924, il avait alors 34 ans. Sa thèse est que l'Allemagne a perdu la guerre de 14-18 en dépit de la qualité de ses chefs militaires parce que la plupart de ceux-ci avaient comme défauts communs : "le goût caractéristique des entreprises démesurées, la passion d'étendre, coûte que coûte, leur puissance personnelle, le mépris des limites tracées par l'expérience humaine, le bon sens et la loi."
La désobéissance du général von Kluck a été la cause de la défaite de l'Allemagne lors de la bataille de la Marne. La déclaration de guerre sous-marine renforcée, sous la pression de la marine allemande a provoqué l'entrée en guerre des Etats-Unis. le commandement allemand, par sa morgue, n'a pas su tirer parti des forces austro-hongroises. Enfin, le renvoi du chancelier Bethmann-Hollweg a débouché sur une dictature militaire dont la propagande a caché, presque jusqu'au bout, la réalité de la situation à la population allemande.
Charles de Gaulle montre dans ce livre ses capacités d'analyse des opérations militaires mais aussi un sens aigu de la psychologie des acteurs en présence et un grand talent d'écrivain.
A le lire, on ne peux qu'être affligé de voir comment des conflits d'égos à la tête du pays, en provoquant des décisions absurdes ont causé tant de morts inutiles. Et on imagine qu'il en a probablement été de même dans toutes les guerres et chez chacun des protagonistes.
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"La défaite allemande ne saurait empêcher l'opinion française de rendre à nos ennemis l'hommage qu'ils ont mérité par l'énergie des chefs et les efforts des exécutants"

Ainsi commence le premier livre du capitaine Charles de Gaulle, premier qui me soit permis de lire de cet auteur. Et quel livre, j'ai grandement apprécié son talent d'écriture, simple, facile à lire et à comprendre. Nous avons là une analyse méthodique, professionnelle, des raisons de la défaite des Allemands et de leurs alliés.

Sur la question de la forme, le livre se découpe en deux grandes parties :

La partie présentation écrite par Hervé Gaymard qui a préfacé plusieurs ouvrages du Général. On y trouve une aide précieuse pour des personnes découvrant cette période historique, notamment la galerie des protagonistes qui permet de nous plonger dans l'époque de la Première Guerre mondiale.
Et le livre en lui-même qui présente les actions et leurs conséquences du général von Kluck, la guerre sous-marine renforcée, les relations avec les pays alliés et la chute du chancelier Bethmann-Hollweg.

Comme je l'ai dit, c'est un livre qui se lit très facilement grâce à un style simple et très clair. Néanmoins, les personnes n'ayant aucune connaissance ou des souvenirs parcellaires de la période du collège-lycée devront se plonger régulièrement dans une encyclopédie. Elle leur sera d'une grande aide pour découvrir la géographie de l'Europe centrale et orientale, ou juste pour pouvoir mettre un nom sur une photo.

Charles de Gaulle décrit très clairement la manière dont l'Allemagne s'est elle-même sabotée, il ne nie pas, bien entendu, le combat que nos ancêtres et les alliés ont mené. Mais l'on se rend compte que de nombreuses dissensions avaient cours au Reichstag et aux quartiers généraux Allemand et Autrichien.

Le capitaine décrit un Reich vieillissant, ou du moins de plus en plus contesté, notamment sa forme autocratique. Ce Reich dirigé par un empereur qui se laisse déborder par les événements, à la personnalité un peu fantasque et surtout admirateur des héros qu'étaient alors Ludendorff et Hindenburg. Ce dernier qui avait connu la Guerre de 1870 était vu comme une légende, une référence pour la population allemande, mais aussi pour les politiques.

Je ne discuterais pas plus longtemps de ce livre. Simplement, si vous avez envie d'approfondir vos connaissances sur la Grande Guerre, d'avoir une vision de ce qui se passait dans l'Allemagne d'alors, j'enjoins aux personnes intéressées de lire la discorde chez l'ennemi qui m'apparaît comme étant une base pour ensuite aller plus loin sur ce qu'était l'Allemagne du Kaiser Guillaume II.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Les chefs militaires allemands, qui eurent pour tâche d'orienter et de coordonner tant d'efforts, ont fait preuve d'une audace, d'un esprit d'entreprise, d'une volonté de réussir, d'une vigueur dans le maniement des moyens dont leur échec final n'a pas diminué le retentissement. Peut-être cette étude ou plus exactement l'exposé même des faits qui en sont l'objet feront-ils apparaître les défauts communs à ces hommes éminents : le goût caractéristique des entreprises démesurées, la passion d'étendre, coûte que coûte, leur puissance personnelle, le mépris des limites tracées par l'expérience humaine, le bon sens et la loi.
Peut-être cette lecture donnera-t-elle à penser que, loin de combattre en eux-mêmes, ou tout au moins de dissimuler ces défauts, les chefs allemands les considérèrent comme des forces, les érigèrent en système, et que cette erreur a pesé d'un poids écrasant sur les principales péripéties de la guerre.
Peut-être trouvera-t-on dans leurs procédés l'empreinte des théories de Nietzsche sur l'Elite et le Surhomme,
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Cette étude aura atteint son but si elle contribue, dans sa modeste mesure, a porter nos chefs militaires de demain, suivant l'exemple de leurs victorieux modèles de la guerre récente, à pétrir leur esprit et leur caractère d'après les règles de l'ordre classique. C'est en elles qu'ils puiseront ce sens de l'équilibre, des possibles, de la mesure, qui, seul, rend durables et fécondes les œuvres de l'énergie.
Dans le jardin à la française, aucun arbre ne cherche à étouffer les autres de son ombre, les parterres s'accommodent d'être géométriquement dessinés, le bassin n'ambitionne pas de cascade, les statues ne prétendent point s'imposer seules à l'admiration. Une noble mélancolie s'en dégage parfois. Peut-être vient-elle du sentiment que chaque élément, isolé, eût pu briller davantage. Mais c'eût été au dommage de l'ensemble, et le promeneur se félicite de la règle qui imprime au jardin sa magnifique harmonie.
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Les 4 et 5 septembre 1914, jours où se fixa le sort de la Grande Guerre, un chef justement et universellement réputé, chargé de la mission principale, le général von Kluck, imita d'une façon frappante la conduite des grands victorieux de Königgrätz et de Metz. Ce fut la cause du désastre... Cette analogie manifeste entre la doctrine et les procédés des chefs prussiens de la victoire et ceux des généraux allemands de la défaite contribue à prouver qu'à la guerre, à part quelques principes essentiels, il n'y a pas de système universel, mais seulement des circonstances et des personnalités
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(…) la solution arrêtée contre celui qui aurait dû être seul à en connaître, contre le chef du Gouvernement, contre le chancelier, fut la cause directe de la défaite allemande.
Qu'on fût resté dans la logique des principes et qu'on eût laissé le gouvernement d'Empire conduire la guerre comme il le voulait, qu'on s'abstint de faire, à partir de février 1917, la guerre sous-marine renforcée, et l'Allemagne, sans doute, était tirée d'affaire. Sans l'intervention américaine et l'espoir qu'y puisa l'Entente, la révolution et la paix russes quelques mois plus tard, l'échec de l'offensive française au printemps, la crise morale qui en fut la conséquence, l'effort à Londres des
Lansdowne et des Ramsay Macdonald eussent placé l'Empire dans des conditions bien favorables pour négocier la paix, à l'aide d'une médiation que le président Wilson venait précisément d'offrir.
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Deux jours plus tard, l'Allemagne notifiait à Washington le commencement du blocus impitoyable. Le sort en était jeté. L'Amérique exaspérée allait entrer en guerre, apportant à l'Entente un concours militaire sans cesse croissant, et surtout un réconfort moral décisif.
Quelques semaines après la proclamation du blocus, c'étaient la révolution russe, puis l'échec de l'offensive française. Quelques mois plus tard étaient signées la paix de Brest-Litovsk et celle de Bucarest. Mais l'espoir du secours américain redressait les courages à Paris et à Londres. Au lieu d'un médiateur commode, l'Allemagne, rangée aux avis de Tirpitz, n'avait plus, dans la personne du président Wilson, qu'un ennemi déterminé. C'est au moment précis où l'Empire allemand allait pouvoir, sans doute, saisir une paix avantageuse, qu'il se condamnait lui-même à l'écrasement.
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Videos de Charles de Gaulle (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Charles de Gaulle
Une balade radiophonique dans la bibliothèque de Charles de Gaulle (France Culture / La Fabrique de l’histoire). Photographie : Bibliothèque du Président Charles de Gaulle à “La Boisserie”, Colombey-les-Deux-Églises, novembre 1979. • Crédits : PIERRE GUILLAUD / AFP -AFP. Une visite de la bibliothèque de Charles de Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises, en compagnie d'Yves de Gaulle. Diffusion sur France Culture le 14 février 2017. Production : Emmanuel Laurentin. Yves de Gaulle, le petit-fils de Charles de Gaulle, a publié en 2014, chez Plon, “Un autre regard sur mon grand-père, Charles de Gaulle”, où il évoque toute la formation intellectuelle et toutes les discussions qu'il avait avec son grand-père, lesquelles se passaient principalement à La Boisserie.
Source : France Culture
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