Sujet dérangeant s'il en est.
Amy Michael Homes s'est attaquée au tabou absolu : l'enfance, la sexualité et le crime. Trois mots qui résument l'acte pédophile dans lequel l'amour et la mort se lancent dans une danse endiablée où la vie n'a plus de place lorsque passion et folie se sont confondues dans le dernier pas et que la musique s'arrête sur une dernière note qui vrille le coeur du couple "infernal".
Elle l'a fait avec d'abord une plume exceptionnelle. Sa langue est belle et ce don syntaxique lui permet de surmonter les interdits, transcender la lecture de l'abject, non pas pour le dédouaner mais pour que le lecteur accepte de le lire au-delà de ses a priori, de ses tabous, de ses principes, de ses valeurs... au-delà de ce qu'il attribue, souvent à tort, comme limites, comme frontières au roman, et à sa perception d'un monde aux horizons toujours plus élargies au fur et à mesure que nous consentons à en explorer ses recoins les plus sombres.
J'ai mentionné les formidables qualités d'écriture de l'auteur... je dois y ajouter l'originalité d'une structure narrative qui chevauche habilement le temps et l'espace.
Ce bouquin est transgressif, hypnotique, esthétique et émétique... c'est un grand bouquin ( "enseigné à l'université dans les formations de thérapeutes soignant les pédophiles")... qui donne à penser autant qu'à juger, mais l'un ne va pas sans l'autre.
Pour certains ce livre sera insoutenable, insupportable... pour d'autres, il sera à la fois une leçon de stylistique et une leçon de vie.
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Il est très difficile de mettre une note à ce roman. L'écriture, la construction, le scénario, sont parfaitement maîtrisés et remarquables.
Mais le reste...je n'ai jamais éprouvé un tel dégoût en lisant un roman. Si je n'avais pas dû le terminer pour pouvoir le chroniquer, je l'aurai abandonné bien vite.
J'ai été écoeurée, littéralement, par toute cette violence poussée à l'extrême, détaillée sans aucune concession ni oubli. C'est répugnant, ignoble de cruauté.
Je me suis sans arrêt demandé comment un auteur pouvait en arriver à écrire ce genre de choses.
Une lecture inoubliable, mais pas dans le bon sens du terme...
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Ce ne sont pas des heures agréables que j'ai passe a lire ce livre et je suis vraiment contente de pouvoir passer a autre chose. Oui c'est violent, oui cela met mal a l'aise, oui c'est pornographique et provocateur. Si je n'ai rien a priori contre ce cocktail détonant, j'ai tout contre la manière dont Homes mix les ingrédients,
C'est gratuit, mal écrit, alambique et maladroit. le mélange des époques, des personnages, des récits aurait pu être malin et subtil mais la c'est seulement confus et ennuyeux.
S'adresser au lecteur pour le provoquer et le mettre en face de ses perversités aurait pu être intelligent si le livre l'avait été mais la cela tombe a l'eau comme un souffle complétement raté.
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La Fin d’Alice, roman de 1996 qui paraît seulement aujourd’hui en français, est la parfaite illustration de ce que peut être un roman inconfortable.
Lire la critique sur le site : Liberation
Chanson "Substitute" du groupe rock The Who, live à Killburn en 1977.
L'auteur A.M. Homes a mis en épigraphe de son roman "Mauvaise mère" des paroles de cette chanson.