Moi, moi, moi, je, je, je... voilà un résumé de cette ennuyeuse lecture.
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(...) Une des différences essentielles entre deux visions du monde antagonistes, la païenne et la chrétienne. Cette dernière exige de renoncer à notre part animale par l'effort de la volonté. Effort surhumain, en fait inhumain, quasi impossible, d'où tabous et refoulements. D'où l'ignorance aussi de sa propre nature: l'attitude chrétienne à l'égard du sexe - il n'y a pas d’érotisme chrétien - en est un parfait exemple mariant hypocrisie et intolérance. Cette négation d'une part de la réalité, cette soumission aveugle à des dogmes caractérisent les modes de pensée dualistes et monothéistes. Il s'agit toujours d'éradiquer "l'erreur", de corriger la nature par des disciplines absurdes, de domestiquer et de neutraliser la vie sous des prétextes "sublimes". D'où leur caractère morbide, leur insupportable pathos. Pourquoi ce refus fanatique de la chatoyante complexité de l'homme et du monde? Pourquoi cette simplification, cette manie de l'exclusion (de l'animal qui est en nous, du Païen, de l'hérétique, de la matière: la liste est sans fin)? Pourquoi cette "haine instinctive de la réalité" que fustige justement Nietzsche?
Le monde n'est pas plus désenchanté qu'il y a dix mille ans. Un coucher de soleil, la contemplation de la lune dans une clairière enneigée, un grand feu demeurent des expériences du sacré, de même que la lecture de Plotin ou des Védas, l'écoute d'une sonate ou d'un râga. C'est plutôt le regard de certains contemporains qui est épuisé, ce sont les instincts qui leur font défaut.
On ne se convertit pas au Paganisme: on y adhère, redevenant tout simplement celui que l'on avait toujours été.