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EAN : 9782505087694
208 pages
Dargaud (27/08/2021)
3.36/5   11 notes
Résumé :
Dans Aaron, Ben Gijsemans décrit les vacances d’été troublées d’un étudiant de 20 ans. Aaron doit réviser pour ses examens de rattrapage mais a d’autres choses en tête. Il lutte avec ses sentiments et ne comprend pas ce qui se passe en lui. Depuis la solitude de sa chambre, il ne trouve pas les réponses à ses questions et ses comics américains ne parviennent plus à le distraire de ses préoccupations. Durant le même été, son conflit interne s’accentue avec la rencont... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'ai été attirée par cette bande dessinée pour son format, pour sa radicalité graphique. Les cases sont petites, presque toute la mise en page est traité en gaufrier, des petites vignettes se répétant, avec une évolution minime entre chaque illustration, un personnage seul dans une chambre, au bureau, dans son lit, il se passe très peu de choses, et ces moments d'ennuis sont entrecoupés de passage de bande dessinée de super héros, bas de gamme, impression grossière, scénario basique… Un concept pour nous immerger dans une ambiance un peu malsaine.
C'est au fil de la lecture que j'ai découvert le sujet, Aaron est étudiant, un peu seul, durant l'été, il reste chez ses parents à réviser pour les rattrapages de septembre. Au fil de son ennui et de ses journées sans relief, Aaron découvre ses penchants sexuels, son attirance pour les jeunes garçons.
Le ton intimiste et le style chirurgical instaurent une ambiance malsaine, nous met mal à l'aise. Sur un sujet aussi sensible, les intentions de l'auteur ne sont pas claires. Cherche-t-il à dénoncer, à soulever un problème, cherche-t-il à nous prendre à témoin, à nous faire comprendre les troubles de son personnage. J'ai plutôt eu l'impression que tout ça n'était qu'un prétexte pour jouer sur le malaise, sur l'ambiguïté, que ses véritables intentions n'étaient qu'une provocation, le sujet de la pédophilie est vu avec une certaine conciliance difficile à accepter. Ce qui est le plus gênant selon moi, c'est qu'il présente Aaron comme un personnage très ordinaire, ce qui fait passer cette déviance pour un simple trouble ordinaire, à la limite du naturel, c'est ce genre de théories qui placerait la pédophilie et l'homosexualité au même plan, je trouve ça très dangereux et même carrément dégueulasse.
Entre ça et l'ennui provoque cette lecture, j'avoue que je n'ai pas du tout envie de conseiller cette lecture franchement malsaine.
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Très étonnante BD mais aussi très prenante malgré un rythme d'une lenteur abominable, à faire frémir le cinéma art et essai. Mais je dois dire que je me suis vite retrouvé happé par le récit, son ton à la fois juste dans le traitement des personnages, sensible et tout en nuances progressivement dévoilées. Je n'ai jamais lu un récit autant haché dans son tempo, chaque case semblant être une seule seconde, un seul instant dans un gaufrier qui enferme le personnage dans une collection de moments. L'utilisation si singulière de la mise en page conduit à une lecture longue et minutieuse. Chaque case est un léger changement, un petit rien supplémentaire qui oblige à se concentrer sur ce qui change tout en se rendant bien compte lorsque l'on regarde la case d'un seul coup d'oeil que pratiquement rien ne va changer.

C'est donc une BD extrêmement spécifique sur la forme, qu'elle garde sans changement ou presque jusqu'au bout. Ce formalisme est avant tout un moyen de décortiquer le comportement du personnage et permets de faire ressortir les silences qui habitent tout les moments de la vie de ce jeune homme. Chaque seconde de silence et de vide devient ainsi un poids pour le lecteur. Il est saisissant de constater que tout la malaise de ce jeune homme passe par ces innombrables moments de silence et de vide, presque existentialiste. Les regards, les mouvements, les postures, tout indique le doute et l'attente, mais de quoi ? le manque, mais de quoi ? Quels tourments habitent ce jeune homme qui semble étrangement énigmatique ?

Je suis très dithyrambique sur le dessin, mais c'est parce qu'il est à lui seul l'intérêt principal de la BD. le récit étant lent et prenant le temps de tout développer, on sent que ce n'est pas ce qui est raconté, l'intéressant, mais la façon dont on nous le racontera. Et là dessus, je dois dire que la progressive découverte du sujet que je soupçonnais à un moment donné est assez étonnante. Un tel sujet, traité ainsi et proposant une lecture finale telle que celle-ci est franchement peu courante. Mais très bien faite, et c'est tout l'essentiel. Loin d'un débat, d'une tribune ou d'un argumentaire, la BD propose une histoire différente, qui nous fait rentrer dans la vie de ce personnage et dans son tourment. Les quelques moments d'éclats qui parsèment la BD deviennent de fait bien plus impactant.

J'ajouterais que les dialogues sont peu présents et souvent très superficiels, amplifiant l'idée que tout se joue dans les non-dits. Il y a un vrai travail d'écriture, qui se sent aussi dans les comics de super-héros qui interviennent souvent dans le récit et jouant sur les codes des vieux magazines aux super-héros toujours plus nombreux, aux aventures semblables et jouant sur des codes narratifs éculés. Je ne suis pas certain de la raison pour laquelle l'auteur les a intégré mais j'ai deux trois idées, sans être sûr de laquelle serait la bonne.
Cette BD est étrange, peut-être une des plus étranges lue cette année. Il s'agit aussi bien d'une BD à la réalisation carrée (c'est le cas de le dire) qui se sert de sa forme pour le propos de l'histoire, mais aussi d'une BD qui parle d'un sujet sensible d'une excellente manière. Voila une BD très peu accessible, qui ne conviendra jamais au grand public mais qui saura toucher les personnes les plus intéressées par le médium bande dessinée. Recommandée aux gros lecteurs et ceux qui ne seront pas rebutés par l'originalité d'un traitement. Pour ma part, une excellente lecture qui m'a réellement surpris.
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L'été d'Aaron est d'une langueur presque insoutenable. Entres révisions pour le rattrapage sur lesquelles il a bien du mal à se concentrer et lecture de comics aux aventures redondantes.
Mais en lui il se passe bien des choses et des choses pas faciles. Il sent bien que quelque chose ne va pas, qu'il n'est pas comme les autres et que cette différence est criminelle.
Alors, il lutte, s'interroge. Souffre surtout de ne pouvoir être autrement et de cette impossibilité de partager ce qu'il ressent. Entre les moments où sa seule obsession est d'assouvir ses désirs et ceux où l'élaboration de stratagèmes pour se conformer semble la seule option possible, le temps est court.

C'est une lecture qui n'est pas évidente. En soit, plutôt ennuyeuse, comme pour ressentir au plus près le quotidien d'Aaron. Mais de cet ennui naît un sentiment plus profond lié à la compréhension de cette vie en pointillés, forcément impactée par ce désir non choisi et pourtant si prégnant. Marquant et questionnant.
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Dans Aaron, le jeune auteur belge Ben Gijsemans décrit les vacances d'été troublées d'un étudiant de 20 ans.

Aaron doit réviser pour ses examens de rattrapage mais a d'autres choses en tête. Il lutte avec ses sentiments et ne comprend pas ce qui se passe en lui.

Depuis la solitude de sa chambre, il ne trouve pas les réponses à ses questions et ses comics américains ne parviennent plus à le distraire de ses préoccupations.

Durant le même été, son conflit interne s'accentue avec la rencontre de deux jeunes garçons de son entourage. Il découvre alors ce qu'il nie et nie ce qu'il découvreSur un sujet énormément casse gueule - la pédophilie, mais non pas vu par les victimes mais par le pédophile lui-même, , l'auteur Ben Gijsemans construit un récit intimiste qui se révèle de façon très infine, très subtile avec des cases de même taille presque immobiles.

Gijsemans privilégie le procédé d'un gauffrier tres strict qui donne le plus de rigueur possible à ce sujet si sensible.

Ben Gijsemans parle avant tout de l'acceptation de soi et de la lutte parfois très difficile qu'il faut y atteindre pour y arriver d'autant plus quand le personnage principal est attiré par quelque chose qui le détruit ....

Aucun sensationnalisme ni scabreux dans une approche qui pourra sembler aride ou répétitive, mais assurément un album étonannt et très ambitieux dans son projet et sa réalisation !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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critiques presse (3)
FocusLeVif
22 septembre 2021
Le surdoué Ben Gijsemans nous plonge dans la tête d'un jeune adulte qui se découvre pédophile. Le malaise est effectivement au rendez-vous.
Lire la critique sur le site : FocusLeVif
BoDoi
16 septembre 2021
À trop vouloir tout maîtriser et rester 100% réaliste, Ben Gijsemans en a sans doute fait un peu trop et éreinté le lecteur pourtant fasciné par un engagement si important. L’expérience de lecture, autour d’un thème clivant, est donc en dents de scie, tantôt forte, tantôt ennuyeuse.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
14 septembre 2021
Sans jugement ou tentative d’explication sur le comment ou le pourquoi, Gijsemans raconte implacablement l’apparition d’une déviance criminelle et intolérable. Un écart de la part d’Aaron et de nombreuses vies seront touchées, voire détruites. Remarquable d’intensité et de retenue, Aaron est un ouvrage puissant et délicat propulsé par une maîtrise inouïes des codes de la bande dessinée. Assurément à lire et à faire lire.
Lire la critique sur le site : BDGest

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Videos de Ben Gijsemans (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ben Gijsemans
1,2,3 BD ! Chez les libraires ! présente les BD coups de coeurs d'Alexandre, Caroline et Frédéric et la librairie ça va buller à Strasbourg. -Les Fidèles. Ben Gijsemans (Scénario, Dessin, Couleurs) chez Dargaud -Mortesève tome 1 - Hang & orgue ; Auteurs • Quentin Rigaud (Scénario, Dessin, Couleurs) chez Casterman -Deux Roméo sous un arbre, Frédéric Pontarolo, Michel Lafon éditions 1,2,3 BD c'est le jeudi à 18h30 sur la chaine Youtube et les RS. Trait pour Trait parcourt toujours les librairies de France pour des conseils de lecture. #GALERIE #BD #POPCULTURE #BANDEDESSINEE #COMICBOOKS #9EMEART Retrouvez 1,2,3 BD ! Chez les libraires! sur : https://www.youtube.com/TraitpourtraitBD https://www.facebook.com/TraitpourTraitBD https://www.instagram.com/traitpourtraitbd/ https://twitter.com/TPTBD
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