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EAN : 9782745354631
464 pages
Honore Champion (28/05/2021)
5/5   1 notes
Résumé :
« Comme c’est aimable à vous de m’envoyer ainsi tout ce qui paraît sur mon compte », écrit Flaubert à Jules Duplan lors de la publication en volumes de Madame Bovary. Bien qu’il ait une piètre opinion des journalistes – « Mon Dieu ! sont-ils bêtes ! quels ânes ! » –, Flaubert demeure curieux, voire préoccupé de ce qu’ils écrivent à son sujet. C’est là un de ses nombreux paradoxes ! Lui est-il arrivé, en songeant à sa « crevaison imminente », de se demander ce que di... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'auteur a réuni toutes les chroniques nécrologiques, glanées çà et là dans les anciennes revues, quotidiens et périodiques de presse, sur la mort de Flaubert.
On y trouve une foule de proches, de journalistes, de critiques, d'amis tels que Zola, Maupassant, Jean Richepin, et d'autres dont la plupart nous sont inconnus
parfois ce sont des sortes d'hommages funèbres qui témoignent non seulement du génie de l'écrivain mais encore de ses qualités humaines.,
Bien des surprises nous attendent dans cet opus qui devrait ajouter une nouvelle pierre à l'édifice déjà cyclopéen de cet écrivain singulier et si attachant. le prix est assez élevé (68 euros) mais c'est ainsi chez les Éditions Champion, synonyme d'excellence et de rareté, pour des auteurs et essayistes de grand talent et de notoriété internationale.,
Les longues explications dans l'introduction sont passionnantes, et l'on perçoit rapidement que Marina Girardin est une grande admiratrice de Flaubert.
On peut trouver sur Internet quelques éloges
Cet ouvrage bien que « funèbre » m'enchante.
Semblable ainsi pour conjuguer le sublime et l'antithèse au célèbre « Funérailles » de Liszt, un divine pièce destinée pour le piano.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
C’est le soir même où l’on apprit la foudroyante nouvelle de la mort de Flaubert que Gil Blas me fit l’honneur de me demander un article sur le grand écrivain. Je voulus tout de suite lui rendre ce suprême hommage. Mais la plume me tomba des mains, à la pensée du peu de temps que j’avais pour me recueillir et pour mesurer un maître de cette taille. Puis, il faut le dire à son honneur, le deuil qui frappe ainsi la littérature française est comme un deuil de famille, tant l’homme était aimé et vénéré par tous ceux qui écrivent, et la douleur éprouvée fut vraiment trop forte pour vous laisser l’esprit libre. J’ai donc été forcé de remettre au lendemain, et, malgré ce répit, je me sens encore peu sûr de moi, je l’avoue, pour parler comme il convient du génie que la France vient de perdre.

Mais qu’importe, après tout, puisqu’il s’agit de saluer et non de juger, en face d’une grandeur incontestable ? Qu’importe aussi un jour de plus ou de moins, et de cueillir la fleur passagère de l’actualité sur cette tombe où va s’épanouir l’immortel laurier d’une gloire que le temps ne saurait désormais flétrir ?

L’œuvre de Flaubert est trop célèbre pour que je fasse aux lecteurs l’injure de la leur raconter par le menu, et, d’autre part, elle est encore trop récente pour qu’il soit loisible de lui assigner dans l’histoire littéraire de notre temps la place qu’elle prendra aux yeux de la postérité. Je voudrais seulement essayer de montrer, en me servant des procédés mêmes du maître, de quels éléments elle se compose, d’où elle est issue, à quoi elle tendait, et ce qui en fait la haute valeur, non seulement artistique, mais philosophique.

Début de la chronique de G. de Maupassant.
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Ce roman magistral a été moins goûté du public que Madame Bovary. C’est là une criante injustice, car c’est un parfait chef-d’œuvre. Il a paru moins bien composé, et on n’a pas vu que ce manque de composition était précisément un effet voulu et déterminé, et que Flaubert avait ainsi cherché à exprimer vraiment la vie telle qu’elle est, plate, monotone, sans aboutissement, sans dénouement possible à arranger, avec sa succession de petits faits qui arrivent à la queue leu leu au premier plan, chaque chose paraissant tour à tour en saillie, et s’achevant en eau de boudin.

J’accorde que cela est fatigant à lire pour le vulgaire, qui demande avant tout de l’amusement, de l’intrigue, des caractères nets et bien tranchés, et des histoires ayant un commencement, un milieu, une fin. Mais, pour les gourmets d’observation, pour les esprits philosophiques, quel merveilleux régal ? N’est-ce pas l’image exacte de la vie, où les caractères sont trop compliqués pour se définir, où les faits s’enchaînent sans qu’on puisse voir le dernier anneau de rien, où les choses suivent un éternel recommencement ? Avoir essayé de traduire ce marquez le pas qui constitue au fond toute l’existence, c’était original ; y avoir réussi, c’est le comble de l’art.

Flaubert y arriva, sans compter son génie, par une patience d’analyse et un esprit scientifique de premier ordre, où je retrouve l’influence de sa famille vouée aux études médicales. C’est, en effet, sous la direction de son père, excellent médecin célèbre à Rouen, qu’il prit le goût des recherches physiologiques, des dissections physiques et morales, et cette rigueur de procédé nécessaire à l’expérimentateur sincère.


Extrait de Jean Richepin dans Gil Blas du 11 mai 1880
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La nécrologie flaubertienne est un formidable observatoire pour quiconque s’intéresse à la production de la croyance sur toutes ses manifestations. Mais ce que l’on remarque d’abord, à la lecture de cet ensemble foisonnant de discours tenus, à l’occasion du décès de Flaubert, c’est que la posture des commentateurs a changé. D’oeuvre incertaine, encore appelée à être modifiée au fil des rééditions, on passe à l’œuvre achevée. Bien sûr, le nom de l’auteur est encore pourvu de ces quelques attaches anecdotique, mais, déjà, quelques attributs de la fonction-auteur commence à apparaître dans l’usage. C’est ainsi que Paul Bourget, par exemple, s’attache à décrire la conviction métaphysique qui traverse ses livres chez ses chroniqueurs, il s’agit désormais de ménager à Flaubert une place aux côtés des autres auteurs du patrimoine littéraire français.
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Il nous semble entendre la voix de ce vieux pays natal que Flaubert devait quitter dimanche et qui crie aujourd’hui triomphalement :

— Je n’aurais eu que son corps. Je lui ai donné son premier souffle. J’ai voulu son dernier soupir

Charles Chihcholle, ibidem
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A mesure qu’il est arrivé, chacun a voulu avoir des détails et les meilleurs amis ont la curiosité barbare. Ils veulent savoir comment a vécu, écrit, pensé, jusqu’à la dernière heure Flaubert. Il faut qu’on leur répète avec force explications, que celui qui est là dans sa bière, était seul avec une servante dans sa villa abandonnée, quand la mort qui n’abandonne personne, est venue le prendre et que l’un des derniers mots de l’observateur minutieux de l’adultère a été : « J’y vois jaune, tout jaune !... »

Charles Chincholle, parution dans Le Figaro le 11 mai 1880
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