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Jean-Jacques Glassner (Traducteur)
EAN : 9782251339184
304 pages
Les Belles Lettres (01/01/1993)
5/5   1 notes
Résumé :
Traduits pour la première fois en français et précédés d'un essai sur l'historiographie mésopotamienne, 52 documents. Échelonnés entre le XXIe siècle et le IIe siècle avant J.-C., ils retracent l’histoire de la Mésopotamie depuis ses plus lointaines origines, lorsque les dieux créaient la royauté, jusqu’à la fin de l’Empire séleucide et l’arrivée des Parthes.

Ce sont autant de fragments d’une tumultueuse histoire, celle de royaumes belliqueux et conqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Les éditions des Belles-Lettres, depuis quelques années, ont diversifié leur offre et présentent des essais, des traductions de textes anciens sans l'original, des études qui vont bien au-delà du domaine gréco-latin. Cet ouvrage de Jean-Jacques Glassner est un des rares livres assyriologiques contemporains disponibles en français, dans un domaine où domine la langue anglaise. Et dans ce domaine encore, bien particulier, Glassner est un auteur particulier.

L'assyriologie repose sur la connaissance de deux langues antiques, le sumérien et l'akkadien. Mais en plus de ces compétences linguistiques, il est exigé du savant des talents d'épigraphiste grâce auxquels il aura accès aux documents originaux, en cunéiforme sur tablettes d'argile, ou photos de tablettes. Enfin, le lecteur de tablettes est aussi un éditeur de textes, ce qui ne va pas de soi quand il existe des textes des versions divergentes et mutilées. Enfin, quand l'intendance, l'établissement du texte, sont assurés, il faut pouvoir les traduire et les commenter.

On ne s'étonnera pas que parmi les assyriologues, d'excellents lecteurs et éditeurs de textes soient de piètres prosateurs, des commentateurs peu inspirés, ou inversement, que des penseurs intuitifs suscitent la méfiance de leurs collègues plus prudents, ou moins audacieux. Jean-Jacques Glassner est un essayiste et un commentateur brillant (je ne suis pas en mesure d'évaluer ses talents de linguiste et de déchiffreur). Cette aisance à écrire, ces intuitions, lui permettent d'élaborer des interprétations d'ensemble et de commenter des textes secs, sans art ni recherche, et de les faire parler.

La lecture des chroniques elles-mêmes risque d'être déroutante, vu leur état très fragmentaire et un type de récit auquel rien ne nous a habitués. Cependant l'éclairage de J. J. Glassner est un enchantement pour la pensée, et même si les textes traduits procurent peu de plaisir au premier abord, Glassner ouvre de nouveaux horizons et apprend beaucoup de choses.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le mythe du Déluge.
... En l'état des connaissances, le plus ancien témoin d'un tel récit se rencontre dans le mythe babylonien d'Atrahasis dont la composition ne peut guère remonter au-delà du - XVIII°s et dont le mythe sumérien homologue, qui n'est connu que par un seul manuscrit des environs des - 1600, n'est qu'une adaptation.
Car le thème du déluge n'est pas un motif narratif ancien. A l'origine, le mot sumérien que l'on traduit par "déluge", amaru, signale un phénomène météorologique ou une arme redoutable entre les mains de la guerrière Inana. Cette signification exceptée, il figure dans un hymne à la gloire d'Ishme-Dagan d'Isin, où, pour la première fois, il fait référence à l'abandon d'une ville par son dieu et à la destruction qui lui est consécutive. Le même hymne par la suite, d'enchaîner avec la promotion d'Ishme-Dagan à la dignité royale "après que le déluge eut nivelé", l'hymne continue la chronique, le fait mérite d'être souligné, usant de la même formule.
C'est donc à l'extrême fin du -XX°s ou au tout début du -XIX°s que les théologiens et les mythographes d'Isin conviennent de situer dans le temps du mythe, c'est-à-dire à l'origine, le phénomène appelé "amaru", tout en le créditant d'une portée universelle. L'horizon du mythe, en effet, se situe partout et toujours dans la même perspective temporelle, un événement mythologique n'en précède pas un autre car le mythe, récit "sans date d'événements ponctuels, en dehors de l'histoire et ouvrant à l'histoire" (Didier Anzieu), est invariablement "à l'origine"... Environ un siècle plus tard, à la charnière des -XIX° et -XVIII°s, les historiens à leur tour introduisent le déluge dans la trame de l'histoire.

pp. 127-128
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Erra-imittî, le roi, fit monter Enlil-bâni, le jardinier, sur le trône comme substitut royal et posa la couronne de royauté sur sa tête. Erra-imittî mourut dans son palais en buvant à petites gorgées une bouillie chaude. Enlil-bâni, qui était assis sur le trône, ne se leva pas et fut élevé à la dignité royale.

Chronique des rois anciens, p. 220.
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