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sur 666 notes
Vadim, Vincent, deux prénoms pour un même garçon fragile à cause de son asthme.
Valentine Goby nous emporte dans les Alpes, un monde totalement inconnu pour moi, elle nous transmet très bien les émotions des habitants qui vivent au rythme des saisons. Vadim est recueilli pendant la guerre, la tension dramatique de la situation est palpable, j ai été tres touchée par les séparations successives vécues par ce jeune garçon.
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Pendant la deuxième guerre mondiale, un enfant parisien est hébergé par une famille dans une vallée proche de Chamonix. Il y découvre la montagne et le cours des saisons.
Un beau roman initiatique avec de très belles descriptions de la nature alpestre qui nous emmène à suivre l'éveil de cet enfant vers l'adolescence.
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Certes, c'est une histoire que l'on a déjà vue (au cinéma) ou lue sous une autre plume, mais ce garçonnet est très attachant. Les descriptions de l'environnement montagneux qui le recueille sont magnifiques et les personnages sont "vrais". le style est singulier (mélange de direct et indirect) dans les dialogues et quelques formules claquent à la lecture comme si on les entendait tout près.
Un beau livre.
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Mais quelle merveille que l'écriture de Valentine Goby! Coup de coeur absolu.
Une autrice que je redécouvre à chaque livre que je lis, une plume exceptionnelle, qui rend hommage aux mots, au corps, aux sens, à la nature, à la vie, à la femme…

Il y a la magie des 5 sens : l'odorat ( odeurs, des animaux, de la nature) la vue ( la relation avec le jeune aveugle Martin, les couleurs, le dessin, les crayons de couleur) , le toucher, l'ouïe ( tous les sons, les bruits) , le goût..
I
Et il y a les personnages..
Ceux de la famille qui l'accueille : Blanche , Albert (son mari) , Louis, le père d'Albert et d'Éloi.
Il y a Moinette ( Moinette est une chouette, une fée, un lutin, Moinette guide, surprend, se moque, rit, se vante, râle, il sait que c'est le sens de moiner en patois, râler, et peut-être son surnom en résulte en dépit de ce qu'elle prétend mais il n'a rien dit pour ne pas la froisser. ), Moinette qui est amoureuse de Vincent, qui va le guider dans ses découvertes, le protéger, lui offrir ses secrets…
Il y a Martin, le jeune aveugle qui lit en braille, sur des pages blanches…
Et il y a Vincent (Vadim)… un jeune de 12 ans, qui doit quitter Paris dans les années 40 pour se sauver ( à deux niveaux : il est juif et asthmatique). Quitter les Batignolles pour la montagne sous une autre identité - il change son nom juif contre un nom bien français - pour Vallorcine, en vallée de Chamonix… c'est un énorme changement, et l'enfant va vivre en quête d'identité.
Et il va repartir de zéro, tout découvrir… un autre monde va se révéler à lui. Son moi caché va être occulté par son moi visible. Vincent va recouvrir Vadim, comme la neige recouvre la montagne, comme le corps de Blanche recouvre un autre corps car elle est enceinte. C'est la mise à nu de la nature - tant humaine que naturelle. C'est un paysage qui se transforme selon les saisons ( hiver-printemps-été) C'est aussi la nature qui se révèle dans toute sa splendeur, dans toute sa diversité, que ce soient les paysages, les éléments, la faune, la flore… C'est le temps des émotions, de l'éveil des sens, des premières fois, de la découverte de son identité, de l'apprentissage de la vie…
Atteint de synesthésie ( non ce n'est pas une maladie, c'est le croisement de deux modalités sensorielles : une couleur qui déclenche une perception sonore par exemple (Kandinsky, Rimbaud, Baudelaire en font usage en associant des couleurs à des sons/couleurs). Et les arts sont aussi partie prenante du livre. La peinture et le dessin et la révélation du lien entre les lieux et les mots, les mots, le dialecte local, les termes locaux qui collent à un lieu ou à une particularité du lieu, qui sont la mémoire vivante de l'endroit; des termes qui reflètent une vie, une époque, des traditions et des coutumes, qui se transcrivent en images, en sons, en odeurs, en couleurs… « Des mots de ce qu'il y a sous la neige quand elle fond. Une liste pour la forêt. Une liste pour la vallée. Une liste pour la montagne. »
Et au final, qu'adviendra-t-il de Vincent? Et de Vadim? Pour le savoir, je vous invite à vous aventurer en haute montagne, là où la neige recouvre la nature première…
Et c'est juste magique…
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L'enfance comme un dragon de papier qui se déploie peu à peu, cachant ses plis et ses secrets, ses découvertes à débusquer. L'imaginaire qui, peu à peu, reflue face aux vérités qui se montrent.

"Le froid saisit le garçon à la descente du train. Détoure son corps osseux, les saillances enfouies sous ses vêtements trop larges, l'arête du nez, les phalanges au bout des mitaines. Il se fige sur le quai, sa valise à la main, enveloppé de son soufle. Il perçoit exactement ses contours, la mince frontière qui le sépare du dehors à la jonction de la peau tiède et de la gangue d'air glacial. La sensation est si aiguë qu'il se figure sa silhouette dissociée du décor, pareille aux personnages découpés d'un théâtre d'ombres. Mais déjà ses formes se dissolvent. La neige lui monte aux chevilles, s'agrippe en gros flocons à son bonnet, son pantalon et son manteau de laine, s'amoncelle sur sa valise, ses chaussures, s'applique à l'absorber comme elle gomme toute chose. de la petite gare, des arbres, des bancs, on ne devine que des volumes polis, remodelés par la neige. le brouillard fond les alentours dans une matière opaque dont émergent de rares lignes noires: rails, fines faces des troncs contraires au sens du vent, bords de toit. Un sque- lette de paysage. Même la soeur à ses côtés s'estompe, ses joues pâles, sa robe et son voile beige affadis par la neige ; seules ressortent, comme en suspens, ses montures de lunettes et sa canne."

Un enfant arraché aux griffes du Paris de 1943, projeté par une mère aux abois, un jeune adolescent de douze ans, Vadim Pavlevitch, glisse vers le coeur des Alpes. Son asthme jusqu'alors étau, devient passage. Et Vadim devient Vincent. Alors il n'est pas assez d'heures pour que s'écoule la magie d'un territoire inexploré. Il n'est pas assez de minutes pour conter les couleurs que l'on entend à chaque nouveau mot. Il n'est pas assez de secondes pour découvrir ces alvéoles de vie intense qui crépite dans les yeux de Moinette, sa jeune confidente.

"Ici la lumière coule sur une vallée entière, allume un à un les hameaux selon leur altitude, les plis de la montagne, leur position par rapport à l'axe des cols, de plus en plus généreuse, de plus en plus dorée, et les éteint en ordre dispersé suivant les fantaisies du relief. Si bien que de l'aube à la nuit la montagne palpite."

Vincent gomme Vadim, sa nouvelle identité en carapace, et les découvertes innocentes prennent leur temps, et nous redonnent un nouveau souffle, à nous, le lecteur adulte blasé par les images et le savoir. Un temps qui s'égrène au rythme des levers et couchers de soleil, kaléidoscope d'un éphéméride unique. Un kaléidoscope dans lequel des paillettes sombres prennent le lecteur par surprise ; Paris n'a pas disparu. La guerre et les Allemands sont bien là, dans les images de son esprit. Mais se retourner pour les voir serait fatal, se retourner vers Vadim le changerait en statue. Alors il regarde devant lui.

Un roman à la poésie rare, au texte ciselé, chaque ligne chante pour la montagne, cette île haute, et ses bêtes qui s'y accrochent, humains, vaches ou chèvres. Une montagne qui cache et qui garde au creux de son poing de roche. Un roman qui m'a bouleversée, et que j'ai lu en entendant la douce voix de Valentine Goby me lire son texte, de la même voix généreuse qu'elle nous offrit les ingrédients de sa construction au cours d'une séance de partage avec des lecteurs que je n'oublierai pas.
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Joli roman d'une autrice que je ne connaissais pas encore.
Je retiendrai surtout de ce livre l' hommage à la nature et surtout au milieu de la montagne
Une découverte de la haute montagne du côté de Chamonix pour un gamin de 12 ans qui vient de Paris.
A lire, les orteils bien au chaud.
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Dans les années 40, un enfant parisien est envoyé dans les montagnes françaises. Là bas, il pourra enfin respirer et non plus siffler. L'air des montagnes va permettre d'améliorer l'état du petit asthmatique. 

Au fil des saisons et des couleurs, Vadim devenu Vincent, va découvrir un autre monde. La neige pour la première fois, le froid glaçant, les montagnes à perte de vue, des odeurs et des occupations nouvelles.
Vincent va découvrir en Blanche et Eloi une seconde famille. 
A l'école, il apprend de nouveaux jeux et est rapidement adopté par la bande d'enfants.
Paris c'est loin. Vincent se sent chez lui et ne veut plus partir.

L'histoire et les descriptions sont poétiques.
Nous suivons le quotidien de Vincent, ses difficultés premières et ses petites victoires vers la voie de l'intégration. le petit est touchant et doté d'une grande sensibilité.
Malgré tout, je n'ai pas réussi à m'attacher à lui.
Certains passages sont assez longs sans pour autant être perçus comme nécessaires au récit. 

En parallèle, nous rencontrons les enfants et les familles du village. Les conversations et les occupations. 
𝗤𝘂'𝗶𝗹 𝗲́𝘁𝗮𝗶𝘁 𝗱𝗶𝗳𝗳𝗶𝗰𝗶𝗹𝗲 𝗱'𝗲̂𝘁𝗿𝗲 𝘂𝗻 𝗲𝗻𝗳𝗮𝗻𝘁 𝗮̀ 𝗰𝗲𝘁𝘁𝗲 𝗲́𝗽𝗼𝗾𝘂𝗲. 
Si un proche ne nous écrivait pas cela signifiait sûrement qu'il était mort. On parle d'étoile jaune sans trop savoir pourquoi il faut la porter. 
Et ton père à toi ? Il s'est battu ? 
Heureusement, certaines scènes sont remplies de naïvetés enfantines et ça nous donne du baume au coeur.

J'ai cru ressortir de cette lecture avec une légère déception, et puis il y a la fin qui se dévoile. J'avais été aveuglée. J'ai hâte de lire d'autres avis pour savoir si j'ai été la seule à ne pas voir percevoir les indices.

𝗖𝗲𝘁𝘁𝗲 𝗵𝗶𝘀𝘁𝗼𝗶𝗿𝗲 𝘃𝗼𝘂𝘀 𝗮𝗽𝗽𝗼𝗿𝘁𝗲𝗿𝗮 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗱𝗼𝘂𝗰𝗲𝘂𝗿 𝗮̀ 𝘂𝗻𝗲 𝗲́𝗽𝗼𝗾𝘂𝗲 𝗼𝘂̀ 𝗹𝗲 𝗺𝗼𝗻𝗱𝗲 𝗱𝗲́𝗽𝗹𝗼𝘆𝗮𝗶𝘁 𝘀𝗮 𝗰𝗿𝘂𝗮𝘂𝘁𝗲́. 
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J'avais eu des réserves sur un précédent roman  "Kinderzimmer" de la même auteure. Celui-là est très beau, il décrit la vie d'un jeune parisien Vadim dont le père est russe et juif, nous sommes en 1943, et qui est envoyé en montagne pour officiellement soigner son asthme sous l'identité de Vincent Dorselle.

Cet enfant n'a jamais quitté Paris et son regard tout neuf sur la montagne est parfaitement raconté : il est absolument émerveillé. Il va vivre tant de premières fois dans ce cadre qui l'enchante. Mais derrière son bonheur d'être Vincent se cache la douleur de Vadim qui a si peur pour ses parents restés à Paris. Ce livre est un hymne à la montagne et aux gens simples qui ont réussi à rendre Vincent heureux et à lui sauver la vie. Tous les travaux des montagnards sont décrits et dans ce village en hauteur tout est très compliqué et demande des efforts continuels pour de bien faibles rendements. On prend un bol d'air vivifiant grâce au talent de cette écrivaine et pourtant les drames ne sont pas absents du récit, ils sont comme étouffés par une nature tellement plus belle que la souffrance humaine causée par la guerre et les percussions nazies.

Tout ce qui est triste et pour lui dramatique est raconté du point de vue de l'enfant qui n'a pas toutes les clés pour comprendre la férocité des destins de ceux qui comme lui sont juifs.
Son amitié pour Moinette,  une petite fille de son âge, qui l'initie à tout ce qu'un enfant doit savoir sur le monde des paysans de la montagne le réconforte même si un moment son aventure avec une Olga plus délurée met une ombre entre eux.

Ma seule réserve pour ce beau roman, vient de l'accumulation des mots que j'ai dû chercher dans le dictionnaire, au début je recevais ces mots comme des cadeaux mais vers la fin du roman le procédé m'a un peu détaché du récit.

J'avais un peu oublié "kinderzimmer" que je n'avais pas du tout apprécié !
Lien : https://luocine.fr/?p=15766
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Merveilleuse description de la découverte de la montagne

J'ai revecu nos moultes montées à Valloire même si le livre se passe plus au sud vers Chamonix.

On quitte le livre avec une envie de vivre toutes ces saisons en montagne et de la redécouvrir grâce aux yeux de cet auteur peintre .

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Vadim Pavlevitch est un jeune parisien de 12 ans en 1942. Son père, cordonnier parisien, juif d'origine russe, a été obligé de fuir. Sa mère décide de l'envoyer à Vallorcines, dernier village de la vallée de Chamonix-Mont-Blanc avant la Suisse, sous prétexte de guérir son asthme.

Vadim va devoir changer d'identité pour devenir Vincent. Il se retrouve dans une famille d'accueil, en plein coeur de l'hiver, dans une vallée inconnue. Lui qui n'est jamais sorti de Paris, il va découvrir la vie à la montagne, la vision des sommets, le ski, les bûches à mettre dans son cartable pour entretenir le poêle de la classe, les bêtes dans l'étable jouxtant la maison et tous les menus travaux à effectuer. En plus de ce nouveau cadre de vie, il va faire la connaissance de la famille qui l'héberge, Louis le patriarche, Albert et Eloi ses fils jumeaux, Blanche, la femme d'Albert, figure maternelle, et surtout Moinette, dx ans, pétillante et vive.

Une montagne protectrice, un émerveillement de tous les instants, une liberté loin de la guerre, le tout dans la rugosité de l'hiver montagnard. Et quand les saisons changent, quand la neige enfin s'efface pour laisser la place aux champs, à la culture ou la moisson, c'est encore de nouvelles sensations que Vincent/Vadim va apprendre à connaître.

L'écriture de Valentine Goby est toujours aussi entraînante et évocatrice. J'ai cependant trouvé qu'il y avait beaucoup (un peu trop pour moi) de description contemplative de la montagne. du coup ma lecture a été parfois longue. Et pourtant, on s'attache au chemin initiatique de cet enfant.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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