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EAN : 9782701159485
272 pages
Editions Belin (15/09/2013)
4.08/5   6 notes
Résumé :
Thomas Mann (1875-1955), le plus illustre des écrivains allemands du XXe siècle, a conquis à l âge de vingt-six ans la notoriété littéraire avec la publication de son roman naturaliste Les Buddenbrook. S il s est essayé à la poésie et au théâtre, c est comme auteur de nouvelles et de romans qu il est connu dans le monde entier. Ses essais, comme ses oeuvres fictionnelles, sont un précieux témoignage sur les grands débats d idées qui ont passionné le XXe siècle et re... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
«Thomas Mann» par Maurice Godé ne s'adresse pas uniquement à ceux qui connaissent déjà l'oeuvre du grand écrivain allemand.
Ce livre est même particulièrement conseillé à ceux qui le méconnaissent.
Car après lecture il est presque certain qu'ils ressentiront le besoin de découvrir l'univers de l'un des plus grands auteurs européens du 20e siècle.

Maurice Godé a su donner a son ouvrage toutes les qualités d'une biographie objective et rigoureuse.
Il nous remet ici la presque totale description de l'architecture de l'oeuvre littéraire de Thomas Mann.

Nous comprenons comment L Histoire allemande du 20 e siècle, en s'imbriquant dans la vie personnel de l'auteur a pu profiler son oeuvre.
Mais nous comprenons également comment les contradictions de l'homme, ses ambivalences, sa sensibilité sociologique , ses questionnements, ses affinités et amitiés tant au niveau littéraire, musical, que philosophique, ont pu modeler et rythmer son écrit.

Militariste , nationaliste, durant la première guerre mondiale, républicain à partir des années 20, opposant farouche au régime nazi durant la seconde guerre mondiale, pacifiste convaincu avant même le déclenchement de la guerre froide, Thomas Mann n'a jamais renié son amour filial envers l'Allemagne.

Et c'est justement parce qu'il aimait profondément l' Allemagne qu'il refusera toujours de la voir basculer irrémédiablement dans l'obscurité.
Si il connaissait et défendait ses qualités, il savait également que celles ci étaient en partie responsables de l'épisode le plus tragique de son histoire.

Mais il n'a jamais laissé sa germanité viscérale prendre le dessus sur la raison.

Au delà des qualités de l'écrivain, c'est l'identité même de l'intellectuel dans le siècle qui est ici remarquable : comment l'esprit, l'action, la parole, et la création artistique ont pu s'harmoniser afin que l'auteur conserve toute son âme sans jamais renier aucune de ses valeurs.

Prisonnier d'une homosexualité socialement inavouée qui le força à trouver refuge dans un mariage fécond mais néanmoins de raison, il a toujours tenté , en prenant soin d'utiliser nombre de subterfuges littéraires, de donner vie à ses sentiments personnels tout en veillant à ne pas dévoiler ouvertement sa réelle personnalité.
Cette perpétuelle torture identitaire explique pourquoi le spectre de la décadence hante si fortement son oeuvre, et explique également l'appétence de l'auteur pour la psychanalyse et son interprétation des représentations mythologiques.

Maurice Godé signe là un essai remarquable à l'usage de ceux qui voudraient comprendre comment la vie, et particulièrement la psychologie d'un auteur donnent corps et modèlent toute une oeuvre ,et qui souhaiteraient également connaître les raisons pour lesquelles l'histoire de cette oeuvre littéraire a pu s'inscrire si fortement dans l'histoire d'une nation.

Un grand voyage en littérature.

Opération "Masse Critique" – Babelio - Octobre 2013

Astrid Shriqui Garain
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Ayant étudié l'expressionnisme allemand à l'Université Libre de Bruxelles, j'ai eu la chance de suivre les cours du professeur Marx sur la littérature germanique. Thomas Mann et son frère Heinrich étaient, par conséquent, au programme aux côtés de Robert Musil, Franz Kafka et autre Hermann Hesse. J'ai donc abordé cette biographie rédigée par un professeur de Montpellier en étant persuadé que j'aillais évoluer en terrain connu. Maintenant que j'ai fermé l'ouvrage, je me dis qu'il ne faut jamais être présomptueux et croire que la vie et l'oeuvre d'une forte personnalité se résument à quelques souvenirs de fac. Si bien que j'ai dû relire des fragments entiers de « Mort à Venise » pour saisir la portée de certains paragraphes du troisième chapitre ou de « la Montagne magique » pour le cinquième … L'écueil d'une biographie reste l'admiration sans bornes du rédacteur pour le sujet de son étude et je me dois de le dire : Marcel Godé parvient, avec une telle maîtrise, à vulgariser l'oeuvre tout en restant et honnête, et scientifique. C'est ainsi que nous assistons à l'évolution de Thomas Mann l'homme, et de Thomas Mann l'écrivain, sans faire l'impasse sur ses errances politiques, sociales ou sexuelles. Ce qui se fait de plus assez logiquement car la vie de Mann EST dans ses livres, car Tonio Kröger ou le professeur Gustav Aschenbach ont de nombreux points communs avec leur auteur…
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J'aime bien la littérature allemande, mais je suis plutôt attiré par celle de l'Europe centrale ou de la Mittelauropa. J'ai cependant pris beaucoup de plaisir à mieux découvrir Thomas Mann.
Ce livre est une présentation très fouillée de la vie de Thomas Mann (un travail très fouillé, réalisé par un universitaire, ce qui peut parfois être un peu « rébarbatif » !) Nous suivons la vie de Mann, presque au jour le jour, nous assistons à la genèse de ses oeuvres. Nous voyons tout ce qui nourrit cette création : les sentiments de Thomas Mann (exprimés ou inavoués), les personnes de son entourage et également ses recherches documentaires, souvent très poussées.
Ce qui est aussi assez intéressant, c'est que Maurice Godé met souvent en perspective avec le moment de la création des remarques qu'a pu en faire Thomas Mann ultérieurement. Il ne reste plus qu'à lire ou à relire cette oeuvre abondante !
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
21 janvier 2014
C’est cet écrivain complexe et secret que Maurice Godé, professeur émérite à l’université Paul-Valéry de Montpellier, éclaire et raconte, en guide averti à travers les débats d’idées qui ont agité le dernier siècle.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Pour Thomas Mann, écrire n’avait pas grand-chose à voir avec l'inspiration chère aux romantiques, mais beaucoup avec ma régularité et l'obstination. Sauf évènement exceptionnel, sa journée était rythmée (...) : les matinées étaient consacrées exclusivement à l'écriture, les après-midi à une promenade de santé et à une correspondance pléthorique, seules les soirées faisaient place à la famille et à un minimum de vie sociale. Ecrire, c'était ouvrir la voie à une obsession enfouie au plus profond (...) C'est ce qu'il appelait "donner une âme" aux gens et aux choses.
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Je n'ai jamais tenu le bonheur pour quelque chose de facile et de gai, mais toujours comme quelque chose de sérieux, de difficile et d'exigeant comme la vie même (...) Je m'y suis soumis, par une sorte de sentiment du devoir, une sorte de morale, par un impératif qui m'est inné.
(Lettre de Thomas Mann du 23 septembre 1904)
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