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2.75/5   2 notes
Résumé :
Un amant militaire doit chérir par-dessus tout en ce monde sa gloire et celle de sa nation, même au milieu des passions les plus tendres.
Goldoni
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Comme le précise Michel Corvin dans son Dictionnaire encyclopédique du théâtre, Goldoni a écrit plus de cent comédies (sans compter les livrets et les tragi-comédies), et pourtant, on n'a retenu de lui de nos jours que quelques titres qui sont lus et joués. L'Amant miliaire, pièce de 1751, ne fait pas partie des plus célèbres, mais elle est tout de même un peu connue puisqu'elle a été traduite en français. Et elle est bien caractéristique du renouveau de la comédie italienne qu'avait engagé Goldoni.


L'action se situe au moment de la guerre de succession d'Autriche (du mois ça ressemble fort à la guerre de succession d'Autriche), à laquelle participèrent les Espagnols, juste avant que ce soit conclu un traité de paix. Les personnages sont donc des bourgeois ou des domestiques italiens, et des militaires espagnols logeant chez lesdits bourgeois italiens. La jeune Rosaura s'est entichée de Don Alonze (qui le lui rend bien), enseigne espagnol qui habite chez le père de Rosaura, Pantalon. Ils veulent se marier, mais voilà, Rosaura est terrifiée à l'idée que Don Alonze meure à la guerre. Lui n'est pas plus inquiet que ça, d'ailleurs aucun militaire ne l'est tellement : on s'intéresse davantage aux femmes, à la boisson et aux cartes qu'à la guerre.


L'intrigue n'est pas très importante, ce sont les personnages et les dialogues qui donnent tout son sel à la pièce. On s'inquiète, on s'évanouit, on fait le fanfaron, on se bat en duel, on veut se marier ou au contraire échapper au mariage, on s'engage étourdiment dans l'armée pour se prendre aussitôt des coups de bâton (ah, les coups de bâton, voilà un élément du théâtre talien sur lequel on peut compter !), on part mourir à la guerre, on doit être fusillé pour désertion, on revient de la guerre sans avoir combattu ni vu un quelconque ennemi, on s'inquiète encore, on pleure, on cherche à se venger d'un infidèle...


À peu près toute la gamme des péripéties de la comédie italienne est présente, déclinée à l'envi, mais revigorée. Les personnages-types comme Pantalon et Arlequin ne sont plus des types mais des hommes, certes dotés de caractères marqués. Pantalon est d'ailleurs un père bienveillant, si Arlequin, lui est un grand naïf (sa fiancée utilise le terme "idiot", en fait). Je précise que Goldoni avait d'ailleurs laissé tomber les masques traditionnels pour les acteurs, ce qui était déjà un pas vers un nouveau type de comédie.


Il faudrait citer pléthore de répliques pour faire comprendre combien la pièce est drôle. Elle est rythmée, servie par des personnages tous bien pensés, tous parfaits dans leur rôle. Elle regorge de dialogues qui s'enchaînent sans temps mort - à part une petite baisse de régime lors d'un dialogue entre les deux principaux amoureux, mais c'est de courte durée. C'est savoureux, goûtez-y !

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
PANTALON. Qu'y a-t-il ? Qu'avez-vous ? Pourquoi pleurez-vous ?
ROSAURA. Ah, Monsieur mon père...
PANTALON. Allons, qu'est-il arrivé ?
ROSAURA, à part. Oh, mon Dieu ! Si je dis que je pleure parce que don Alonze est en danger, je découvrirai mon amour !
PANTALON. Il doit se passer quelque chose de grave. Vous pleurez ? Vous ne répondez pas ? Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
ROSAURA. Je pleure parce que j'ai été insultée.
PANTALON. Insultée ? Par qui ? Comment?
ROSAURA. Don Garcie m'a offensée.
PANTALON. Qui cela? Monsieur le Lieutenant?
ROSAURA. Lui-même, l'insolent !
PANTALON.—Que vous a-t-il dit ? Que vous a-t-il fait ?
ROSAURA. Ah, Monsieur mon père... courez...
PANTALON. Où cela ?
ROSAURA. Don Garcie se bat avec don Alonze.
PANTALON. Mais où cela ?
ROSAURA. Ils ne doivent pas être loin.
PANTALON. Pourquoi se battent-ils ?
ROSAURA. A cause des impertinences que m'a dites don Garcie. Vite, Monsieur mon père, courez... empêchez...
PANTALON. Vous êtes bien émue, Madame.
ROSAURA. Je ne voudrais pas être la cause de la mort de l'un d'eux.
PANTALON. Comment cela s'est-il passé ?
ROSAURA. Don Garcie m'a insultée.
PANTALON. Comment ?
ROSAURA. Mon Dieu... en me disant des paroles offensantes.
PANTALON. Qu'est-ce qu'il vous a dit?
ROSAURA. Vous le saurez plus tard; allez vite, Monsieur mon père...
PANTALON. Qu'à donc à voir là-dedans Monsieur don Alonze ?
ROSAURA. Il a pris fait et cause pour moi.
PANTALON. Pour quelle raison?
ROSAURA. Parce que don Garcie m'offensait. Ah, Monsieur mon père, ils se battent.
PANTALON. S'ils ont envie de se battre, qu'ils se battent. Que vous a dit don Garcie?
ROSAURA. Ce serait trop long à vous rapporter.
PANTALON. Je n'ai rien à faire; racontez-moi ça.
ROSAURA. Mais ils vont se blesser...
PANTALON. Tant pis pour eux ! Je veux savoir ce qui s'est passé.
ROSAURA. Oh, ciel !
PANTALON. Qu'y a-t-il ?
ROSAURA. Je n'en puis plus !
PANTALON.Rosaura !
ROSAURA.— Je me meurs ! (Elle s'évanouit).

Acte I, scène IV
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CORALLINE, à part. —Comment ! Arlequin soldat?
ARLEQUIN.—Vive la gaieté, Coralline ! Hein, qu'est-ce que tu en dis? Est-ce que je fais assez bonne figure?
CORALLINE.—Félicitations ! Est-ce là la parole que tu m'as donnée de m'épouser?
ARLEQUIN.—Et pourquoi est-ce que je ne pourrais pas t'épouser?
CORALLINE.—Un de ces jours, tu partiras en campagne avec l'armée et tu me planteras là.
ARLEQUIN.—La belle histoire ! Toi aussi, tu partiras en campagne avec l'armée.
CORALLINE.—Non, non, si tu es fou, moi je ne suis pas folle. Va-t’en, je ne veux plus de toi !
ARLEQUIN.— Ah, chienne ! c'est comme ça que tu m'abandonnes?
CORALLINE.—Pourquoi t'es-tu fait soldat?
ARLEQUIN.—Pour manger et pour boire, pour être habillé, chaussé et ne rien faire de la
journée.
CORALLINE.—Pauvre sot, tu verras !
ARLEQUIN.—Je verrai? Qu'est-ce que je verrai?
CORALLINE.—L'hiver, quand il y aura de la neige, et l'été, quand il fera soleil, tu seras sur les remparts, le fusil sur l'épaule : Qui va là? Tu coucheras sur la paille, tu te fatigueras à faire l‘exercice, et si tu commets une faute, on te donnera des coups de bâton.
ARLEQUIN.—Des coups de bâton?
CORALLINE. — Et quels coups de bâton! Et puis tu iras à la guerre, au risque de perdre un bras, ou de perdre un œil, ou de perdre la tête.
ARLEQUIN.—La tête? Je ne veux plus être soldat!

Acte I, scène XIV
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Vidéo de Carlo Goldoni
C'est aujourd'hui une de nos plus fortes, plus puissantes et audacieuses comédiennes, une de nos plus actives et fécondes metteuses en scène, aussi. Au Petit Saint-Martin, à Paris, Catherine Hiegel se retrouve pour la première fois de sa carrière seule en scène dans un monologue signé du défunt Jean-Luc Lagarce et monté par Marcial di Fonzo Bo, Les Règles du savoir-vivre dans la société moderne. Elle y excelle de distance ironique et mélancolique à la fois. L'ex-doyenne de la Comédie-Française – dont elle fut violemment et injustement remerciée après quarante ans d'admirables services – incarne à merveille les mille nuances et détours d'un texte, d'un auteur. Si elle reste une des plus subtiles interprètes (et metteuse en scène) de Molière et Goldoni, elle sut encore s'embarquer, après l'éviction du Français, chez les meilleurs dramaturges contemporains, de Bernhardt à Minyana, de Noren à Koltès, via Zeller. Et elle y rayonne comme personne de son énergie blessée, de sa vitalité insubmersible. Elle nous dit ici un peu de ses secrets de fabrication, de ses passions théâtrales, de son enfance merveilleuse, de la Comédie-Française qui la façonna et la fit souffrir, de la misogynie au théâtre, de sa fille qui accuse d'inceste son père Richard Berry, son ex-compagnon. de ses forces et de ses faiblesses. Elle est magnifique.
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