Âmes sensibles s'abstenir, et je préviens aussi les gens dont la morale réprouve toute allusion au sexe, quelqu'il soit, soit entre adultes consentants, soit de toute autre nature, et surtout explicite. Cet avertissement prononcé, je peux me livrer sans retenue à l'admiration la plus totale pour l'oeuvre de Marcel Gottlieb, dit
Gotlib.
Si comme moi vous avez eu 15 ans en 1972, vous n'avez pas pu passer à côté de l'Écho des Savanes, de Pilote (mâtin quel journal), ou encore de
Fluide Glacial, magazine d'Umour et Bandessinées. Ou alors vous n'aviez pas de copain qui vous aurait expliqué ce qu'était la poilade.
Or donc ce bel album préfacé par
Pierre Desproges (ce qui en dit long sur son sérieux) est un hommage appuyé sans retenue à Marcel, par une dizaine d'auteurs reconnus de la BéDé d'hier et d'aujourd'hui, les autres n'étant pas encore nés (encornés, warff !), de Zep à Édika, ou de Binet à Fabcaro. Chacun d'entre eux a sélectionné une histoire du maître, qui reste un de ses meilleurs souvenirs, ou qui a sa préférence parmi une montagne d'oeuvres géniales. du God's club (je suis Charlie) à
Pervers pépère, en passant par Oedipus Censorex, c'est une compilation de ce que
Gotlib a pu créer de meilleur dans l'Umour, sans aucun complexe et surtout sans aucune auto-censure ; ce qui en dit long sur la liberté d'expression de ces années bénies où l'on pouvait déconner sans se faire zigouiller. Certains feraient bien d'en prendre de la graine.
Que dire de plus sinon que je me suis poilé à chaque page, ce qui ne m'était pas arrivé depuis le début du confinement, et que cet ouvrage est indispensable pour ceux qui n'ont plus leurs vieux magazines. Ne manquez pas non plus l'ouvrage «
Gotlib et toutes ces sortes de choses » paru en 2014, et qui est une sorte de biographie du Maître d'une qualité exceptionnelle.
Voilà voilà, merci de m'avoir lu, bonne soirée et bonne poilade. (M)