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EAN : 9782081323476
96 pages
Flammarion (18/09/2013)
3/5   1 notes
Résumé :
L?Europe se meurt ? À qui la faute ? Au fil des ans, les dirigeants nationaux détruisent ce qu?ils prétendent construire, ils séparent ce qu?ils prétendent unir. Autant vanter l?amour en faisant chambre à part?
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Qui connaît Joseph Daul, Pervenche Berès, Arnaud Danjean ou Michel Dantin ? Quasiment inconnus du grand public, à la différence de leurs collègues Rachida Dati, Harlem Désir ou Brice Hortefeux qui brillent pourtant par leur absentéisme voire de ceux qui, comme Jean-Luc Mélenchon ou le Pen père et fille s'y font élire tout en prêchant leur hostilité aux valeurs qu'il incarne, il s'agit des eurodéputés français les plus actifs au Parlement européen. Sylvie Goulard est de ceux-là qui, inlassablement, défendent l'Europe.
Son dernier livre en date constitue pourtant une charge en règle contre l'Europe telle qu'elle fonctionne aujourd'hui. Dans son collimateur la méthode intergouvernementale qui, depuis Lisbonne, gagne du terrain au détriment de la méthode communautaire, trahissant ainsi l'idéal des Pères fondateurs. L'Europe en effet s'est construite sur le projet d'une union sans cesse plus étroite des Européens et non sur celui d'une banale coalition d'Etats. le traité de Lisbonne et l'application qui en est faite méconnaissent cet héritage en faisant du Conseil européen l'institution faîtière de l'Union.
Sylvie Goulard n'a pas de mots assez durs pour dénoncer cette dérive qui voit le Conseil européen, et donc les gouvernements nationaux, décider de tout durant de répétitifs « sommets de la dernière chance » dont la dramaturgie inutile ne trompe plus personne. Elle voit planer le spectre de la tyrannie dans l'irresponsabilité de cette instance qui ne rend de compte à personne. Les chefs d'Etats prétendent agir pour le bien commun ? Ils répondent en vérité – et c'est logique – à des motivations purement nationales. C'est ainsi qu'il faut comprendre le titre de son essai : en prétendant unir ce qu'ils désunissent, les Etats nationaux vantent l'amour mais font chambre à part.

A rebours de la méthode intergouvernementale, Sylvie Goulard instruit le procès en réhabilitation de la Communauté, un beau mot qui a hélas disparu du vocabulaire européen. Si le mot fédéralisme effraie certains – l'auteur, qui cite avec humour le cas de la Bavière, soutient pourtant que la participation à une fédération ne fait pas disparaître l'identité de ses membres – Sylvie Goulard propose de lui substituer celui, plus consensuel, de « République européenne ».
A l'heure de la mondialisation, les Etats sont menacés d'insignifiance. La France, en particulier, vit toujours dans l'illusion gaulliste de pouvoir imprimer sa marque aux affaires du monde. Elle imagine, à tort, que l'Europe sera pour elle un amplificateur de puissance. Ses élites nourrissent cette chimère, qui affichent un euroscepticisme décomplexé par peur de perdre leur statut privilégié. Ainsi s'explique le mépris dans laquelle elle tient le Parlement européen alors qu'il s'agit du creuset de la démocratie continentale.
L'eurodéputée se livre à un plaidoyer pro domo particulièrement convaincant. Elle estime que Paris considère l'institution strasbourgeoise comme une « poubelle », où elle relègue les ministres sans portefeuille et les recalés du suffrage universel direct, voire comme un « paillasson » qu'elle foule au pied, lui déniant les attributions constitutives d'une assemblée parlementaire digne de ce nom (le droit d'initiative législative, le pouvoir budgétaire, le contrôle du Conseil européen). Or, la France sous-estime l'attachement de ses partenaires à la démocratie parlementaire. Qu'il s'agisse de l'Allemagne comme du Royaume-Uni, le Parlement y est le véritable lieu de pouvoir, duquel procède la légitimité populaire. du coup, ces Etats envoient à Strasbourg des élus plus assidus, plus outillés et au final plus efficaces.

le livre de Sylvie Goulard procède d'une saine colère. Il ne s'agit pas d'une énième dénonciation du supranationalisme européen comme la campagne des élections européennes de juin 2014 donnera hélas l'occasion d'en entendre, mais d'une invitation à retrouver l'héritage des Pères fondateurs et à restaurer l'influence des institutions communautaires contre les égoïsmes nationaux.
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critiques presse (1)
NonFiction
05 novembre 2013
Pour l'eurodéputée Sylvie Goulard, il faut absolument changer de vision et voir que l'intérêt commun européen est dans la mise en place d'institutions légitimes et efficaces à qui l'on donne les moyens d'agir. Un livre vif à recommander ...
Lire la critique sur le site : NonFiction

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Vidéo de Sylvie Goulard
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