Les yeux noyés de larmes, Emmanuelle avait observé l’accroissement de la luminosité autour de Marc et d’Ihem. Le déchirement était trop fort pour qu’elle assiste jusqu’au bout au processus de leur disparition.
Alors qu’il quittait la pièce souterraine par l’étroit couloir, la puissante lumière dans son dos projetait son ombre, très nettement découpée sur le sol. Mais à mesure qu’elle avançait, la lumière décrut, puis disparut soudainement. Le grondement sonore qui avait débuté par un bruit souterrain, immense, diminua pour ne former plus qu’un bourdonnement.
À présent, dans un silence absolu, elle s’était immobilisée, le temps pour ses yeux de se réhabituer à l’obscurité. Heureusement, deux torches placées plus haut, à l’entrée de la vaste salle, qui avaient été accrochées au mur, étaient encore allumées.
Elle n’osait se retourner, et espérait en fait, tout au fond d’elle, entendre la voix de Marc, suite à un éventuel échec du processus, ou le voir revenir par le même tour de passe-passe qu’ils avaient tant de fois expérimenté avec leurs plans hors du temps, où le témoin ne pouvait pas déceler de décalage entre le départ et l’arrivée d’une personne.
Mais cet espoir était futile : tous avaient clairement mis en avant les limites du voyage hors du système solaire.