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Catherine Lise Dubost (Traducteur)
EAN : 9782847201567
349 pages
Gaïa (06/01/2010)
3.55/5   47 notes
Résumé :
Le commissaire Flemming Torp dîne chez ses amis Marianne et Dan Sommerdahl, dans une confortable villa de Christianssund, ville prospère du Danemark. Dan est en arrêt maladie pour dépression : son poste de directeur artistique dans une agence publicitaire lui a procuré un certain confort matériel mais l'a écœuré. A quarante ans, il doute de ses choix. Rien de tel que la fréquentation d'un commissaire de police pour ouvrir son horizon ! Une femme de ménage est assass... >Voir plus
Que lire après Je ne porte pas mon nom Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Anna Grue nous entraîne dans une ville de banlieue scandinave, à Christianssund (ville fictive mais plausible), à quelques kilomètres de Copenhague: un écrin pour yuppies danois avec vue sur les fjords et, au coeur d 'une agence de pub « Kurt & coe » où un certain Dan Sommerdahl, enfant du pays au top de sa carrière (il y occupe le poste de directeur artistique) traverse un épisode dépressif.
Ami d'enfance du commissaire Flemming Torp, ce dernier le sollicite pour une affaire criminelle où il pourrait être de bons conseils: le lieu du crime n'est autre que le lieu de travail de Dan!
Une agent d'entretien de la société de nettoyage Astiq'energic y a été assassinée: une dénommée Liliana, dont la vie et le parcours contiennent de nombreuses zones d'ombre et restent à reconstituer.

Dans ce premier opus, nous assistons à la rapide métarmophose (sept jours) de Dan en «  détective chauve » , surnom dont il est affublé par l'hebdomadaire Ekstrabladet lors d'un scoop.
En effet ce nouveau hobbie, qu'il doit à Flemming, le rasséréne et lui révèle peu à peu une véritable vocation et son flair surpasse celui de Luffe, le vieux labrador de la famille...

Tout au long de cette affaire, nous suivons les investigations parallèles et croisées de Dan et Flemming afin de reconstituer le puzzle pièces par pièces.
Une association carritative qui travaille dans l'ombre semble cacher un réseau de prostitution.

Anna Grue dévoile l'envers du décor à travers la situation d'une panoplie de personnages déclassés (sans papiers, clandestins, prostituées...) à qui elle donne la parole car tout n'est pas rose dans ce vert cocon, et que de vies brisées contre ce miroir aux alouettes.

Une lecture fluide, une découverte agréable à confirmer et, donc curieuse de lire le second volet « le baiser de Judas » pour connaître le devenir de notre détective chauve.
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Mes lectures danoises m'ont fait découvrir Anna Grue, dont Je ne porte pas mon nom est le premier livre traduit en français. Et quelle belle découverte ! Décidément ce sont les journalistes qui écrivent les meilleurs polars. Et ici, l'originalité c'est que celui qui mène l'enquête n'est pas un commissaire ou inspecteur de police, mais tout simplement Dan, un publicitaire dépressif, dont un meurtre sur son lieu de travail va redonner goût à la vie. Il faut dire que son meilleur ami est le commissaire Flemming. Mais, comme le constatera le lecteur, on ne peut pas dire qu'il soit très efficace. Dan prend donc la voie dangereuse d'une enquête officieuse qui nous parle du Danemark d'aujourd'hui et de ses problématiques.

Oubliez le pays des Vikings et de la Petite Sirène, ici on n'est pas vraiment dans la légende et le fabuleux mais plutôt dans le trafic et les embrouilles administratives. Evidement, comme elle écrit un polar, Anna Grue ne présente pas son pays sous le meilleur jour. Rendez-vous ici avec le travail dissimulé, les violences faites aux femmes, le trafic humain, le problème de l'intégration. Certes ce n'est pas une chose propre au Danemark, mais bizarrement, j'ai été un peu surprise qu'il y ait là-bas aussi, dans ce petit pays, autant d'immigrés clandestins, sans papiers (ou avec de fausses identités), contraints de rester cachés, préférant vivre comme des fantômes de peur d'être expulsés, sachant le châtiment qui les attendent :

"Toutes ces femmes avaient trois points communs : elles étaient étrangères, elles vivaient cachées ici, à Christianssund et elles n'osaient demander aucune aide sociale de peur d'être expulsées du Danemark. (...) Si elles essaient d'aller à la police, on les renvoie au pays au plus tard trois mois après - et dans de nombreux cas, elles sont immédiatement renvoyées au Danemark, ou dans un autre pays, munies de nouveaux papiers".


Le pendant de tout ça, évidemment, c'est qu'il y a des profiteurs. Mais j'ai aimé l'analyse fine d'Anna Grue, la manière dont elle montre comment certains d'entre-eux se présentent en bienfaiteurs, et comment, en fin de compte, la corruption a la vie belle. L'inefficacité de la police est aussi montrée du doigt, parce que les meurtres s'accumulent et l'équipe du commissaire Flemming n'en pédale pas moins dans la semoule !

Bref, pour une première présentation littéraire du Danemark, je n'ai pas choisi un roman qui fait dans la dentelle mais dans le réalisme. Je me suis régalée. Dan le dépressif est en plus un personnage attachant. Et en plus, il n'y a pas qu'un seul coupable. Mais chuuuut, j'en ai vraiment dit trop dans ce billet !

J'ai hâte de découvrir le baiser de Judas qui paraît au format poche dans les prochains jours.
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Bien qu'écrit en 2007, ‘Je ne porte pas mon nom' est d'une brûlante actualité. C'est l'histoire d'une femme battue et de son fils, Alice et Benjamin, qui ont dû changer de nom et déménager pour échapper au mari tortionnaire. C'est aussi l'histoire de migrantes sans papiers, Lilliana, Sally et Jo exploitées par un réseau de prostitution, une entreprise de nettoyage et un logeur.

Lilliana, migrante venue d'Estonie est retrouvée étranglée dans les locaux où travaille Dan Sommerdhal. Ce dernier, dépressif, en arrêt maladie, assiste son ami Torp Flemming inspecteur de police, dans l'enquête sur le meurtre de Lilliana. Sally, une amie de Lilliana a, quant à elle, disparu. Dans le même temps, le mari tortionnaire retrouve par hasard la trace de Benjamin. Benjamin et sa mère vont essayer de se cacher. Arriveront ils à lui échapper?

L'intérêt principal de ce roman réside dans la découverte progressive de tout un système bien rodé d'esclavage moderne, système qui vit et perdure dans l'indifférence du pouvoir en place. Des jeunes femmes sans papiers originaires d'Afrique ou de pays de l'Est à qui on fait miroiter la vie qu'elles pourraient mener au Danemark, sont piégées dès leur arrivée dans le pays. Obligées de se prostituer dans un réseau de bordel pour un salaire de misère. Celles qui s'en sortent, aidées par une association humanitaire pas très nette, sont alors exploitées comme femmes de ménage dans une entreprise de nettoyage et on leur alloue un logement chez un logeur qui les exploite également. Tous ces exploiteurs savent qu'à tout prendre, elles vivent sans doute mieux au Danemark que dans leur pays d'origine. Alors elles acceptent leur sort comme l'explique Jo. ‘- Mais enfin vous ne voyez pas qu'ils vous exploitent, Jo? Elle haussa les épaules. - Ils nous aident. - Et gagnent beaucoup d'argent sur votre dos. - Tout le monde gagne de l'argent sur le dos des autres, sir.' De toute façon, si elles parlent à la police, elles seront renvoyées dans leur pays, puis récupérées par le réseau qui les renverra travailler au Danemark dans les mêmes conditions d'esclavage.

L'enquête policière est prenante, la lecture du récit est fluide, et la fin surprend. Très bien. Mais il manque peut-être des personnages au caractère plus marqué, des situations plus fortes et un peu plus d'émotion. J'ai quand même eu la larme à l'oeil quand Luffe le chien de Dan, est passé à l'attaque pour défendre Benjamin et Laura, la fille de Dan.
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Un très bon polar où l'on découvre des réseaux d'immigration clandestine et de prostitution, des victimes de violence conjugale, des associations pseudo-caritatives et les dessous de la bonne société danoise ! Avec en prime un portrait de la société danoise plein de réalisme et d'humour.

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Un nouvel auteur nordique dans le polar, décidément la source ne se tarit plus. Que l'on n'ose plus me dire que les sociétés nordiques soient des havres de paix.

Pour ce livre, on assiste à une association qui me semble inédite : la police bien sûr mais et c'est la bonne idée ; un publicitaire de talent mais en pleine dépression. Il suffit qu'une employée de service de son entreprise s'y fasse assassiner pour que Dan, par ailleurs grand créatif, mette au service de son ami le commissaire de police en charge de l'affaire, son intelligence, sa connaissance des salariés de son entreprise et son sens de l'observation pour élucider ce meurtre.

A travers cette enquête conjointe, c'est aussi le démontage d'une société bien trop policée où des femmes de service, exploitées sont embauchées sans que l'on s'inquiète de ses origines, de sa véritable identité ni des expédients auxquelles elles doivent avoir recours pour avoir un niveau de vie décent telle que la prostitution avec l'immense désavantage d'être des sans droit dans une société nordique dont le système sociale montre ainsi ses limites
Quand la suspicion entre dans une entreprise à tous les niveaux et que Dan passe en revue chacune des strates de son entreprise, découvrant les failles éventuelles des uns et des autres, l'ambiance de travail se détériore furieusement.

Le rythme est calme, l'enquête intéressante, le procédé narratif classique et l'idée d'une nouvelle association dans une enquête policière originale. On ne se précipite pas dans la lecture, des passages restent parfois difficiles à la compréhension mais cela reste plaisant.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Une fois tout en haut, il s'arrêta et se retourna pour admirer la vue plongeante sur le centre de Christianssund : le fjord bleu-noir qui scintillait sous le ciel argenté du mois de novembre ; la marina, dans la partie ouest du port où la plupart des bateaux à terre étaient recouverts de bâches de toutes les couleurs ; l'hôtel de ville à la tour si singulière ; la rue piétonne qui s'étirait à angle droit à l'intérieur des terres ; la vieille ville et ses ruelles tortueuses aux maisons colorées.
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La perspective d'une réconciliation entre les draps était pour Dan une raison suffisante pour commencer une dispute.
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Sa paupière tressautait comme s’il s’était agi d’un corps étranger prêt à se désolidariser du reste pour ouvrir sa propre filiale.
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Dans deux heures, je serai coupable d'un meurtre. L'idée devrait me terroriser, mais pour être honnête, ce qui me préoccupe le plus pour l'instant, c'est ma jambe droite qui s'ankylose. Il y a peu, elle a commencé à devenir insensible, et puis juste après, elle s'est mise à me picoter comme si des milliers d'aiguilles minuscules la transperçaient. Le problème, c'est que le placard dans lequel je me trouve est si exigu que je ne peux pas bouger d'un pouce sans heurter quelque chose et le risque que quelqu'un m'entende est trop grand.
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Si elles essaient d'aller à la police, on les renvoie au pays au plus tard trois mois après - et dans de nombreux cas elles sont immédiatement renvoyées au Danemark ou dans un autre pays, munies de nouveaux papiers.
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