La roulette africaine

Trop de prétention existentielle, pas assez de talent d'écriture. Pour l'instant.

Ce roman de 1992 est décevant. Malgré quelques bonnes pages éparses, ce récit - mettant en scène un journaliste français quittant une « vie parisienne frelatée » pour partir dériver quelques mois à Dar-es-Salaam, traficoter au milieu des « expatriés professionnels », puis chercher une fin ultra-romantique et vaguement nihiliste au service de quelque cause perdue - ne s'écarte pas suffisamment des clichés – pas toujours très ragoûtants, qu'ils soient sur l'Afrique ou sur l'Occident « dégénéré » -, pour emporter l'adhésion ou l'intérêt...

« Nous assistâmes à une scène étrange : sur le trottoir opposé, un Masaï s'apprêtait à traverser. Il portait ses vêtements, ses bijoux, armes et bâtons traditionnels. Il ne passait pas inaperçu, le savait, l'appréciait. le port de tête d'un guerrier... Deux touristes, l'appareil en bandoulière, voulurent le photographier. le bruit des déclencheurs attira son attention. Il se baissa très lentement, un vague sourire aux lèvres, et pris [sic !] une pierre dans son poing alors qu'ils continuaient de le mitrailler ; il se releva avec souplesse et douceur comme s'il n'était qu'un seul muscle. Il jeta la pierre à la tête d'un touriste. Son but était atteint . le visage maculé de sang, l'homme ne comprenait rien, vérifiait s'il avait toutes ses dents, si son nez n'était pas trop cassé. Personne n'intervint. »

Pas assez de bons paragraphes et trop de prétentions existentielles pour ne pas être, simplement, très évitable...

Tout cela est bien écrit...ce n'est pas autobiographique, mais je crois que c'est très influencé, je le recommande vivement.