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EAN : 9782382670811
320 pages
Mnémos (23/08/2023)
3.69/5   32 notes
Résumé :
Caelynn, la plus jeune fille du dieu Ur-Orio, a passé son enfance sur le mont Eremion avec ses quatre sœurs, isolée du reste de la civilisation. Lorsque ses deux aînées assassinent brutalement leur précepteur, Caelynn s’enfuit avec Riveline, la plus vulnérable des cinq. Ensemble, elles tentent de trouver leur place dans ce nouveau monde, mais leurs aspirations divergent et leurs chemins se séparent. Des années plus tard, apprenant que sa sœur, devenue reine, est sur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Quand la mythologie marvelienne nordique rencontre la poésie burlesque baroque, voici la petite surprise que nous réservent Mnémos et Christophe Guillemain en cette rentrée littéraire de septembre. Je remercie énormément l'éditeur pour l'envoi de ce roman qui m'a fait découvrir une superbe plume et un sacré univers !

Dès sa splendide couverture Cyrielle Foucher donne le LA, nous sommes en présence d'un conte burlesque, d'un conte baroque aux allures de pantomime, mélangeant commedia dell'arte et ambiance mythologique, sur un ton un peu cruel voire macabre. Tout un programme ! Programme auquel Christophe Guillemain, c'est fort joliment astreint avec une plume d'emblée poétique, intrigante et mystérieuse des plus séduisantes, et un rythme narratif soutenu et entêtant permettant de boucler cette étrange histoire en moins de 300 pages. Joli tour de force !

Un peu comme chez sa conseur Yuki Kaori (Comte Cain, Ludwig, Devil's Lost Soul…), Christophe Guillemain entreprend de mettre en scène ici, ce sont les mots, une sorte de tragi-comédie macabre, en mode conte cruel, où il nous emmène déambuler dans les allées de bosquets ressemblant à ceux du Versailles de Louis XIV mais avec une jeune demi-déesse inquiète pour sa soeur enceinte car leurs propres soeurs aînées les menacent, et leur père le Roi des dieux, ne fait rien. Tragédie en devenir, ce roman est à la fois un roman d'aventure, un roman d'ambiance, un roman mythologique et un roman de société. L'auteur parvient avec sa plume étrange et entêtante à évoquer avec des images puissantes la tragédie des familles dysfonctionnelles, des parents démissionnaires, des séparations, des jalousies, etc. C'est fort !

J‘ai adoré plonger dans cet étrange décor qui a tout des décors de théâtre. J'ai vraiment eu l'impression de me déplacer avec crainte dans les bosquets du château de Versailles baroque d'autrefois, avec la peur de me faire éliminer à chaque tournant. J'ai aimé ces personnages se cachant derrière des masques, des masques un peu fou, qui comme dans Karakuri Circus semblent joyeux mais cachent une belle noirceur. Il bâtit aussi un univers de dupe et de saltimbanques un peu avec ces demi-déesses aux pouvoirs étranges et macabres : folie, nécromancie… et leurs marionnettes – automates rappelant les robots d'Asimov dans leurs lois et la crainte de leurs déviance. C'est vraiment un roman inquiétant. D'ailleurs l'auteur n'hésite pas à utiliser sa langue fort musicale pour se montrer très cru dans la violence parfois, empruntant au registre de la Dark Fantasy avec frayeur.

Je me suis donc totalement laissée porter par les aventures de Caelynn, sorte de chevaleresse des temps modernes, ou plutôt des temps baroques revisités par l'auteur. Ce fut une héroïne comme je les aime, courageuse mais pétrie de faiblesses qu'elle assume et contre lesquelles elle lutte, qui aime énormément sa famille, ou plutôt sa soeur aînée, mais qui a aussi un puissant désir d'émancipation et de liberté face à ce père peu présent et pourtant oppressant tout de même. Il y a d'ailleurs d'étranges développements autour de ce père et de ses relations avec ses compagnes, ses filles, son fils disparu de manière singulière, qui vient tirer sur une corde sensible chez nous et nous fait nous interroger sur cette figure paternelle. J'ai beaucoup aimé cette étrangeté !

Ce ne sont pas les seules belles trouvailles de l'oeuvre. J'ai adoré l'ambiance mythologique avec demi-dieux, monstres, pouvoirs macabres. J'ai adoré le mélange de cette mythologie avec un pantomime de théâtre comme dans les commedia dell'arte italienne. Ce fut magique de me retrouver à nouveau dans cet imaginaire des jardins de Versailles un peu en mode survie. J'ai trouvé la lecture particulièrement plaisante et rebondissante, pleine de mystères et de singularités. J'ai notamment encore plein de questions sur le père de nos demi-déesses, ses pouvoirs, ses attributions et encore plus sur son fils disparu et son rôle auprès de ces étranges automates qui semblent se poser en observateur témoin des luttes jalouses qui se déroulent entre les 5 soeurs.

N'eût été cette fin un peu rapide et cette impression de n'avoir qu'effleuré le temps d'une aventure ce si riche univers, cette lecture aurait pu être un coup de coeur tant j'en ai aimé l'originalité, la folie et la poésie sur cette ambiance sombre, macabre et pourtant burlesque.

Sémillante lecture, La Morsure des roses m'a vraiment surprise et a réveillé chez moi ce goût pour les plumes bondissantes et les ambiances venant me troubler. Conte cruel baroque d'inspiration aussi bien italienne, versaillaise que nordique avec ce roi dieu sosie d'Odin, ce fut une aventure riche, perturbante, sombre et dérangeante, venant gratter avec poésie des couches d'épiderme touchant à notre intime, à nos relations avec notre propre cellule familiale sous couvert d'un imaginaire très poussé, voire loufoque. Sorte de Lewis Carroll des Temps Baroques, Christophe Guillemain m'a donné envie de m'intéresser de près à sa production et s'il était tenté plus tard de retourner dans cet univers par une autre porte, je serais assez tentée.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Quel prix devra payer la fille d'un Dieu pour s'affranchir du pouvoir tyrannique de son père et de sa famille détraquée ?

Sur le mont Eremion, cinq soeurs attendent la visite de leur père, le dieu Ur-Orio.
Cloîtrées et isolées chacune sur leur territoire, elles n'ont que rarement l'occasion de se parler. Aussi, la visite annuelle de leur père revêt-elle toujours un caractère spécial à leurs yeux. le désir de s'accaparer son attention exacerbe alors leur rivalité.
Une année, Père ne vient pas. Un tragédie pousse les deux soeurs cadettes, Caelynn et Riveline à quitter le mont Eremion et à fuir, chacune de leur côté.
Apprenant que Riveline attend un enfant, Caelynn décide de la rejoindre pour l'avertir des sombres projets de leurs aînées, les jumelles Folie et Nécromancie.

J'ai bien aimé ce récit où la manipulation est au premier rang.
La Morsure des Roses est un conte sombre et cruel, une tragédie digne de Shakespeare, dans laquelle les personnages sont des marionnettes dont l'auteur tire les fils avec une belle imagination.
Christophe Guillemain explore le pouvoir de la manipulation, que certaines personnes peuvent exercer sur d'autres. Que ce soit dans le ventre d'une montagne aux premiers âges de la vie ou sur l'échiquier politique, à l'échelle d'un royaume, l'auteur décrit le processus de l'emprise et ses conséquences avec beaucoup de talent.
L'écriture est belle, le style parfois recherché pour accentuer le côté dark fantasy.

C'est un roman que je conseille à celles et ceux qui ont envie de lire autre chose que ce qui est habituellement proposé.
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La Morsure des Roses est un roman qui me tentait beaucoup depuis sa sortie en 2023 et le résumé s'avérait des plus alléchant. C'est grâce à la dernière Masse Critique Babelio en date que j'ai pu enfin découvrir ce récit. Je remercie d'ailleurs grandement Babelio et les éditions Mnémos pour l'envoi et la lecture de ce titre qui m'a beaucoup plu.

Caelynn cherche à contacter sa grande-soeur Riveline devenue reine d'un royaume mortel pour l'avertir qu'un grand danger pèse sur elle et sur son enfant à naître ! En effet, deux de leurs demi-soeurs, des jumelles, ne souhaitent en aucun cas que leurs soeurs ne poursuivent la lignée de leur divin père Ur-Orid. Caelynn va alors chercher le soutien de leur autre soeur, Llhybia, coincée entre les deux factions. On assiste à une véritable rivalité dans la fratrie, à une fracture où les vérités effroyables blessent ! Qui croire ? Les jumelles revanchardes ou le père au-dessus de tout ? Entre jalousie, malheurs, secrets, destruction, douleur et vengeance !

J'ai apprécié le personnage de Caelynn, née d'une mère mortelle, qui est la plus jeune de la fratrie, si courageuse, qui a perdu qui a perdu tous ceux qu'elle aimait à cause de ses soeurs et de son père. Il y a ensuite Riveline, elle aussi née d'une mère mortelle d'où la proximité entre elle et Caelynn, cette dernière a refait sa vie loin de tout, enceinte et cache un lourd secret. Vient ensuite Llhybia, fille d'une géante, impressionnante par sa taille, solitaire et guerrière. Et n'oublions pas les jumelles, les deux aînées nées d'une reine aux certains pouvoirs : Nifère, la nécromancienne et Eluria, la patronne des fous capable de se métamorphoser.

Ce que j'ai aimé, c'est de voir tous ces petits éléments à connotation mythologique, grecque pour être plus précise. J'y voyais des clins d'oeil : Ur-Orid m'a clairement fait pensé à Zeus, à ses innombrables frasques avec des femmes, ses nombreux enfants ; le fis forgeron peut faire penser à Héphaïstos... Ce que je pourrais reprocher à ce roman, c'est d'être beaucoup trop court, j'en aurais voulu plus. Sans compter qu'il se révèle y avoir un côté très malsain et de l'inceste, et je ne m'attendais pas du tout à cette prise de risque.

En bref, un récit très particulier, à la fois malaisant, mélancolique et dramatique, que j'ai beaucoup apprécié ! L'auteur s'inspire clairement de la mythologie grecque, des petits éléments à droite à gauche y faisant penser sans les nommer directement ou les comparer et cet aspect-là m'a plu. le récit nous apparaît comme un conte, une tragédie familiale, où des soeurs s'affrontent, sous le "regard" de leur divin père, au centre de la discorde. L'écriture est très plaisante, je n'ai pas boudé mon plaisir. Un roman très intéressant qui ne laisse pas indifférent !
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Un grand merci aux éditions Mnémos et à Babelio pour cet ouvrage reçu dans le cadre de la Masse Critique "Mauvais genres".
"Il était une fois dans un lointain royaume,.." voilà comment aurait pu commencer ce conte de fées moderne où les fées sont en fait des soeurs maléfiques nées d'un Père Dieu Tout Puissant.
Mais nous n'avons pas là un conte de fées d'Andersen ni de Grimm ni de Perrault. Loin de là, même si j'ai eu l'impression à certains moments de me retrouver chez la reine de coeur d' "Alice au Pays des Merveilles".
J'ai lu ça et là le mot "baroque" pour qualifier l'atmosphère de ce roman. Et c'est effectivement le terme qui convient le mieux, associé aux termes "décalé", "sombre" et (je dois l'admettre) jouissif. Parce que oui, c'est assez jouissif de lire ce genre de romans qui déroute, qui surprend, qui arrive à provoquer quelques grimaces à la lecture de certaines scènes.
Et dans tout ce tourbillon de dépravation ,de folie et de mort, une touche d'Humanité qui se bat à corps perdu contre ses démons, contre l'Abject Innommable. Cette Humanité qui apporte lumière et espoir dans un univers qui, disons le clairement, part en cacahuètes dans tous les sens.
Une belle découverte. Un très agréable moment. Merci
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Dans "La morsure des roses", Christophe Guillemain élabore une mythologie passionnante autour d'un dieu tout-puissant, Ur-Orio et de ses cinq filles, les unes plus cruelles et dangereuses que les autres. Sauf peut-être la plus jeune, Caelynn qui se retrouve prise entre les injonctions d'un père qu'on devine manipulateur et trompeur, et son propre besoin irrépressible de protéger l'enfant à naître de l'une de ses soeurs. Mais ses soeurs immortelles sont prêtes à tout pour l'en empêcher.
Un roman initiatique au féminin, doublé d'un conte macabre (bien bien dégueu parfois 😅) qui m'a beaucoup amusée : mensonges, aventures musclées, créatures d'outre-tombe, spectres ou vermine grouillante, Caelynn n'est pas au bout de ses peines au milieu des luttes de pouvoir qui déchirent sa famille. de révélations en combats mortels, on découvre un univers à la construction soignée et complexe, original et terriblement addictif. Vous noterez en passant que l'objet-livre est sublime ce qui contribue à rendre cette lecture absolument délicieuse !
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critiques presse (1)
Syfantasy
03 octobre 2023
Entre conte baroque et mythologie greco-nordique, Guillemain confirme avec son deuxième roman son talent à concevoir des univers uniques en leur genre et à maintenir la tension de son intrigue épique.
Lire la critique sur le site : Syfantasy
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Toi, dont je reconnais les yeux et le sang, je ne reconnais de toi que cela: les yeux et le sang. S’il y avait encore de la force dans tes bras et du courage dans ton cœur, tu n’aurais pas de valets, mais de solides montures, tu habiterais une forteresse sise sur un pic au lieu d’un palais de marbre, et à la place de ces beaux atours, tu porterais l’armure et l’épée de tes ancêtres. Ne te laisse pas aveugler par l’or et l’apparat, car ils sont autant de défauts dans ta cuirasse. Ces fatuités sont les blessures par lesquelles s’écoule la véritable essence de notre famille. Prends garde ! Lorsque le corps de notre famille sera tari de son sang, il se desséchera, tombera en morceaux et finira là où les vers font leur festin. N’attends pas ! Il n’est pas trop tard pour agir, car la guerre gronde, elle fait entendre son bruit comme le carillon de l’arène où se jouent les destins…
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"Vous n'êtes pas notre père et vous nous avez privées de nos mères, que nous ne connaîtrons jamais. Vous nous avez appris à vivre seules, isolées, comme des seigneurs, pour devenir des symboles de votre pouvoir, à l'image des jumelles, avatars de la mort et de la folie, des pseudo-déesses frustrées de ne pouvoir exercer leur pouvoir. Des symboles : Vous n'êtes que ça, mais les symboles que l'on agite ne sont que des marottes qui nourrissent les illusions ; ce sont les accessoires du bouffon, pas du roi qui connaît son peuple." # Caelynn
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"La vie. La mort. Ce n'est pas grand chose. Par contre, la colère... lorsqu'elle explose, c'est comme mettre en branle la grande roue du destin."
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La mort n’a pas de visage, seulement un masque. sa voix ressemble à un écho, celui que l’on entend en jurant de n’avoir pas appelé.
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On pense tous être libres, on voudrait l’être, mais ce n’est qu’un instinct. Nous sommes tous les esclaves de notre passé.
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