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EAN : 9782896150885
647 pages
Editions Alire (04/10/2012)
4.07/5   21 notes
Résumé :
Pendant deux ans, au cœur des montagnes entourant le lac Kuala Nor, loin à l’ouest de la cité impériale, et même au-delà des frontières de l’empire de la Kitai, le jeune Shen Tai, seul au fond d’une cabane isolée, a écouté, dans l’air dur et froid des nuits de lune et des nuits noires, les voix des fantômes des soldats morts pendant la violente bataille qui s’est déroulée à cet endroit. Afin d’honorer la mémoire de son père, le général Shen Gao, qui était à la tête ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un royaume imaginaire, un grand voyage dans un pavé inspiré de la Chine de l'époque Tang.

Je connaissais Guy Gabriel Kay comme un auteur de fantasy, j'ai donc été un peu étonnée par cette histoire où la part de fantastique est minime. On y trouve quelques fantômes de soldats morts aux combats et dont les âmes qui crient dans la nuit, des envoutements de femme-renard, et des chamanes qui transforment l'âme de l'homme en loup, mais l'ensemble se lit plutôt comme une grande épopée historique chinoise.

J'ai d'abord été étonnée, mais j'ai surtout été conquise par le talent de conteur de l'auteur. On est quand même dans la fantasy, les noms ne sont pas ceux retenus par l'Histoire, les héros sont braves et les femmes sont d'une beauté merveilleuse qui leur confère une grande puissance.

J'ai été ravie de la complexité du bouquin, avec ses intrigues de palais, ses guerres fratricides, ses tortures atroces et ses chevauchées dans la steppe au-delà de la Grande Muraille…

J'ai adoré y trouver des sagesses millénaires, les réflexions sur le destin de l'être humain, sur l'amour et la guerre, ainsi que sur la poésie et la musique qui embellissent le monde.

Une belle aventure, une lecture fantastique!
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Il y a vingt ans, au bord du lac Kuala Nor situé au coeur de la chaîne de montagnes séparant l'empire de la Kitai et le royaume de Tagur, une terrible bataille a eu lieu. Si terrible que le principal dirigeant de l'armée de la Kitai, le général Shen Gao, n'a jamais pu se pardonner les milliers de morts entassés sur les rives boueuses du lac. Deux décennies plus tard, il s'éteint doucement dans sa propriété de campagne, toujours rongé par les remords. Afin d'honorer la mémoire de son père défunt, son fils cadet, Shen Tai, prête serment de passer les deux ans et demi traditionnels de deuil dans les montagnes pour enterrer les corps des soldats massacrés et apaiser leurs âmes hurlantes. Il tient parole et, pendant deux années, mène son oeuvre pieuse au bord du lac hanté sous les regards médusés et un brin perplexes des deux anciens pays belligérants – est-ce un fou ou un saint homme ?

Démence ou sainteté, un tel courage mérite d'être salué. En récompense de son labeur, le royaume de Tagur offre au jeune homme un cadeau inattendu : 250 « chevaux du Ciel » – des montures si magnifiques et si rares que l'empereur de la Kitai lui-même n'en possède que cinq. Un présent prestigieux au-delà de toute attente, mais aussi terriblement dangereux. Car nombreux sont les hommes dans la Kitai qui seraient prêts à mourir (et plus volontiers à tuer quelques centaines de leurs semblables) pour posséder un tel trésor. Voici le jeune Shen Tai plongé jusqu'au cou dans les luttes de pouvoir et l'atmosphère venimeuse de la cour impériale qu'il avait tentées de fuir dans les hauteurs des montagnes. Sa venue à Xinan, la somptueuse capitale de l'empire, va réveiller des haines et des tensions enfouies et enclencher, bien malgré lui, des événements qui secoueront l'empire jusqu'à ses plus anciennes fondations.

Après un détour court mais plaisant par un type de fantasy plus classique avec « Ysabel », Guy Gavriel Kay renoue à mon grand plaisir avec la fantasy uchronique et nous entraîne au VIIe siècle en Chine sous la quasi-mystique dynastie des Tang. Sans être la meilleure oeuvre de Kay, « Sous le ciel » reste un très bon cru, même s'il s'adresse indubitablement davantage aux amateurs de romans historiques qu'à ceux de fantasy pure et dure. Comme dans « Les lions d'al Rassan » ou « la mosaïque de Sarance », les éléments fantastiques sont assez rares et toujours liés à la culture chinoise : fantômes, femmes-renards, etc… Ils laissent plutôt la part belle aux intrigues politiques, à l'exploration des personnages et surtout à la découverte fascinante d'une civilisation à la richesse infinie. Inutile de le préciser : j'ai énormément aimé. Je ne cesserai jamais d'être épatée par la façon dont Guy Gavriel Kay réussit à faire revivre toute une époque en quelques centaines de pages, et ceci sans une once de pédanterie.

Le roman n'est pas tout à a fait exempt de défauts. A noter particulièrement un rythme assez lent pendant la première partie du roman qui pourrait peut-être lasser des lecteurs trop avides d'action. Pendant les 400 premières pages, le récit s'avère agréable et intéressant, sans être réellement passionnant, car manquant peut-être de morceaux de bravoure pour fouetter l'intérêt du lecteur. Après une lente montée en puissance, l'intrigue décolle brusquement dans les 200 dernières pages : il est alors quasi-impossible de lâcher le roman qui s'achève sur un final de haute volée avec son lot de scènes d'anthologie et de pics d'émotion. Je me permettrai aussi de râler un peu contre la traduction québecquoise qui, s'en être vraiment mauvaise, présente tout de même plusieurs grosses coquilles et, dans certains passages, une tendance monomaniaque à mettre des virgules partout, y compris à des endroits grammaticalement amusants. Je suis une ardente fan du style de Guy Gavriel Kay donc ça m'énerve tout de même un brin...

Mais ne soyons pas chiches : malgré ces quelques défauts, « Sous le Ciel » reste un roman très agréable à lire et admirablement renseigné. Je le recommande chaleureusement aux amateurs !
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Je l'ai dit et je le répète, Guy Gavriel Kay est mon auteur préféré. Mais il faut bien avouer que ses deux dernières productions, le dernier rayon du soleil et Ysabel, m'avaient laissé sur ma faim. J'attendais davantage d'émotion et de profondeur de la part de l'auteur des sublimes Tigane et Les lions d'Al-Rassan. C'est donc avec une certaine méfiance que j'ai abordé Sous le ciel. Mais dès les premières pages j'ai été envoûtée, comme au bon vieux temps pourrait-on dire.

Un jeune homme au bord d'un lac. Des morts à enterrer. Leurs os qui brillent au clair de lune. Les cris des fantômes qui expriment leurs tourments. C'est à partir de cette image limpide, à la fois forte et simple, que Kay tisse la trame d'une intrigue de plus en plus riche. Après l'Espagne de la Reconquista et l'Italie de la Renaissance, après Byzance et le Royaume-Uni au temps des invasions vikings, c'est en Chine qu'il nous emmène cette fois, à l'époque de la dynastie Tang (au 8ème siècle de notre ère). Tout n'est que luxe et raffinement à la cour de l'auguste empereur Taizu, puisse-t-il vivre un millier d'années. Les arts (musique, danse, poésie, peinture) s'épanouissent et l'Etat prospère grâce aux richesses venues des quatre coins du monde par les routes de la soie. Mais, derrière ce tableau idyllique, tout n'est qu'ambition, convoitise et rivalité. Coupé du monde pendant deux ans, Shen Tai, notre héros, va devoir réapprendre très vite les règles impitoyables de cet univers s'il veut survivre au cadeau somptueux (mais empoisonné) qu'on lui a fait...

C'est en passant par la petite histoire, celle de Tai, que Kay nous raconte la grande, celle d'un pays immense et de ses millions d'habitants. Il nous montre avec maestria comment les ambitions personnelles d'une poignée d'individus influent sur le destin de tous et peuvent provoquer grandeur ou catastrophe. Au passage, il décrit la splendeur et la cruauté d'une époque que certains considèrent comme l'âge d'or de la civilisation chinoise. C'est captivant car Kay ne verse jamais dans la description, il nous raconte tout cela à travers les péripéties de ses personnages, ce qui permet donc à son récit de rester très vivant. On ne s'ennuie pas un instant et les pages défilent toutes seules.

Et puis, il y a la fin, poignante, forcément. Il y avait longtemps que Kay ne m'avait pas arraché des larmes. Contrairement à ses deux romans précédents, je me suis vraiment investie émotionnellement dans cette histoire et je me suis attachée à ses personnages, aussi bien les principaux que les secondaires, si bien que leur sort ne m'a pas laissé indifférente, loin de là. Franchement, ça fait du bien de retrouver ce très grand auteur aussi en forme.

N'ayons pas peur des mots, Sous le ciel est un chef-d'oeuvre. Je le recommande à tous les fans de Kay, bien sûr, mais aussi à ceux qui ont vu et aimé les films de Zhang Yimou comme Hero et La cité interdite. Même ampleur, même poésie, même progression de l'histoire, tranquillement, jusqu'à la fin que l'on devine inexorable... et, surtout, même splendeur. A lire absolument, donc !
Lien : http://www.aufildisa.com/201..
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Je (re)lis ce livre pour la 3ème fois ("les chevaux célestes" pour l'édition française). L'occasion d'en faire une critique.
J'adore d'habitude les intrigues au rythme trépidant, et c'est tout le paradoxe avec mon auteur favori qui fait exactement l'inverse, en prenant tout son temps pour installer son atmosphère.
"Sous le ciel" ne fait pas exception. On plonge dans une pseudo Chine ancienne (au temps de la dynastie des Tang) à la veille d'une guerre civile, avec sa bureaucratie, son raffinement, ses excès et une très (très) légère touche de fantastique.
Les personnages sont le principal point fort du roman. Des principaux aux figurants, ils sont tous dépeints avec finesse et subtilité, ont tous un vécu qui les rend attachants, et on les suit avec plaisir.
J'adore aussi le style, faits de non-dits, sous-entendus et nombre de réflexions personnelles, avec un rythme très particulier, un peu poétique, dont je suis carrément fan.
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Un livre extrêmement agréable à lire, à l'intrigue bien construite et au style fluide.

Même si l'action pure n'occupe qu'une relativement petite partie de l'oeuvre, la richesse de l'univers, l'envoutante atmosphère et la délicate complexité des machinations politiques réussissent sans peine à nous faire oublier notre propre monde pendant les hélas trop courtes heures que durent cette lecture.

A lire.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il n’y a jamais de clair commencement à quoi que ce soit dans l’existence, peut-on dire, excepté le moment où on prend son premier souffle à la naissance.
On pouvait aussi dire que tout commençait maintenant.

(p. 344)
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Nul ne peut compter ses amis

Et dire qu’il en a assez.

(p. 147)
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