AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
La saga des Inhibiteurs tome 3 sur 4

Dominique Haas (Traducteur)
EAN : 9782266162807
1134 pages
Pocket (12/10/2006)
4.14/5   105 notes
Résumé :
XXVIIe siècle. Les conflits entre les différentes factions humaines se poursuivent dans toute la galaxie. Clavain a trahi les Conjoineurs (des humains génétiquement modifiés) et cherche à détruire Skade, son redoutable commandant. Il réunit un équipage hétéroclite pour l'aider dans sa tâche: ensemble, ils devront aussi sauver les derniers humains menacés par les Inhibiteurs, cette race extraterrestre intemporelle qui décime toute forme de vie sur son passage. Qui so... >Voir plus
Que lire après La saga des Inhibiteurs, tome 3 : L'Arche de la rédemptionVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Un univers fascinant ……

Un LONG roman bien construit .
Sur le mode de la narration éclatée avec un accelerando vers la fin ( lieu ou toutes les intrigues convergent ) .
...................................................................................................................
Dans ce texte : Les factions et de quasis espèces ( néo-humaines) s'entrechoquent violemment alors que la menace des machines qui tendent à éradiquer l'espèce humaine se précise très clairement .
...................................................................................................................
Une fois de plus les amateurs de hard SF seront comblés .. :

Des vaisseaux gigantesques ... toujours des races extraterrestres éteintes mais de mieux en mieux connues par l'archéologie .... des améliorations génétiques et cybernétiques du genre humain ( différentes factions .. différentes modes .. ) .... Les intelligences artificielles .... la cryogénie ....
La civilisation des machines ... de nombreuses planètes colonisées ... les nanotechnologies et les mixes génétiques entre espèces humaine et animales ( nouvelle " humanité " qui commence à jouer sa propre partition ) ...
Les religions et les idéologies nouvelles s'affrontent encore et de nouveau .
La duplications de conscience .... des sociétés profondément différentes tant sur le sol des planètes que dans l'espace ( des civilisations qui interagissent entre elles ) ... les effondrements technologiques et de civilisations ...

Tous ces gens et ces merveilles technologiques cohabitent ... se télescopent et voyagent à la vitesse de la lumière ..
Cela a d'énormes conséquences: d'abord nous avons un espace opéra ( et un cycle ) très crédible ... grandiose et fascinant .. mais aussi cela matérialise un rythme assez " lent " de diffusion de l'information et de la nouveauté ( à cause des distances )
Ce rythme d'ailleurs n'est pas pour rien dans le charme tout à fait particulier de cet univers ...

Dans ce cycle nous sommes clairement à la croisées des genres ... : " post " cyberpunk ... espace opéra ... SF militaire ... etc. ...
Ce qui frappe ! : c'est le caractère aboutis du traitement de toutes ces thématiques et le tout : de façon fouillée et absolument renouvelée comme rarement dans le genre .

On a fait le reproche à Alastair Reynolds de créer des personnages désincarnés et froids ...
Personnellement : je trouve qu'ils sont très cohérents avec le monde dans lequel ils évoluent et qu'ils pourraient difficilement être autrement !

Si ces personnages sont relativement désincarnés ... :
C'est du fait de la volonté de l'auteur ET quand on y pense ..

Ils contribuent grandement à forger cette atmosphère de futur tellement éloignée de notre quotidien ... de notre horizon et même de notre environnement conceptuel ! .
Commenter  J’apprécie          542
Elon Musk s'inspirerait des Conjoints,
X serait le premier balbutiement de la ruche ?

En ce vingt-huitième siècle, l'humanité a essaimé de son système solaire d'origine vers les étoiles formant sa proche banlieue, à tout au plus quelques dizaines d'années-lumière. Elle s'est aussi scindée en groupes en fonction de modes de vie très différents. Les Conjoints vivent à la périphérie de systèmes solaires, dans des comètes qu'ils ont évidées et transformées en ruches. Car les conjoints ne sont pas vraiment des individus: chacun d'entre eux est relié à tous les autres et aux bases de données par des implants neurologiques. Un conjoint se définirait d'abord comme la somme de données qu'il a pu contribuer à la ruche. Un peu moins avancés technologiquement, les Démarchistes vivent à la surface de planètes ou de lunes, voire dans de gigantesques stations spatiales autour de celles-ci. Ils sont franchement individualistes et férocement mercantiles. Physiquement, ils ne diffèrent pas nécessairement des humains de notre siècle, même si l'élite de leurs sociétés aime à l'excès la chirurgie esthétique la plus extrême. Quant aux Ultras, ils forment l'équipage des vaisseaux interstellaires et sont adaptés en conséquence. Beaucoup peuvent quitter leur vaisseau, dans l'espace, sans même mettre de scaphandre.Il n'en ont pas besoin. Leur apparence rappelle souvent assez vaguement celle d'un humain ou d'un robot, elle est entièrement fonction des technologies utilisées et des budgets que l'individu a pu y consacrer. Il y a une fierté à pouvoir se permettre les modifications les plus étranges.

Les systèmes solaires environnants n'ont donné que deux autres formes de vie intelligente. Enfin, on les suppose intelligents, car on ne les comprend pas. Ils ne font pas de voyage spatial. Les Jongleurs flottent dans leurs océans, les Voilés se cachent derrière des rideaux de perturbation gravitationnelle intense. Deux formes de vie, mais beaucoup de ruines. La vie intelligente semble avoir éclos un peu partout, mais avoir été détruite. Par qui, par quoi, comment ? Ce sont des questions qui occupent quelques experts. Mais les Conjoints - qui sont les grands explorateurs - commencent à perdre des vaisseaux. Pas de combat, pas d'accident, pas de trace: les vaisseaux disparaissent tout à coup. Est-ce pour cela qu'ils décident de ne plus en construire ? de réduire au strict minimum le voyage interstellaire devenu trop dangereux ? Et que l'économie Démarchiste, dépendante des échanges avec les Conjoints, s'effondre, provoquant une guerre ?

Voilà une partie de l'univers romanesque de la Saga des Inhibiteurs dans lequel se déroule L'Arche de la Rédemption. le mystère des civilisations disparues s'y éclaircit, et prend la forme d'une menace précise, actuelle et massive. Conjoints, Démarchistes et Ultras s'allient et s'affrontent. Quant au péril, il est bien plus étrange que la société des Conjoints ou les modifications les plus extrêmes des Ultras.

L'Arche est un roman truffé d'idées audacieuses, aux rebondissements savamment amenés, à la logique implacable. Bien écrit, aux personnages plausibles, même les plus étranges. Je ne me suis pas ennuyé une seconde.





Commenter  J’apprécie          392
Bienvenue pour une nouvelle chronique !!
Votre serviteur continue sa période SF avec un opus pour Ie moins consequent ...
Consequent a plus d'un titre...
Tout d'abord c'est un "pavé " de plus de 1000 pages dans le cas present ...
Cela ne fait pas peur aux lecteurs avertis, mais meme pour eux, Il faut un temps de lecture , hormis en cas de vacances ...
Il est judicieux de se poser la question de savoir pourquoi les auteurs ne publient pas ces opus en deux fois, non pas pour des raisons de fainéantise de la part du lecteur, mais pour le confort de lecture de celui ci...
Un livre de ce volume, c'est relativement lourd , volumineux, et que ce soit dans le métro, dans le train, dans le bus ou chez soi, ce n'est guère pratique ...
Et pour peu que l'on est des souçis sur le plan des poignets ou des bras, c'est vrâiment compliqué ...
Ce n'est pas pour brider l'imagination de l'auteur bîen sur, bîen au contraire !
Dans un cas comme celui ci, il est complexe de se souvenir de tout les personnages, des diffèrences parties de l'intrigue, ect ....
Il y a donc de quoî selon votre serviteur, ouvrir un debat sur le sujet...
Surtout que cet opus s'avère de qualite.
La première chose qui vient à l'esprit, c'est l'ambition de l'auteur ...
Il fâut bîen réaliser que c'est le troisieme tome d'une serie dans le cas present !!!
La ou nombre d'auteurs ne parviennent même pas à remplir sans éviter les trous, un opus, Reynolds en propose plusieurs sur la meme thématique !!!
Le hasard a fait que votre serviteur commence par le troisième tome , et oui, l'on ne fait pas toujours ce que l'on veut ...
On pourrait craindre dans ce cas que l'histoire soit difficile à suivre, et que l'intérêt se perde , sauf que Reynolds à la bonne idée de proposer un rappel des tenants et aboutissants en ouverture de cet opus, ce qui s'avère judicieux pour le néophyte de cet univers ...
Et quel univers !
Le style est très riche, en détail , en dramaturgie, ce qui apporte un plaisir certain.
Ce n'est pas de la grande littterature attention, mais le style est plus qu'honorable .
L'histoire est assez complexe, il ne faut pas se perdre en chemin, ce qui serait dommage .
A la diffèrence des polars et des thrillers, la SF propose des oeuvres ambitieuses, sans personnages schématiques, avec des univers riches, ce qui est encore le cas ici.
On retrouve du Space opera, de bons passages de combats spatiaux, mais egalement un ton assez tragedique qui se développe sous nos yeux ...
Il fâut certes un peu s'accrocher, ce n'est pas du easy reading, mais au contraire Reynolds respecte son lecteur et lui propose une saga prenante, ambitieuse, que l'on a envie de decouvrir en intégralité.
Au final, voila une oeuvre plus que recommandable, qui s'avère un divertissement de haute volée, et qui n'hésite pas à stimuler l'intelligence de son lecteur, ce qui est toujours agréable.
Prenez bien soin de vous, et lisez des livres !!!!
Commenter  J’apprécie          110
Après la parenthèse constituée par le deuxième volume de cette série des "Inhibiteurs", l'intrigue de ce troisième volume reprend le fil du premier. Nous sommes maintenant 60 après les évènements racontés dans l'Arche de la Rédemption, et au moins une bonne centaine d'année après La Cité du gouffre. le monde est en guerre, et seuls quelques individus ont conscience du péril que constituent les Inhibiteurs, maintenant conscients de l'existence de l'humanité : la triumvira Volyova et une faction des Conjoineurs. Leur principal atout : les armes toujours en orbite à bord du vaisseau de la triumvira. Une étrange course de vitesse s'engage entre trois factions pour récupérer ces armes, entre mensonges, prise de conscience et manipulations. Au passage, de nouveaux personnages, parfois inattendus, viennent se joindre aux premiers.

Comme dans le premier tome, j'ai apprécié l'univers, accessible pour qui a lu les premiers volumes, bien qu'assez touffu. Les explications scientifiques sont parfois complexes pour la profane que je suis, mais on les sent solides et documentées, ce qui donne une vraie saveur à l'intrigue. le cadre romanesque est constitué de plusieurs cultures différentes, et épais de plusieurs strates historiques. Assez complexe, donc, mais très riche à mon avis ! Je ne manquerai pas le quatrième tome !
Commenter  J’apprécie          70
Encore un Alastair Reynolds qui se propulse dans mon top de mes plus belles expériences de lecture. C'est suffisamment rare pour le souligner, mais la suite de Revelation Space est encore meilleure que le premier tome. Des personnages forts (Clavain et Khouri en tête), de super idées de SF (les espèces robotisées gardiennes de la vie dans la galaxie, l'humanité divisée en factions) … J'ai juste adoré le voyage proposé par ce livre. Il m'a poussée à me remettre en question, à m'en poser, à y repenser chaque fois que je posais le livre. Vraiment un très, très bon ouvrage, et j'ai hâte de lire plus de Reynolds, je n'ai jamais été déçue ! Je ne peux que vous inciter à faire de même. Croyez moi sur ce coup !
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
"L'un des meilleurs venait des Demarchistes, une femme nommée Pauline Sukhoï."
"Est-elle morte?" demanda Clavain. "Ou...pire que morte?"
"Non, pas du tout. Mais elle ne travaille plus pour moi. Après ce qui s'est passé, elle ne pouvait plus continuer. J'ai parfaitement compris, et j'ai fait en sort que Sukhoï trouve du travail ailleurs."
"Ce qui s'est passé a du être vraiment troublant." fit Clavain.

"Effectivement. Pour nous tous, mais surtout pour Sukhoï. Beaucoup d'expériences étaient en cours, ici, dans la cave" dit H " une douzaine de petites équipes travaillaient sur divers aspects de la technologie. Sukhoï était sur le projet depuis une année, et s'était montrée un chercheuse excellente mais intrépide. C'est Sukhoï qui a exploré certaines de ces transition instables."
H le mena par-devant plusieures grandes portes qui s'ouvraient sur de vastes espaces sombres, avant de s'arreter devant une de ces portes.
Il n'entra pas. "Quelque chose de terrible s'est passé ici. Les personnes associées avec ce travail n'ont plus voulu entre dans cette chambre après. "
(...)
"Entrez" dit H.
Clavain entra dans la chambre, déscendant au sol plat et lisse.
(...)
Il fit le tour du périmètre. Il ne pouvait pas dire qu'il aimait être dans cette pièce, mais tout ce qu'il éprouvait pouvait être psychosomatique - un début de panique, le sens d'une présence.
"Que s'est-il passé?" demanda-t-il.
H parla depuis le pas de la porte. " Il y eut un accident dans cette pièce, concernant l'expérience de Sukhoï. Sukhoï fut blessée, mais pas gravement, et elle se rétablit bien."
"Et aucun des autres chercheurs ne fut blessé?"
"C'est là la chose bizarre. Il n'y avait pas d'autres chercheurs. Sukhoï a toujours travaillé seule."
"Et?"
"Elle posa une question étrange, une question qui fit se dresser les poils de mon cou."
Clavain regarda H sur le pas de la porte.
"Laquelle?"
"Elle demanda ce qui était arrivé à l'autre expérimentateur."
"Alors elle avait des dommages neurologiques. Mémoires fictives. Pas vraiment étonnant."
"Elle était très spécifique concernant l'autre travailleur, mr.Clavain. Son nom, son histoire. Elle disait que l'autre chercheur s'appellait Yves, Yves Mercier, et que je l'avais recruté en même temps qu'elle."
"Mais il n'y avait pas d'Yves Mercier?"
"Personne de ce nom, ou ayant un nom comparable n'a jamais travaillé pour moi.Comme je l'ai dit, Sukhoï a toujours travaillé seule."


J'ai fait un peu de recherche" ajouta H. "Et je me suis rendu compte que certains aspects de l'histoire d'Yves Mercier étaient tout à fait réels. "
"Par exemple?"
" Il y a bien eu un Yves Mercier, né dans la station spatiale désignée par Sukhoï."
"Probablement un nom commun chez les Demarchistes."
"Peut-être. Mais il n'y en avait qu'un. Et sa date de naissance correspondait. parfaitement avec les souvenirs de Sukhoï. La seule différence était que Mercier - le vrai - était mort des années auparavant. "
Clavain haussa les épaules, mais avec moins de conviction qu'il n'eut aimé. " Une coïncidence, alors."
"Sans doute. Mais, voyez-vous, cet Yves Mercier était étudiant à l'époque, Il était très avancé dans ces études des phénomènes du vide quantique qui, selon Sukhoï,le mèneraient dans mon orbite. "
(...)
"Je pense que tout ce que Pauline Sukhoï m'a dit a sans doute été littéralement vrai, qu'en quelque sorte Yves Mercier, pour elle, n'est jamais mort. Qu'elle a travaillé avec lui dans la chambre que vous venez de quitter, et que Mercier était présent quand l'accident s'est produit."
"Mais Mercier est mort, vous avez vu l'avis de décès."
"Mais supposez que ce ne soit pas le cas. Supposez (...) qu'il ait vécu pour travailler à une théorie du vide quantique et ait attiré mon attention. Supposez qu'il ait fini par travailler avec Sukhoï, sur cette expérience, explorant les transitions les moins stables. Et supposez qu'il y ait eu un accident, un accident provoquant une transition vers un état extrêmement dangereux . D'après Sukhoï, Mercier était bien plus proche du générateur de champs qu'elle quand c'est arrivé."
"Ca l'a tué?"
" Pire que cela, mr.Clavain. Ca l'a effacé rétroactivement. "

(pp.367-369)
Commenter  J’apprécie          210
Galliana avait appris juste assez pour faire le moteur du tout premier vaisseau interstellaire. C'était un problème de production d'énergie, Clavain, et de manipulation de trous de ver quantiques. Au coeur d'un moteur produit par les Conjoints se trouve une ouverture d'un trou de ver microscopique. L'autre bout est ancré 14 milliards d'années dans le passé, prélevant l'énergie du plasma quark-gluons de la boule de feu du Big Bang. Bien entendu, la même technologie peut être employée pour construire des armes apocalyptiques.
"Les Armes Infernales" dit-il.

(p.506)
Commenter  J’apprécie          230
Clavain regarda à travers la petite fenêtre sombre sur le côté de la boîte.
Il y avait une femme à l'intérieur. Elle semblait avoir été embaumée.
Elle était assise dans la boîte. Les mains posées sur ses jambes, tenant un éventail transparent. Elle portait une lourde robe que Clavain estimait être du siècle dernier. Le front haut et sans rides, les cheveux tirés vers l'arrière en tresses sévères. Du point de vue de Clavain, il était impossible de voir si ses yeux étaient vraiment fermés, ou baissés vers l'éventail. Elle ondulait comme si elle était un mirage.

"Que s'est-il passé?" demanda Clavain.
"Elle est morte, au sens où j'entends ce mot. Elle est morte depuis plus de trente ans. Elle n'a pas changé depuis l'instant de sa mort. Pas de putréfaction, aucun des processus habituels. Et pourtant ce n'est pas le vide à l'intérieur du palanquin, sinon elle n'aurait pas pu respirer."
"Je ne comprends pas. Elle est morte dans cette boîte?"
"C'était son palanquin, mr.Clavain. Elle était à l'intérieur quand je l'ai tué."
"Vous l'avez tué?"
" J'ai utilisé une arme conçue par les assassins professionnels pour tuer les hermétiques. Ils appellent ca un crabe. Ca attache à l'extérieur du palanquin une machine qui perce le blindage sans laisser l'atmosphère s'échapper. Voyez-vous, il peut y avoir des choses désagréables à l'intérieur d'un palanquin, surtout si l'hermétique qui l'occupe s'attend à être assassiné, comme des gaz neurotoxiques visant des personnes spécifiques."
"je vois" fit Clavain.
" Quand le crabe a fini de percer le trou, il injecte une bombe à l'intérieur du palanquin, bombe qui explose avec assez de force pour tuer tout ce qui s'y trouve, mais pas assez pour casser les vitres blindées."
"Si le crabe a fonctionné, il ne devrait pas y avoir de corps à l'intérieur."
"C'est bien vrai, monsieur Clavain, il ne devrait pas y en avoir. Croyez moi, j'ai maintes fois vu l'effet que ca fait, un crabe."
"Mais vous l'avez tué."
" Je lui ai fait quelque chose, quoi, j'en suis moins certain.(...) Quand j'ai regardé à travers la vitre, je ne pensais voir que les éclaboussures rouges habituelles. Mais son corps était intact. Il y avait des blessures, blessures qui auraient d'ailleurs dû être fatales, mais dans les heures qui suivirent, je les vis se refermer. Les habits aussi - le dommage s'est défait. Depuis, elle est comme ca. Depuis trente ans, mr.Clavain."
"C'est impossible."
" Vous vous êtes apercu que son corps se voit comme à travers une couche de liquide en mouvement ? Comment elle scintille et ondule ? Ce n'est pas une illusion d'optique. Il y a quelque chose avec elle, à l'intérieur de la boîte. Je me demande dans quelle mesure ce que nous pouvons voir a jamais été humain."

(p.355-356)
Commenter  J’apprécie          231
Clavain ne savait pas s'il fallait rire ou pleurer quand il vit l'armement du vaisseau et comprit à quel point il était dépassé et ineffectif en comparaison même avec la partie la plus ancienne, la moins meutrière de l'équipement d'une corvette des Conjoints ou d'un esquif offensif des Demarchistes. Il était clair qu'il avait été procuré en fonction de son look dangereux et non de son efficacité. A part les quelques armes de poing disposées à l'intérieur du vaisseau, à utiliser en cas d'abordage, l'essentiel de l'armement était placé dans des compartiments ou des bulbes dorseaux ou ventraux dont Clavain avait supposé auparavant qu'ils contenaient un équipement de communication ou de détection.
(...)
"Que'est-ce que vous avez?"
" Deux lasers d'un gigawatt chaque " fit Antoinette." Un canon à particules de calibre trois millimètres. Quelques mitrailleuses avec un débit d'un million de coups par seconde. Un laser à rayons gamma à usage unique, je ne suis pas sûre de sa puissance."
"Probablement un demi gigawatt. C'est quoi ca ?" Clavais pointait à la seule arme qu'elle n'avait pas décrit.
"Ca? C'est une plaisanterie. Une mitrailleuse multitubes de type Gatling."
Clavain approuva de la tête. " Non, c'est bon. Ne méprisez pas les Gatling, elles peuvent être utiles."
(...)
"Antoinette, s'il vous plait, laissez moi prendre le contrôle du combat."
Elle respira à fond pendant cinq ou six secondes , le regardant, puis se leva. Clavain hocha la tête et se glissa dans le siège, devant le tableau contrôlant les armes.
Il s'était déjà familiarisé avec celui-ci. Au moment où ses doigts touchaient les commandes, ses implants avaient commencé à accelerer son vécu subjectif. Les choses autour de lui bougeaient comme à travers un sirop épais, qu'il s'agisse des expressions des visages ou de la pulsation des voyants sur le tableau de bord. Même ses mains bougeaient au ralenti. Il était habitué à compenser la lenteur de ses mouvements. Quand son vécu devint quinze fois plus rapide que la normale, si bien que chaque seconde lui semblait en durer quinze, Clavain se força au calme et au détachement. Au combat, une seconde représentait beaucoup de temps. Quinze, encore davantage. On pouvait faire, penser beaucoup de choses en quinze secondes.

Bien. Il commenca par installer les contrôles optimaux pour les armes restantes. La toile d'araignée se déforma et se reforma. Clavain explora un nombre d'options, refusant d'en accepter aucune sauf la meilleure. Cela prendrait peut-être deux secondes pour reconfigurer tout le système, mais ce serait du temps bien employé. Il jeta un regard au radar à courte portée et s'amusait à constater que ses remises à jours lui rappellaient les battements d'un coeur qui serait très lent.

Voilà. Il avait gagné le contrôle des lasers gigawatt.Il ne lui manquait plus qu'une stratégie qui tiendrait compte de la situation du moment. Ca prendrait quelques secondes - de vraies secondes. Mais ca irait. Il pensait y arriver.
(...)
Les efforts de Clavain détruisirent l'un des pirates et endommagèrent sérieusement l'autre.
(...)
"Bon travail, Clavain."
"Merci," dit-il" Et maintenant, si vous n'y voyez pas d'inconvénients, je vais devoir m'évanouir."
Il perdit connaissance.
(...)
Contrairement à Skade, son cerveau n'avait pas été modifié pour accomoder ce genre d'effort pendant plus de une à deux secondes réelles, il avait souffert l'équivalent d'un coup de soleil massif.

(pp.298-305)
Commenter  J’apprécie          231
[Illya]
Elle ne pouvait pas parler, seulement formuler des pensées en réponse.
{Oui.Comment savez-vous mon nom?}
[J'ai appris à te connaitre. Tu t'es tellement interessée à moi - à nous - qu'il aurait été difficile de ne pas le faire]
Elle fit un mouvement pour taper sur la trappe qui l'avait enfermée à l'intérieur de l'arme, mais quand elle essaya, rien ne se passa, son bras ne se leva pas.
Elle était paralysée, mais encore en mesure de respirer. Elle percevait la présence, quoi que ce fut, comme quelque chose qui regardait par-dessus son épaule.
{Qui...} Elle sentit un ravissement moqueur.
[La personnalité contrôlant cette arme, bien entendu. Tu peux m'appeler Dix-Sept. Qui croyais tu que je sois?]
{Vous parlez le russe}
[Je connais tes préférences linguistiques. Le russe est facile à apprendre. Un language ancien. Il n'a pas beaucoup changé depuis le temps de notre construction.]
{Pourquoi...maintenant?}
[Tu n'as jamais sondé aussi profondément l'un de nous, Illya]
(...)
Ceci diminua la terreur, bien qu'elle soit toiujours paralysée. Donc la présence était un programme, rien de plus. Elle avait simplement activé
un niveau insoupçonné du système de contrôle de l'arme.

(P.236)
Commenter  J’apprécie          180

Videos de Alastair Reynolds (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alastair Reynolds
Whether your story is set in a real-life city, a distant planet, or an imaginary place, setting can be critical. You'll need to know how your characters get around, how long it takes to get from place to place, and what they'll see along the way. Authors whose stories are set in a variety of places—from early 20th century Paris to a confined spaceship—will speak on this panel. Featuring Alastair Reynolds, Constance Sayers, Alex Jennings, and R. S. Ford
autres livres classés : science-fictionVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (284) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4961 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..