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EAN : 9781091045040
157 pages
Rodéo d'âme (30/03/2015)
4.25/5   6 notes
Résumé :
Interné dans le ghetto de Terezin à l'âge de treize ans, Hanus Hachenburg écrivit clandestinement. On a besoin d'un fantôme, une pièce de théâtre ubuesque qui se rit des bourreaux nazis et de leurs complices. Le roi Analphabète Ier veut absolument que tout le monde pense comme lui. Pour épouvanter ses sujets, il décide de créer un fantôme d'Etat. Les Saucissons Brutaux, qui constituent sa garde rapprochée, arrêtent toutes les personnes de plus de soixante ans afin d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
En voilà un pièce intrigante et inspirante alliant le désespoir et le grand-guignol, l'horreur nazie et la dérision. Écrite dans le ghetto de Terezin par un adolescent de 13 ans, cette pseudo-comédie pour marionnettes ironise sur la dictature, son besoin de terreur, de répandre l'image de la mort pour se survivre. Il s'en dégage un humour salvateur, cet humour qui aspire à la survie, dans un style tellement lucide et ironique mais attentif à l'humain, un style enjoué aussi et vivant.
Vivant ! Oui vivant… alors que nous avons affaire à l'écriture d'un adolescent promis aux camps de la mort et qui n'en reviendra pas. Quelle leçon de vie, quelle maturité dans sa vision du monde: "Nous n'avons pas besoin de gens qui ne pensent pas mais de gens qui pensent comme moi, uniquement." Ces paroles retentissent encore aujourd'hui tellement l'actualité leur colle à la peau.
Soudain me revient la lecture du "Mort qu'il faut" de Jorge Semprun, douloureuse évocation de sa détention à Buchenwald. Deux livres sur la folie nazie qui enferme et massacre, deux récits aux tons différents, qui cependant célèbrent cette vie malgré tout et sont teintés d'une sérieuse dose de dérision. En effet, ce qui me dicte ce rapprochement, ce sont d'abord les deux titres mais surtout les deux intrigues qui chacune à leur façon évoquent le manque d'un fantôme, d'un cadavre.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Ce matin à sept heures quand cinq romans
reposaient rangés au loin
cousus à l'intérieur d'un sac comme l'intégralité de notre monde
ils étaient déjà silencieux ; et ils étaient cinq.
Cinq, qui repoussaient le voile du silence,
qui veulent la liberté, ils n'aspirent pas à la terre
que certains aiment..
lls appelèrent - ils pleurèrent - ils supplièrent,
on n'avait pas terminé de les écrire, les cinq
malheureux.
lls ont dit au monde que les corps sont du commerce
pour l'Etat. Puis ils disparurent doucement à l'angle.
lls continuèrent à regarder, ils cherchèrent un monde
ils ne trouvèrent rien. lls étaient cinq.
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Alors vous ne serez pas étonné du fait que lorsque je dus me confier à quelqu'un, je me confiai à du papier. Le papier est silencieux et est prêt à tout accepter. Je fus en mesure de déverser sur lui toute ma rage, de crier un bon coup et aussi de me réjouir. Et je sais d'expérience que quand l'on a un ami sincère avec qui partager tous ses griefs, on n'écrit pas de poésie...
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 […]
 À quoi bon pour l'Humanité la beauté de la science ?
 À quoi bon la beauté des jolies filles qui passent ?
 À quoi bon un monde aux droits inexistants ?
 À quoi bon le soleil quand s'est tu le jour mourant ?
 À quoi bon Dieu ? N'existe-t-il que pour punir ? Ou afin
que l'humanité se porte mieux ?
 À moins que nous ne soyons qu'animaux destinés en vain
à souffrir

 Et sous le joug de nos émotions, à simplement pourrir
 À quoi bon la vie quand la vie n'est que souffrance ?
 Pourquoi mon monde est-il entouré de murs ?
 Sache, mon fils, que tout cela n'existe
 Que pour que tu te battes
 Et que tu imposes ta raison


//traduction Isabelle Lacamp
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LE ROI : Je ne sais plus quoi faire. Mon peuple se révolte contre moi avec ses pensées diffamantes. Il faut faire en sorte que le peuple soit persuadé que ce qui était avant, c'était bon. Nos ancêtres régnaient calmement et en paix, et le peuple ne se révoltait pas. Il se concentrait au travail et obéissait.
LE MINISTRE : Votre Majesté ! J'ai fondé des camps dans lesquels, avec des méthodes efficaces, les gens ne penseront plus. Pour en vérifier l'efficacité : regardez donc les urnes des gens qui ne pensent plus, elles nous apportent un bénéfice non négligeable à travers notre trésor royal secret.
LE ROI : Allez-vous-en, avec vos méthodes ! Nous n'avons pas besoin de gens qui ne pensent pas mais de gens qui pensent comme moi, uniquement. Sinon, sur qui pourrais-je régner dans mes vieux jours ?
LE POLICIER : Vive Votre Majesté Royale ! Votre garde des Saucissons Brutaux restera toujours à votre disposition.
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Hier, quand je suis allé faire un contrôle dans les rues, les gens regardaient la Mort comme une attraction de la fête foraine et criaient après elle.
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