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Claire Buchbinder (Traducteur)
EAN : 9782922868951
276 pages
Les Allusifs (27/08/2009)
3.09/5   22 notes
Résumé :
Senta et Thomas, deux personnes que tout oppose, tombent l'un sur l'autre dans un café du quartier de Kreuzberg à Berlin. Coup de foudre, coup de fil et tremblement du temps, la rencontre est scellée en 127 secondes. Très vite le doute s'installe, la pièce sur la félicité amoureuse exige des répétitions, le théâtre flambe et les monologues intérieurs des protagonistes mettent en scène leur résistance émue, surprise et effrayée face à la confrontation respective à Th... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Un mois d'août caniculaire à Berlin. Thomas et Senta, quadragénaires célibataires, se croisent pour la première fois un soir dans un café. Coup de foudre immédiat et réciproque : tout de suite une histoire de regards, de peaux, de désir. Dès ce premier soir, Senta voit en Thomas l'homme de sa vie, le père de ses futurs enfants, bien qu'elle ne le trouve pas beau et que ça la dérange. Elle se pose des questions sur son physique, ses vêtements, son métier d'ingénieur système - le tout lui semblant indigne d'elle. Thomas, lui, est confiant, serein, plus détaché, bien que très enthousiasmé par leur harmonie charnelle... jusqu'à ce qu'il prenne conscience du manque de simplicité de cette femme bien particulière, difficile à suivre et ô combien pénible !
Beaucoup d'auto-dérision dans le personnage de Senta, et d'humour en général dans le livre. La sensualité est présente, mais on est prévenu une fois pour toutes et de façon amusante que les scènes torrides seront éludées.
J'ai été ennuyée par certaines des digressions qui rendent le récit décousu par moments. Malgré cette réserve, ce roman est un régal, les personnages sont très drôles et attachants. Senta est nombriliste, égocentrique, hystérique, excessive, odieuse, pleurnicharde (bon, elle est amoureuse...), on la trouve néanmoins sympathique - pour peu qu'on y reconnaisse un soupçon de sa propre mauvaise foi... Les maladresses de Thomas, ses doutes et agacements face à l'attitude de Senta et aux malentendus dans cette liaison balbutiante, sont attendrissants. Il est loin de l'obsédé idiot, inculte et sans états d'âme que Senta se complaît à imaginer quand elle dissèque leur relation.
En conclusion : un roman vraiment réjouissant sur les relations hommes-femmes, des scènes désopilantes, deux personnages attachants. L'humour et les questionnements des deux protagonistes rappellent un peu l'excellent le mec de la tombe d'à côté de Katarina Mazetti.
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Comme le titre l'indique (en allemand du moins, Treffen sich zwei), ce roman est une énième variation sur le « boy meets girl » des comédies romantiques (et des romans Harlequin, l'été est déjà si loin, pense-t-on nostalgiquement, sous le brouillard nocturne de 14h30). Lui : Thomas est ingénieur système (vous ne savez pas exactement en quoi ça consiste ? vous n'êtes pas seul, et ce roman tentera d'éclairer un peu votre lanterne ; enfin peut-être), a une quarantaine d'années, des yeux verts affectés d'un léger strabisme et un corps aux proportions étonnantes. Elle : Senta doit son nom à la passion wagnérienne de ses parents, travaille dans une galerie pour un juriste passionné d'urinothérapie, et consacre une certaine partie de son temps à pleurer, exercice mi-désagréable mi-relaxant qui ne favorise pas forcément sa vie sociale.

Ils sont imparfaits, mais cela ne les empêche pas de se reconnaître instantanément et de céder à cette attraction ; c'est ensuite que ça devient plus compliqué, parce que comprendre ses désirs, accepter les différences de l'autre, c'est tout un chemin à parcourir pour être enfin réuni à l'autre. Tous deux habitent dans le quartier de Kreuzberg, mais le mur entre eux est symbolisé par une promenade entre leurs deux rues le long de l'ancien no man's land de part et d'autre du mur, transformé en jardin après la réunification.

Comme le titre l'indique aussi (en français cette fois), le style ne va pas précisément être celui d'un roman à l'eau de rose mais le ton est plutôt celui d'un analyste et d'un mathématicien. Nos héros sont un peu comme deux rats de laboratoire dont on étudie les réactions physiologiques et sociales au cours du mois qui suit la rencontre. Au début, ça m'a agacée. Parce que le temps de la rencontre (un instant d'éternité, certes) est démesurément étiré, chaque geste précisé, chaque émoi disséqué. Ensuite, l'intrigue (ténue, forcément) est interrompue malicieusement par différents chapitres « documentaires » sur des sujets aussi divers que les questions les plus souvent posées sur les études de Senta, les conditions requises pour la réussite d'un « quickie » (rapport sexuel impromptu) ou l'histoire de Kreuzberg.

Mais finalement, malgré l'apparente distanciation de la narratrice, on se laisse conquérir par son humour et par le caractère burlesque de cette histoire d'amour, mise en péril par la fougue même des ébats des amants, culminant dans une scène improbable au restaurant qui mélange déclaration d'amour et scène de rupture… L'analyse des petits malentendus entre Thomas et Senta quitte bien vite le domaine de la pure science humaine pour devenir une comédie du désir et du hasard, d'autant plus jubilatoire qu'elle est cruelle.

Drôle, actuelle et émouvante, mine de rien, voilà une très bonne lecture !
Lien : http://rosealu.canalblog.com..
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Une fois deux est l'histoire d'un coup de foudre… encore un livre qui conte une histoire d'amour me diriez-vous !!! Mais non, car ce coup de foudre est traité de façon tout à fait original.

Elle, c'est Senta, Lui, c'est Thomas, leurs regards se croisent un soir dans un bar puis la magie du coup de foudre opère… Elle est la femme idéale, Il est l'homme de ses rêves.

Senta doit son prénom à une passion de ses parents pour Wagner. Elle est jolie, pleine d'humeur et vive d'esprit mais aussi pleurnicharde et accumulatrice de déceptions amoureuses.
Thomas a de magnifiques yeux verts accentué par un charmant strabisme mais il est ingénieur système donc forcément pas très marrant, et son corps présente des proportions disgracieuses.
Tous deux vivent à Berlin de part de d'autre de la coulée verte, vestige réhabilité du mur de la honte qui quelques années auparavant séparait encore les deux Allemagnes.

C'est donc la naissance de la relation amoureuse entre ces deux êtres imparfaits que nous expose Iris Hanika. En effet, elle dissèque au microscope chacun de leur geste, chacune de leur pensée, chacun de leur doute, chacune de leur dérive. J'ai trouvé passionnant mais également un peu long et rébarbatif.

Le style et la forme du récit sont également originaux. Une fois deux est un roman dans lequel s'incruste des paroles de chansons, de la poésie, un pièce de théâtre dans laquelle la narratrice tient son propre rôle, une analyse de la pleurnicherie, et même un guide du savoir-faire des quickies ou les bienfaits de l'urinothérapie… tout cela m'a semblé charmant et dépaysant. Cependant, elle y fait figuré également une description du poste d'ingénieur système tout juste tiré d'un catalogue RH, le discours d'un responsable d'entreprise vantant les mérites de son nouveau produit ou encore la description historique de telle ou telle place allemande et je dois dire que j'ai été un peu moins convaincue par ces simili diversions

En conclusion, un roman qui vaut la peine d'être découvert pour l'originalité du point de vue mais aussi pour ces trouvailles stylistiques mais qui pêche un peu par ses qualités.
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Deux personnes se rencontrent, que tout semble opposer, Senta et Thomas. Tous deux ont la quarantaine, l'une tient une galerie et le second est ingénieur système. Coup de foudre dans un café. Evidence. Fusion totale.
Puis, parce que la vie n'est pas si simple, les doutes, la confusion des sentiments, l'éloignement, les quiproquos entrent dans la danse. Jusqu'à briser ce qui avait pourtant si bien commencé ?

"Le chapitre merdique sur l'amour, elle le considérait clos ; elle pensait en avoir fini une bonne fois pour toutes avec ça. On peut bien être heureuse sans homme, ou au moins sans un homme en particulier ! En outre, il y a suffisamment d'autres choses avec lesquelles s'occuper.
On peut aller au ciné, par exemple, ou lire un livre.
On pourrait finir sa maîtrise et avoir son diplôme.
On pourrait aussi aller chez le coiffeur ou apprendre le polonais.
On peut tout faire !
Telle était sa pensée, et elle ne pleura que le samedi chez Alina, mais alors à torrents, quoique sans sangloter."

Racontée brièvement cette histoire d'amour peut sembler banale, déjà vue, monotone. Mais il n'en est rien. En fait, ce livre est tout bonnement jubilatoire.
L'auteure, d'une langue alerte, jamais en repos, nous propulse dans les émois d'une relation amoureuse naissante, inattendue, et nous promène en nous ménageant des petits temps de pause, des digressions, des à-côtés flamboyants, et quelques pleurnicheries désopilantes.
Bien entendu, tout n'est pas parfait. Je lui ai trouvé parfois quelques longueurs à ce récit (explications informatiques obscures sur le métier de Thomas par exemple) et je me suis perdue dans les rues d'un Berlin moderne que je ne connais pas. Cependant, il serait dommage de dénigrer ce petit joyau d'écriture et de passer ainsi en lisière d'un roman foisonnant à la verve légère et tonitruante, espiègle, irrésistible, pleine de surprise. A vous de voir, enfin...de lire ! ;o)
Voilà un voyage bien agréable dans les méandres de l'amour !

Lien : http://antigonehc.canalblog...
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Que dire sur ce livre??? Déjà que j'aurais voulu en abandonner la lecture et que je ne sais ce qui m'a poussée à le terminer!
J'attendais probablement une étincelle à la fin mais qui n'est jamais venue...

Il s'agit de la rencontre entre Senta et Thomas. Senta,qui aurait très bien pu interprèter le rôle de Mimi la geignarde tant elle est larmoyante et pathétique.Son personnage m'a profondément agacée.
Le sentiment amoureux est disséqué à l'infini (et c'est peu dire),parfois de manière assez crue.
Ce qui m'a aussi frappée,c'est l'incohérence des sujets traités.Au beau milieu du livre,exit la rumination amoureuse,et nous voilà plongés au coeur de l'histoire d'un parc Berlinois!

Le quatrième de couverture parle d'humour désopilant...J'ai dû passer à côté.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Je sanglote depuis si longtemps que c’est vraiment devenu une part de ma vie. C’est tard dans ma jeunesse que ça a commencé, vers les vingt et un, vingt-deux, vingt-trois ans, donc au moment où on doit chercher sa place dans le monde et où la vie semble plutôt difficile. Pour moi, c’était accompagné de graves dépressions. C’est du passé. Enfin peut-être pas. Je ne devrais peut-être pas dire ça. D’un côté, je pense que je n’ai plus de dépression ; de l’autre, je sombre toujours de nouveau dans les sanglots à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Il y a aussi des périodes sans, et puis ils reviennent et je me dis que tout va bien, mais je ne peux pas m’empêcher de sangloter. Au tout début, un rien me faisait sangloter. Plus tard, vers la trentaine, je sanglotais quand l’acte sexuel me manquait. Mais ensuite j’ai rencontré mon homme, alors c’est réglé côté sexe, et d’ailleurs toujours satisfaisant, mais je pleure encore. Il y a forcément d’autres causes. Par exemple, on a eu une période avec si peu d’argent qu’on ne savait pas comment tout allait continuer, là c’est pour ça que je pleurais. Puis ça s’est arrangé très bien avec l’argent et alors je pleurais parce que je n’étais pas heureuse à mon travail ou parce que j’avais trop à faire. Une fois, mon mari est parti pendant trois mois, là j’ai à nouveau pleuré par manque sexuel. Et de solitude. Régulièrement, je remarque que dans les moments où tout va bien je deviens agitée, et ce, jusqu’à ce que j’aie trouvé une raison de pleurer ; j’entre alors en phase de sanglots. Ca dure quelques semaines, jusqu’à ce que j’en aie marre. Je veux dire, je ne sanglote pas pendant deux semaines d’affilée, ce serait horrible, mais durant deux semaines je pleurniche. Des fois ça me plaît, mais souvent ça me dégoûte. Je ne sanglote pas pour m’amuser, mais parce que je me sens misérable. Mais je me demande si je n’ai pas besoin aussi de cette détresse. Pour réaliser ensuite comme je me sens bien. Je ne me sens pas très bien quand je pense à tout ça.
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Il fallut l'intervention de forces supérieures pour que Thomas et Senta sortent de leur torpeur et donnent à leur regard d'autres directions que le trop banal plongeon les yeux dans les yeux. Au comptoir, c'est le serveur homo qui avait fait redémarrer le temps et avait posé le verre de Senta sur le comptoir. Senta l'avait bien remarqué du coin de son oeil fasciné, mais cela n'avait pas suffi à détacher son regard de Thomas. Ce ne fut que lorsque le serveur annonça "vin blanc allongé" d'une voix assez forte, entretemps la batterie qui sortait des haut-parleurs avait sacrément augmenté de volume, que Senta détourna les yeux pour la première fois. On exigea d'elle "deux quarante", ce qui nécessita une action.
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...Elle songea qu'elle ne savait absolument rien de lui mis à part son prénom, Thomas, et qu'il ressemblait à l'homme de sa vie. Elle se demanda si elle ne devait pas l'interroger sur son travail, ses origines, ses intentions, ce qu'il attendait de la vie, mais rejeta immédiatement l'idée, car ce qui comptait le plus à cet instant était de savoir s'ils se reverraient, s'ils se marieraient plus tard, s'il voulait des enfants ou non. Encore plus importante que les projets de mariage et de famille lui sembla être en fait la question de savoir s'ils allaient jamais se revoir. C'est-à-dire qu'elle avait bien compris que la question du mariage serait superflue s'ils ne devaient se revoir, si bien que, dans un premier temps, elle décida de remettre ce sujet à plus tard. En plus elle ne savait pas comment elle pourrait aborder ce thème poliment.
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Nous dégringolons tout en bas jusque dans le malheur complet, à son abord le rythme s'accélère, nous planons en haut vers le bonheur complet, à son abord le rythme s'accélère, tous deux sont des états proches de la mort. Ce qui est au milieu c'est la vie dont nous ne nous souvenons pas.
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(...) elle dut alors considérer la question de savoir si elle souhaitait vraiment épouser quelqu'un (...) dont l'aspect anatomique laissait entendre que le bon Dieu avait une sacrée gueule de bois le jour où il l'avait conçu (...). (p. 53)
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