Politiquement, assimiler les cotisations sociales à la fiscalité, me semble une erreur. Car dans le premier cas, il s'agit de salaires, de salaires socialisés, qui devraient être gérés, en toute logique, par les seul-e-s salarié-e-s ( ou considéré-e-s comme tel-le-s ) et leurs organisations représentatives. Sur la place du salaire, je renvoie aux travaux de
Bernard Friot et en particulier à son dernier ouvrage : L'enjeu du salaire ( Editions La dispute, Paris 2012 )
Le barème des cotisations relevant d'un choix démocratique plus large, d'un choix politique de l'ensemble des citoyen-ne-s. Ce qui devrait être aussi le cas, pour ce qui relève de la fiscalité proprement dite.
En introduction, les auteurs reviennent sur nombre d'affirmations concernant la fiscalité, ils soulignent que « la plupart de ces assertions ne sont en réalité que des idées fausses sur l'impôt. »
Ils présentent simplement les problématiques de la fiscalité « Au fond, les deux principaux enjeux de la fiscalité peuvent se résumer en quelques mots : quel niveau d'action publique (protection sociale, services publics, aides…) veut-on ? Qui participe au financement de cette action publique et selon quelles modalités ? ».
15 idées reçues vont être analysées et donneront lieu à des propositions :
La France est une exception : c'est la championne du monde des prélèvements obligatoires !
Moins d'impôts, c'est plus de croissance !
La fiscalité doit être neutre !
Le niveau de la fiscalité française fait fuir les riches et leurs richesses !
Face à la concurrence fiscale, on ne peut rien faire d'autre que baisser les impôts et les charges !
L'impôt sur le revenu est trop élevé !
Les niches fiscales sont toutes à supprimer (ou à maintenir) !
La fiscalité écologique ne doit pas augmenter les prélèvements
Les responsables politiques ont maintenant compris que pour sortir de la crise, il faut taxer les riches !
Il vaut mieux imposer la consommation que le travail !
La fiscalité locale n'est pas réformable !
La fraude sociale est aussi, voir plus grave que la fraude fiscale !
L'État incapable de se réformer, il faut supprimer des postes de fonctionnaires pour assainir les comptes !
Les paradis fiscaux, c'est fini !
Avec la taxe sur les transactions financières, les gouvernements commencent enfin à s'attaquer à la spéculation !
Des affirmations ou des opinions déguisées en pseudo-évidences, répétées en boucle par des médias, des idéologues, des économistes, des candidat-e-s n'en font, heureusement pas, des idées justes. Rien de ce qui concernent la vie en société n'est « naturel » ou « obligatoire ». Débattre démocratiquement des choix, nécessite d'abord de contrecarrer le discours mensonger des (néo)-libéraux. Ce livre y contribue par ses analyses et par le versement au débat de propositions à discuter collectivement.
En complément, la note de la
Fondation Copernic : Un impôt juste pour une société juste ( Editions Syllepse, Paris 2011 )