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Brice Matthieussent (Traducteur)
EAN : 9782267009699
313 pages
Christian Bourgois Editeur (01/03/1991)
3.89/5   186 notes
Résumé :
"Trois nouvelles. Des personnages qui n'ont rien de commun. Des copains de campus devenus sages volant au secours d'un des leurs dont l’engagement terroriste ne s'est pas élimé.

Une femme mûre qui ne veut simplement que s'évader de sa vie pour en retrouver la source. Un grand diable d'homme des bois qui a retrouvé un chef indien en plongée et veut l'enterrer dans le cimetière caché de ses ancêtres dont une accorte ethnologue traque le passé à travers... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Trois nouvelles de Jim Harrison, dont je n'avais lu qu'un livre jusqu'à maintenant, Dalva qui m'avait beaucoup plu.
Ces trois récits sont très différents les uns des autres, on croisera un homme des bois qui aime se croire d'origine chippewa et protège un antique tumulus funéraire indien des appétits d'une séduisante ethnologue, des anciens pacifistes de la grande époque contre la guerre du Vietnam et aujourd'hui rangés et embourgeoisés qui se retrouvent pour aider l'un d' entre eux, et une femme aisée qui largue les amarres à l'approche de la cinquantaine , pour retrouver ses rêves de jeunesse - déambuler sous la pluie à Paris, avec un béret sur la tête...
Trois histoires où les personnages seront amenés à faire des choix et accepter des renoncements pour pouvoir avancer dans leur vie, une ode à la nature américaine, un très beau portrait dans femme dans la troisième nouvelle, et une envie de rajouter Légendes d'automne à ma PAL, pour continuer ma découverte des grands espaces états-uniens en compagnie de Jim Harrison.

Challenge USA
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Trois nouvelles, longues et denses comme de courts romans, mélanges de faits actuels et d'incursions dans le passé, intriqués, mêlés, vécus avec le même relâchement gourmand et sensuel à la fois, parfois bridé, parfois flegmatique. Une tendance à la digression permanente, et c'est là qu'on reconnaît la marque Harrison.

La première nouvelle, Chien Brun, écrite à la première personne par le sus-nommé, met en scène un plongeur sous-marin qui officiait en association avec Bob. À 42 ans, en liberté conditionnelle, il est suivi par Shelley, 24 ans, étudiante anthropologue, sa tutrice légale et son amoureuse. Elle étudie les Indiens et veut revoir un tumulus funéraire chippewa datant de l'époque de Christophe Collomb. CB sait comment y parvenir, mais garde le secret : c'est sa monnaie d'échange avec sa tutrice.
Chien Brun a été un contestataire, il est un peu délinquant, a connu la prison, pris dans une affaire de sirène de bateau en cuivre récupérée sur une épave échouée dans le lac Supérieur (opération illégale) et qu'il avait revendue à un marchand de Chicago. L'argent dont il devait la moitié à son associé, était parti en fumée, une bagarre avait dégénéré, il s'était retrouvé derrière les barreaux.
Mais surtout, au fond du lac, il trouve un jour un chef indien parfaitement conservé, sauf qu'il a perdu ses yeux. de père inconnu, Chien Brun s'imagine là une paternité avantageuse, et se met dans l'idée de le récupérer et de l'enterrer sur le site des tumulus funéraires : vol d'un camion réfrigéré, expédition désopilante, poursuite vaine par la police s'ensuivent.
Des indices permettent aux autorités de le retrouver, un procès a lieu, des arrangements s'opèrent, et CB doit céder quand Shelley en cheville avec la justice lui met le marché sous les yeux : trois à cinq ans de prison ou le moyen d'accéder aux tumulus, et la célébrité pour elle.
Qui protègera ses“ancêtres“ maintenant ? Chien Brun est libre, les mânes de ceux qu'il fantasme lui devoir leur dignité, s'adresseront ailleurs.

Je ne détaillerai pas les deux autres nouvelles. La seconde, Sunset Limited, raconte l'odyssée de quatre anciens amis d'université, “enragés pacifistes“ au moment de la guerre du Viet-Nam, et qui s'étaient fait prendre quand ils avaient saccagé un bureau de recrutement à Boulder. Zip, toujours aussi radical, voire terroriste, se fait prendre par la justice mexicaine. Les quatre se rassemblent pour tenter de lui épargner un assassinat programmé et de le faire sortir de prison. L'opération ne se déroulera pas sans drame.

Plus paisible est la dernière nouvelle qui donne son titre au livre, La femme aux lucioles, qui conte la révolte d'une femme, bourgeoise aisée, qui ne supporte plus son mari et fugue au moment d'un arrêt de leur voiture sur une aire d'autoroute. Au milieu des champs de maïs, elle revit son passé, ses amitiés fusionnelles, son amour pour sa chienne, et se projette dans un avenir fait de voyages et de rencontres.

On comprend que Jim Harrison, auteur des grands espaces américains et de personnages marginaux et volontiers blessés à l'âme, combattants sensibles qui peuvent être à la fois mélancoliques et énergiques, inspire à ses lecteurs un culte fervent.
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3 histoires nouvelles, qui sont à elles seules des romans plus que des "nouvelles" car leur densité est telle que vous ne pouvez qu'appréciez la qualité. Cependant, malgré, le talent insoupçonnable de Harrison, une nouvelle reste moins "bonne" que les deux autres... mais ce n'est qu'une question de goût ; et nous savons que tous que notre Grand Jim à le "palais plutôt développé"...

La première est "Chien Brun". La première mais loin d'être la dernière car on retrouvera ce personnage tonitruant dans d'autres livres de Harrison. Chien Brun n'est pas un cabot. Quoique. Mais pas un chien comme on pourrait l'entendre au premier abord.
Et encore moins un bâtard !
C'est un "mélange", un soi-disant Métis, d'Indien de de blanc, mais même lui ne sais pas trop. Il est un "peu bas du front", mais il a la main sur le coeur.... Et la Nature est sa vie. Et le sexe est son essence...et toute comme les "Belles Américaines" il consomme pas mal "d'essence"...et passe souvent à la pompe, sans faire un jeu de mot graveleux... Pardon Jim !

La seconde.."Sunset Limited"...est moins..moins "intéressante"... Une histoire de copains, bien rangés, maintenant, ayant bien enfouis leurs idées juvéniles et révolutionnaires. Jusqu'au jour où ils apprennent que l'un d'eux, perdu de vu est en danger... Que vont-ils flaire ? Auront-ils le courage d'aller sauver leur ami, de laisser leur confort, leur vie pour voler au secours d'idées révolues ?

La troisième "La femme aux Lucioles" est un Monument.
Impossible de raconter quoi que ce soit, tant est que cette histoire doit être lue.
Je veux juste ajouter que la plume d'Harrison est encore plus belle lorsqu'il la trempe dans le coeur d'une femme...Les mots sont imbibés de larmes, de silence, de pudeur et de beauté. Un grand moment littéraire.
Un livre qu'on devrait faire lire aux ados... juste pour leur prouver que "la beauté" est un nom féminin.
Un détail qui à son importance : la fille De Claire, Laurel, est celle qui vous retrouverez dans "Les jeux de la nuit", autre chef d'oeuvre de Harrison.
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Trois nouvelles composent ce recueil, chacune d'une centaine de pages, elles traitent toutes à leur manière d'un moment charnière de l'existence. Harrison est un écrivain éprouvant pour ses personnages, il les soumet inlassablement à sa propre évaluation : Chien Brun est-il bon ? Claire serait-elle seulement capricieuse ? Après quelle chimère Gwen court-elle ?
Peu importe. Comment se comporter face à une intimité mouvante ? Comment vivre malgré la perte de l'amie et du chien, ceux-là même qui vous donnaient l'exquise sensation d'exister ? Comment respecter un monde qui prend plus qu'il ne donne et qui marque en souffrance chacun des êtres qui le parcourent ?
Harrison est et restera à mes yeux comme l'écrivain qui aura le mieux parlé des femmes, peut-êre pas telles qu'elles sont vraiment, mais telles qu'on aime à penser qu'elles sont lorsqu'on les aime, subtile différence qui fait tout le sel de la relation homme-femme. Ici encore fois avec Claire et Gwen, il dresse le portrait de deux personnages à aimer, l'inflexibilité de Gwen, sa tendresse aussi, et puis la faiblesse maquillée De Claire, grande amoureuse cachée. Toutes deux font face à une réalité qu'elles ne peuvent esquiver, Gwen parce qu'elle a toujours fait face, Claire parce qu'elle s'est toujours réfugiée mais que la situation n'est plus tenable.
Et les hommes alors ? Chien Brun ? Et cet imbécile de Donald ? Ils boivent trop, se préocuppent beaucoup d'eux-memes, oublient qu'ils partagent le monde avec d'autres, égocentriques égoistes vulgaires affamés destructeurs mais aussi parfois rêveurs exaltés et bonimenteurs. La balance d'Harrison ne penche pas vraiment du côté des hommes, mais regardant l'état du monde, qui oserait le lui reprocher ?
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Voilà un abandon. Lâche. Rapide. Sans vergogne. Dans les 2 premières pages, un truc m'a chiffonnée. Je ne sais pas quoi, je n'ai pas cherché. J'ai tenu jusqu'en page 30 et je n'ai même pas essayé de lire la deuxième et la troisième nouvelle. Je vous l'ai dit, c'est un abandon lâche et rapide. J'avais tenu bon jusqu'à la dernière page de Péchés capitaux, je n'ai pas fait cette erreur avec ce recueil. Tant pis, je passe apparemment à côté d'un des plus grands auteurs américains du 20e siècle, mais je le vis bien.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Plusieurs années auparavant, Bob et moi avions rencontré quelques touristes assez mignonnes au bar, et nous étions allés dans leur chambre de motel pour sniffer un peu de cocaïne et boire du whisky. Je me sentais surexcité, mais rien à faire pour bander, si bien que je m'étais rabattu sur le whisky. Claquer cent dollars pour bander mou, voilà qui me dépasse.
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Grand-père disait toujours que je m'épanouirais sur le tard; j'attends donc encore beaucoup de choses de la vie. J'ai mes propres théories sur ce que les gens appellent l'avenir. Imaginez-vous au lit en train de dormir et de faire des rêves de n'importe qui, avec des poissons, la mort, une agression, une plongée tout au fond de l'océan, l'explosion du monde, la partie cachée des arbres, une séance de baise avec des femmes ou des hommes sans visage, ce genre d'images qui donne l'impression que le monde est un gigantesque fouillis. Ensuite, à votre réveil dans un chalet glacé, vous êtes simplement C.B dans un sac de couchage acheté dix dollars au surplus de l'armée. La première étape consiste à pisser et à préparer du café, ce qui est dans mes cordes, mais personne ne maîtrise sérieusement la suite des événements.
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Avant le base-ball Billy avait aimé les chevaux ; mais sa soeur, de deux ans son ainée, avait souffert d'une fracture spiroïdale suite à une mauvaise chute de poney un dimanche où Billy assistait à son premier match de base-ball. Aujourd'hui encore, la seule vue d'un manège pour enfant le remplissait de mélancolie ; lorsqu'il découvrit son premier manège forain à l'âge de cinq ans, il fondit en larmes, car il croyait qu'on avait empalé les poneys en leur milieu. (Sunset limited)
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Ce jour là, l'un de mes amis navigait sur le minéralier "Arthur Anderson" qui essaya de porter secours au bateau en détresse. Lorsque l'"Anderson" arriva à Soo, mon ami débarqua et ne remit plus jamais les pieds sur un navire. Les gardes-côtes le contestèrent, mais mon copain m'affirma que les hauts-fonds de Caribou éventrèrent la coque du "Fitzgerald" et que, malgré ses quatre pompes de cale débitant chacune vingt-cinq mille litres d'eau à la minute, le bateau reposait maintenant par deux cents mètres de fond. On ne retrouva pas un seul corps, pour les raisons que j'ai déjà dites. Ces trente-quatre hommes seront toujours au fond du lac lorsque le monde s'achèvera, ce qu'il fera sûrement un jour. Notre prêcheur disait souvent qu'aucun objet de fabrication humaine ne dure, hormis les trucs vraiment gros, comme les pyramides, et encore : même elles montrent des signes d'usure. (Chien brun)
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Je scrutai les bois obscurcis par le soir, derrière le lapin aux pattes blanches qui mangeait ses touffes d'herbe tout en me surveillant du coin de l'œil. Je me sentais parfaitement bien tout seul. Les bois font parfois un effet bizarre. On met longtemps à y découvrir qu'on y est chez soi, mais ensuite on ne sent plus jamais bien en ville. Il s'agit là d'un choix fait à votre place par votre cerveau à un moment que vous ne devinez même pas.
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Videos de Jim Harrison (27) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jim Harrison
Vie de Guastavino et Guastavino, d'Andrés Barba Traduit de l'espagnol par François Gaudry
Devant la douleur des autres de Susan Sontag Traduit de l'anglais (États-Unis) par Fabienne Durand-Bogaert
le Style Camp de Susan Sontag Traduit de l'anglais (États-Unis) par Guy Durand
le Passé, d'Alan Pauls Traduit de l'espagnol (Argentine) par André Gabastou.
Mumbo Jumbo, d'Ishmael Reed Traduit de l'anglais (États-Unis) par Gérard H. Durand Nouvelle préface inédite de l'auteur
Dalva de Jim Harrison Traduit de l'anglais (États-Unis) par Brice Matthieussent
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