Shaker BB Mix

Le roman commence par une visite quasi surprise d'une jeune fille, Camille et de son petit ami Augustin chez sa grand-mère Marie-Jeanne , celle - ci vit avec sa fille Jeanette et son gendre Dan .
Camille fait une découverte qui l'a trouble beaucoup , sa tante Jeanette est négligée , effacée et pourtant il y a une photo d'elle , le jour de son mariage , il y a une vingtaine d'années à peine , où elle resplendit , on disait d'elle qu'elle était la plus jolie du village , comment a-t-elle pu changer à ce point ?
Pire Augustin , l'amoureux de Camille , trouve que Camille ressemble à sa tante Jeanette jeune .
Jeanette à qui il manque une dent , qui s'habille comme une vieille , qui vit coincée entre sa mère et son mari , jeannette tellement passive qu'on a envie de la secouer , Jeannette reprend toi s'il te plaît , 38 ans , on croit rêver .
La vie de Jeannette se déroule sous nos yeux , la rencontre avec Dan , l'amour , le mariage , les premières années heureuses et puis …, le début d'une descente en enfer , d'abord très très lente puis de plus en plus rapide , il y a la jalousie maladive de Dan .
Je vais donner mon avis un peu à contre courant des autres mais j'assume , l'incroyable passivité de Jeannette m'a troublée , irritée même , elle n'a même pas 40 ans et vit comme une personne âgée .
J'ai apprécié le roman même si j'ai trouvé que la personnalité de Dan changeait un peu trop à la fin du roman , je ne m'attendais pas à autant de violence .
Merci aux éditions Librinova pour cette belle découverte.

Shaker BB Mix c'est le nom de l'objet, du Tupperware que va acheter Jeannette, c'est le nom d'un symbole de libération.
Jeannette est une quarantenaire qui vit avec sa mère Marie-Jeanne, sa fille Cathy et son mari Dan. Ce dernier, plombier de son état est l'homme de la maison, l'homme selon la conception des anciens, celui qui ramène l'argent, qui décide, qui dirige, qu'on sert, auquel on obéït, qu'on craint...Enfin ça, le lecteur ne le découvre que peu à peu, dans un huis clos angoissant. le lecteur en spectateur comprend vite la teneur de ce couple.la violence verbale, la violence psychologique qu'endure Jeannette d'abord soutenue par sa mère, puis seule avant de trouver des alliées. C'est une histoire de femmes : la grand mère Marie-Jeanne reproduit avec sa fille et son gendre ce qu'elle a subi et souffert. Elle conseille à sa fille d'attendre que son mari meurt pour vivre. Cathy la jeune fille, lycéenne assiste au délabrement de la famille, des liens conjugaux et des réactions impulsives, violentes de son père et compulse le tout dans un journal intime. Elle s'évade par les mots. Bientôt sa mère va découvrir elle aussi des moyens de s'évader un moment : ses voisines lui ouvrent le champ de la réflexion, du regard sur la société actuelle, et surtout une amitié indéfectible. le lecteur est replongé dans l'univers des années 80 avec les réunions Tupperware, la condition des femmes encore soumises mais en recherche d'indépendance...le MLF, l'avortement, l'air du temps...Pour Jeannette c'est aussi la découverte d'une langue de la liberté, l'Esperanto ,du film Autant on emporte le vent et surtout des écrits de Robert Merle et Marguerite Duras avec laquelle elle se trouve des analogies. Ces incartades dans le monde réel, hors de sa prison la dessillent peu à peu, les mots l'intéressent, les mots délivrent les maux.
Cette fiction pas si fiction que ça, plongée dans le contexte des années 80 mais intemporelle, déroule une histoire essentielle à lire, à divulguer : la condition féminine au sein du couple. La lecture du roman nous émeut, certaines pages nous révoltent, toutes nous remuent et nous inspirent.
En tant que femme, ce roman percute de plein fouet : cette violence verbale, psychologique et physique, ce huis- clos marital est asphyxiant. . C'est un véritable plaidoyer contre les violences faites aux femmes.

Livre étonnant et détonnant.
Il y a de l'humour c'est certain, des situations burlesques, des phrases déglinguées de Gloria, la femme de ménage de la voisine, portugaise, ses discours savoureux.

J'ai envie de dire, à ne pas mettre entre toutes les mains....

Une femme, négligée, en robe de chambre et pantoufles, ne va pas bien.
Elle se laisse aller comme toute dépressive. Elle a une fille, Cathy, qu'elle a eu avec Daniel, un homme, son mari, un homme avec des propos rabaissants, des moqueries, des méchancetés.
Et puis, comme d'habitude, la violence s'étend au physique, les coups pleuvent, les insultes, c'est exponentiel, tout au long du roman, jusqu'à la fin du bout du bout.

Jeannette, une petite quarantaine, a une voisine adorable, plus âgée, avec sa femme de ménage Gloria, qui l'invite pour une réunion Tupperware entre femmes.
À préciser, l'intrigue se passe pendant les années 80, de 1983 à 1985.
C'est une sortie pour Jeannette, elle ment à son mari et s'y rend.
Et tout commence pour elle.

Oui, on rit parfois, mais souvent jaune....
Ce n'est pas par hasard que Jeannette s'est mariée avec un sale type.
Sa propre mère, Marie-Jeanne, a été également violentée par son mari...
Encore un sale bonhomme. Et Jeannette a vécu cette violence de son père, sacrées familles de pur patriarcat à la noix, qui font des enfants qui, sans thérapie, vont reproduire à gogo, tant qu'une âme bien conseillée, décide de "casser la chaîne" et de repartir sur des bases saines. Alors oui, pas facile 15 ans de psychanalyse mais ça en vaut la peine.

Les dernières disputes sont d'une violence rare, une vraie ordure cet homme, c'est très bien décrit et écrit.

La voisine va sauver Jeannette quelque part, mais le mal est fait.
On ne se met que très difficilement de ces violences conjugales, qui souvent (et oui) se terminent par un meurtre.

À cause de cela, je n'ai pas trouvé ce roman très rigolo malgré quelques traits d'humour.

Un très beau livre, extrêmement bien construit, avec une empathie bien visible, des dialogues percutants et des personnages pas caricaturaux pour un sou.

Daniel est un lâche : quand on rabaisse sa femme, c'est que l'on est plus bas qu'elle et qu'elle le dépasse puisqu'on la rabaisse...Et oui !

Pfff. Je suis moins optimiste que l'auteur.
Un très bon livre qui se lit vite et très efficace.

S'il pouvait ne serait-ce que, pour une fois, sauver une femme, lisez-le.
Un livre d'utilité publique....

Ps : en relisant ma critique je m'aperçois que mes propos sur la fin du livre sont équivoques non, rassurez-vous, ça ne se termine pas mal.

Nous faisons donc la connaissance de Jeannette, une femme enfermée dans sa propre vie, scindé entre sa mère, son mari et sa propre fille. Pourtant tout n'a pas toujours été si catastrophique, leur rencontre, leur lune de miel, leur emménagement dans le sud-ouest… Tout avait si bien commencé et pourtant tout a basculé aussi vite et elle était loin d'imaginer que la vie dont elle a tant rêvé n'allait pas se dérouler comme prévu. On dit que du rêve a la réalité il n'y a qu'un pas pourtant pour Jeannette c'est un immense gouffre qui la sépare de ses rêves.

Le personnage de Jeannette m'a tout d'abord énervé de bien des manières pas sa façon silencieuse de subir sa vie sans réagir. Puis petit à petit, elle s'est révélée, j'ai appris à l'apprécier, à la comprendre et à souffrir avec elle, à espérer et à y croire pour elle. le personnage de Marie Jeanne m'a également beaucoup touchée par sa résilience, sa façon de vouloir protéger sa fille de tout et tout le monde quitte à l'étouffer. Dan en revanche a été le personnage le plus détestable que j'ai jamais lu. Sous des dehors avenants polis et bel homme se cache un être vile et pleins de vices. Cathy est quant à elle une enfant gâtée par son père qui met énormément de temps à gagner mon affection et qui finalement, saura ouvrir les yeux et être d'un soutien indéfectible pour sa mère. Je vous laisse le soin de découvrir Madame D. Et Gloria qui sont pour moi mes héroïnes et que j'ai adoré !

Le style de l'auteure, est fluide le roman se lit très vite et les pages se tournent toute seule. Même si la mise en page du roman sort de l'ordinaire et peut surprendre au premier abord, on est vite happé au coeur de l'histoire et aux côtés des personnages. L'auteure aborde ici le sujet des violences conjugales et intra familiales sous toutes ces formes. Elle n'enjolive pas, on va droit au but avec beaucoup de justesse et si c'est un sujet plus que difficile pour moi, j'ai vraiment beaucoup aimé cette histoire. J'ai aimé que rien ne soit lisse, enrobé de fausseté, on est entraîné dans toute l'horreur et la violence le tout savamment mélangé a beaucoup d'espoir, de solidarité mais aussi d'amour. Comme toujours, j'ai été horrifié de voir que dans les années 80 comme de nos jours, nous sommes beaucoup à connaître des Jeannette derrière des volets clos et peu agissent en conséquence. J'ai fini en larmes et ressenti un tourbillon d'émotions avec ce roman que je ne suis pas prête d'oublier.

Pour conclure, c'est un huis clos familial qui mêle violences conjugales, horreur mais aussi espoir, loyauté et solidarité, une histoire dont on ne sors pas indemne et qui fait réagir avec des personnages touchants à souhait. Je vous le recommande vivement.

« Une drôle de femme, la voisine ! On ne la voit pratiquement jamais. Des cheveux mieux coupés, on dirait, depuis quelques temps, le châtain a remplacé le poivre et sel. Elle est allée chez le coiffeur récemment, elle a peut-être un amant. Tout ces romans policiers, ça lui donne des idées, à Hortense. Elle imagine des choses. »
Hortense n'a que très peu d'occupation depuis qu'elle a perdu son mari il y a deux ans. Et le comportement étrange de ses voisins d'en face lui donne une imagination incroyable. Elle prend note des faits et gestes de sa voisine. de ses rencontres jusqu'au timbre de sa voix. Tout y passe et avec toutes ses affabulations. Pourrait-elle écrire un livre ? Elle semble y penser. Alors donc, qui est Jeanette ? Jeannette femme de maison, épouse et mère de famille. Cette femme qui vit encore avec sa mère. Un homme qui travaille. Une fille qui prépare son baccalauréat. Une femme mystérieuse en apparence. Mais les apparences sont souvent trompeuses… et Hortense comprendra son erreur et se liera d'amitié avec une Jeannette en souffrance.
Nous sommes dans les années quatre-vingt : Mitterand, les socialistes et le mouvement de libération des femmes. Pourtant Jeanette vit encore telle une femme sans droit si ce n'est celui d'appartenir à son mari. Avec sa mère, Marie-Jeanne, qui ne l'encourage pas vraiment ; si ce n'est à ce taire et à subir sa vie de femme car c'était ainsi à son époque. En revanche, Cathy, sa fille, est une adolescente qui essaie de vivre avec son temps coincée dans une maison où les mentalités se sont arrêtées.
Mes chères lectrices et chers lecteurs, avec trois générations de femmes vous parcourrez trois générations de pensées. Mais avec un homme dans leur maison, une angoisse permanente : celle de la répression de la femme. Une femme bonne a rester à la maison, à nettoyer, repasser, cuisiner et surtout à bien le faire. Et interdiction de parler aux autres. Tout est prétexte à l'interdiction ! Et l'on aurait peur des conséquences. Jusqu'où pourrait aller cet homme s'il n'était pas satisfait de sa femme ? A-t-elle seulement le droit de penser ?
Jeannette sera t-elle la petite Marie-Jeanne ou osera-t-elle prendre sa vie de femme moderne en main ?
Une histoire dans l'air du temps. Une écriture doucement féministe. Et bien que le début était long au démarrage ; je suis très contente d'avoir poursuivie ma lecture car au fil des pages je me suis attachée au personnage de Jeanette. Une femme que j'aurais pu être si j'étais née à une époque très différente. Et bien qu'il reste encore des progrès à faire dans l'égalité hommes-femmes, je me trouve chanceuse de pouvoir vivre dans une génération de femmes libres de droits et de pensées. Qu'en pensez-vous ?
Et si après cette chronique vous vous poser des questions sur l'origine du titre « Shaker BB Mix » et bien continuez à vous en poser car c'est un mystère que je ne vous spoilerai pas 😉
Bonne lecture !