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sur 916 notes
Hester Prynne est une jeune femme à la réputation sulfureuse vivant dans une communauté puritaine à Boston, l'action se déroule entre 1642 et 1649. Au début du roman, Hester se voit condamnée à porter sur la poitrine un A qui symbolise l'adultère mais dont la signification évolue au fil du roman. Elle est accusée d'avoir pêché avec un homme dont elle refuse de dévoiler le nom et dont elle aura un enfant. Entre temps son mari revient et choisi la vengeance car il ne veut pas que sa femme endure seule la peine. La fin est assez convenue mais le livre offre quand même un beau commentaire sur l'Amérique puritaine de l'époque. Ce livre compte parmi les premiers romans de la littérature américaine et sans doute le premier avec une femme pour personnage principal ! L'auteure y dénonce le puritanisme mais aussi souligne l'hypocrisie des membres de cette communauté qui accuse sans se rendre compte de ses propres travers.
En bref, j'ai adoré, elle se permet l'affront de coudre un liseré de fil d'or autour de son A, c'est une femme forte, contemporaine, et l'auteure comme son personnage démontrent un caractère qui, pour l'époque, est révolutionnaire. Je recommande aussi l'adaptation de France culture trouvable sur le net qui résume bien ce roman atypique.
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J'ai adoré ce livre. Mis à part l'introduction que je pourrai conseiller volontiers de sauter, le livre est très bien écrit, profondément touchant, émouvant. Les descriptions sont belles et nous plongent dans l'univers des personnages.

Le "A" brodé immuable, se charge pourtant de bien des significations, que ce soit Adultère, Ange, Adorée, Amour, ou À côté de ce monde...

Hester est coupable d'adultère: son vieux mari porté disparu depuis deux ans, elle enfante. Elle est condamnée à l'opprobre publique, à l'humiliation, au bannissement social, à rester en marge de ce village puritain. Elle accepte sa sentence mais protège son Amour et ce qu'il a fait fleurir en son sein.
Les années passent et nous suivons la vie de cette femme, de son enfant et du village.
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Un vieux roman, désormais classique, dont je n'ai entendu parler que récemment. C'est un roman historique dans le sens où il raconte une histoire placée deux cents avant. L'auteur s'adresse à son lecteur et nous explique parfois le contexte, et en quoi il est différent de l'époque à laquelle il écrit, ce que j'ai trouvé assez amusant puisqu'il est lui-même très daté par rapport à l'époque actuelle.
Roman puritain, accordant à la religion et à la conscience du péché beaucoup de place. Je l'ai trouvé intéressant mais vraiment daté. Par la morale qu'il véhicule, il nous parle de l'époque à laquelle il a été écrit. Il m'a néanmoins donné envie de chercher d'autres romans qui se situeraient au XVIIème siècle aux Etats-Unis.

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@la lettre écarlate publié en 1850 compte parmi les premiers romans de la littérature américaine. Il s'agit d'un pamphlet virulent contre la société puritaine arrivée d'Angleterre en 1620 qui imposera des moeurs strictes qui aboutiront à l'immense chasse aux sorcières de 1692 à Salem et ses environs. Les ancêtres de @Nathaniel Hawthorne étaient eux-même des puritains et le jeune Nathaniel Hathorne, honteux de ce passé violent et intolérant changera son nom de famille.

1642. le roman s'ouvre sur une place publique du Massachusetts où Hester Prynne est amenée au pilori, portant dans ses bras la petite Pearl, âgée de 3 mois, la jeune femme refuse de dévoiler l'identité de l'homme avec lequel elle a « pêché » et est condamnée à porter un A écarlate, symbole de l'adultère, sur la poitrine.

Les protagonistes principaux sont Hester qui par son courage, sa générosité et des talents indéniables en travaux de couture sera finalement acceptée par les habitants, bien que vivant en marge dans une masure en lisière de forêt. L'amant, dont on devine rapidement l'identité, se flagelle, devient gravement malade rongé par le remord de n'oser avouer sa « faute ». le mari, revenu dont on ne sait où, a changé d'identité et a soif de vengeance envers l'amant dont il devine immédiatement l'identité.

La description de la société intégriste de l'époque est remarquable de précision. @Hawthorne dénonce ce puritanisme et livre un portrait magistral d'Hester, une femme libre, courageuse qui malgré son bannissement portera assistance aux autres lors d'une épidémie. Dénonciation également de l'injustice frappant Pearl, victime collatérale de la condamnation de sa mère.

Malgré son style suranné, @la lettre écarlate reste facile à lire et même si le roman souffre de quelques répétitions, dont l'auteur aurait pu se passer, c'est une lecture qu'au final j'ai apprécié et qui rappelle combien il est important de combattre ces gardiens de la morale qui entravent encore aujourd'hui la dignité et la liberté individuelle.

Challenge Multi-défis
Challenge XIX siècle
Masse Critique
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1650 - Boston, dans une société puritaine, Hester Prynne, se voit marquer non pas au fer rouge mais à pire finalement. Elle devra porter la lettre A en rouge, bien visible sur ses vêtements, car elle a mis au monde une enfant Perle, alors que son mari a disparu et ne veut révéler le nom du géniteur.

A travers cette histoire, l'auteur dénonce l'hypocrisie et le puritanisme d'une certaine société, soi-disant bien pensante, réglant peut être ses comptes avec sa propre famille, son grand-père ayant été un des juges assesseurs du célèbre procès des Sorcières de Salem (si vous ne connaissez pas je vous mets le lien ICI).

Hester va faire de cette marque d'infamie un objet artistique : elle va la broder de façon remarquable, elle la portera comme on porte un emblème, en faisant une sorte de force.  Sa fille, Perle, jolie, vive deviendra sa seule richesse et au lieu de se cacher ou de vivre dans la honte, elle décide de rester au sein de la communauté qui l'a condamnée.

Depuis des années, elle considérait de ce point de vue spécial les institutions humaines et tout ce que les prêtres et les législateurs avaient établi, exerçant sa critique sans plus de respect que l'Indien n'en ressentait à l'égard du rabat du prêtre, de la robe du juge, du pilori, de la potence ou de l'église. le sort qu'on lui avait imposé l'avait libérée. La lettre écarlate était un passeport pour les régions où les autres femmes n'osaient pas s'aventurer. le honte, le désespoir, la solitude, tels avaient été ses instructeurs, rébarbatifs et sévères ; et ils l'avaient faite forte, mais sans discernement. (p160)

Dans une introduction assez longue, le Directeur du Bureau des Douanes (mais on peut penser que Nathaniel Hawthorne s'est glissé dans la peau de ce personnage),  plante le décor, les mentalités, les circonstances de la découverte d'un manuscrit relatant les faits  dont il se fait le porteur ainsi que d'un morceau d'étoffe rouge portant la lettre A..... 

Hester est une femme d'une immense force morale, n'évitant aucun regard ni affront. Elle assume totalement ses actes, ne regrette rien et reste silencieuse sur sa liaison. Elle est une héroïne intemporelle, son histoire peut s'appliquer à toute société à oeillères, mal pensante et repliée sur elle-même,  associant tout acte au satanisme,  omniprésent. Les personnages masculins sont plus ambigus, faibles et troubles. L'un, le révérend Arthur Dimmesdale, apparaît comme fragile,  tourmenté et faible et le médecin Roger Chillingworth, est lui un être fourbe et manipulateur.

Certain ne porte pas l'infamie visible mais l'endure comme un fardeau invisible. Est-il plus facile de vivre au grand jour en assumant ses fautes (si faute il y a) que de vivre libre mais portant le poids de la culpabilité ? 

Tu ne peux pas te rendre compte, Hester, du soulagement que j'éprouve (...) à regarder des yeux qui me voient tel que je suis. Si j'avais un seul ami - serait-ce même un ennemi cruel - vers qui je puisse me tourner chaque jour, lorsque je suis écoeuré des louanges qu'on me donne, et qui me reconnaisse comme le plus méprisable des pêcheurs, il me semble que mon âme en serait revivifiée. Ce peu de vérité me sauverait. Mais, hélas ! il n'y a autour de moi que fausseté, vide et mort ! (p153)

Pamphlet sur une société puritaine, intégriste qui juge, condamne, hypocrite n'hésitant pas à  bénéficier du don d'Hester pour la couture et la broderie, faisant appel à elle même au plus haut degré mais  lui rappelant à tout moment, comme la lettre écarlate, son "crime".

Ce roman connut un grand succès dès sa sortie, l'auteur réglant peut-être lui-même ses comptes avec le passé de sa famille et l'on y trouve les thèmes de la vengeance et des remords qui en font un récit à multiples tiroirs, avec des secrets, des révélations et des rebondissements.

J'ai pris du plaisir à cette lecture qui peut encore malheureusement trouver un écho dans nos sociétés modernes, malgré une écriture un peu datée, belle mais parfois ampoulée, pompeuse. L'auteur en fait une réflexion sur le comportement humain, sur l'amour et la haine.

N'est-il pas curieux qu'on puisse se demander, lorsqu'on se donne la peine de réfléchir, si la haine et l'amour ne sont pas la même chose au fond ? L'un et l'autre sentiment supposent un degré avancé d'intimité et de connaissance du coeur. L'un et l'autre font dépendre n individu d'une autre personne pour sa vie émotive. L'un et l'autre laissent dans la désolation celui qui aime ou hait ardemment lorsqu'il perd l'objet de son amour ou de sa haine. (p213)
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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L'histoire se passe en 1850 dans une Amérique très puritaine (Massachusetts).

Hester a fauté. Elle porte un enfant qui n'est pas de son mari. Son mari a disparu depuis quelques années. Nul ne sait ce qu'il est devenu.
Entre temps Hester est tombé amoureuse du prêtre de la communauté. Pour lui, il est inconcevable de révéler sa liaison et Hester ne le veut pas non plus. Alors, c'est elle seule qui portera la faute, l'ignominie, le scandale : la lettre écarlate A (pour adultère) cousue sur sa robe. L'humiliation est publique, la bonne société est satisfaite du sort de la pécheresse, bien que celle-ci refuse de donner le nom du père.
Mais voilà que son mari réapparaît sous les traits d'un médecin et lui interdit de révéler sa véritable identité. Sournoisement, il va infiltrer la communauté, découvrir le secret d'Hester et appliquer petit à petit le venin moral dans l'esprit du prêtre. Celui-ci, déjà rongé par le remords, finira par avouer sa faute sur la place publique.

Hawthorne dénonce ici le puritanisme exacerbé de la société américaine, mais aussi ses contradictions. Cette même société montre du doigt la lettre cousue (donc la faute) et en même temps admire le travail d'Hester qui a fait de ce symbole, un merveilleux élément brodé tout en finesse. de plus, Hester, mise au ban de la société, est considérée comme une sainte femme tant elle est généreuse envers autrui.

Excellent roman dans lequel les rouages de l'esprit sont finement décortiqués et analysés.
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Pourquoi ce roman historique (Boston, milieu des années 1650) à l'intrigue mince m'a autant plu ?

Car il est porté par le personnage volontaire et marquant d'Hester Prynne, une jeune femme empreinte de mystère et de dignité. Mère d'une enfant dont on ne connait pas le père, elle est condamnée à l'opprobre par sa communauté ultra-puritaine : elle devra porter sur ses vêtements l'insigne « A » en lettre écarlate, le signe de sa honte et de sa déchéance.

Alors qu'il ne se passe pas grand chose (amateur d'aventures et d'actions, passez votre chemin), j'ai été absorbée par le style, par les descriptions de la société puritaine décrite par Nathaniel Hawthorne, par le personnage d'Hester, par sa volonté, son silence, son abnégation. Sans oublier les trois autres personnages clés, le révérend contrit, le médecin aux allures de diable, et la petite fille Pearl, une gamine angélique pleine de joie et de vie, à l'inverse de cette communauté austère et triste.

J'ai aimé la position féministe de l'auteur, qui prend parti pour cette femme libre et courageuse, qui mène sa vie solitaire comme bon lui semble, malgré les contraintes et le rejet dont elle fait l'objet, montrant par ses choix sa liberté d'agir et de penser. J'ai admiré notre Hester Prynne, j'ai aimé l'insouciance de la petite Pearl, tout comme la construction de ce roman : l'opposition entre ces deux personnages féminins hors cadre social mais dans la vie et les deux personnages masculins, englués dans leur représentation sociale, leur honte et leur revanche, qui semblent eux, évoluer dans une mi-vie.

Enfin, j'ai souvent eu l'impression que Nathanial Hawtorne flirtait avec le fantastique et le surnaturel pour décrire l'intériorité de ces personnages, et mettre en scène cette atmosphère délétère puritaine si réussie. Cela tranche, surprend et renforce cette impression de modernité qui attéune le côté classique du roman : et c'est probablement ce qui explique aussi que l'ennui n'a jamais trouvé sa place pendant ma lecture.
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A l'époque des premiers colons, Hester Prynne se voit affublée de la Lettre Ecarlate, symbole de l'adultère sévèrement réprimé par les Puritains américains. Devenue la paria de la jeune société nouvellement établie sur les côtes de la Nouvelle Angleterre, Hester Prynne n'en démontre pas moins une force d'esprit incroyable et porte non pas fièrement mais avec dignité la lettre A sur sa poitrine. Elle élève durant sept ans sa fille Perle, fruit d'un péché lourdement payé. Jusqu'au jour où le père de l'enfant, dont la faute l'a consumé pendant trop d'années, révèle à la communauté sa véritable identité.

Ce livre est très rapide et facile à lire. L'histoire reflète parfaitement à mon sens le puritanisme qui sévissait en Amérique au 17ème siècle. Il y a toutefois de quoi se demander comment un film a pu voir le jour, vu la lenteur de l'intrigue et les innombrables répétitions de détails et d'informations (bien que je me doute cette fois-ci que l'auteur did it on purpose). Il ne faut pas s'attendre avec ce récit à des révélations inattendues ou à un suspense insoutenable. Non. On se rend compte dès le départ qui est le père de la petite Perle, le fruit du péché. le symbolisme dans cet ouvrage est d'ailleurs complètement explicite. Comment ne pas s'apercevoir que l'enfant, vue comme un petit farfadet maléfique tout simplement parce qu'elle représente le péché, représente le côté caché de l'être humain qui, malgré sa piété (incarnée donc par l'innocence même), est capable de commettre le crime du mensonge, de l'adultère, de la tromperie ? Il en va de même pour le personnage de Chillingworth, lequel incarne l'erreur de la vengeance...
J'ajouterai que la voix du narrateur et sa morale en conclusion font furieusement penser au narrateur de "Roméo et Juliette", chez Shakespeare. Car Hester Prynne et le ministre Dimmesdale ont bien une relation de couple que tout sépare...
A lire donc, mais pas de toute urgence.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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"La lettre écarlate" est l'un des tous premiers romans de la littérature américaine. C'est une oeuvre fondatrice et remarquable.

Après un prologue (un peu long), nous entrons directement dans l'intrigue par la scène très forte du pilori. Tout est déjà en place et tout se noue lors de l'humiliation publique d'Hester, sous l'oeil attentif de son mari et de son amant.

Le roman va ensuite se baser sur un aspect plus psychologique des personnages.Nous avons accès à leur monde intérieur. Nous y retrouvons de la force, de la culpabilité, de la souffrance et un fort sentiment de vengeance.

C'est un formidable roman psychologique et aussi un témoignage sur les commencements puritains des Etats Unis. Il laisse comme une trace sur le coeur là où est cousue cette fameuse lettre écarlate.
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Considéré comme le premier grand classique américain, ce roman écrit par Nathaniel HAWTHORNE a pour thème est la sanction hypocrite d'un adultère dans une société au puritanisme obsessionnel de l'époque coloniale…


Boston, 1850. Hester Prynne a eu une liaison adultère avec le révérend. de cette liaison secrète est née une petite fille, Pearl. Comme tout le monde sait que le mari d'Hester a été retenu dans une contrée lointaine depuis plusieurs années, sa faute est évidente. Hester est donc condamnée pour adultère par cette société où « la religion et la loi ne faisait autant dire qu'une seule et même chose ». Après avoir été exposée au pilori, elle devra porter à vie la lettre « A » en rouge vif sur son corsage, afin que tout le monde sache de quoi elle s'est rendue coupable.


Son mari refait surface le jour de sa condamnation, et il demande à Hester de ne rien dévoiler de leurs liens maritaux afin que la honte ne l'atteigne pas lui-aussi. Celle-ci accepte, pensant lui devoir bien cela, ce qui permettra au mari de préparer sa vengeance en toute discrétion : La jalousie et la curiosité le poussent à tenter de retrouver l'homme qu'Hester refuse de dénoncer sur la place publique, et son statut de médecin va l'y aider. En attendant, les villageois sont fiers d'affirmer au nouveau venu que leur société bien-pensante punit cette femme comme il se doit : « Je gage qu'après un séjour chez les sauvages, il vous réjouira le coeur d'arriver dans un pays où le péché est traqué sans merci et puni à la face des chefs du gouvernement et du peuple ». Cette citation est d'ailleurs celle qu'a choisi d'insérer Hillary JORDAN en dédicace de son roman plus moderne intitulé « Ecarlate », qui aborde les effets dangereux et néfastes de la stigmatisation sous couvert de justice, et que j'ai également beaucoup aimé.


Et en effet, la vie d'Hester ne sera plus jamais la même. Stigmatisée par le pilori, puis par son éternelle lettre écarlate, Hester sera mise au ban de la société. le récit se déroule sur 7 années durant lesquelles Hester devra supporter le regard des autres et l'isolation. Pour autant, les mégères du village trouvent ce châtiment trop doux car une lettre est aisément camouflable : C'est certainement cette réflexion du livre qui a inspiré à Hillary JORDAN l'idée phare d'« Ecarlate », dans lequel les crimes sont punis en colorant intégralement les individus ! Une autre idée est également commune à ce deux romans : Celle que parmi les bourreaux les plus virulents se trouvent souvent les plus grands pécheurs...


En ce qui concerne Hester, elle sait que Pearl ne doit pas souffrir de cette situation : Cette idée l'aide à garder une attitude irréprochable pour faire oublier son faux pas, et donner une chance à sa fille de pouvoir plus tard s'intégrer à la société. Ce que l'auteur décrit très bien, c'est la psychologie de ses personnages, les liens et conséquences que chacune de leurs actions auront dans le reste de leur vie. Ainsi, sa fille est à la fois sa béquille, mais également son châtiment : Elle est comme une seconde lettre écarlate pour elle, elle lui rappelle chaque jour sa faute et voit en elle parfois le petit démon qui l'a habitée lors de son péché.


Mais Hester n'est pas la plus à plaindre. Car si elle n'a pas voulu dénoncer le révérend pour le préserver (autre point commun avec "Ecarlate", en forme de critique de l'hypocrisie religieuse), il se trouve que celui-ci est à présent rongé par la culpabilité. Or, contrairement à elle, il ne peut pas extérioriser publiquement ses sentiments… C'est ainsi qu'à sa manière, il porte lui aussi sa lettre écarlate : Il porte régulièrement sa main à son coeur, comme pour en atténuer la douleur qui le ronge de l'intérieur. C'est sûrement ce qui le trahira aux yeux du mari, et alors qu'adviendra-t-il ? Je vous laisse découvrir ce grand classique de la littérature américaine pour y répondre.


*****

Tout l'intérêt du roman réside dans la psychologie de ce trio infernal : Hester qui demeure dans une ville qu'elle pourrait fuir parce qu'elle croit que cela va expier ses péchés, le révérend qui finalement se meurt de son secret plus qu'Hester ne souffre de sa stigmatisation ; Enfin, le mari qui, voulant se venger du péché de sa femme, pèche à son tour. La petite Pearl, quant à elle, est une véritable éponge à émotions ou plutôt, comme nous amènent à la penser les nombreuses métaphores de ce roman, un véritable miroir révélateur des actes et sentiments de ce trio adulte et de ses péchés.


Il ressort également de ce roman que les hommes auront beau stigmatiser ce qui leur fait peur, dans le but de le marginaliser et de le garder éloigner d'eux, les peurs s'apprivoisent, tandis que les péchés les plus secrets n'en existent pas moins en chacun de nous, et sont parfois ceux que l'on devrait craindre le plus et qui nous font le plus de mal. Un éloge de la sincérité qui s'amplifie au fil des pages et finit en apothéose par la délivrance qu'elle apporte, un roman psychologique autant qu'un témoignage sur l'Amérique puritaine à ses débuts : Bref, malgré de petites longueurs, un classique intéressant et bourré de vérités sur la nature humaine, une belle réflexion sur les moeurs et ce qu'ils révèlent. Un classique comme on les aime, qui transcende son époque et n'est pas sans rappeler certaines pages peu glorieuses de notre histoire.

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