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Olivier Trocklé (Autre)Virginie Augustin (Autre)
EAN : 9791038204706
56 pages
Audie-Fluide glacial (08/03/2023)
4.29/5   38 notes
Résumé :
Découvrez le spin-off de la série du Petit théâtre des opérations, qui met à l'honneur le destin de femmes d'exception oubliées des deux Guerres mondiales. Saviez-vous que les Allemands avaient affronté un régiment de sorcières durant la Seconde Guerre mondiale ? Ou que l'armée serbe en 1914 comptait dans ses rangs "Milun", la Mulan locale, qui faisait régner la terreur à coups de grenades ? Et quid de Marie Marvingt, qui a été tour à tour soldat, infirmière, et qui... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Cette BD est destinée à réparer une injustice dans le cadre de l'égalité homme-femme. Je sais que ce débat est assez stigmatisant mais parfois nécessaire pour pouvoir avancer dans le bon sens. On peut y voir en effet du féminisme racoleur surtout avec un tel titre qui fait slogan de campagne. Cela ne sera pas mon cas.

En effet, il s'agit de réhabiliter des figures féminines qui ont été oublié par l'Histoire alors qu'elles ont accomplies de véritables exploits que cela soit dans la découverte scientifique ou sur un champ de bataille.

On verra divers exemples très variés mais qui se consacre au destin de femmes durant les deux guerres mondiales. La place de la femme n'a jamais été véritablement reconnue. Il s'agit de raconter de petites histoires pour montrer qu'elles ont joué un rôle non négligeable tout en étant très courageuses. En même temps, cela rétablit des vérités historiques.

J'ai évidemment aimé cette BD non seulement pour son objectif mais également sur la forme. le dessin est en tous les cas assez avenant et dynamique. le propos va droit à l'essentiel également. C'est d'une grande simplicité ce qui concourt à la fluidité de lecture de l'ensemble. Par ailleurs, l'humour est présent pour nous présenter ces femmes remarquables.

Au final, on ressort plutôt ravi de cette BD qui met les femmes à l'honneur dans un rôle d'héroïnes combattantes. J'aurais juste un petit bémol lié au fait que je n'aime pas trop les femmes soldats faisant la guerre. Oui, je préfère une autre image de la femme dans sa grâce, dans sa douceur et sa tendresse. Bien évidemment, cela n'engage que moi. Libre au monde d'avoir des Margaret Thatcher ou des Elisabeth Borne. Moi, ce n'est pas ce que je préfère.

Une BD à offrir à tous les hommes un peu macho. Cependant, je ne suis pas certain qu'ils vont la lire.
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Toutes deux s'étaient dévouées à une mission aussi simple que grande : aider les autres.
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Le titre en deux parties de ce tome indique qu'il peut être considéré comme une série dérivée de le petit théâtre des opérations, tome 1 : Faits d'armes impensables mais bien réels... (trois tomes de parus en 2022), toutefois il peut se lire indépendamment, sans avoir lu les autres. Sa première édition date de 2023. Il a été réalisé par Julien Hervieux (alias l'odieux C., également scénariste de la série initiale) pour le scénario, et par Virginie Augustin pour les dessins et les couleurs. Il comporte huit récits, chacun complété par une page de texte développant un pan des circonstances afférentes.

Marie Marvingt : la fiancée du danger. En Lorraine, en 1885, deux garçons sont en train de courir de toutes leurs forces, ils s'arrêtent à bout de souffle, demandant d'arrêter à Marie, 10 ans. Depuis toute petite, Marie Marvingt a une passion le sport. Pas un. Non, tous les sports. Forcément elle finit dans un cirque : écuyère, funambule, etc. Bon, en fait, Marie est le cirque à elle seule. Marie décroche même son permis de conduire, le brevet de pilotage de ballon aérien. Et est même la première femme à piloter un avion seule. Elle tente la traversée de la Manche en ballon avec un autre pilote. Elle le fait. Elle s'écrase à l'arrivée. Elle a aimé ça. Marie apprécie aussi le cyclisme, à la pratique duquel elle s'adonne en pantalon, ce qui lui vaut d'être arrêtée par la maréchaussée car le port des pantalons est interdit aux femmes par un arrêté de 1800. Elle invente la jupe-culotte. En 1908, elle tente de prendre le départ du tour de France. le règlement lui interdit de prendre le départ avec du tour avec les hommes. Marie part donc après les hommes. Sur les 114 coureurs au départ, seuls 36 bouclent le tour… dont Marie. En 1910, Marie est aussi devenue une alpiniste de renommée internationale, patineuse, skieuse. Elle reçoit des médailles d'or pour quantité de sports. Elle en a en fait plus d'une vingtaine. Et puis arrive la première guerre mondiale. Elle s'engage dans l'armée en se faisant passer pour un homme.

Nancy Wake : une souris et des hommes. En 1935, Nancy Wake, une jeune journaliste australienne travaillant pour un journal parisien, est parvenue à décrocher une interview d'Adolf Hitler. Peu après elle assiste à un lynchage de juifs dans la rue, ce qui la révolte. En 1939, Nancy, mariée à un millionnaire en France, apprend que la guerre est là. Elle décide de s'engager comme ambulancière pour s'opposer aux nazis. Après l'armistice, elle s'engage dans la résistance et, sous le nom de la souris blanche, elle aide les soldats étrangers à sortir de la zone occupée. Milunka Savić : Mulan en Serbie. 1913, en Macédoine : la deuxième guerre des Balkans oppose serbes et Bulgares. le soldat Milun est touché et opéré dans un hôpital militaire de campagne : c'est une femme. À la sortie de l'hôpital, son supérieur lui fait comprendre qu'il ne peut lui proposer qu'une petite place d'infirmière. Elle insiste : elle est promue sergent et lorsque la première guerre mondiale éclate, elle est en première ligne pour combattre les austro-hongrois à coup de grenades.

S'il n'a pas mis le nez dans la série-mère le petit théâtre des opérations (il est encore temps de le faire, et cette lecture lui en donnera l'envie irrépressible), le lecteur commence par éprouver un choc déstabilisant. Les auteurs ne se prennent pas au sérieux, et ils ne chantent pas les louanges de l'âme patriotique, ni les exploits militaires de ces dames, comme des exemples de bravoure et de virilité (ah oui, pour ce dernier point, c'est compréhensible). le scénariste adopte un ton entre sarcasme et raillerie, alimentant un fond de dérision dont il ne se départit jamais. Les cyclistes du tour de France s'exhortent les uns les autres à aller plus vite parce que Marie Marvingt se rapproche derrière eux. Lorsque Nancy Wake l'interviewe, l'explication d'Adolf Hitler est commentée par C'est pour ça qu'il a arrêté la peinture, évoquant son échec à intégrer les Beaux-Arts par deux fois. Concernant Milunka Savić, le scénariste écrit : Comme elle est dangereuse, de près, les Autrichiens décident de l'avoir de loin avec l'artillerie. Pour le combat de la Rougemare et des Flamants, il tourne ridicule les Français incapables de reconnaitre l'uniforme militaire allemand. Il n'hésite pas à faire revêtir un bonnet d'âne par Yoshiko Kawashima. Avec ses mots, Marie Curie fait observer à son époux qu'avec deux prix Nobel, révolutionner les soins en temps de guerre, elle n'est plus à ça près. Etc. la narration visuelle est tout aussi enlevée, avec de nombreux gags purement visuels : des Lego pour réaliser un prototype de skis pour avion, un foyer de cheminée avec un parachute pour accompagner la descente d'un parachutiste britannique, un passage au noir & blanc avec une imitation de manga shojo pour Yosjiko Kawashima, un portrait de Staline avec un petit arc-en-ciel et des petits coeurs dans le bureau d'un gradé militaire, Donald Trump au milieu d'une foule américaine lors d'un colloque. Etc.

Une fois qu'il s'est adapté au ton persifleur des auteurs, le lecteur peut apprécier chaque récit, chaque héroïne et ses accomplissements. En effet, l'humour ne vient jamais diminuer ou ridiculiser lesdits accomplissements. Marie Marvingt (1875-1963) place la barre très haut avec ses exploits sportifs, ses inventions pour améliorer l'évacuation des blessés, l'invention également d'un type de suture plus efficace, et après la guerre le pilotage d'hélicoptère à quatre-vingts ans passés. le scénariste a ainsi retenu huit femmes s'étant impliquées dans les deux guerres mondiales (cinq pour la première, trois pour la seconde) : Marie Marvingt, Nancy Wake (1912-2011), Milunka Savić (1890-1973), Octavie Delacour (1858-1937), Yoshiko Kawashima (1907-1948), Marie Curie (1867-1937), Sofiya Ozerkova (1912-?) et Marie Depage (1872-1915). En fonction de sa culture, le lecteur peut être familier de l'histoire de l'une ou plusieurs d'entre elles, peut-être pas de tous leurs accomplissements (quand même, Marie Curie avec deux prix Nobel à son actif). Il découvre ainsi leurs réalisations pour la plupart dans la société civile, et pour toutes dans une guerre mondiale, que ce soit pour un fait spécifique (Octavie Delacour) ou tout du long du conflit. Chaque histoire compte entre cinq et sept pages ce qui oblige le scénariste à se montrer sélectif, et pour autant leurs exploits ressortent avec force. Ils peuvent être complétés dans la page de texte qui se trouve après chaque bande dessinée.

La narration visuelle reprend les codes de la série-mère : des dessins dans un registre humoristique avec des personnages qui sourient, et des exagérations. Là encore, une fois passé le nécessaire moment d'adaptation, ces choix conduisent le lecteur à se focaliser sur le caractère extraordinaire des actions accomplies, et la force vitale intense de chacune de ces femmes. le lecteur sourit en voyant Marie se retourner vers les trois garçons à bout de force, en faisant l'écuyère équilibriste debout sur le dos d'un cheval, en sautant du ballon qui s'écrase au sol, en accueillant un alpiniste sur un sommet qu'elle a atteint bien avant lui, blasée dans son fauteuil avec son chat sur les genoux, et ses médailles d'or et trophées accrochés au mur, s'amusant de la surprise de son cousin découvrant qu'elle se fait passer pour un soldat homme, s'amusant avec un hydravion en Lego, rayonnant de plaisir en pilotant un hélicoptère. L'une après l'autre, leur énergie et leur bonne humeur emportent la conviction du lecteur : Nancy Wake avec le visage tuméfié raillant le manque de force physique de son tortionnaire, Milunka Savić s'élançant vers l'ennemi avec une grenade dégoupillée dans chaque main, Octavie Delacour balançant une charentaise sur le maire qui ne la croit pas, Yoshiko Kawashima enjôleuse en femme fatale, Marie Curie se mettant du cambouis sur le visage en s'essuyant, Sofiya Ozerkova manquant de place sur son uniforme pour accrocher encore une nouvelle médaille, Marie Depage arrivant avec ses valises à la main pour sauver une nouvelle situation.

La narration visuelle s'avère pleine d'entrain, irrésistible, avec un petit degré de simplification dans les personnages et les objets, rendant immédiate la lecture de chaque case. La dessinatrice arrondit un peu plus ses contours que Monsieur Chien pour le petit théâtre des opérations, rendant chaque case agréable à l'oeil. Comme lui, elle dose avec soin le niveau de densité d'informations visuelles. Elle peut aussi bien investir le temps nécessaire pour représenter les nombreux éléments d'un unique décor, que réaliser une bande de cases à fond vide. Elle sait trouver le bon dosage pour que le lecteur n'éprouve pas de doute sur l'endroit où se déroule l'action, et sur l'époque concernée. Ses dessins portent la preuve de ses recherches de référence, que ce soient pour les vêtements civils, les uniformes, les armes, les véhicules militaires et les lieux divers. Elle n'opte pas pour un degré photographique de représentation, pour autant l'attention du lecteur se maintient sans solution de continuité car il voit tout le temps où se trouvent les personnages, la continuité dans leur action, les marqueurs temporels qui permettent de savoir quand se déroule récit. Comme le scénariste, elle choisit de ne pas s'appesantir sur les horreurs de la guerre, sur les blessés et leurs souffrances, sur les privations et les brutalités. Ces récits n'abordent pas la dimension meurtrière des conflits, les conséquences pour les civils, et les syndromes de stress post-traumatique pour les combattants.

Cette anthologie consacrée à des femmes combattantes permet de réparer l'oubli dont elles ont été victimes, une forme de féminisme relativisé par le fait que les hommes évoqués dans la série mère n'ont pas tous bénéficié non plus d'une reconnaissance à la hauteur de leurs exploits que ce soit par l'institution militaire ou la société civile. Une narration gentiment moqueuse, que ce soient les dialogues ou les dessins, sans rien retirer de la valeur et de l'héroïsme de ces femmes. le lecteur sourit tout du long, tout en éprouvant un sentiment de respect et d'admiration pour leur courage et leur humanité.
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Pour lire cette bande dessinée, un paquet de mouchoirs est toujours utile. Elle nous retrace le destin de huit femmes qui se sont illustrées pendant les deux conflits mondiaux, huit femmes qui sont tombées dans l'oubli - le plus souvent, parce qu'elles sont des femmes, c'est aussi simple que cela.
Chacun de ses huit récits est complété par une page qui retrace la vie de ses huit femmes, qui ne se sont pas préoccupées de ce que la société attendait qu'elles fassent, et qui ont fait ce qu'elles estimaient être bien, être juste. C'est Marie Marvingt, la "fiancée du danger" qui ouvre cette bande dessinée, elle qui a battu tous les records sportifs possibles, et qui fut infirmière pendant la première guerre mondiale. Son tort pour être si peu reconnue ? L'une des causes est sans doute d'être morte à l'âge de 88 ans, de "mort naturelle" - c'est ce qui s'appelle une vie bien remplie.
Je ne les présenterai pas toutes, parce que ce livre vaut la peine d'être découvert, lu et partagé. Je pense cependant à Marie Depage et Edith Cavell, qui clôturent ce recueil, parce que je n'oublie pas que, dans les années 80, cette dernière était présentée comme "une espionne" (oui, je suis un peu  bloquée là-dessus) alors qu'elle était une femme qui sauvaient des soldats, sans se préoccuper de leur nationalité.
Alors oui, ces récits font preuve d'humour, et j'ai bien reconnu là la patte de Julien Hervieux (je pense, par exemple, au clin d'oeil au film Titanic, p. 54) mais ne cache rien des réalités des deux guerres (voir p. 12 et 15 pour Nancy Wake, p. 22 pour Miluna Savic). Je garde pour la fin "Une histoire de sorcières" parce que je lis actuellement un roman qui parle des "sorcières de la nuit" dont l'unité fut dissoute après la guerre, quand ces "sorcières" russes ne connurent pas un sort très proche de celui que l'on réservait à celles qui furent nommées sorcières des siècles plus tôt.
Vivement le tome 2.
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Un album tout simplement excellent !
Huit histoires de femmes d'exception lors de la première Guerre Mondiale.
Bien souvent des histoires oubliées, méconnues, mais savamment remises en lumière.
Elles sont de plus abordées avec un certain ton humoristique, malgré l'ambiance contextuelle, ce qui rend la lecture de cet ouvrage très agréable.
Pas mal de petits clins d'oeil à gauche à droite dans le dessin, non, franchement, absolument rien à redire, cet album est une petite merveille.
De plus, à la fin de chaque histoire, un petit dossier pour bien nous rappeler que tout est basé sur des faits réels, et que ces héroïnes ont vraiment existé.
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Quel est le point commun entre Marie Marvingt , Nancy Wake, Milunka Savic, Octavie Delacour, Yoshiko Kawashima, les Sorcières et Marie Depage ? Ce sont des femmes qui ont participé à la guerre. Hormis celle qui a reçu le double prix Nobel de physique et de chimie, elles sont toutes pour la plupart méconnues ou oubliées de l'histoire. Il faut dire que le rôle des femme fut souvent mis sous silence souvent par pure mescinerie masculine. 

Le tout est raconté par Julien Hervieux avec humour mais toujours très juste. Les courts récits sont accompagnés de la biographie de chaque personnage et appuyés par des documents d'époque. le dessin colle parfaitement au récit. Il est réalisé par Virginie Augustin (Joe le Pirate, 40 éléphants). 

Toujours prête ! est un spin-off du Petit théâtre des opérations. C'est une bonne lecture pour en apprendre plus sur ces femmes hors du commun tout en s'amusant. 
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critiques presse (6)
BoDoi
25 octobre 2023
Le duo semble avoir pris autant de plaisir à restituer ces destins que l’on a à les lire, parsemant l’histoire, la vraie, de quelques anachronismes assumés et de gags discrets mais efficaces. De véritables biographies historiques, oui, mais dans l’esprit Fluide glacial !
Lire la critique sur le site : BoDoi
Sceneario
30 mars 2023
Le duo Augustin-L’odieux connard fonctionne à merveille, et ces histoires se dévorent trop rapidement, chacune étant enrichie d’une page de compléments historiques et de photographies.
Lire la critique sur le site : Sceneario
LeMonde
27 mars 2023
Non, la guerre n’est pas qu’une affaire d’hommes. Présenté comme un spin-off de la collection « Le petit théâtre des opérations », qui raconte des événements méconnus de l’histoire militaire sur un ton humoristique (trois tomes chez Fluide glacial), cet album rend hommage aux héroïnes ignorées des conflits.
Lire la critique sur le site : LeMonde
ActuaBD
21 mars 2023
Quatrième tome, ou premier spin-off de la série « Le Petit théâtre des opérations » : « Toujours Prêtes ! » se focalise uniquement sur des figures féminines. Héroïques, évidemment, aux exploits hors du commun, personne ne pourrait dire le contraire, mais bien trop longtemps restées dans l’ombre.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BDGest
20 mars 2023
Toujours prêtes ! est une bande dessinée drôle et surtout intelligente, qui permet de placer sur le devant de la scène des héroïnes ayant eu un rôle au cours des guerres. À mettre entre toutes les mains, quelles soient masculines ou féminines !
Lire la critique sur le site : BDGest
Bedeo
20 mars 2023
Julien Hervieux a écrit ces huit histoires de cette BD, spin-off de la série Le petit théâtre des opérations. Virginie Augustin assure les dessins pêchus de ces récits qui nous font découvrir avec étonnement et humour huit femmes (et même plus) que l’histoire aurait dû retenir mais qu’elle a vertement balayée sous le tapis.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Saviez-vous que porter un pantalon était officiellement interdit aux dames jusqu’en 2013 ? Revenons en arrière : le 7 novembre 1800, le préfet de police Dubois fait paraître l’ordonnance concernant le travestissement des femmes. Puisque si les femmes commencent à faire des trucs de mecs, comme arpenter les rues en pantalon, où va le monde ? il y a est dit que : Toute femme désirant s’habiller en homme doit se présenter à la préfecture de police pour en obtenir l’autorisation et celle-ci ne peut être donné qu’au vu d’un certificat d’un officier de santé. Techniquement, il fallait donc se présenter au commissariat afin d’avoir le droit de porter son jean. Pratique ! Dans la presse, on trouve mention de deux circulaires datées de 1892 et 1909, qui auraient autorisé les femmes à porter le pantalon si elles se promenaient à cheval et à vélo : hélas, ce sont des légendes urbaines ! Les historiens n’en ont jamais trouvé la trace. D’où une Marie Marvingt qui contourne le problème avec sa jupe-culotte, rendant la pratique cyclisme – et de l’alpinisme, son autre passion – plus aisée ainsi vêtue. L’interdiction du pantalon sera peu à peu oubliée, de même que l’existence de l’ordonnance de 1800, de toute manière rendue caduque aussi bien par les changements constitutionnels que par les nouvelles coutumes. Jusqu’à ce qu’on la redécouvre, au début du XXe siècle, en réalisant que, oups, on n’avait jamais déclaré officiellement que le pantalon était autorisé pour les femmes. Si on pouvait en profiter pour redécouvrir Marie Marvingt, qualifiée à sa mort par le quotidien Chicago Tribune de Femme la plus extraordinaire depuis Jeanne d’Arc, ce serait pas mal. Mais apparemment, on se penche plus sur l’histoire du pantalon que sur celle de la femme qui a mis une déculottée à tout ce qui se dressait sur son chemin.
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Il ne faisait pas bon être une sorcière. Prenons l’exemple de Sofiya Ozerkova, l’ingénieure en chef des sorcières de la nuit. Un jour, l’aérodrome sur lequel elle se trouve doit être évacué en urgence : les Allemands arrivent, et ils ne comptent pas faire de cadeaux aux chevaucheuses de balais qui leur envoient des bombes sur la truffe chaque nuit. Sofiya se précipite pour réparer les avions qui en ont besoin, et tous peuvent décoller. Sauf un : le sien, qu’elle ne peut remettre en état à temps. Les Allemands étant trop proches, Sofita brûle son appareil pour éviter qu’il ne tombe aux mains de l’ennemi et s’enfuit avec sa copilote. Durant des semaines, les deux femmes vont errer en plein territoire occupé et échapper à l’ennemi. La copilote de Sofiya tombe malade ? Ça ne l’arrête pas. Sofiya croise des Allemands un peu curieux ? Elle les abat. Et enfin, alors que tout le monde les croit mortes, elles rejoignent leur unité. Vous pensez que Sofiya est alors considéré comme l’incarnation du dévouement, elle qui s’est sacrifiée en restant en arrière pour réparer les avions des autres, n’a pas abandonné sa camarade et s’est frayé un chemin à coups de pistolet jusqu’à ses lignes ? Oh que non : on lui dit que tout ça, ça n’est rien à côté de son vrai crime… avoir détruit sa carte du Parti communiste pour éviter les ennuis en cas de capture. Oui, vraiment. Pour avoir brûlé un bout de carton dont sa vie dépendait, on l’envoie au tribunal. Elle est tondue et condamnée à être fusillée. Ne manquait que le bûcher, et vous aviez un très beau procès en sorcellerie. Sauvée in extremis par la clémence d’un gradé, Sofiya retournera au combat avec les Sorcières.
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Marie Marvingt est renvoyée de l’infanterie. Ayant étudié la médecine (ben oui), Marie est réaffectée comme infirmière. Elle en profite pour inventer l’évacuation à skis. Oh, elle a aussi conçu prototype d’ambulance aérienne. Et puis tiens, après la guerre, elle invente les skis pour avion, pour se poser sur la neige ou le sable. Une invention qui sera reprise partout dans le monde. Et quitte à bien évacuer des blessés, elle invente aussi un type de suture plus efficace. Et elle reprend du service durant la seconde guerre mondiale.
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Yoshiko Kawashima n’était pas une enfant de chœur. Elle a travaillé pour le Japon, puissance de l‘Axe, a combattu les Républicains chinois, a fait chanter des civils pour s’enrichir… Mais alors, pourquoi en parler ? Eh bien justement. Parce que personne ne s’est jamais gêné pour faire un film sur Al Capone ou un livre sur Gengis Khan. Les terreurs masculines sont connues ; les féminines beaucoup moins. Et encore, peut-on parler de féminin avec cette princesse-espionne-gangster-soldat qui rejetait son genre d’origine sans pour autant se considérer comme un homme ? Yoshiko est comme la guerre son nom est féminin mais elle n’a pas d’autre genre que celui-là.
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Marie Depage et Edith Cavell étaient faites pour se rencontrer. Toutes deux s’étaient dévouées à une mission aussi simple que grande : aider les autres. Car comme le disait Marie Depage : Les blessés n’ont pas de nationalité. Et comme expliqué dans ces pages, elle avait aussi compris qu’une victime de plus, c’était une famille endeuillée, en colère et appauvrie de plus, soit le terreau parfait pour de futurs conflits.
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Voix off : Julien Hervieux
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