Les déserteurs de Dieu : Ces ultra-orthodoxes qui sortent du ghetto

Ecrit en 2015, ce livre aborde un sujet intéressant (celui de jeunes ultra-orthodoxes Juifs en Israël qui quittent leurs groupes religieux), mais il y a énormément de redites. du coup, on se lasse et j'ai eu l'impression que seuls les titres des chapitres changeaient mais que le contenu restait le même d'un chapitre à l'autre.

Suite à plusieurs suicides de jeunes gens ayant quitté les groupes ultra-orthodoxes mais n'ayant pas trouvé leur place dans la société « laïque », l'auteure a choisit de rejoindre l'Association Hillel qui aident les jeunes en rupture, ceux qui ont fait le choix de « retourner à la question ». Hillel accompagne des jeunes entre 18 et 30 ans. le livre est une longue liste de témoignages, intéressants, poignants pour la plupart, mais sans analyse particulière (un éclairage psychologique professionnel aurait pu apporter quelque chose en plus) et sans avoir la version du groupe familial resté ultra-orthodoxe.

Les jeunes qui font le choix de partir sont en grande difficulté face à la vie « laïque », certains ne parlent que le Yiddish et ne connaissent pas l'Hébreu ! Ils sont comme sortis d'une secte, avec un système de pensées entièrement décalé par rapport à la vie non-religieuse. Ils viennent d'un monde où tout est codifié et où les interdits prédominent : interdits sexuels, interdits vestimentaires, mariages arrangés et choix de métiers restreint. Ils ne connaissent pas « les codes » de la vie « laïque » dont on leur a dit beaucoup de mal. La plupart ont été chassés de chez eux, ce qui est particulièrement déchirant. En effet, leur attitude « abîme » la famille aux yeux des autres et les mariages des soeurs vont alors souffrir de cette situation, elles seront moins bien notées et feront de moins beaux mariages. N'ayant pas reçu une bonne formation (dans les milieux les plus ultra, les hommes ne se consacrent qu'aux études religieuses), ils ne peuvent pas facilement rejoindre l'université ou espérer trouver un métier dans la société.

Ce sont les témoignages de rejet subis par les jeunes de la part de leurs familles qui m'ont le plus touchée : du jour au lendemain, le jeune devient l'enfant de personne, il n'a plus d'identité, il est « mort » aux yeux de ses parents, on ne lui adresse plus la parole. Et même pour un jeunes essayant de reprendre contact, par exemple en allant au mariage d'un frère ou d'un oncle, la famille et la communauté au lieu de l'aider, va publiquement lui tourner le dos et n'aura aucune parole pour lui.

Voici le lien d'un article qui traite du même sujet (de façon plus concise)
https://www.jpost.com/edition-fran%C3%A7aise/israel/du-noir-au-blanc-352115

Trouver des livres évoquant le monde des ultraorthodoxe est relativement simple; visionner un film sur le sujet est aujourd'hui possible;
Mais par contre trouver des témoignages de juifs ultraorthodoxes qui sont sortis, et qui viennent évoquer leur difficulté, là c'était un sacré challenge ! Florence Heymann est la seule sociologue qui s'y soit intéressée et avec beaucoup de talents;
Un livre qui se dévore !