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EAN : 9782924898390
320 pages
La Peuplade (03/10/2019)
3.67/5   21 notes
Résumé :
Plutôt qu’écrire dans ce beau roman ce qu’aurait pu devenir sa vie, il ferait mieux d’assister à ses cours à l’université. Mais qu’advient-il justement de ce jeune homme rêveur et éperdument amoureux à l’aube d’une crise économique majeure quand, d’un côté, son meilleur ami Trausti l’embrigade dans sa grande mission révolutionnaire et, de l’autre, sa petite amie Kristín admire la chevelure ondulée du directeur de la banque centrale islandaise ? Pendant que les glaci... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Aérien, tremblant de beauté, vivifiant, cimes majestueuses d'une écriture d'orfèvre « La dernière déclaration d'amour » est un récit initiatique. La maturité du style laisse sans voix. On pressent d'emblée un futur classique qui restera gravé dans le marbre. Cet hymne à la jeunesse, à sa gravité, à sa quête existentielle, à son essence même, est un triangle, trois points, trois protagonistes, le narrateur, Kristin et Trausti. Attention ! pas de cheveux au vent, de souplesse, de frivolité. Ici, c'est le majeur qui indique la teneur, la maturité des hôtes des pages. Une émotion grandissante encense le lecteur ployé sous cette épiphanie des grandeurs. Nous sommes en Islande dans la capitale Reykjavik. Dans cette ambiance latente d'une crise financière sans précédent entre 2005 et 2011. D'ombre et de lumière l'histoire est une aurore boréale de renom. le narrateur dont on ignore le prénom est un jeune étudiant dont on ne connaît pas le parcours. Délivrant en subtilité, dans un jeu de miroir avec l'auteur Dagur Hjartarson des confidences, le narrateur écrit LE roman. Il conte ce qu'il advient des brisures journalières et son amour pour Kristin, intellectuelle, brillante, pragmatique, étudiante en droit, en idéal d'avocate. Kristin est à mille lieux de la superficialité qu'elle réfute de toutes ses forces. Nous pénétrons subrepticement dans le summum littéraire. Dans un classique qui prend forme et qui deviendra inoubliable. « C'était à l'époque où les jours étaient comme un instant qui ne s'achève jamais. Comme une simple inspiration. On commence toujours par inspirer. C'est-à-dire aimer - avant d'expirer. Alors apparaissent les mots qui deviendront un roman. Les romans sont des soupirs. » La lecture est fervente. « Reykjavik est une ville de choix pour qui veut s'habituer au froid qui nous embrassera après la mort. Il n'y a pas grand-chose à trouver ici. » Si. le plan d'une ville emblème de David Oddsson, l'anti-héros. le fil rouge du narrateur. « Il a été maire, puis premier ministre, puis ministre des Affaires étrangères et enfin directeur de la Banque Centrale. Un homme comme toi et moi, vraiment ?.... Il est l'air. L'air des temps modernes. » le récit puise son argile dans cette contemporanéité, dans cette justesse de ton. Tout va advenir par les diktats financiers et sociétaux. Les murs de la ville vont se fissurer paraboles des évènements imprévisibles. Trausti est l'ami intime du narrateur du « Sans nom ». Cette amitié des plus particulières, troublante est cornélienne. Trausti est énigmatique, libre et solitaire. Qui est -il véritablement ? Il façonne de ses mains le portrait de David Addsson. Un exutoire, une façon de s'émanciper des affres de Reykjavik. Les doutes sont vifs. Ce masque est un antidote. Une façon de contrer les turbulences et plus encore. de s'affranchir, d'imiter la grâce d'un vol d'oies sauvages dans le ciel de l'Islande. Et qui sait ! « L'homme parviendra t'il un jouer à s'affranchir du temps qui passe ? » Ce récit est bleu nuit. Superbe et cristallin. « Il est possible qu'on ne se remette jamais de sa première déclaration d'amour ». On atteint le point final avec l'envie de recommencer cette lecture bénéfique. « Deux poings gros comme des coeurs serrés autour de la même hâte. » Ce récit qui s'élève dans le contre-jour est salvateur. « La dernière déclaration d'amour » est une clairière, un récit lumineux. « Peut-être que l'amour existe. Peut-être qu'il obéit aux mêmes lois que les fruits : il pousse à l'étranger, et on ne le trouve en Islande qu'en l'important. » Il faut mériter La Maison-Rêve, lire et retenir ce rare qui gonfle sur les lignes. Traduit de L'islandais par Jean-Christophe Salaün, publié par Les Editions La Peuplade « La dernière déclaration d'amour » est un havre où chaque degré est une aube nouvelle. Un grand livre.
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On n'en finira jamais d'écrire sur l'amour…
Dagur Hjartarson le fait à sa façon, celle d'un poète qui écrit son premier roman et qui innove dans la manière de nous raconter une histoire à priori banale.

Un jour d'automne à Reykjavik, un jeune homme avec un livre tombe amoureux d'une jeune femme avec un chien.
Pendant ce temps son meilleur ami l'embarque dans un projet artistique engagé et revendicatif: sculpter la statue de David Oddsson, Directeur de la banque centrale islandaise. Sous l'oeil encombrant de ce David, symbole du libéralisme, et sous le regard triste des ours polaires, symboles de la terre que l'on détruit, le narrateur amoureux nous livre ses réflexions sur l'air du temps, la crise, la perte, la rupture, le désir de créer, l'engagement.

Le style est bien la marque de cette histoire d'amour et il y a bien longtemps que je n'avais pas vu autant d'efforts (gagnants) pour moderniser le thème. Cependant réduire ce roman à un travail sur le style serait aussi une erreur car il y également un ton. L'humour, le cynisme et la mélancolie règnent en maitre sur ces pages. Si vous êtes un adepte du post-it vous allez avoir envie d'en apposer sur toutes les pages tant il y a de passages remarquables.

Plein d'originalité, ce texte est un plaisir frais, un petit bijou excentrique, un nuancier des couleurs de notre époque.
Dagur Hjartarson invente un nouveau genre : le roman d'amour sociétal. A découvrir.
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Trois jeunes adultes et deux histoires, l'une d'amour et l'autre d'amitié. Combien de textes écrits sur ce sujet ? Des milliers probablement et pourtant celui ci mérite que vous vous y arrêtiez.
Parce qu'il raconte entre autres les lumières d'Islande et qu'il est écrit par un poète qui n'a pas 40 ans et qui a une vraie plume, bien à lui, qui m'a embarquée.
Notre narrateur n'a pas de nom. Il l'a perdu, au tournant d'une année particulière, le temps d'une passion amoureuse.
Aucune mièvrerie, on sourit souvent car il ne manque pas de discernement ce jeune homme. Il sait ce qui est en train d'arriver.
Mais ce que je retiendrai de ce roman, c'est la poésie qui s'en dégage pour parler de la lumière, des ombres, des couleurs des jours sans fin du printemps islandais, pour raconter comment brusquement l'hiver s'impose, l'obscurité, le retour de la clarté de la neige, le blanc qui efface tout. Les mots sont bien choisis, nous montrent à voir si joliment.
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Un roman islandais avec un titre pareil j'étais obligée de le lire !

Le pitch : l'histoire de la rencontre du narrateur (qui ne se souvient pas de son prénom) avec Kristín et sa véritable première histoire d'amour.

Une voix très différente de celle de Stefánsson avec :
-une Islande urbaine puisque l'action se passe à Reykjavik
-un contexte social et économique contemporain (l'Islande à l'aube du krach de 2008, les changements climatiques, le néolibéralisme)

mais la jubilation de voir son nom citer et la prose lyrique de l'auteur qui, de découverte en découverte, me semble « made in Islande ».

Sans elle, mes jours étaient un portefeuille sans billets. Quand je jetais un coup d'oeil par la fenêtre le matin, je regardais dans le vide de ce portefeuille.
La petite monnaie parcourue de nuit dans ma poche : c'étaient là les seuls rêves que j'avais.

J'ai vraiment adoré toute la partie concernant leur rencontre et le début de leur histoire, les premiers moments dans cet appartement qu'il appelle la maison-rêve.

Après cela, nous prenions soir après soir dans nos filets ces doux baisers sous l'aurore boréale, comme un poète s'empare des ténèbres entre les branches des arbres. C'était une belle prise.

Suis je victime du syndrome chanté par Alex Beaupain dans la chanson Sitôt (qui s'enlace, on se lasse dès que c'est dans la poche ; dès lors que l'on s'étreint, du moment où on baise, c'en est fini du délicieux malaise) mais mon intérêt pour le livre a été un peu moins grand à partir du moment où lui et elle sont devenus couple.

Malgré tout, j'ai aimé la façon dont l'auteur joue avec les images (le narrateur tombe amoureux si éperdument qu'il tombe dans les pommes plusieurs fois, se sent perdu) et la façon aussi dont il égratigne l'idée selon laquelle l'amour est plus fort que tout (peut il résister à deux visions opposées de la société ? vous avez 2 heures )).
Lien : http://www.chocoladdict.fr/2..
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Premier roman de Dagur Hjartarson, par ailleurs poète, je me suis retrouvée devant un texte inclassable, dont on ne sait jamais trop où il nous emmène, avec le côté décalé et étrange que l'on trouve souvent dans la littérature islandaise.

C'est avant tout une histoire d'amour (je le tiens de l'auteur lui-même, rencontré récemment au festival des Boréales), mais aussi une histoire de jalousie, de rupture, d'entrée dans le monde adulte, sur fond de politique néo-libérale.

Au début donc, un étudiant tombe fou amoureux d'une lumineuse jeune fille, Kristin, chez qui il va s'installer dans la maison-rêve. Avant elle, il passait beaucoup de temps avec son ami, Trausti, obsédé par le Directeur de la Banque Centrale Islandaise, David Oddson. Il en fait une sculpture dans son appartement dont la finalité reste un peu obscure. Nous sommes à Reykjavik, au début de la crise financière majeure que va traverser le pays.

Notre étudiant est assez indécis sur son avenir et sur ce qu'il peut faire. Pendant ce temps, Kristin poursuit ses projets, nettement plus solides. L'amour fou va se transformer peu à peu en incompréhension, en lassitude, jusqu'à l'inévitable rupture. Trausti évolue lui aussi d'une manière inattendue, provoquant des interrogations sans fin chez son ami.

J'ai terminé le roman assez déroutée par la forme et par le fond. Il y a des passages plutôt mièves il faut le dire sur l'amour-toujours, rattrapés immédiatement par des réflexions fines et brillantes, montrant que l'auteur joue avec son lecteur. C'est souvent drôle, mais assez triste au fond également, avec des personnages instables et immatures. Seule Kristin est claire sur la ligne qu'elle suit.

Je n'ai pas été enthousiasmée, mais suffisamment intriguée par le style pour tenter un deuxième roman .. s'il y en a un.
Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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critiques presse (1)
LaPresse
11 octobre 2019
Premier roman d’un poète primé, ce texte aérien, musical, truffé de phrases qu’on a envie de souligner, est le récit d’une jeunesse libre, tantôt engagée, tantôt apathique, qui nage à contre-courant du temps qui passe et voudrait s’en extraire.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Lorsque Kristín et moi étions en vacances ensemble, nos jours devenaient nos nuits avant de redevenir nos jours, qui redevenaient nos nuits. En tout cas, Kristín rendait régulièrement visite au fuseau horaire sinueux que j'avais forgé. La fin de semaine, nous passions parfois la nuit éveillés dans la maison-rêve. Nous étions aussi proches l'un de l'autre que deux individus peuvent l'être. Certains soirs, nous nous serrions si fort que le seul moyen de contraception à disposition était les recueils de nouvelles de Gyrdir Elíasson. Je lisais les histoires les plus tragiques à Kristín et leur inventais de nouvelles fins, le plus souvent pour trouver un amour soudain aux narrateurs esseulés.
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J'ai souri à mon tour, puis je l'ai observé tandis qu'elle arrangeait ses cheveux. J'ai plus tard eu l'honneur de la voir se recoiffer ainsi à de nombreuses reprises, pourtant je n'ai jamais pu trouver les mots pour exprimer ce que ce simple geste remuait en moi. Ces petits riens du quotidien, personne n'a réussi à en tirer profit. On peut s'acheter une vie sexuelle, mais peu importe notre richesse: regarder l'amour de sa vie arranger ses cheveux dans le vent n'est pas donné à tout le monde.
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La théorie selon laquelle l'univers ne cesse s'étendre a dû être l'idée d'un scientifique en proie à un chagrin d'amour.
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- Où est le mal de voter à droite ? Où est le mal de vouloir que tout le monde ait la liberté d'entreprendre ?
- On ne peut pas être libre dans une société qui mesure la liberté avec de l'argent et laisse à l'argent toute liberté.
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Arrêtons de nous rappeler les événements tragiques, ce qui est allé de travers. Vivre, ce n'est pas réviser pour un examen en enfer.
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