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3,6

sur 3949 notes
Quelle déception !
Mon premier Houellebecq et aucune envie d'en découvrir un autre.
Je me suis arrêté au 1/3 du livre sans rien avoir compris où Mr Houellebecq voulait emmener son lecteur. Je suis un lecteur occasionnel, aimant tous les styles. Je n'ai absolument pas accroché à cet univers (à la limite parfois de la vulgarité) et à l'époque décrite.
Sans regret d'avoir essayé mais expérience que je ne renouvellerai pas.






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De nos jour, on qualifierait ce livre de "putaclic" ...
De l'art et de la manière de choquer pour mieux attirer, de décrire l'infâmie pour mieux s'en repaître, Houellebecq nous a confirmé depuis longtemps qu'il est passé maître.
Et bien sûr, ça paie !
Après avoir refermé ce torchon, je l'avais rebaptisé "les parties de cul alimentaires".
Les deux étoiles sont pour le style uniquement, car il faut reconnaître que l'auteur n'en manque pas.
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Michel et Bruno sont demi-frères.

On suit leur parcours de leur enfance jusqu'à leurs ultimes expériences...

Bruno est professeur de littérature.

Michel est chercheur en biologie.

De peur de gâcher la découverte de certains, je livre mon analyse ci-dessous.



Je n'ai pas trouvé ce roman révolutionnaire. C'est vraiment très conforme à ce que produit Houellebecq à intervalles plus ou moins réguliers depuis 25 ans... Mais ça reste toujours agréable à lire.

Cela inquiète tout de même un peu : est-il si difficile de se renouveler quand on est romancier ?
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Dans Les particules élémentaires, nous assistons à la lutte plus ou moins vigoureuse contre la solitude de deux demi-frères. D'un côté Bruno, satyre obsédé et plein de ressentiment envers les femmes (on assistera à une jolie brochette de suffixe en -asse), et de l'autre Michel, dépressif, que seules les élucubrations scientifiques rassurent. Les deux ont connu l'amour et l'ont perdu, et le roman livre un constat amer des conséquences des années 70 et de leur individualisme. On pourrait voir en eux, mais surtout dans le retournement du roman, qui se moque d'abord pour mieux déplorer la situation des personnages embourbés dans une quête impossible, deux facettes de Houellebecq, telles que décrites par Bruno Viard :

« le mystère Houellebecq, c'est qu'il existe deux Houellebecq, le mieux connu du grand public, provocateur qui dépasse plus souvent qu'à son tour la limite du tolérable, qui profère des énormités d'un air de ne pas y toucher, qui choque par trop le respect dû aux gens. Et un gentil Houellebecq, qui parle d'amour et de bonté, qui prend la défense des enfants délaissés, des filles moches et des vieillards abandonnés. Lire Houellebecq, c'est écouter ces deux voix narratives si opposées, au lieu de n'écouter que celle qu'on préfère. »

Bruno et Michel sont la résultante de mai 1968, qu'ils abhorrent : car selon eux, la libération sexuelle a surtout mené à la dislocation du couple et de la famille. Une charge contre ceux qui ont « connu Ginsberg et Aldous Huxley » qui appartiennent à des « communautés », cachent leurs vraies motivations derrière des idées nobles (et un peu creuses) « il s'agissait aussi de provoquer des synergies, des rencontres créatrices, le tout dans un esprit humaniste et républicain ; il s'agissait enfin, selon les termes d'un des fondateurs, de « baiser un bon coup » ». On voit comment le point-virgule sépare le monde des idées du monde prosaïque, le monde mensonger des concepts de la vérité du corps.
(suite en vidéo)

Si le début de cet avis vous intéresse, j'ai fait une vidéo plus complète sur l'auteur : « Michel Houellebecq, romantique incompris ? » : https://www.youtube.com/watch?v=gzov0XjFsWk



Lien : https://www.youtube.com/watc..
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**Je n'ai lu cet auteur que je découvre ici que parce que je participe au Challenge Solidaire 2023 de Babelio en faveur de l'association LIRE POUR EN SORTIR (lirepourensortir.org). Michel Houellebecq est un ignoble "penseur" aux idées dangereuses et à vomir, et je ne veux pas que ma note ne reflète en quoi que ce soit mon appréciation de la personne. J'ai tenté ici de critiquer son roman en me détachant de ce que je sais de ses opinions délétères et franchement répugnantes. J'ai emprunté ce livre en médiathèque car il est hors de question que j'achète les productions d'un homme qui, à mon sens, ne devrait pas avoir la parole libre pour répandre la haine.**

Concentré de sciences dures, molles, de philosophie et d'érotisme pour vieux libidineux d'un autre temps, "Les particules élémentaires" est un témoignage intéressant de l'expérience masculine pseudo-intellectuelle et machiste refoulée post-68.

Cynique et dégoûtant par instants, factuel et édifiant d'un autre, ce roman ne peut laisser indifférent. Ecrit dans une langue maitrisée et pleine de références (mais les références, c'est un peu comme la confiture, non ?), sa lecture est très fluide, si l'on passe au-dessus des nombreuses considérations gratuitement misogynes et islamophobes (mais c'est quand même très difficile). Il est justifié qu'il soit considéré comme un roman-clé de la fin du XXème siècle, car il parle en long en large et en travers d'une époque à un lieu donné et bien précis. de façon erronée et totalement partiale cependant et c'est bien tout de même là que le bât blesse.

Les réflexions scientifiques et philosophiques, néanmoins, qui parcourent l'ouvrage, sont un repos bienvenu aux considérations éthiques et sociétales des protagonistes. J'ai apprécié la façon de raconter la vie des personnages principaux, façon biographies fictives, qui ont l'avantage sur les biographies réelles d'être truffées d'anecdotes contées plutôt que de faits d'armes datés.

En somme, un bon livre, que je ne recommande pas.
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C'est en lectrice innocente que j'ai entamé "Les particules élémentaires"* de M. Houellebecq. Je savais que les avis étaient partagés autour de son oeuvre et de sa personne. Si je ne me suis jamais intéressée aux polémiques qu'il suscitait, c'était pour la simple raison que je n'avais rien lu de lui. Pas un extrait, pas une quatrième de couverture, rien. C'était donc en toute neutralité et sans aucun parti pris que je me suis plongée dans son livre.

Dès les premières pages j'ai ressenti une sorte de délectation mêlée à de l'extase. le texte me portait et avançait avec une fluidité déconcertante. J'ai rarement connu un tel contentement lors d'une lecture. J'ai vite compris que j'étais en présence d'un grand écrivain, j'espérais juste que ça dure.

"Les particules élémentaires" raconte l'histoire de "Michel" et "Bruno", demi-frères ayant en commun une mère égoïste et irresponsable. Ils sont élevés par leurs grands-mères respectives pendant que leur génitrice était partie rejoindre le mouvement hippie aux USA.
L'histoire de ces deux garçons est très émouvante, on les voit traîner leur mal-être tout au long du récit. Si "Bruno" essaie maladroitement de sauver sa peau, "Michel", lui, n'y croit plus. Il consacre sa vie à ses recherches en biologie moléculaire. À défaut de sauver sa vie, il tente de sauver l'humanité.

Houellebecq truffe son texte de parallélismes avec le monde animal, ainsi que de réflexions purement scientifiques. C'était à ces moments-là qu'il me perdait avant de revenir m'englober dans son écriture électrique chargée d'émotions.
Ses personnages, tous sans exception, incarnent le désespoir existentiel. Son roman est comme une matriochka, ces poupées russes qui en cachent d'autres. Il nous pousse à ouvrir les tiroirs les uns après les autres. Il nous incite à la réflexion sur la société d'aujourd'hui où la quête de l'amour ne se fait plus dans la douceur.
L'auteur dénonce cette société qui prône le consumérisme à l'excès et où tout est bon pour créer l'illusion d'un bien-être dérisoire. Une société dans laquelle les hommes et les femmes se prêtent à tout pour vaincre le temps qui passe.

Après la chute des religions et le catastrophisme des idéaux politico-sociaux, l'homme se retrouve nu et seul face à l'échec de l'humanité. Mais est-ce une raison suffisante pour qualifier de pessimiste le livre de Houellebecq? Non. Réaliste oui, mais pas pessimiste parce qu'il nous reste l'amour. Pendant que "Michel" se trouve dans l'incapacité d'éprouver ce sentiment salvateur, "Bruno" a la chance de le vivre avant de voir sa vie se fracasser de nouveau. Mais, en dépit de cela, l'amour reste ce petit rayon de soleil capable d'atténuer l'assombrissement de nos existences.

Je sors enchantée de ma rencontre avec l'écriture puissante de Houellebecq. Je recommencerai.

*The Elementary Particles
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Le livre de Michel Houellebecq que j'ai le plus apprécié (je n'ai pas lu les deux derniers). Son style y est clinique, dépouillé et profondément triste. Il y décrit un monde tellement dévoré par le matérialisme et la volonté d'immanence (tels les traîtres dans la gueule de Lucifer de l'Enfer de Dante), que la transcendance, la spiritualité, s'imposent par un silence plus assourdissant que la tempête. Si je ne devais en garder qu'un seul de cet écrivain, ce serait ce roman.
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Il est des romans comme des films ou des tableaux. Certains, encensés par l'ensemble de la critique, ne me touchent absolument pas. Pas la moindre palpitation doucement ressentie. Pas le plus petit intérêt, même en cherchant bien entre les lignes. Je ne vais pas prétendre détenir la vérité car, en matière d'art, il est bien connu que « tous les goûts sont dans la nature humaine ».
Je vais donc faire profil bas et reconnaitre que, si 2001 l'Odyssée de l'Espace ressemble à un vide sidéral pour mon entendement, si la Recherche du Temps Perdu n'est que sublimes phrases mises bout à bout les unes des autres et ne constituant pas un roman mais une compilation hétéroclite, tout cela est dû à mon manque de culture.
Bref, je n'ai pas assez lu.
J'avais, bien évidemment, mis le nez dans ces Particules désenchantées lors de sa publication. Vingt ans se sont presque écoulés depuis, ce qui peut froisser un certain amour propre : oui, chacun vieillit. de l'encre a passé sous les chapitres. Des lignes, des paragraphes entiers, une malle entière de bouquins ont fait défiler leurs pages devant mes yeux, atteignant mon cerveau et, parfois, mon coeur.
Et si je relisais « Voyage au Bout de la Nuit » qui ne m'avait pas touché? Et si je commençais par le Houellebecq pour me mettre dans l'ambiance?
C'est raté.
Comme souvent, les romans de fin de siècle pâtissent d'un pessimisme ambiant. Ici, ce n'est pas de la noirceur, c'est carrément l'opacité des grands fonds.
Pas une seule lueur d'espoir. Noir c'est noir. Comment alors entrer en résonnance avec ses particules? A qui s'identifier?
Ca y est! Je sais. Kubrick, Céline, Houellebecq s'adressent à notre raison. Hugo, Chaplin à notre coeur.
Ce n'est pas la peine de revenir sur l'intrigue (inexistante) de ce roman. Tout le monde connait. Deux demi frères suivent un parcours qui les mènent à une déchéance programmée.
Bruno, enfant martyrisé dans un collège par la sauvagerie d'animaux humains que la nature ne peut produire seule, deviendra un obsédé sexuel doublé d'un raciste à vomir qui donne le prétexte à Houellebecq de glisser quelques pages à la limite de la pornographie sans objet (la pornographie n'a, de toute manière, d'autre but qu'elle-même). Un peu comme ces cadres qui cachaient leur Penthouse dans les pages du monde.
Michel, chercheur en génétique, apparemment plus équilibré, finira par découvrir le futur de l'humanité : le clonage.
Ainsi se résume notre société selon la pensée Houellebecquienne : nous sommes tous des obsédés sexuels (ou autre) qui finiront par se reproduire sans l'aide du sexe.
Résumer le propos par cette double fin programmée : la dérive obsessionnelle et le clonage serait réducteur. Car il y a la maladie aussi (Houellebecq ne fait aucune référence à la pollution qui asphyxie lentement la planète, seule responsable, selon moi, avec un certain obscurantisme typiquement humain qui se traduit dans la religion comme dans la haine de l'autre (sa méconnaissance) du déclin de nos civilisations. Houellebecq se moque bien de l'écologie). Seulement, l'auteur a décidé que les victimes de cancers seraient celles par qui le monde aurait pu être sauvé, j'entends les femmes.
Si l'on fait exception de la glose scientifique à peine plus lourde à digérer qu'une mixture choucroute/couscous/cassoulet dont je ne résiste pas à vous abreuver de quelques lignes parfaitement indigestes : Soit il fallait renoncer au concept de particule élémentaire possédant, en l'absence de toute observation, des propriétés intrinsèques : on se retrouvait alors devant un vide ontologique profond - à moins d'adopter un positivisme radical, et de se contenter de développer le formalisme mathématique prédictif des observables en renonçant définitivement à l'idée de réalité sous-jacente. Si on passe outre ces scènes érotico-pornographiques sans objet. Si on tolère cette sorte de donneur de leçons purement philosophiques dont sont empreintes les pages restantes, alors je dois reconnaitre qu'il y a là, un vrai talent d'écriture. Noyé sous d'abominables fanfreluches existentielles censées certainement tirer le lecteur vers le haut mais pratiquement l'enfonçant dans les méandres de sa pauvre condition mortelle… Non, voilà que je me mets à écrire du Houellebecq. Au secours!
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Il y a bien longtemps — c'était pendant le premier confinement — j'avais pris la décision d'abandonner, probablement définitivement, le Voyage au bout de la nuit au moment où, de son côté, Bardamu abandonnait son cabinet médical. Ceci fait, j'ai réalisé que je risquais de devenir, probablement définitivement, l'esclave docile des séries US. Alors, tel un Cicéron1 tristounet exilé en Thessalie2, j'ai regardé la bibliothèque qui fait face au bureau de ma Thébaïde3 de l'Aisne. Mon oeil blasé, qui n'attendait pas grand-chose d'un examen par trop nonchalant, aperçut quand même, écrasé entre un gros Joyce4 et un encore plus gros Churchill5, un petit « J'AI LU » tout moche, tout corné, achevé d'imprimer le 1er août 2000 et acheté la même année pour 42,65 Francs. Les pages étaient jaunies et le livre avait été lu, c'était certain. Mais comme sa première page ne portait pas de ma main la mention de l'année de ma lecture, j'en conclus que je ne l'avais pas lu. C'était non seulement était possible mais ça se révéla exact. Un Houellebecq que je n'avais pas lu ! Et en plus, disait-on, peut-être le roman fondateur de la saga autobiographique de Houellebecq et de ses substituts ! Une vraie chance. Et je commençai sa lecture le soir même, juste avant de revoir le troisième épisode de la deuxième saison de The Big Bang Theory6, vous savez celui où Léonard veut prouver à Sheldon que... Ah ? Vous n'avez pas Netflix ?

« Ce livre est avant tout l'histoire d'un homme, qui vécut la plus grande partie de sa vie en Europe occidentale, durant la seconde moitié du XXe siècle. Généralement seul, il fut cependant, de loin en loin, en relation avec d'autres hommes. Il vécut en des temps malheureux et troublés. le pays qui lui avait donné naissance basculait lentement, mais inéluctablement, dans la zone économique des pays moyens-pauvres. »

C'est ainsi que commencent « Les particules élémentaires » ou plus exactement, son prologue. Ça commence bien, non ? On est tout de suite dans l'ambiance, celle qu'on appellera plus tard l'ambiance houellebecquienne, lucide à en désespérer, désespérée à en rire, drôle à en mourir. Voici un passage des Particules où Houellebecq raconte en quelques lignes ce qu'aurait pu être, mais ne fut pas, la vie du grand-père des deux personnages principaux du livre, Bruno et Michel :

« Né en 1882 dans un village de l'intérieur de la Corse, au sein d'une famille de paysans analphabètes, Martin Ceccaldi semblait bien parti pour mener la vie agricole et pastorale, à rayon d'action limité, qui était celle de ses ancêtres depuis une succession indéfinie de générations. Il s'agit d'une vie depuis longtemps disparue de nos contrées, dont l'analyse exhaustive n'offre donc qu'un intérêt limité ; certains écologistes radicaux en manifestant par périodes une nostalgie incompréhensible, j'offrirai cependant, pour être complet, une brève description synthétique d'une telle vie : on a la nature et le bon air, on cultive quelques parcelles (dont le nombre est précisément fixé par un système d'héritage strict), de temps en temps on tire un sanglier ; on baise à droite à gauche, en particulier sa femme, qui donne naissance à des enfants ; on élève lesdits enfants pour qu'ils prennent leur place dans le même écosystème, on attrape une maladie et c'est marre. »

Ce passage est pour moi très caractéristique du style de Houellebecq, de la façon qu'il a de vous raconter une histoire. On y reviendra. Je l'ai choisi aussi, pour ne pas choquer ce qui peut rester encore de pruderie chez les lecteurs du Journal des Coutheillas, parce qu'il comporte très peu de mots grossiers (baise, marre) et qu'il ne fait allusion qu'une seule fois à l'acte sexuel (baise) sans donner plus de précision technique sur la façon dont cet acte est pratiqué. Nous sommes donc là en plein confort moral dans une zone qu'un puritain un tant soit peu humanisé pourrait fréquenter.
Dans ce passage, M.H. nous fait observer de haut la vie du Corse ordinaire à cheval sur les XIX et XXe siècles comme s'il s'agissait des moeurs du Pigeon de Kittliz7. Sur le plan ornithologique, la description est succincte, à la limite de la nonchalance. Sur le plan anthropologique, elle est tout aussi succincte, mais ce qui la caractérise, ce n'est pas la nonchalance. La réduction de la vie du Corse moyen à quelques simples faits présentés de façon dérisoire est à effet Kiss Cool: d'abord nous faire sourire, nous qui, avec l'auteur, regardons tout ça de haut et, dans un deuxième temps nous faire réaliser l'absence de sens de notre propre vie, pas si différente que ça de celle du cousin Ceccaldi.
Ce passage est également exemplaire l'autre technique houellebecquienne : une description froide et quasi scientifique d'un homme, d'un groupe ou d'une période (on élève lesdits enfants pour qu'ils prennent leur place dans le même écosystème) qui s'achève par une pirouette en raccourci, grossière ou populaire, (et c'est marre), et qui, par son ironie, vient réduire à rien l'effet didactique de la leçon.

Ces deux éléments, l'observation présentée comme objective, d'une part, et la pirouette finale d'autre part, ne sont que des techniques. Elles permettent de faire passer agréablement auprès du lecteur (on apprend beaucoup de choses et on rit beaucoup en lisant M.H.) une vision extrêmement lucide et pas mal désespérante de notre monde, de notre société, de son évolution, de ses modes, des groupes d'individus qui la compose, de leurs habitudes, de leurs motivations et de leurs désirs. Seuls l'ironie qui l'habite et l'humour qui l'habille permettent de supporter un tel pessimisme.

Ceux qui ont lu ce livre me feront remarquer qu'il ne se résume pas à une simple vision pessimiste de l'humanité présentée avec une élégance de style remarquable et un humour féroce. C'est une construction étrange que celle des « Particules » qui nous fait suivre en alternance les deux vies si différentes de deux demi-frères. M.H. choisit de décrire la désespérante et inutile vie de Bruno à travers ses obsessions sexuelles avec une précision à la fois crue et clinique. Celle de Michel, tout aussi triste et vide sentimentalement que celle de Bruno, nous est racontée comme un historien des sciences nous raconterait la vie d'un homme comme Albert Eisntein, génie fondateur d'une révolution dans la manière de comprendre l'Univers, et en ce qui concerne Michel, à l'origine d'une transformation pour le moins radicale de tout l'Humanité.
A part le merveilleux style d'écriture, annonciateur des romans qui vont suivre, les « Particules ont un autre point commun avec eux : l'Homme, ou la Société, ou l'Humanité tels qu'ils sont aujourd'hui sont fichus.
C'était vraiment un truc à lire en ce moment.

Notes

1- Cicéron : Romain assez antique. Belle carrière d'avocat. Écrivain de talent mais dont l'essentiel de l'oeuvre consiste en phrases ou éléments de phrases repris intégralement dans le dictionnaire Latin-Français dénommé le Gaffiot et particulièrement appréciés des écoliers qui n'avait pas eu la chance de pouvoir choisir « Moderne ». Fut exilé en Thessalie pour avoir exécuté ceux qu'il venait de faire condamner. Mais ça ne dura pas.

2- Thessalie : région De Grèce que je situe vaguement à mi-chemin entre Athènes et les contreforts du Mont Olympe.

3- Thébaïde : Désert de Haute-Egypte ; on est censé n'y rien faire du tout.

4- Joyce : Écrivain irlandais

5- Churchill : Écrivain anglais

6- The Big Bang Theory : voir Critique aisée n°

7- Pigeon de Kittliz (Columba versicolor) ; espèce disparue à l'époque de Martin Ceccaldi


Lien : https://www.leblogdescouthei..
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Les particules élémentaires est devenu un best-seller, puis a été comparé par les âmes charitables de lecteurs inattentionnés aux oeuvres de Sagan, Camus, voire Kafka ou Homère... le lecteur attentif – ce qui requiert un grand sens du devoir... ne peut que conclure que seule la controverse (politique de droite du livre et passages pornographiques) peut expliquer la notoriété du roman. En ce qui concerne l'écriture cela ressemble à un mauvais pastiche de... ou même de ...La vision, fondée sur des généralisations grossières aboutit à une logique ridiculement fausse.
M. Houellebecq dresse dans des pages oubliables (et même très facilement) une image tout à fait sombre de la culture contemporaine, ce qui est une remarquable découverte – qui aurait tendance à me rendre sympathique un auteur aussi clairvoyant que sincère: quel meilleur représentant de la médiocrité littéraire que lui-même pourrait l'affirmer, en en donnant l' exemple? (Je dois à la vérité que je pourrais citer plusieurs centaines d'écrivains de la même (absence de) qualité... le remède aux souffrances (ou pas) ne réside pas dans quelque chose d'aussi démodé que l'amour humain, la gentillesse voire la foi - toutes émotions que M. Houellebecq considère comme étant purement illusoires - mais dans l'évolution de l'humanité vers une espèce supérieure et rationnelle: des clones dépourvus d'individualité, une race de dieux soigneusement conçus par des scientifiques pour ne pas avoir les qualités égoïstes et querelleuses des êtres humains.
Bizarre, bizarre...ça me rappelle vaguement quelque chose...
Lien : http://holophernes.over-blog..
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