AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782265031333
Fleuve Editions (09/09/1998)
3.98/5   25 notes
Résumé :
HIER, il fallait que le tracé de l'encéphalogramme reste linéaire au moins 24 heures avant que l'on déclare un patient mort.
AUJOURD'HUI, dès que le tracé est plat, on commence à prélever les organes.
DEMAIN...place aux Collecteurs !

Equipés de véhicules spécialement adaptés et d'un matériel permettant le prélèvement rapide des pièces détachées humaines dont les hôpitaux ont constamment besoin, ils sont à l'affût du moindre carambolage s... >Voir plus
Que lire après Les vautours Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Paris, une époque incertaine, David Toland est l'un des derniers collecteurs indépendants, spécialiste chargé de prélever sur les victimes d'accidents ou de suicide les organes greffables. Avec l'avancée de la science, un immense marché s'est ouvert dans le commerce des transplantations. le syndicat D.C.C. (département central des collecteurs) avec à sa tête le cynique Steve Odds a le monopole et fait tout pour écraser la petite concurrence de ces irréductibles. Les moyens employés par cette organisation franchissent souvent les limites de la légalité…
« Les vautours » de Joël Houssin est une histoire parfaitement maîtrisée avec une intrigue qui tient la route et récompensée à juste titre du grand prix de la science-fiction française en 1986.
Un bon moment de lecture.
Editions Fleuve Noir Anticipation, 348 pages.
Commenter  J’apprécie          332
Futur indéterminé, le don d'organe est quasi obligatoire, entrainant l'apparition et l'essor d'une nouvelle profession : les collecteurs. Leur surnom, les vautours. Dès qu'un accident a lieu, une escouade de vautours fraye vers le lieu du drame, prélève le plus rapidement possible les organes pour les échanger contre espèces sonnantes et trébuchantes aux différents hôpitaux. Certains travaillent en freelance, comme David Toland, d'autres sous la coupe d'une organisation syndicale.

Bienvenue dans un monde ou les organes sont gérés comme des produits manufacturés. Seul problème, l'approvisionnement en organes est loin d'être idyllique et soumis aux aléas de la vie. Ce qui n'est pas la panacée dans un monde ultralibéral. Alors pourquoi ne pas gérer la source de manière rationalisé ?
Le récit débute par l'histoire de David Toland, puis Joël Houssin multiplie les personnages, intrigues et points de vue. Un thriller efficace.
Petite mise au point en premier lieu, Joël Houssin critique le trafic d'organes, la marchandisation de la santé et la logique libérale, pas le don d'organe.

Ici, la majorité des individus se comportent comme le société, de manière violente, et ne pensent qu'à faire du profit. L'éthique n'est plus qu'une coquille vide. Certains veulent jouer dans la cour des grands, au prix de quelques tiraillements avec ce qui leur reste de conscience. Mais jouer avec le diable n'est pas donné à tout le monde.

Quelques bémols cependant : le bas peuple est forcément répugnant et sordide, les cols blancs ont le sourire ultrabright, sont beaux, pervers et cyniques, les méchants sont très méchants; un peu trop de violence à mon goût; et un goût prononcé pour la surenchère.

Âme sensible, s'abstenir, les descriptions des accidents dans les premières pages sont assez réalistes.
Ici, un chat est un chat, pas de langue de bois, de politiquement correct. Cela change de la littérature calibrée et propette !

Ce roman a reçu le grand prix de la science-fiction française en 1986, prix littéraire qui deviendra quelques années plus tard le Grand Prix de l'Imaginaire (GPI). Amplement mérité.
Texte toujours d'actualité, à quand une réédition ?

Lien : http://lechiencritique.blogs..
Commenter  J’apprécie          90
Une première page de couverture à l'ancienne avec un bon gros dessin des années 70/80 et même bien avant si on regarde les couvertures des année 30. Des scaphandriers ou des tenues scientifiques de S.F et des couleurs sans nuances qui crachent, du rouge qui rappelle la lave de volcan, un ciel bleu nuit et un titre orangé et rouge vermillon, bref ce n'est pas de la couverture raffinée d' «aujourd'hui» : du brut de décoffrage vintage.
Prix de l'Imaginaire - Grand Prix - Roman Francophone – 1986 quand même, qui sera suivi quelques années plus tard en 1992 par un autre pour « le Temps du twist » (bon bouquin aussi)
En fait un bouquin d'anticipation tout au plus pour le sujet: la récupération d'organes un problème qui devait déjà exister dans les années 80, des scandales commençaient déjà à voir le jour, un sujet porteur qui permet à Houssin de monter un bon thriller à l'américaine mais franchouillard
Un panel de personnages assez varié des plus sordides sortant des bas fonds aux plus huppés gotha international de richissimes. Ces personnages sont assez typés pour qu'on les identifient sans efforts. La nuance n'est pas le fort de Houssin mais on lui pardonne volontiers car ça fonctionne.
Des bandes de punks décérébrés, des zonards bikers, des camés, des colosses mongoloïdes, des PDG et flics corrompus, des désosseurs sans scrupules, des grossiums financiers manipulateurs sans pitié, des citoyens lambda qui acceptent l'inacceptable faute de pouvoir s'y opposer et des résistants qui payent très cher le fait de ne pas marcher dans les clous. Toutefois le héros est un peu transparent mais bon le sort est là pour lui donner un coup de paluche.
Une curiosité: un inspecteur de police qui ressemble furieusement à Colombo, les cheveux en pétard, un comportement fantasque et déroutant pour ses interlocuteurs, la manie de chercher des mégots ou cibiche et une perspicacité et ténacité à toute épreuve. Inspecteur qui va piano va sano. Un inspecteur qu'on ne va pas reprocher à Houssin car il apporte paradoxalement un peu d'espoir dans ce mondes de brutes.
Un suspens assez léger mais il est compensé par le rythme des actions et la diversité de celles-ci: pas de temps morts. Des affrontements il y en a, des cadavres aussi, de l'hémoglobine en quantité et une tout petite amourette très mesquine et qui passe inaperçue.
Rentabilité, pognon et marchandisation de la vie sont donc les thèmes de ce thriller assez noir d'il y a trente cinq ans qui ne donne pas envie de voir l'avenir, immédiat et plus tardif, en rose. Surtout qu'aujourd'hui, ce processus est déjà insidieusement bien en marche depuis 2023 avec le principe de consentement automatique du don de vos organes...Prélèvements à des fins thérapeutiques ou scientifiques mais nous dit-on sérieusement: il est gratuit et anonyme. Ah bin tant mieux!
Donc Houssin visionnaire? Peut-être pas mais un bon écrivain de thriller vintage sans aucun doute.
Commenter  J’apprécie          10
Je considère « Les vautours » comme le meilleur livre de Joël Houssin.
L'auteur se montre très convaincant dans l'univers de la médecine et des multinationales prêtes à tout (y compris au meurtre) pour leurs sacro saintes parts de marché.
Il réutilise certes ses histoires de zonards punks véritables freaks humains comme Stephan le frère de Mirko, brute mongoloïde à la force colossale et aux atroces pulsions sexuelles l'amenant à tuer des jeunes femmes, mais il parvient également à s'en détacher pour produire un récit plus complexe et ambitieux tenant en haleine de la première à la dernière page.
Le style volontairement épuré, rend la lecture beaucoup plus fluide et agréable.
« Les vautours » constitue donc pour moi un roman formidablement abouti, et une oeuvre magistrale réalisé par un écrivain alors au sommet de son art.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
David se souvint des paroles de Gérard Roussel, son ancien équipier, qui affirmait devant l’idéalisme forcené de son compagnon que jamais dans toute l’histoire de la médecine cet art n’avait su se détacher de la rentabilité. Les épiciers de la santé… Là où une étatisation s’imposait bien plus que dans n’importe quel autre domaine, les gouvernements et pouvoirs successifs avaient abandonné la médecine en proie à un système de libre concurrence parfaitement dément. Ici, la compétition paralysait le progrès, dévoyait les serments, balayait les usages. De la guerre ouverte entre les laboratoires aux prétentions hégémoniques de la D.C.C., la médecine basculait dans un univers paranoïaque. Il était si loin, le jeune garçon, qui regardait passer les ambulances avec les yeux brillants…
Commenter  J’apprécie          10
- Tout l’argent du monde ne suffirait pas à acheter la vie, Monsieur Sirchos. Si Dieu a décidé…
- Ne parlez pas de Dieu ! hurla Sirchos.
Il balaya l’air d’un revers de main comme pour chasser d’invisibles insectes.
- Dieu n’est que la laisse de la soumission, martela le milliardaire. Un badigeon pour les peines intimes de la race laborieuse !
Il se pencha en avant. Son visage avait pris une expression hallucinante, cauchemardesque.
- Nous avons inventé Dieu ! Vous comprenez ça, docteur Zorski ?
Commenter  J’apprécie          10
Les spécialistes de la météo se montraient, en dépit de cette brutale détérioration du climat, d’un optimisme surprenant. On devait, selon eux, bénéficier prochainement d’un été indien. Ils ne cessaient, à l’appui de leurs thèses, de projeter les photos satellites montrant un énorme anticyclone stationné sur l’Atlantique. L’ennui, c’est que cet anticyclone ne semblait guère pressé de chasser les masses d’air froid qui tourbillonnaient lentement au-dessus du continent.
Commenter  J’apprécie          10
Tu sais, quand j’étais adolescent, j’en voulais à Einstein de n’avoir pas songé aux conséquences militaires de ses découvertes et je persiste aujourd’hui à croire que les chercheurs se doivent d’observer une certaine éthique humanitaire et de faire preuve d’intelligence, simplement d’intelligence. Je suis certain qu’Einstein pensait aider le genre humain, mais il s’est trompé.
Commenter  J’apprécie          10
L’homme, accablé par une sensation de mort imminente, n’eut pas le courage d’affronter son ex-femme. Devant elle, il ne voulait pas non plus paraître diminué. Il embrassa ses enfants au pied de l’immeuble et se dirigea vers sa voiture.
Rentrer chez lui, s’allonger et dormir. Demain, il téléphonerait pour s’excuser et donner des explications. Il prendrait également rendez-vous chez son médecin habituel.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Joël Houssin (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joël Houssin
Obertone, Joël Houssin, Boris Dokmak, Marc Besse et Noir Désir...
autres livres classés : trafic d'organesVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (56) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4874 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}