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EAN : 9782264035356
320 pages
10-18 (01/03/2002)
3.84/5   250 notes
Résumé :
Autrefois, dans des temps oubliés, furent les Grands Anciens : Chtuluh le géant innommable, l'infâme Aztaroth, Subnigurath, la chèvre aux mille rejetons ou leur maître à tous, l'immémorial Nodens blanchi par les âges, le seigneur du grand abîme. Chassés de la terre, ils règnent désormais sur un autre monde. Seules quelques portes cachées s'ouvrent sur notre terre et permettent le passage d'un monde à l'autre. Une porte que trouve Randolf Carter, au fond de ses rêves... >Voir plus
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On dit que Lovecraft est l'écrivain de la science-fiction pessimiste. Bande de veaux. Ne mélangez plus le pessimisme et le nihilisme. Les Grands Anciens parcourent les récits de Lovecraft, sans ne pas nous rappeler les théories sumériennes des Anunnaki. S'ils délabrent très certainement l'humanité, ce n'est pas parce qu'ils ont un conflit à régler. « Autant vaudrait s'imaginer […] qu'un mammouth puisse s'arrêter pour assouvir quelque frénétique vengeance sur un ver servant d'appât au bout d'un hameçon ». Comme le mammouth peut très certainement écraser un ver sans s'en rendre compte, de même les Grands Anciens pourraient nous briser par simple inadvertance, sans état d'âme pour notre maigre engeance.


On s'en fout.


Quiconque veut découvrir Lovecraft devrait commencer par lire ce récit, progression tranquille vers les dimensions élevées aux puissances supérieures de l'univers. Tout commence avec le simple personnage de Randolph Carter. « C'est moi », semblait avoir envie d'écrire Lovecraft. Enfin, c'est ce que j'imagine. Tranquille, la vie, en Angleterre, voilà. Et un jour, Carter perd ses rêves. Ne reste plus que la vie quotidienne. Dire que c'est l'existence de la majorité, aujourd'hui. Allez demander à quelqu'un de vous raconter ses rêves : « je ne m'en souviens pas », répondra-t-il, et le pire c'est qu'il ne sera ni honteux, ni attristé, et qu'il ne cherchera pas à remédier à ce triste état de fait. Carter n'est pas de cet acabit. Une mystérieuse clé lui est donnée, qui lui permet de remonter le temps jusqu'à son enfance, à la source de ses rêves. Il faut lire, alors, la formidable description de ce qui renverrait à l'Unus Mundus qui sert de base à toutes les philosophies spiritualistes.


« Chaque être localisé fils, père, grand-père et ainsi de suite –et chaque phase de l'existence individuelle : petit enfant, enfant, adolescent, homme- ne sont que les phases infinies de ce même être archétypique et éternel, phases causées par une variation dans la position de l'angle du plan de conscience par rapport à cet être archétypique. Randolph Carter à tous les âges. Randolph Carter et tous ses ancêtres à la fois humains et préhumains, terrestres et préterrestres, ne sont tous que les phases d'un « Carter » ultime et éternel qui vit en dehors de l'espace et du temps –ne sont que de fantomatiques projections uniquement différenciées par les angles selon lesquels le plan de conscience coupe l'éternel archétype. »


Notons bien ici que ce ralliement à la Philosophia perennis ne vise pas à exalter la spiritualité de l'homme. Rien qui n'encourage non plus à l'élévation d'une infime parcelle d'intelligence puisque, de toute façon, nous partons de bien trop bas pour que l'amélioration fasse frissonner l'univers. Les hommes, fondamentalement médiocres, ne sont pas destinés à connaître ce qu'expérimente ici Carter. Lovecraft aime quand même un peu l'être humain puisqu'il nous donne la possibilité de découvrir les secrets réservés aux plus sages –ceux qui vivent dans leurs rêves parce qu'ils refusent la réalité.


Le reste du récit, c'est un voyage à travers d'autres mondes, à la rencontre d'autres peuples. Descriptions stupéfiantes : « Cette mer mystérieuse demeur[e] vide sous un ciel noir et parsemé d'étoiles malgré le brûlant soleil qui y brill[e] ». N'y retrouve-t-on pas l'inquiétante étrangeté des actes anodins ? « Ils s'assirent les uns contre les autres sous la tente et mangèrent la viande fumante que de l'un à l'autre ils se passaient. Ils en donnèrent un morceau à Carter qui trouva dans la forme et la dimension de ce morceau de viande quelque chose d'horrible. […] Il repensa alors à ces rameurs invisibles cachés dans les flancs du navire et à la nourriture suspecte dont ils tiraient leurs forces beaucoup trop mécaniques ».


La progression du trivial au fantastique s'accomplit modestement et, sans que nous ne le remarquions, nous finissons par choir dans un monde puéril où les chats récompensent les hommes qui ont accepté de leur témoigner leur amitié. Comme lorsque je jouais à la dînette, enfant, avec mes animaux en peluche, et que ceux-ci devenaient vivants dans mes rêves la nuit, pour me remercier et me rendre glorieuse, en récompense de mon intérêt pour ceux qui n'ont pas d'importance dans le monde. C'est à la fois mégalo et terrifiant, volonté de puissance accordée aux faibles –ce que Nietzsche aurait détesté- mais rendus réellement puissants de ce fait –ce que Nietzsche n'avait pas prévu.


« Carter conversait à présent avec les chefs dans le doux langage des chats et il apprit bientôt que sa vieille amitié pour leur espèce était bien connue et qu'on en parlait souvent dans ces lieux où se tiennent les assemblées des chats. Sa traversée de l'Ulthar avait été fort remarquée et les vieux chats se souvenaient de la façon dont il les avait caressés après qu'ils eussent surveillé les zoogs en colère qui regardaient méchamment un chaton noir. Ils lui rappelèrent aussi comment il avait accueilli le tout petit chat venu le voir à l'auberge et comment, le matin avant de partir, il lui avait donné une assiette de riche crème. le grand-père de ce tout petit chat était le chef de l'armée maintenant assemblée. »


C'est avec un certain dégoût qu'on lit ce texte au ton monotone et pourtant émaillé de folie, d'imagination, de larmes et de haine. Encore un truc qui fera peur aux lecteurs qui veulent juste qu'on leur serve la soupe au miel. On réclame de l'optimisme, et on ne voit pas qu'il se dissimule derrière –par exemple- le renoncement consenti. Puisque, haut ou bas, l'on finit toujours par retomber dans la merde, puisque seuls l'enfance et les rêves procurent quelque satisfaction, cédons à leur sérénité simple, sans grandeur, sans gloire : « Fuyez donc les enfers extérieurs et fixez-vous dans les lieux calmes et tranquilles de votre jeunesse. Continuez votre quête de la cité merveilleuse et chassez-en les Grands Anciens paresseux pour les renvoyer avec diplomatie à ces paysages qui furent les témoins de leur propre jeunesse et qui attendent impatiemment leur retour ».


Puisque vous crèverez quand même, rabaissez-vous déjà, et redevenez enfant. Ainsi vous serez grand, disait je ne sais plus quel épître à la mer, dans la Bible. « Sachez que votre merveilleuse cité d'or et de marbre n'est que la somme de ce que vous avez aimé dans votre jeunesse… »

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Après avoir découvert Lovecraft à travers le mythe terrifiant de Cthulhu, je le retrouve avec « Démons et merveilles », espérant recevoir les mêmes frissons.

Seule la première nouvelle a été à la hauteur de mes espérances : le témoignage de Randolf Carter, qui a accompagné un ami excentrique dans un ancien cimetière. Ami qui disparaît dans une crypte en poussant des hurlements d'horreur. Très vieux livres écrits dans une langue inconnue, entités ancestrales bien décidées à se rappeler à notre bon souvenir si l'on tente de découvrir leurs secrets... tous les ingrédients étaient réunis.

Mais tout le reste du livre parle de la quête de Carter pour atteindre Kadath, une ville qu'il visite régulièrement dans ses rêves. S'ensuit toute une série d'aventures dans un univers étrange et onirique, peuplé de créatures inquiétantes.

Je n'ai pas du tout accroché à cette quête. Sans doute parce que j'espérais tout autre chose, et que depuis temps, et tout à fait par hasard, je ne tombe que sur des auteurs qui m'entraînent dans des univers incompréhensibles. Trop c'est trop ! Ça vaudrait sans doute la peine de le relire après un excès d'auteurs très terre-à-terre.
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Démons et merveilles sont un recueil de nouvelles du célèbre auteur de fantastique Howard Phillips Lovecraft. S'il n'était pas très connu en son temps à part dans le milieu fantastique, son nom fait frémir les moustaches des chats de notre temps, mais pas que. Son nom n'est plus inconnu aujourd'hui, pourtant, il reste très peu lu. C'est donc un tour de force qu'il est parvenu à engendrer puisque malgré tout, sa mythologie s'est étendue dans le monde du cinéma, de l'horreur et des jeux. Rare sont ceux qui n'ont jamais vu un seul des personnages de Lovecraft même s'ils ne savent pas exactement d'où viennent ses personnages.

RÉSUMÉ DE DÉMONS ET MERVEILLES
Démons et merveilles regroupent plusieurs nouvelles. S'y trouve donc en premier lieu le témoignage de Randolph Carter. Il s'agit d'une très courte nouvelle relatant la disparition d'un ami de Randolph Carter. Cette nouvelle met en place le personnage principal de toutes les autres nouvelles : Carter. C'est d'ailleurs un personnage qui possède plusieurs traits propres à Lovecraft. L'univers de Lovecraft s'implante d'ailleurs tranquillement et sans trop d'horreur encore, mais les éléments clés comme le fantastique, le mystère et le mystique commencent à montrer leur nez. Toute la mythologie de Lovecraft fonde également ses bases ici.

La suite comporte diverses nouvelles qui s'entremêlent intimement : le témoignage de Randolph Carter, qui fait le lien avec les deux suivantes : La clé d'argent et À travers les portes de la clé d'argent. Dans ces nouvelles, le lecteur découvre Randolph Carter engloutit par ses désirs. Il est marqué par ce qui s'est déroulé sous ses yeux avec son ami et poursuit les recherches occultes de ce grand savant. Il souhaite également retrouver le monde des rêves de son enfance et pour cela, il est prêt à tout. Au cours de son périple, il va trouver une clé d'argent qui lui permet de découvrir ces mondes perdus. Après avoir trouvé la porte à laquelle mène cette clé, il découvre que le monde n'est pas unique mais qu'il existe des multitudes d'univers parallèles reprenant des temporalités différentes ou bien des lieux où son corps n'est plus le même. Il se rend compte qu'il existe une multitude de lui-même/§ Cette clé abolit donc les frontières entre les diverses dimensions, le temps et l'état des choses. Dans A travers les portes de la clé d'argent, il va voyer à travers les différents mondes qui composent l'univers. À force de voyager, ces découvertes finissent par lui faire perdre une partie de lui-même : est-ce sa partie monstrueuse ou humaine ? Il veut rentrer sur terre, mais s'il y parvient, reviendra-t-il vraiment comme il est parti ?

La dernière nouvelle, A la recherche de Kadath, et sa conclusion, sont plus indépendantes. Il s'agit d'un nouveau voyage dans un monde des rêves qui le mène à rechercher un lieu merveilleux, digne de la planète du Petit Prince de Saint-Exupéry avec ses couchés de soleil constants. C'est bien dans cette nouvelle que l'horreur se déploie le plus intégralement. En parcourant les différents mondes à la recherche des paysages vus dans son enfance, il découvre de nombreux personnages et bien sûr, aucun d'entre eux n'est humain. On y trouve de nombreux monstres effrayants, parfois indescriptibles parce que l'aspect est trop difforme, loin de ce qui se dit, ou trop horrible pour être supporté par l'homme. C'est l'apothéose de l'horreur conçue par Lovecraft.

L'HORREUR DANS LES NOUVELLES DE LOVECRAFT VIENT D'UNE TERREUR INTÉRIEURE
LES PEURS PERSONNELLES ET L'INFLUENCE DES GRANDS AUTEURS
Influencé par les oeuvres d'Allan Edgar Poe, Lovecraft tire souvent ces images de l'horreur interne qui le hantent jour et nuit. Lovecraft a été marqué par les crises de folie de son père, par des cauchemars récurrents et par des auteurs aux nouvelles parfois macabres. Comme Allan Edgar Poe, il a une attirance pour le chat, un animal lui-même symbole de maléfice et en même temps de protection. Comme lui, il n'aura pas peur de développer des éléments macabres et il va jusqu'à créer sa propre mythologie. La folie parcourt d'ailleurs son oeuvre et tous sont souvent sujets à diverses crises. Randalph Carter, le personnage principal des nouvelles, devient lui aussi presque fou par moments. C'est typiquement le cas lorsqu'il découvre la multiplicité du "moi" dans diverses strates du monde et la richesse de l'espace-temps.

C'est donc un homme particulièrement torturé qui écrit des nouvelles fantastiques et horrifiques, mais il s'agit aussi d'un homme cultivé. Cet auteur dévore les ouvrages scientifiques à la recherche de la science et de notes sur l'occultisme pour constituer ses univers. Il n'hésite pas à exploiter les nouvelles découvertes pour développer ses univers. Ainsi, les recherches sur les fonds marins comme les objectifs de conquête de l'espace vont nourrir son oeuvre. Il exploite ses lieux encore méconnus pour extérioriser les peurs et les questionnements que bon nombre de contemporains se posent : y a-t-il la vie dans l'espace ? Quels sont les monstres marins qui se cachent dans les abysses de la terre ? Les glaciers ne sont pas oubliés non plus, particulièrement dans A la recherche de Kadath, où la glace regorge de découvertes effrayantes.

Grosso modo : Démons et merveilles, c'est l'histoire de Randalph Carter qui veut retrouver ses rêves d'enfants. Au cours des histoires, il va retrouver une clé de ses ancêtres qui donnent accès à différentes réalités et il va voyager à travers chacune d'entre elles. Il y découvrira de nombreux monstres, parfois horribles mais avec qui la communication est possible, parfois aussi laids que monstrueux.

UN NOUVEAU FANTASTIQUE DANS LE MONDE DE LA LITTÉRATURE OU L'ART DU PROFANE
H. P. Lovecraft développe d'ailleurs un nouveau fantastique. La littérature voit apparaître un fantastique profane. Il n'est plus déployé dans un cadre chrétien avec uniquement des monstres sataniques et des crucifix salvateurs. Les monstres sont bien réels et ne sont pas destructibles grâce à des prières. Ils ont leur propre vie en dehors de toute religion et l'épouvante devient cosmique.

Quelque chose tient tout de même du divin profane : il y a souvent des êtres à la base de la création de l'homme. Ils ont tout pouvoir mais ne s'en servent pas. C'est typiquement cette "création de l'homme" qui est exploitée dans A travers les portes de la clé d'argent avec le gardien de la porte, Umr-at-tawil, qui dévoile l'origine du monde à Carter. Cependant, ces êtres ne se voient pas obligatoirement comme des dieux (sauf dans A la recherche de Kadath), ce sont bien les hommes qui les perçoivent ainsi.


COMMENT SE TRADUIT LE FANTASTIQUE DANS L'OeUVRE DE LOVECRAFT ?
ENTRE FOLIE ET HORREUR : UN UNIVERS QUI SE DÉPLOIE SOUS LA PLUME DE LOVECRAFT
L'horreur n'est pas forcément maléfique selon Lovecraft. Il s'agit avant tout d'un univers amoral qui effraie l'homme qui visite un monde auquel il n'a pas accès normalement. Souvent, les monstres sont amoraux et vivent plutôt "normalement", selon leurs coutumes, plutôt que dans l'horreur. Ainsi les vampires mangent pour se nourrir, les zoogs se battent contre les chats, ainsi de suite. Bien sûr, parfois l'horreur est plus sensible, comme lorsque les bêtes lunaires réduisent en esclavage des presque hommes noirs, ou quand ces mêmes bêtes lunaires torturent les vampires ayant aidé Randolph Carter. Pourtant, ces personnages vraiment mauvais ne sont pas légion et ils ne sont souvent que le reflet de certaines cruautés humaines.

Deux sources principales viennent alors nourrir l'imaginaire et le monde Lovecraftien. Il s'agit d'abord de la folie de l'homme qui perd pied face à ce qui se déroule sous ses yeux. L'homme est dans l'obligatoire d'accepter sa petitesse dans le monde qu'il habite. Il doit affronter le sentiment d'impuissance qui le touche. L'autre point est le développement de motifs récurrents. Ce sont souvent les mêmes éléments qui sont repris, notamment la scène où une secte vénère des entités monstrueuses, des figures mythologiques créées comme le grand Cthulhu ou Kadath, ainsi que des phénomènes naturels - ou surnaturels - non explicables. Qui plus est, le mal vient souvent plutôt du temps et de l'espace que des monstres en eux-mêmes.

LA FOLIE DES DESCRIPTIONS DANS L'OeUVRE DE LOVECRAFT
L'oeuvre de Lovecraft ne serait rien sans les descriptions. Il écrit à profusion des descriptions tantôt détaillées, tantôt saccadées pour transmettre au lecteur son univers. Il est touché par la folie des descriptions, lui qui veut transmettre son monde imaginé sans pouvoir en donner un visuel direct. Dans son oeuvre Randalph - comme Lovecraftlui-même probablement - se retrouve face à l'indicible, à des formes inhumaines qu'il devient difficile de décrire.

Pourtant, Lovecraft détaille toujours plus ce qu'il voit, tous les monstres qu'il rencontre, tout son voyage. Un lecteur attentif verrait presque image après image ce que voit Randalph Carter, du sol aux bouches verticales des bêtes lunaires. Il entend le miaulement des chats, la voix étrange des êtres surnaturels et le bruit qu'ils font en marchant ou en rampant. Démons et merveilles sont une oeuvre du détail, qu'il faut apprécié pour ce qu'il est : un recueil de nouvelles où l'horreur côtoie le merveilleux.
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Je ressors de ce recueil plutôt soulagée – d'habitude j'apprécie autant le Lovecraft qui nous écrit des récits d'horreur que celui qui se prend à rêver à des contrées inconnues (les Chats d'Ulthar, Polaris, font partie des textes que j'ai retenus comme très beaux), mais ici ma lecture a été très clairement usante sur la fin !

Pourtant, cela ne démarrait pas si mal… Et je ne retiens pas non plus que du mauvais.


En effet, ce recueil rassemble les nouvelles en lien avec l'inaccessible Kadath, la cité des Grands Anciens, des premières recherches empiriques de Randolph Carter (le héros de cette « saga ») à son voyage final au-delà de toute contrée physique, et à la conclusion de sa quête.

Cette édition présente les différentes nouvelles sous forme de « parties », comme les chapitres d'une histoire complète (ce qu'elles sont, au final), mais le lecteur averti remarquera les quelques coupures structurelles très nettes qui les caractérisent chacune comme une nouvelle à part entière – ou bien se souviendra les avoir lu dans le désordre, disséminées dans d'autres recueils !

– le Témoignage de Randolp Carter : En quelques pages, Lovecraft nous dresse une des nouvelles horrifiques, à coups d'expériences pseudo-scientifiques sur fond de cimetière, dont il a le secret. Efficace !

– La Clé d'Argent : Nouvelle fantastique à la limite de la science-fiction, entre légende, conte onirique, et voyage dans le temps. Rien de résolument horrifique dedans, mais une idée bien menée – cette Clé est certainement très intrigante, et Lovecraft laisse suffisamment d'ombre pour nous donner envie d'en savoir plus à la faveur d'une autre nouvelle. Une autre très bonne nouvelle.

– A travers les portes de la Clé d'Argent : Cette grosse nouvelle en huit parties a un rythme un peu plus lent, et aussi un aspect légèrement déphasé, car le récit alterne entre un « présent » dans les années 1920, dans lequel les héritiers de Randolph Carter discutent de sa disparition – dont les circonstances vont être finalement explicitées par un mystérieux Hindou -, et ce récit justement, qui se déroule dans le passé. On apprend plus exactement ce à quoi la Clé donne accès (un monde onirique), et le voyage de Randolph Carter dans des plans très différents de la réalité.

C'est là que j'ai commencé légèrement à décrocher. Même si les descriptions sont parfois magnifiques, et que la structure et la chute du récit sont typiquement lovecraftiennes – et j'aime beaucoup, je n'ai pas toujours accroché ni les raisonnements de M. Carter (mais sans doute faut-il être en train de rêver pour y trouver une logique ?), ni ses déplacements et actions qui m'ont malheureusement semblé plus d'une fois sortir d'un livre d'aventures pour enfants un peu vieillot. Heureusement ces scènes sont relativement peu nombreuses… dans cette nouvelle. Peut-être est-ce le style qui a mal vieilli, ou moi qui n'accroche pas du tout ce type de « littérature vintage » – mais je trouve néanmoins que les alternances de descriptions se voulant impressionnantes et de scènes d' »action » un peu ridicules et schématiques ne vont pas ensemble. Je n'aime pas par exemple Robert Howard (Conan le Barbare), pour reprendre un exemple de cette époque (et grand ami de Lovecraft) pour cette raison.

– A la recherche de Kadath : Et cela m'amène à la dernière et plus longue (140 p. environ, loooooooooongue dans mon cas) nouvelle, qui avec un peu de recul me semble pouvoir être parfaitement adaptée en comics, et c'est peut-être une volonté très consciente de la part de l'auteur d'avoir choisi ce style, mais qui ne m'a pas du tout plu parce que justement j'alternais entre le rire et les larmes (de désespoir frustré à la lecture de Carter machinant des plans avec ses potes les vampires et maigres bêtes de la nuit. Si, si.) Tout ça pour accéder à Kadath l'inconnue qui abrite les Grands Anciens, parce qu'aller voir les Dieux, c'est cool. Bref, je me souvenais de ce nom de nouvelle comme d'un pilier de l'oeuvre de Lovecraft, je reconnais – bien forcée ! – sa grande originalité et particularité au milieu du reste de l'oeuvre du Maître mais franchement je n'ai pas réussi à lire ce récit comme je pense que l'auteur voulait qu'on le prenne, menée sur une fausse route par les récits qui l'introduisent, qui eux ne font pas du tout dans le second degré ni dans l'humour léger. J'en viens à me demander si ce n'était pas une des seules oeuvres de l'écrivain que je n'avais jamais lues, car je ne me souvenais pas d'une telle singularité.

Pourtant Lovecraft utilise aussi, de temps en temps non négligeable, des descriptions réellement d'ordre traumatisant, sérieux, soigné, des éléments que l'on est plus habitué à trouver chez lui. Il en profite aussi pour intégrer des personnages de ses autres nouvelles (Pickman, les chats d'Ulthar…) – dans le cadre du récit plus « cartoonesque ». Cela reste donc un texte assez riche même si disparate, et j'imagine sans peine que d'autres que moi y trouveront leur bonheur.
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"Démons et merveilles" regroupe quatre nouvelles écrites par l'écrivain H.P. Lovecraft entre 1919 et 1933. le fil conducteur en est le personnage central, Randolph Carter, ainsi que son attirance pour les mondes oniriques et imaginaires qui l'amène à vivre des expériences hors du commun. Je tiens à préciser que ces textes n'ont pas été réunis à l'initiative de leur auteur, mais sur celle d'une maison d'édition française, qui fit ainsi paraître, en 1955, le premier ouvrage de H.P Lovecraft dans l'hexagone, et ce, dix-huit ans après sa mort.

Les différents textes étant intitulés "chapitres", j'avoue avoir au départ été perplexe, dans la mesure où je pensais me trouver face à un roman à la chronologie fantaisiste, et surtout manquant cruellement de cohérence dans son ensemble... En effet, même si les quatre nouvelles s'articulent autour d'une thématique et d'un protagoniste communs, et que l'on retrouve parfois certains éléments de l'intrigue de l'une dans l'autre -ou les autres-, on ne peut dire non plus qu'elles se suivent réellement.

Voilà : contrairement à moi, si vous décidez de lire ce recueil, vous serez prévenu !

Dans la première partie -"Le témoignage de Randolph Carter"-, le héros éponyme est auditionné (sans que l'on sache par qui puisque seul son témoignage est retranscrit) suite à la disparition de son ami Harley Warren dans d'étranges circonstances. Ce texte, l'unique du recueil à ne pas se référer aux mondes oniriques, suggère l'existence d'horrifiques contrées souterraines.
C'est d'ailleurs l'une des caractéristiques de tous les récits qui composent "Démons et merveilles", que d'évoquer, bien souvent, plutôt que de dépeindre les univers à la fois fabuleux et terrifiants issus de l'imagination de l'auteur.

Avec "La clé d'argent", il est cette fois question de la disparition de Randolph Carter qui, ayant "perdu la clé de ses rêves", entendez par là sa capacité à parcourir de foisonnantes et infinies productions oniriques, se met à sa recherche...

"A travers les portes de la clé d'argent" réunit divers personnages qui, quatre ans après la disparition de Carter, doivent statuer sur le legs de ses biens. Est notamment présent un étrange Hindou qui apporte un surprenant témoignage affirmant que Randolph serait vivant mais que, en raison de certaines circonstances provoquées par son incursion dans ses mondes imaginaires, il doit vivre caché...

"A la recherche de Kadath" est le texte le plus long du recueil, et aussi le plus riche en péripéties. D'ailleurs, H.P. Lovecraft y utilise moins les qualificatifs qui jusqu'à présent, lui permettaient de suggérer l'horreur sans la décrire -tels "indicibles", ou "indescriptibles", justement- pour nous livrer plus de précisions sur l'apparence des univers parcourus et des créatures féeriques ou terrifiantes qui les peuplent... Ici, Randolph Carter part en quête de la mystérieuse cité entraperçue dans ses rêves, mais dont il s'est vu interdire l'accès à chacune de ses tentatives pour y pénétrer, parce qu'il s'est réveillé.

Sur la quatrième de couverture de mon édition, on nous apprend que Daniel George (qui est pour moi un parfait inconnu) a écrit que "comparé à ces contes, Poe ressemble à de la musique de chambre"... Et bien, je ne suis pas d'accord avec lui : autant, à la lecture des nouvelles de Poe, je me suis sentie entraînée dans une atmosphère ténébreuse, subtilement surnaturelle, autant ces nouvelles de H.P. Lovecraft m'ont laissée relativement froide.
Cela tient, je crois à deux raisons. La première, c'est cette propension de l'auteur à la suggestion, que j'ai trouvée parfois un peu facile et trop usitée. Qualifier d'indicible un événement, une créature, pour exprimer leur caractère fantastique et terrifiant, passe une fois, mais quand cela devient récurrent, j'estime que c'est se moquer du lecteur. Heureusement, la quatrième nouvelle, aux descriptions plus précises, m'a fait quelque peu oublier ce travers, révélant la capacité de l'écrivain -hélas insuffisamment exploitée dans les textes précédents- à élaborer des univers complexes et fabuleux.
La deuxième raison qui explique que, je dois bien l'avouer, il m'est même arrivée de m'ennuyer au cours de ma lecture, c'est que, comme l'auteur nous rappelle régulièrement que son héros est en train de rêver (sauf dans le premier récit qui, du coup, est peut-être le plus effrayant), ses aventures ne suscite pas de réels frissons : on se dit que de toutes façons, il n'a qu'à se réveiller pour être sauvé des griffes de tel ou tel monstre ! Et personnellement, ce que j'aime dans les récits de ce genre, c'est qu'ils m'empêchent d'éteindre ma lumière avant de m'endormir ! Pas vous ?

Cette première expérience avec H.P. Lovecraft ne fut par conséquent pas vraiment concluante. Peut-être n'ai-je pas choisi le bon ouvrage pour m'initier aux royaumes imaginaires de celui qui est pourtant considéré comme l'un des maîtres de la littérature fantastique ?

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Citations et extraits (59) Voir plus Ajouter une citation
Aux premiers jours de son esclavage, il s'était tourné vers une rassurante foi de petite église que la naïve croyance de ses pères lui avait rendue chère, espérant qu'à partir de cette foi s'ouvriraient pour lui, droites comme des avenues, des voies mystiques prometteuses d'un échappatoire à la vie. En y regardant de plus près, il ne put, malgré les professions de foi éternelles, que constater parmi la majeure partie des prêtres le règne grotesque et accablant d'une beauté et d'une imagination en train de périr, d'une banalité se desséchant plus encore et d'une solennité aux rites empruntés et figés comme ceux d'une cour d'oiseaux nocturnes.

[Howard Phillips LOVECRAFT, "The Silver Key" / "La Clé d'Argent", année d'écriture : 1926, publié pour la 1ère fois dans le magazine "Weird Tales" en janvier 1929 — réunie en tant que "DEUXIEME PARTIE" au recueil de 4 nouvelles intitulé "Démons et Merveilles" traduit de l'américain par Bernard Noël pour les éditions des Deux-Rives (Paris), coll. "Lumière interdite", 1955 ; réédité aux éd. U.G.E./Christian Bourgois (Paris) avec une introduction de Jacques Bergier, coll. "10/18", 1973 — page 36]
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Il commençait vaguement à comprendre pourquoi il pouvait au même instant, exister un petit garçon du nom de Randolph Carter, en 1883, dans la ferme d’Arkham, une forme vaporeuse sur le pilier presque hexagonal dans la contrée qu’ouvrait la Première Porte, ce fragment d’être, maintenant face à face, dans l’abîme sans limites, avec la Présence, et tous ces autres Carter dont son imagination et sa perception avaient reçu l’image.
Les vagues accrurent alors leur puissance et cherchèrent à perfectionner son entendement, lui découvrant sous un jour raisonnable l’entité multiforme dont son actuel fragment n’était qu’une infime partie. Elles lui apprirent que chaque figure dans l’espace n’est que le résultat de l’intersection, par un plan, de quelque figure correspondante et de plus grande dimension –tout comme un carré est la section d’un cube et un cercle la section d’une sphère. De la même façon le cube et la sphère, figures à trois dimensions, sont la section de formes correspondantes à quatre dimensions que les hommes ne connaissent qu’à travers leurs conjectures ou leurs rêves. A leur tour, ces figures à quatre dimensions sont la section de formes à cinq dimensions et ainsi de suite, en remontant jusqu’aux hauteurs inaccessibles et vertigineuses à l’infinité archétypique. […] Bien que les hommes saluent leur terre du nom de réalité et flétrissent de celui d’irréalité la pensée d’un univers originel aux dimensions multiples, c’est, en vérité, exactement l’inverse. Ce que nous appelons substance et réalité est ombre et illusion et ce que nous appelons ombre et illusion est substance et réalité.
Le temps, dirent encore les vagues, est immobile et sans commencement ni fin, qu’il ait un mouvement et soit cause de changement est une illusion. […] Les hommes n’ont l’idée du temps qu’à cause de ce qu’ils appellent le changement, mais cela aussi est une illusion. Tout ce qui a été, est et sera, existe simultanément.
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A trente ans, Randolph Carter perdit la clé de la porte des rêves. De nocturnes excursions par-delà l'espace en d'étranges cités anciennes et en d'inoubliables jardins aux massifs charmeurs s'étendant au-dessus de mers éthérées, l'avaient, avant cette année-là, dédommagé des médiocrités de la vie. En atteignant le milieu de son âge, il sentit que, progressivement, ses privilèges lui échappaient jusqu'à disparaître à la fin complètement. Désormais ses galères, après avoir passé les flèches d'or de Thran, ne pourraient plus faire voile sur le fleuve Oukranos, ni ses caravanes d'éléphants cheminer dans le kred à travers les jungles parfumées où, sur leurs colonnes d'ivoire, dorment, intacts et fascinants sous la lune, les palais oubliés.

[Howard Phillips LOVECRAFT, "The Silver Key" / "La Clé d'Argent", année d'écriture : 1926, publié pour la 1ère fois dans le magazine "Weird Tales" en janvier 1929 — réunie en tant que "DEUXIEME PARTIE" au recueil de 4 nouvelles intitulé "Démons et Merveilles" traduit de l'américain par Bernard Noël pour les éditions des Deux-Rives (Paris), coll. "Lumière interdite", 1955 ; réédité aux éd. U.G.E./Christian Bourgois (Paris) avec une introduction de Jacques Bergier, coll. "10/18", 1973 — page 33]
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Ce cri fut saisi et renvoyé par l’écho en un chœur qui s’amplifia jusqu’au pandémonium. C’était le miaulement du chat à minuit et Carter comprit alors que les bonnes gens des villages ont raison quand ils racontent à voix basse que les royaumes infernaux ne sont connus que des chats et que les plus vieux d’entre eux s’y rendent la nuit, à la dérobée, en sautant des plus hautes toitures des maisons. […]
Randolph Carter connaissait à présent presque parfaitement le langage des chats, aussi dans ce terrible lieu perdu, poussa-t-il le cri qui convenait. […] Les flûtes s’arrêtèrent et il y eut des hurlements dans la nuit. Les formes presque humaines criaient en mourant, les chats crachaient, grondaient, mais les êtres aux corps de crapaud n’émettaient aucun son tandis que leur sanie verdâtre et puante se liquéfiait horriblement sur la terre poreuse et les champignons obscènes.
[…] Carter, jamais auparavant, n’avait vu tant de chats. […] Dans la furie de la bataille planait sur eux une part de ce sacré profond et inviolable qui, autrefois, dans les temples de Bubastis, leur conféra un caractère divin. Ils sautaient par sept à la gorge de l’une de ces créatures presque humaines ou bien au museau rosâtre et aplati de l’un de ces corps de crapauds et les traînaient sauvagement jusque dans la plaine où poussaient les champignons, les assaillaient et dans une bataille furieuse les déchiraient à coups de griffes et de dents frénétiques. […]
Le grand disque brillant de la Terre, treize fois plus grand que celui de la lune telle que nous la voyons, s’était levé, inondant d’une lumière surnaturelle le paysage lunaire. Sur toute l’étendue du plateau sauvage et sur les crêtes déchiquetées s’étendait une mer infinie de chats rangés dans un ordre parfait. Ils étaient disposés en cercles concentriques et, deux ou trois chefs sortis des rangs, lui léchaient le visage en ronronnant comme pour le consoler. […]
Carter conversait à présent avec les chefs dans le doux langage des chats et il apprit bientôt que sa vieille amitié pour leur espèce était bien connue et qu’on en parlait souvent dans ces lieux où se tiennent les assemblées des chats. Sa traversée de l’Ulthar avait été fort remarquée et les vieux chats se souvenaient de la façon dont il les avait caressés après qu’ils eussent surveillé les zoogs en colère qui regardaient méchamment un chaton noir. Ils lui rappelèrent aussi comment il avait accueilli le tout petit chat venu le voir à l’auberge et comment, le matin avant de partir, il lui avait donné une assiette de riche crème. Le grand-père de ce tout petit chat était le chef de l’armée maintenant assemblée.
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Une fois de plus, la pauvreté et la maladie opposèrent des barrières à son génie. Il paraît invraisemblable, dans un pays où l'argent est aussi facilement gagné qu'aux États-Unis, qu'un homme de la culture de Lovecraft ne soit jamais arrivé à gagner plus de 15 dollars par semaine. Un laveur de vaisselle dans un restaurant en gagnait, à l'époque, 60 à 70 et ceci pour un travail bien moins pénible que celui de Lovecraft qui passait plus de 10 heures par jour à remettre en bon anglais des nouvelles et des romans destinés aux magazines américains. Plus d'une fois, ses amis essayèrent de lui faire gagner davantage en lui faisant directement écrire ces récits dont la trame est souvent simple. Les magazines américains de l'époque (c'était avant la télévision et la grande vogue des bandes dessinées) étaient spécialisés. Il y avait des magazines consacrés aux histoires de cow-boy, aux histoires d'amour, aux histoires policières, aux histoires de pompiers, aux histoires du Grand Nord, aux histoire de la jungle, etc. On fit essayer à Lovecraft tous ces genres. Chaque fois, les éditeurs durent lui renvoyer ses récits. Il s'agissait d’œuvres qui semblaient avoir été écrites par un martien. Dans un anglais parfait, l'auteur des récits révélait son ignorance des détails les plus normaux de la vie quotidienne. Il ne savait pas ce qu'était un homme, une femme, l'argent, le métro, un cheval, il ignorait même les réalités les plus fondamentales de la vie américaine : la situation (job), la position (standing), la nécessité du confort et du progrès matériel. Aux lettres étonnées des éditeurs, il répondit : « Je m'excuse, mais la pauvreté, le chagrin et l'exil m'ont fait sortir tout cela de la tête .»

(Jacques Bergier, Introduction)
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