Tout petit livre de la collection Librio, il réunit divers textes de
Victor Hugo, farouche opposant à la peine de mort. "
Claude Gueux", "
Le dernier jour d'un condamné", les
poèmes et discours du poète font partie de ces textes nécessaires pour rappeler que non, la peine de mort n'est pas acceptable dans une société dite "civilisée". Que cela n'en déplaise aux partisans de sa réintroduction en France.
Parce que sa famille a faim et froid,
Claude Gueux vole. La réponse de la justice face à cet acte ? Cinq ans de prison pour l'auteur des faits, peine à laquelle s'ajoute la destruction de sa famille.
Claude Gueux est un prisonnier modèle, calme, travailleur, bienveillant, il veille même à apaiser les tendances belliqueuses de ses codétenus. de ces derniers, il est aimé et respecté. Face à lui, un système judiciaire et pénitentiaire froid, provocateur voire malveillant et maltraitant. Un système personnifié en un directeur qui petit à petit va grignoter l'humanité de
Claude Gueux et le pousser dans ses derniers retranchements.
Bien que
Victor Hugo pousse son personnage vers le meurtre, devenu alors le seul acte possible, la seule réponse face à une souffrance profonde, il reste cohérent quant à la question de s'octroyer le droit d'ôter une vie. Claude Gueux a utilisé tous les moyens à sa disposition avant de passer à l'acte, il a lancé toutes les mises en garde qu'il pouvait et a sollicité toutes les entraves pouvant se dresser entre lui et son futur crime. Mais il est conscient d'une chose, que beaucoup oublie, une vie n'a pas de prix, quelle qu'elle soit. Tuer impunément, c'est considérer que la vie de l'autre a moins de valeur que la sienne propre. Peu étonnant alors que Claude Gueux poursuive son acte par une tentative de suicide, manière de payer le plus équivalemment possible son crime .
Victor Hugo n'en reste pourtant pas là puisque ce qu'il veut dénoncer, c'est l'absurdité de la peine de mort quant à sa visée répressive et punitive. Exécuter pour faire cesser un crime, pour rétablir la paix social, voire pour réparer une faute commise à l'encontre de la société, c'est la solution de facilité.
Dans ses textes, Hugo dénonce différentes problématiques relatives à l'origine d'une certaine forme de délinquance, à la tournure que peut prendre un procès, à la question de l'éducation, etc. Bien sûr, il ne développe pas son propos sur toutes les formes possibles de criminalité. Ici, la majorité trouveront disproportionné le châtiment réservé à
Claude Gueux et aux autres exemples cités dans ces textes tout en maintenant qu'il y a des cas où la peine de mort est légitime. Bon… ben laissons donc ouverte la porte à une hiérarchisation et à une monétisation des vies et donc à favoriser la peine de mort, la prostitution, l'esclavage et tous les comportements qui sous-tendent qu'à un moment donné, une vie vaut tant ou qu'une vie vaut moins qu'une autre.