Demain, dès l'aube...

Dois-je encore présenter le mythique poème "Demain, dès l'aube…" ? Je ne le crois pas.
Je vous dirai simplement ce que je ressentis en lisant ce poème, l'un des plus beaux chants de tristesse qui soit, l'un des plus forts et des plus émouvants.
Ce fut une expérience poétique d'une rare puissance.
En douze vers, on atteint une justesse dans les sentiments, une beauté, une émotion poétique rare.
Si vous ne l'avez pas déjà lu, lisez-le ; si vous l'avez déjà lu, relisez-le.

Ce magnifique et bouleversant poème, d'une intensité rare, a été écrit par Victor Hugo le 4 octobre 1847 pour rendre hommage à sa fille aînée, Léopoldine, morte noyée dans la Seine avec son mari, le 4 septembre 1843.
Il fut publié en 1856 dans le recueil « Les Contemplations » ; Victor Hugo rajouta, volontairement, la date fictive du 3 septembre qui coïncide avec la veille du douloureux anniversaire de la mort de Léopoldine. le poète apprend par hasard le décès du couple, le 9 septembre 1843, en lisant le quotidien « le Siècle » à la terrasse d'un café de Rochefort, alors qu'il revient d'un voyage en Espagne avec Juliette Drouet.

Composé de trois strophes et écrit en alexandrin (12 syllabes), le célèbre poème évoque l'infinie douleur et la désespérance d'un père ayant perdu sa joie de vivre ! le coeur brisé, il avance, enfermé dans ses pensées, insensible à la nature et à la vie qui l'entoure, il est triste, il est seul. Tous les ans, à la date anniversaire, il se rend à Villequiers, sur la tombe de sa fille, pour y déposer des fleurs et pour lui parler. C'est pour lui un véritable pèlerinage.

Hommage d un père à sa fille