Quelques mots sur cette monographie, présentée chronologiquement et richement illustrée.
Dans sa longue et très intéressante préface
Pontus Hulten écrit page 30 : « Dans toute sa simplicité formelle La Colonne sans fin est probablement la plus révolutionnaire des oeuvres de
Brancusi ». Elle est probablement la plus « roumaine » pour ainsi dire, car très connue dans son pays natal où elle se trouve d'ailleurs.
Cependant, la plus belle chose jamais lue sur la sculpture de
Brancusi « Colonne sans fin » est sans aucun doute le texte de
Thierry Noiret dans « Abstractions » : « En un endroit de la terre physique, planté dans les nuages, pénétrant le ciel au-delà du ciel même, enfoncé dans la terre, bien en-deçà du sol visible, il est un axe, traversant les nuages jusqu'aux nuages d'étoiles et les mers jusqu'aux mers de la tranquillité, élevé par la main de l'homme. Sans fin.
Et c'est cette main de l'homme qui elle-même s'élève dans les cieux, s'enfonce dans la terre, cette main qui sans fin elle-même se cisèle, sans qu'il n'y ait jamais eu ni autre main ni fin aux doigts ».
Je me suis toujours demandée pourquoi l'artiste a choisi de l'appeler en français « Colonne sans fin », alors qu'en roumain elle est connue sous le titre de « Coloana infinitului », i.e. « La Colonne de l'infini » ? Dans une langue, comme dans l'autre c'est le mot colonne, comme la vertébrale, qui l'emporte, je trouve, même si je préfère l'attribut « de l'infini ».
Mais revenons à cet ouvrage qui est, je crois le plus complet sur l'artiste.
Voici ce qui est noté sur la page de copyright : le livre « a été traduit de l'anglais par
Jeanne Bouniort. Toutes les photographies prises par
Brancusi et reproductions dans ce livre sont, sauf indication contraire, conservée au Musée national d'Art moderne du
Centre Georges Pompidou. Les légendes des oeuvres de
Brancusi comportent le titre, la matière, la date, la localisation actuelle lorsqu'il ne s'agit pas d'une photographie prise par
Brancusi, et enfin le numéro du catalogue. Lorsqu'il s'agit de vues d'atelier, les numéros du catalogue ont été indiqués dans le cas où les oeuvres étaient identifiables avec certitude. Chaque partie du texte de
Natalia Dumitresco et
Alexandre Istrati s'ouvre sur une reproduction d'un aphorisme écrit par
Brancusi ».
Un livre grand format et assez imposant, très documenté, que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire et que je conseille chaleureusement.
Natalia Dumitresco et
Alexandre Istrati ont fait un travail admirable qui mérite d'être salué. Il permet non seulement de connaître l'artiste, mais aussi l'époque qu'il a marquée de son empreinte.