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EAN : 9782371001046
320 pages
NOUVEL ATTILA (02/04/2021)
3.65/5   37 notes
Résumé :
Marrakech, années 70. Un petit garçon intersexué est abandonné par sa mère et confié à ses grands-parents. Sa grand-mère, musulmane, et son grand-père, officier français à la retraite, se détestent et s’opposent sur tous les plans : principes, éducation, religion, sexualité... C’est la lutte du Coran contre "Les Fleurs du mal".

"Entre les jambes" est le récit de cette enfance écartelée entre fausses pudeurs et non-dits, mosquée et hammam, ivresses et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Chronique courte pour dire que j'ai aimé, puis plus du tout aimé ce livre.

J'ai aimé lire ce livre et me suis laissé emporter dans ce roman autobiographique ou dans cette autobiographie romancée, qui parle d'identité et d'identités : celle du sexe bien sûr, finalement bien accessoire dans ce livre ; celle d'une famille atypique et plurielle, à la croisée de l'histoire entre la France et le Maroc ; celle de la culture, rédemptrice et salvatrice pour qui ne la craint pas ; celle de la religion, qu'on subit ou qu'on laisse diriger nos vies, qui évolue si peu, qui évolue parfois si mal. Et au carrefour de tous ces combats identitaires, ce petit garçon, cette petite fille.

J'ai aimé l'amour qui sourd dans toutes les pages de ce livre, à travers ce parcours difficile : amour du Maroc, amour du corps, amour des livres, amour du grand-père, amour final à Paris, et même l'amour de Huriya pour sa mère, contre toute attente. J'ai aimé le style, dans toute sa fluidité, son approche cash, ses élans souvent émouvants, qui ont pris le pas sur les passages plus faibles et les redites thématiques très présentes.

Mais aujourd'hui, quelques jours après la fin de ma lecture, je n'aime plus ce livre. Ce que je croyais vrai - ce qu'on m'avait vendu comme vrai - semble bien différent au regard du discours entendu dans les différentes interventions promotionnelles de l'auteure. Un sentiment renforcé par quelques autres investigations. Bref, ce que j'avais aimé sonne trop faux et me laisse un goût amer…
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Marrakech, années 1970, une jeune jolie sexy prostituée abandonne son enfant né.e intersexué.e à ses parents résidant en médina ; l'enfant âgé de 5 à 6 ans voit les fesses voluptueuses de sa mère s'éloigner à jamais et grandit entre une grand-mère berbère, parlant l'arabe marocain, priant, trompant son époux avec un voisin, suçant le porte-monnaie de son mari pour des dépenses d'apparat, elle se « venge » ainsi de l'avoir arrachée à sa culture, son village, sa famille, sa vie ; et un grand-père, ancien officier français se réfugiant dans l'alcool et la littérature, pour échapper à sa femme, à la vie, se laissant branler par la jeune bonne avant de se retrouver au lit avec elle, sans que l'on sache précisément s'ils baisent ; on suit alors le.la narrateur.rice : éducation à l'école coranique, Baudelaire en tête Coran aux lèvres, passage au hammam, poussées hormonales en zieutant derrière les moucharabiehs, la vie s'écoule ; à la fin de l'adolescence, le grand-père lui paye le voyage à Paris pour poursuivre ses études, reprise d'une librairie, rencontre buccale avec l'entrejambe d'une marocaine divorcée récemment arrivée ; retour au bled, mort de la mère, balade dans la fange de Marrakech, départ final avec le grand-père pour la ville des Lumières.
Chaque membre féminin d'une famille marocaine cuisine un couscous unique, pourtant les ingrédients restent les mêmes. Huriya n'écrit pas, elle cuisine : une dose de sexe cru + une dose d'apitoiement sur la condition féminine en terre d'Islam + une dose d'arabe marocain (la merguez du couscous qui n'existe qu'en France) inutile (et avec une translittération étonnante, quartier dreb au lieu de derb) comme si au lieu d'écrire directement blanc j'écrivais white, blanc, parce que je raconte un truc qui se passe dans un pays anglo-saxon + la mention de quelques auteurs (pas d'autrices) français, Proust, Stendhal, Flaubert, Baudelaire, et aussi Tolstoï (lu en français) ; auteurs faciles à citer car même si on ne les a pas lu on peut aisément trouver leur style avec Wikipédia + une dose d'humour, celui des séries télévisées avec rires préenregistrés, manque juste la didascalie « attention rires » + quelques saillies sur les sociétés arabo-musulmanes du même niveau que le discours de Sarkozy à Dakar, l'Homme Africain et L Histoire. Cette recette, comme le couscous, plaît aux critiques littéraires. Huriya rejoint ainsi une nouvelle cohorte d'écrivain.e.s marocain.e.s qui fascinée par la langue de Molière, seule clé vers l'émancipation, essaye de se faire une place dans la production littéraire moderne en oubliant ses contemporains.
Vers la page 200, je compris que le récit tournait en boucle, que les incohérences prenaient le dessus : un carré musulman dans un cimetière marrakchi, une berbère illettrée parlant l'arabe (encore aujourd'hui dans les zones montagneuses, malgré les nombreux accès goudronnés, des femmes berbères ne parlent pas l'arabe) et priant dans les années 1970 (la multiplication des mosquées, la montée du rigorisme musulman au Maroc est beaucoup plus récente, fin du 20° siècle ; le fait que le vendredi entre la prière de la mi-journée et celle de la fin de l'après-midi les villes soient quasiment mortes est très neuf), le retour à Marrakech avec changement de tenue dans les toilettes de l'aéroport pour passer d'un sexe à l'autre (je ne connais pas une toilette publique marocaine sans personnel, même dans les souks de campagne où il y a parfois des toilettes officie une personne qui est loin d'être aveugle), que l'autrice réglait des comptes plus qu'elle écrivait et c'est son droit le plus absolu. On nous parle d'un récit sur le mensonge, le sujet aurait été beau si l'écriture, la capacité à séduire au sens de conduire à l'écart, vers des lieux inconnus, avaient été au rendez-vous.
Idée saugrenue et a-démontrable que la littérature d'expression française, car c'est bien de cela qu'il s'agit ici, aurait des vertus libératrices, surtout pour les Femmes ; discours redondant et lassant sur l'oppression des femmes du Maroc, leur maintien en servilité. Tous ces romans actuels marocains qui se contentent de dénoncer superficiellement sans aborder la complexité, l'histoire de la place de la Femme dans la société marocaine actuelle et pas seulement ce que l'on perçoit dans les grandes agglomérations qui semblent faire croire que le Maroc a un pied dans la « modernité » occidentale. La réduction de l'émancipation de la Femme, de son désir à être l'égale des Hommes, à l'utilisation forcenée de son entrejambe, sans parler des descriptions du corps féminin comme les orientalistes les plus ringards les faisaient. Un regard sur la femme, une conception de la beauté au féminin que l'on retrouve dans des clips, comme « beauté marocaine » sur YouTube.
Comparer la phrase proustienne à la longueur et la finesse des jambes est affligeant :
" Je [le grand-père français] suis proustien, dit-il aussi.
- C'est quoi être proustien ? [l'autrice enfant]
- Être proustien, c'est ne pas avoir des jambes courtes et dodues, comme ta grand-mère. Tu verras plus tard, une longue phrase proustienne, c'est comme une belle femme. Ça doit évoquer des jambes longues, fines et interminables. Ça doit évoquer des formes sensuelles, une cambrure, une chute de reins et des seins bien arrondis. Une phrase proustienne c'est comme une femme qui te donne l'envie d'aller jusqu'au bout. C'est ça être proustien. »
En effet, grand-mère n'est vraiment pas proustienne avec ses babouches, ses gros seins et ses fesses énormes. Ça ne donne pas envie d'aller jusqu'au bout. Je comprends que grand-père préfère se réfugier dans ses livres. »
Je sais, rien qu'en lisant cela, ce qu'est une « belle femme », pas celle qu'on aime, celle qui traînasse sur les panneaux publicitaires, merci Huriya.
Enfin l'autrice évoque la bonne Aïcha. Il est exact que dans les années 1970 la bourgeoisie marocaine utilisait (pas employait) et encore aujourd'hui, de toutes jeunes filles issues des campagnes comme bonne à tout faire avec toute la dégueulasserie que sous-entend « bonne à tout faire » ; honnêtement je n'ai pas senti qu'Huriya dénonçait les liens de dépendance sexuelle entre Aïcha et son grand-père proustien, peut-être qu'être proustien c'est aussi, pour Huriya, se faire branler par la domesticité, dans ce cas MeToo n'est pas proustien.
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« Ça a débuté comme ça n'aurait jamais dû débuter.
Ça a débuté comme ça : ‘Tiens, le voilà ! Garde-le !
Je n'étais pas prêt à entendre ces mots-là ! »
Envoûtant, grave, inoubliable, « Entre les jambes » est un appel d'air. Huriya c'est elle, la narratrice, le dévorant, la parole qui s'élève par-delà les sables brûlants, les senteurs d'épices, les couleurs rebelles ou cachotières, les regards sont baissés. le Maroc et ses contradictions, ses non-dits. Marrakech affolé frôlant les cheveux de cet enfant (Huriya) né (e) différent (e) : intersexe. Sa mère le rejette, ballot de dégoût.
« Maman est partie sans me regarder. J'ai couru vers elle. Elle a claqué la porte. » Sa grand-mère l'accueille. « Mar' haba bik, bienvenue à toi ». Elle m'embrasse et dit : « Tu seras l'homme dans cette maison, Inch'Allah. Tu es de la race des élus. On t'appellera Moulay Saïd, en signe de respect pour ton Ancêtre le Prophète. »
L'enfant est projeté dans l'antre d'une famille qui s'entredéchire. L'idiosyncrasie d'un pays en proie à ses croyances, chape de plomb, une grand-mère emblème de toutes les frustrations, les pièges d'une religion lourde d'interdits.
« Les femmes arabes ont un instinct céleste. Notre intuition est plus perçante que notre vue. »
Cette grand-mère, l'ogre aux abois, la méchanceté armure, brûlante de conventions, de faux-semblants. le Coran détourné de ses beautés ancestrales. Elle est pour Moulay Saïd une grand-mère mal aimante, maladroite et autoritaire. Mais l'adage ne dit -il pas « Qu'il faut être bien malheureux pour être aussi méchant ? » Eh bien c'est elle qui, l'odieuse étouffe son mari « le Françaou » son opposé, son rival. L'intellectuel, l'alcoolique reclus dans sa Babel littéraire, le laïc, l'hédoniste et brillant, la sagesse au garde-à-vous. Il va prendre dans ses ailes cet oisillon différent tombé du nid, la pureté pour abri et l'éveil à la grandeur verbale.
« le françaou, le désamour courtois, s'efface. Il se dirige vers sa bibliothèque. C'est là le sous-bois, là où personne n'accède. Je suis proustien dit-il aussi… Tu verras plus tard, une longue phrase proustienne c'est comme une belle femme. »
Moulay Saïd est l'exutoire des rancoeurs, des insistances qui collent sous les babouches. L'enfant pris en tenailles entre l'école Coranique et l'école de la République, bouc émissaire des règlements de compte. Les colonies contre la liberté, la religion qui s'entrechoque avec les vents de la littérature salvatrice.
« Ne touche pas à ça, crie-t-elle. Pourquoi ? Les livres français sont dangereux. »
« Sais-tu que Stendhal n'a mis que cinquante-deux jours pour écrire « La Chartreuse de parme » ? »
« -Qu'Allah maudisse Stendhal répond grand-mère, qui ne sait pas qui est Stendhal. »
Moulay Saïd perçoit les mensonges, ce qu'il faut taire à l'autre, le voisin, le mari, l'homme. La religion déplace les pions incommensurablement. La sexualité est un tabou. La virginité une épreuve. La grand-mère toute de dualité, pourtant, procure des kits de virginité aux filles en quête d'honneur et qui ont peur des représailles au cas où. Tout est flou, truqué et malsain. Les réputations sont d'or et le reste est poussière sous le tapis. Dans ce lieu où grandit cet enfant parcellaire, l'épreuve d'une quête de soi est la rédemption en devenir. On aime ses doutes et certitudes, ses batailles pour renaître, son éveil à la haute intelligence et l'amour pour sa terre envers et contre tout et la relation d'amour fraternel avec son grand-père versant d'altruisme et d'équité. Lui, anéanti et foudroyé par ses propres faiblesses. La grand-mère soumise aux apparences, déteste son mari plus par principe que par conviction. Cet homme est son danger. La culture rend libre et cette femme pressent en lui tout ce qu'elle n'a pas : le savoir. C'est ici que le bas blesse. Elle sait aussi pour l'enfant. Tous savent. La différence est un bandeau noir sur les yeux. Moulay Saïd, Huriya va partir en France étudier. La voie est libre, la grand-mère est décédée. La sérénité est cocon, thé vert glacé et tendresse. La paix couverture et la liberté en advenir. La narratrice cède la place à l'autrice. Piédestal sociétal, sociologique, la course en pleine lumière vers la métamorphose. Ce livre gorgé d'humanité, d'efforts est l'émancipation gagnante. Un livre hymne et féminin, l'espérance étendard. le Maroc terre pleine et mirage. Huriya l'ubiquité souveraine, la belle l'homosexuelle qu'on aime de toutes nos forces. « Entre les jambes » est une renaissance éclatante, le courage épiphanie, les mistrals gagnants, une ode à l'identité (fois mille) et à la littérature. La vie : Huriya : être enfin Femme. Magistral et nécessaire, que ce lucide roman soit lu par tous. En lice pour le prix Hors Concours 2021. Publié par les majeures Éditions Le Nouvel Attila.

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Ce livre est le cri du coeur d'Huriya, née et qui a grandi à Marrakech, entre la superstition d'une grand-mère musulmane, et l'athéisme d'un grand-père français qui lui fait lire Baudelaire, Beckett et Spinoza.

À 17 ans, elle quitte le Maroc pour la France et des études de philosophie.

Entre les jambes est ainsi le récit de cette enfance écartelée entre fausses pudeurs et non-dits, mosquée et hammam, ivresses et amants, enfants des rues et prostitution forcée.

Un roman autobiographique à la plume virevoltante, , parfois dure, parfois tendre qui dit les blessures et la nécessité de se libérer par l'écrit.

Dans un style fiévreux, plein de rage et d'amour qui rend hommage aux rues du Maghreb, Huriya, écartelée entre plusieurs identités montre très efficacement comment les pièges et hypocrisies de la religion se referment sur les femmes, et combien cela lui coûte d'avoir vécu une bonne partie de son existence dans le déni ou dans le mensonge.
On aime la franchise de son témoignage et la puissance de sa réflexion sur les contradictions de la société marocaine.
Un cri du coeur libérateur et une célébration du corps et des révoltes intimes et sociétales.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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De un à une !
Ce livre va vous brûler, le langage y est cru et accompagne une analyse aussi implacable que la soif de dire est inextinguible.
Quel que soit le nom, l'étiquette : bisexuel, intersexué, hermaphrodite…la seule vérité est celle du ressenti.
Huriya veut dire liberté en arabe, c'est ce nom qu'elle a choisi pour dire la condition féminine au-delà de son cas.
Née à Marrakech, sans père, vite abandonnée par la mère, déposée comme un colis chez les grands-parents, premier rejet.
Grand-mère musulmane, grand-père françaoui, une guerre permanente entre les deux, c'est un mode de vie. Renommé Moulay Saïd, identifié comme garçon et c'est sans discussion possible.
L'enfant grandit, tiraillé entre deux mondes : celui du Coran et celui de la littérature. Entre les sourates et les strophes des Fleurs du Mal…
« Mes cheveux ne sont pas crépus. J'ai de beaux cheveux blonds qui m'arrivent aux épaules. Les traits de mon visage poussiéreux sont fins. Mon visage est couleur coucher de soleil. Mes yeux sont azurés comme le ciel d'ici. J'ai hérité des yeux bleus de mon grand-père, le Français. Je ne ressemble pas à un enfant d'ici. Je ne suis pas comme les autres. Ma différence sera mon destin. »
La grand-mère a plusieurs vies, plusieurs visages, c'est violent et souvent tragi-comique.
Mais ce qui ne cesse de m'étonner c'est le fait que les femmes continuent à transmettre ce qu'elles ont subi, c'est-à-dire à conditionner des petites filles à se soumettre. Un monde ou les pourquoi et comment trouve une unique réponse : c'est comme ça.
« J'ai fini par avoir deux têtes. Une pour grand-mère : une tête musulmane. Et une tête pour grand-père : une tête athée. »
L'enfant se plie pour ne pas rompre, car elle a été rejetée par sa génitrice. A-t-elle le choix ? Elle observe, scrute, fait son éducation des contradictions du monde des adultes, des mensonges comme mode de survie.
La condition des filles n'a pas changé au fil des siècles, c'est immuable, un conditionnement qui perdure.
« Une bonne Musulmane qui se respecte. Elle marche vite et à petit pas. On leur a toujours dit de ne pas traîner dehors. Elles ont été élevées dans un mélange toxique de religion et de traditions. Et nos vies ressemblent à nos traditions, nous sommes emmurés. Avant même d'apprendre à marcher, leur mère a répété : « Ne lève pas les yeux sur les hommes. Oriente ton regard vers le bas. Montre que tu as de la pudeur. Aie honte. » Aie honte, voilà ! Alors, les filles marchent et elles ont honte. Elles grandiront comme ça. Et la honte ne les quittera plus. »
Toute la première partie du livre m'a donné une impression d'oppression, et une image s'est imposé celle d'un enfant donnant des coups de couteau à sa mère déjà morte mais qui continue à frapper comme pour s'effacer.
J'ai relevé une multitude de phrases fortes, de celles qui restent.
Et je ne pouvais pas ne pas me poser la question : que serait devenu l'enfant sans la transmission des mots, des livres, délivrée par le grand-père ?
La culture comme rédemption des péchés du monde, cela me convient et me convainc.
Le portrait du grand-père est extraordinaire, et il est ce souffle de liberté qui va porter loin. Cette littérature qui l'habite et le tient debout. Se nourrir ainsi et écrire c'est se livrer sans ménager ses lecteurs.
Tous ces mensonges, ce monde d'hypocrisie est d'une grande violence. La grand-mère ne manque pas d'imagination pour tordre le cou à la vérité.
Certaines scènes sont hilarantes malgré tout, notamment le moment où Moulay Saïd doit échapper à la circoncision, sachant que c'est le coiffeur qui officie à l'aide d'une paire de ciseaux et bien évidemment sans anesthésie.
L'écriture est forte, mais il faut beaucoup de force pour naître à travers cet héritage.
L'écriture est belle aussi, dans sa crudité mais aussi dans sa poésie.
En conclusion, vous lecteurs ne pourraient oublier ce destin commun des femmes :
« Une femme instruite, c'est une femme dangereuse. Si elles en savent plus qu'un homme, ça peut lui couter très cher. »
Et le destin particulier d'Huriya :
« Je suis une fleur qui a poussé sur le mâle. »
©Chantal Lafon

Lien : https://jai2motsavousdire.wo..
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critiques presse (1)
LeMonde
01 juillet 2021
« Entre les jambes » est le récit de la libération par l’écriture de l’autrice, née intersexe à Marrakech et élevée par un couple de grands-parents saugrenu.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère. »
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Un enfant sans père est un enfant sans nom. Je suis né dans le mensonge une nuit du mois d’août dans cette ville sourde et aveugle »,
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Tu vas rire, grand-père. Les rires sont des déceptions joyeuses.
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