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EAN : 9782505011644
672 pages
Kana (06/05/2011)
3.45/5   22 notes
Résumé :
A travers les 807 pages de ce one shot originellement disponible en trois tomes, l’auteur nous raconte le voyage de Kuzuryû, vendeur ambulant de médicaments. Mais pas seulement, Kuzuryû est également un tueur à gage. Il souhaite retrouver son passé et le seul souvenir qui lui reste est la mort de sa mère, assassinée. Au fil de son voyage, Kuzuryû rencontre un joueur de luth aveugle. Ce dernier lui prédit son destin...
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Je continue sur ma lancée de lecture de mangas au décor historique et plus particulière au décor pré - ère Meiji. Après Kaze no Shô : le Livre du vent de Jirô Taniguchi et Kan Furuyama la semaine passée et surtout Hokusai du même auteur la semaine encore avant, je m'attaque cette fois à un joli pavé : Kuzuryû.

Lors de mon article sur Hokusai, je vous avais déjà rapidement présenté l'auteur, Shôtarô Ishinomori, le papa de Cyborg 009 entre autre, je ne vais donc pas le faire ici, sauf à ajouter qu'en plus des oeuvres de SF qu'on lui connait, il y a aussi tout un pan de sa biographie consacré à L Histoire passée du Japon, ce que Kana contextualise très bien ici, grâce à une postface signée Karyn Poupée (autrice de nombreux essais sur le Japon et journaliste ainsi que correspondante permanente de l'AFP à Tokyo). Elle explique ainsi, le goût de l'auteur et des Japonais pour ce pan de leur histoire comme un moyen de se rassurer lors des périodes incertaines. Mais surtout, elle explique bien à quel point il ne faut pas lire ici cette oeuvre comme étant le reflet des pensées de l'auteur, mais plus comme un hommage que ce dernier rend à cette époque en essayant d'y être le plus fidèle possible, quitte à froisser certains prêchi-prêcha de notre époque, qui eux commettraient volontiers quelques anachronismes pour rester dans la bienpensance, ce que l'auteur n'a jamais fait, lui. Bref.

J'ai personnellement vu en Kuzuryû un très bel hommage aux films de chambara, ces films japonais où on magnifiait l'art du sabre. Ce fut donc pour moi avant tout une lecture de genre, une lecture esthétique et une lecture d'ambiance et en cela c'est fort réussi. L'auteur nous plonge vraiment dans l'incertitude et la misère de cette époque, en suivant son héros sur les routes populaires et solitaires du Japon d'autrefois. Shôtarô Ishinomori fait preuve d'une belle dose de réalisme dans ses dessins des décors et autres arrières-plans, ce qui m'a souvent fascinée. On y sent tout la puissance et la majesté de la nature, mais aussi son danger et son âpreté, comme celle de l'époque où vit le héros.

Ce dernier est un apothicaire, tiens comme le héros de Père et Fils, mais ce n'est qu'une couverture pour la mission qu'il s'est fixée. Enfant, il a vécu un terrible drame, tous ses proches ont été exterminés. En quête de vengeance, il cherche celui ou ceux à l'origine de cela pour les éliminer, son seul indice : une broche en forme de dragon à 9 têtes. le drame est posé !

J'ai aimé cette ambiance volontiers dramatique, dure et cruelle du titre. C'était immersif de suivre un héros anti-héros en quête de vengeance qui affronte ce que l'homme fait de pire. Il y avait un vrai souffle dans ses duels, forcément à mort, où le sang et les têtes giclaient, toujours dans une forme de poésie cruelle et morbide. La mise en scène de l'auteur jouant beaucoup avec ces pétales de fleurs, ces flocons et autres éclats de sang qui viennent s'en mêler s'imposant dans le champ. C'est très beau. On est vraiment dans un titre qui magnifie l'art du sabre et tout ce que cela englobe comme dans les vieux films. le problème, c'est que cette beauté n'est présente que lors de très brefs moments et que la majorité du temps, à l'inverse, on s'ennuie ou plutôt je me suis ennuyée.

Tout au long des trois tomes qui composent cette histoire, regroupés ici en un seul volume, l'auteur répète inlassablement le même schéma scénaristique, un schéma qui pourrait faire écho à ce qu'on trouvait à l'époque de l'écriture de celui-ci (1974) à la télévision, mais un schéma qui manque cruellement de punch. C'est très linéaire et prévisible et pendant au moins les deux premiers tomes, ce n'est qu'une succession de rencontres sur les routes et à côté, se terminant inlassablement par des morts, sans forcément que la quête du héros avance ou que ce dernier soit développé, laissant plutôt un sentiment de remplissage décousu. L'intrigue a un fil rouge ténu qui ne se renforce légèrement que dans le tout dernier tome, c'est fort peu. de plus, je vais être honnête, au bout d'un moment, je me suis un peu perdue au milieu de tous ces visages qu'il croisait ou qui voyageait avec lui. Je n'arrivais plus à dégager une chronologie, je me demandais même si l'auteur ne jouait pas avec celle-ci. Bref, je ne savais plus où j'en étais... Un sentiment pas très agréable.

Il y aurait également beaucoup à dire sur la place qu'on fait tenir aux femmes dans cette oeuvre, tout à tour victimes ou tentatrices. C'est fort perturbant pour un lecteur ou une lectrice de notre époque. Je veux bien que ce soit pour rester fidèle à l'époque où se déroule l'histoire, mais quand cela manque quand même de finesse. Il y a bien une tentative avec Hebi-Hime qui se met à suivre le héros au bout d'un temps et qu'il vient à aimer, mais c'est écrit tellement maladroitement que je ne sais qu'en penser, tout comme son complexe ou plutôt sa peur du corps nu des femmes, souvenir d'un traumatisme de sa mère. C'est particulièrement étrange...

Ainsi, même si j'ai beaucoup aimé l'expérience visuelle et l'ambiance historique dramatique dans laquelle j'étais plongée, je me suis plus forcée à finir cette lecture que je n'y ai pris plaisir. La narration trop molle pour moi, le manque d'intérêt pour un fil rouge mal exploité et l'absence de vrai développement du héros pendant de longs longs chapitres ne m'ont pas motivée. C'est dommage parce qu'il y avait de quoi faire un récit beaucoup plus tendu et incisif.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Un manga historique clairement destiné aux gros lecteurs de bande dessinée : il faut en effet être habitué à entrer dans un pavé de près de 700 pages, écrit de droite à gauche, avec tous les codes du manga. Pourtant, la composition de l'histoire est à l'origine tout à fait traditionnelle : les petits chapitres successifs sont autant de nouvelles qui ont dû être initialement publiées périodiquement dans les magazines de manga, mais ils sont trop courts pour faire l'objet d'albums séparés. Et puis la publication au format "one shot" permet justement de cibler le bon public qui aurait été certainement moins attiré par de petits opuscules.

L'histoire d'un voyageur solitaire, mi-apothicaire, mi-tueur à gages est un prétexte pour proposer aux lecteurs un manga historique à vocation didactique (un peu à la manière de Satsuma). C'est un procédé classique et on peut s'arrêter là tout en étant plutôt réussi. On suit ainsi les deux-trois premiers chapitres plutôt banals, mais rapidement la psychologie des personnages ainsi que le travail graphique s'enrichissent considérablement. Même la composition des scénarios des chapitres est plus libre : on peut avoir affaire à une histoire poétique, contemplative, comique, tendue, subtilement érotique ou plein d'action, qui suit le fil rouge de l'ensemble du cycle ou qui s'en écarte.
Les planches aussi sont extrêmement travaillées, de manière cinématographique : les décors sont irréprochables, variés, les personnages sont par contre moins nets, stéréotypés, parfois difficilement reconnaissables à part les principaux. Ce n'est pas très grave car les chapitres sont courts.
Bref, les amateurs de manga adulte ne devraient pas hésiter.
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Peu habituée à lire des mangas aussi épais, je pensais m'ennuyer au terme de ces 600 et quelques pages. le rythme n'est d'ailleurs pas très enlevé et, malgré les nombreux meurtres commis par ce tueur à gages, l'action semble se dérouler tranquillement, ce qui finalement fait l'intérêt de ce livre. On suit les histoires des gens que croise l'apothicaire-tueur à gages, avec l'impression de suivre des mini télé-novelas à la japonaise : des adultères, des tromperies, de la corruption... le ton n'est pas spécialement drôle, mais on se surprend à sourire à certaines scènes. En toile de fond, l'intrigue principale, à savoir quel est le passé de Kuzuryu, et que cherche-t-il en traversant ainsi le pays, se met doucement en place, et les éléments de compréhension sont donnés au compte-goutte, laissant le suspens planer jusqu'aux dernières pages.

Le trait est très classique, et fait penser à Osamu Tezuka, grand maître du manga, que l'auteur a semble-t-il côtoyé. Quand on voit la production de manga actuelle, on sent que ce mangaka a fait partie d'une génération qui a largement inspiré les jeunes auteurs.

Ce manga est aussi l'occasion de découvrir une partie de l'histoire et des coutumes japonaises de l'époque. le contexte historique est d'ailleurs très bien expliqué dans la postface, très intéressante pour mieux comprendre l'attachement des Japonais à cette époque de leur histoire.
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(...)Ainsi, Kuzuryû repose sur des normes très établies : précision dans le détail historique, dans les descriptions des pratiques sociales, des combats de sabre… Mais la figure héroïque demeure l'élément le plus important. A la différence du Gekiga (littéralement dessin dramatique), il ne s'agit pas ici de montrer le rapport d'un individu commun face à une société contemporaine cruelle mais de plonger une figure héroïque dans un tourbillon de rebondissements (au sens théâtral du terme) entrainant avec lui le lecteur. En orfèvre du manga, Shôtarô Ishinomori maitrise parfaitement cette démarche.
Graphiquement, le temps a fait un peu son oeuvre. On sent l'influence d'Osamu Tezuka avec un certain nombre de codification graphique et une composition parfois un peu désuète. Mais la série a 40 ans, ne l'oublions pas. J'ai particulièrement apprécié les adaptations du trait en fonction des besoins. Réaliste et précis en accord avec les principes du Jidaïgeku – un genre qui se veut narratif et descriptif – et plus figuratif quand il se dépouille pour se recentrer sur les pensées, les rêves ou les actions des personnages. Bref, un dessin en harmonie avec son sujet. le signe d'une grande maîtrise de l'artiste.
Kuzuryû est une oeuvre intéressante et passionnante. Intéressante pour son caractère patrimonial évidemment, passionnante par la grande qualité de sa réalisation. Un univers riche créé par un auteur historique du manga moderne. Bref, à lire absolument par sa culture de bédéphile ou pour son plaisir personnel… ou les deux !
(...)
Lien : http://www.iddbd.com/2012/08..
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Kuzuryu est apothicaire ambulant et tueur à gages - «il traite le mal» - , selon sa propre expression. En quête de ses origines, il sillonne le japon ( à l'époque féodale) afin de retrouver les neufs pièces d'un ornement en métal représentant un dragon à neuf têtes qui porte le nom, comme lui, de Kuzuryu. Cette découverte lui permettrait ainsi de comprendre l'assassinat tragique des habitants de son village natal – sa mère se trouvait parmi eux - . Les hommes et femmes qu'il rencontre sur sa route sont assez pittoresques et leurs existences parfois intéressantes mais j'avoue que les pérégrinations de ce vendeur ambulant à la recherche de son passé m'ont vite lassée. Ce qui fait que je ne sais pas quoi dire de plus sur ce livre...

N'ayant pas l'habitude de lire des mangas, la lecture « à l'envers » m'a quelque peu déstabilisée. L'utilisation du noir et blanc m'a également déplu. Certes le trait est joli mais la couleur m'a vraiment manqué surtout pour un pavé de 700 pages...

J'ai aimé les illustrations de paysages – vues du ciel - en double page ainsi que certains gros plans sur les regards notamment. Un soin particulier est apporté à l'expression du visage des personnages.

Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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critiques presse (1)
BDGest
01 septembre 2011
Loin d'être indigeste, Kuzuryû constitue une formidable fresque tenant en haleine de bout en bout. À lire !
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La connaissance pure et sans souillure fait briller la lumière dans les coeurs sombres, fait obstacle à toutes les calamités et éclaire universellement le monde.
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Si le coeur de l'être humain se déforme...c'est de lui-même, comme la nature se déforme d'elle-même !!
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 Bah...A chacun sa vie...Dans ce monde éphémère comme l'écume, il faut le plus possible faire ce qui nous plaît vraiment !
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 D'un côté une bonté confinant à la bêtise, d'autre part, une malice abusant de cette bonté...La fragilité de ces deux caractères lui donna un haut-le-coeur.
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