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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Oui ce livre est rude , oui cette histoire est difficile , mais en méme temps que ces lettres sont fortes . le film tiré de ce roman est marquant , mais l'oeuvre de Japrisot est encore plus forte . Dire que l'on sort indemne de ce livre est mentir . Un tel choc littéraire est extrémement rare , et il faut absolument découvrir ce livre, ne serait ce que pour la charge d'émotions que ces pages contiennent . Rmarquable .
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J'ai vu le film plusieurs fois. Et à chaque fois, je vis tout pleinement. le film fait partie de ces oeuvres que l'on peut regarder tout en connaissant la fin. Un peu comme dans cette blague où le gars regarde un film pour la 10è fois en se lamentant qu'à chaque fois le héros meure...

Le livre... c'est tout pareil. On a beau connaître l'histoire, elle fonctionne pleinement. Implacablement. C'est une construction millimétrée, tracée au cordeau. Sébastien Japrisot ne laisse rien au hasard. Et froidement, inexorablement, il déroule le drame.

Moi, ce genre d'écriture, cela me glace à chaque fois. C'est brillant, comme une belle mécanique, sans à-coups. Japrisot, c'est aussi Adieu l'ami, ou le passager de la pluie. Ou La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil.

L'été meurtrier, le film, pour moi, c'est le personnage de Suzanne Flon... Cognata, la tante de Pin-Pon (Alain Souchon), le pompier choisi par Elle/Eliane pour venger le viol subit par sa mère. Il y a de la tendresse pour Cognata. C'est un personnage sensible, sous une apparente naïvreté, simplicité. (D'ailleurs, elle reçoit le César de la meilleure actrice dans un second rôle en 1984.)

Eh bien, dans le livre, c'est tout pareil, Cognata occupe une place assez à part dans le récit choral de Japrisot. Elle a même un chapitre pour elle. Celui intitulé "Le témoin". Sur les 6 chapitres, deux sont racontés par Elle, deux par Pin-Pon, un par la mère violée, un par la tante Sourdingue, comme Elle l'appelle.

Les personnages du drame, c'est d'abord Elle/Eliane en quête de réparation du drame vécu par sa mère, une Autrichienne que tout le monde appelle Eva Braun. Elle jette son dévolu sur Pin-Pon, brave gars, un peu sanguin, manipulé jusqu'à l'os. Faut dire qu'une belle fille qui montre toute la marchandise à tout le monde, cela a de quoi séduire et rendre jaloux en même temps... C'est le but. Autour du couple qui se forme gravitent les mères, la tante, les deux frères de Pin-Pon, l'ancienne maîtresse d'Elle. Et les absents, les 3 gars qui ont violé vingt ans auparavant. Japrisot arrive à rendre l'absence, le non-être, le non-dit, palpable, concret.

Le lecteur a beau s'attendre au drame, à l'innommable, à l'irrémédiable, il se produit sans coup férir. Un sacré bon moment de lecture. Un polar noir sous le soleil du midi en plein cagnard.
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Petit chef d'oeuvre de littérature, l'été meurtrier nous porte dans la folie de la vengeance. Merveilleux personnage et si complexe que celui d'Eliane, magnifiquement incarné par Isabelle Adjani dans l'adaptation du même nom. Déjà, j'avais adoré le film, mais alors là, l'oeuvre originale m'a estomaquée. J'ai eu plaisir à me plonger dans les méandres de la psychologie de ces personnages. Une fois ouvert, on ne peut que dévorer les pages de ce livre.
Je recommande, même et surtout à ceux qui ont aimé l'adaptation cinématographique.
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Je l'ai lu il y a longtemps dans la foulée du film* et j'ai le souvenir que les deux sont excellents même si l'histoire est assez dure psychologiquement parlant.
*Avec Souchon et Adjani
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Bien sûr j'avais vu plusieurs fois à la télé L'été meurtrier et c'était toujours avec la même fascination. Aussi ai-je eu l'envie de découvrir l'auteur de cette histoire et de me plonger dans les mots à l'origine de ce chef-d'oeuvre.

Et ce fut la révélation pour moi d'un auteur qui m'était tout à fait étranger, et qui m'a étonnée tout au long du roman.

L'originalité repose non seulement sur l'histoire elle-même, mais sur la façon de la raconter. D'abord un titre pour chaque chapitre, où Pin-Pon, Eliane, la mère d'Eliane, Cognata la tante de Pin-pon exposent leur point de vue. de nouveau Eliane et Pin-Pon. C'est un procédé narratif qui permet au lecteur d'entrer dans la psychologie de chaque personnage tout en permettant de comprendre le récit pas à pas. Immédiatement nous voyons les scènes se dérouler, comme au cinéma, et une empathie s'établit pour chaque personnage, qui sont tous attachants par leurs qualités et leurs défauts, et surtout leur faiblesse. Non seulement nous savons, par le titre (sans avoir vu le film)et les chapitres (Le bourreau, La victime, etc) qu'il va se passer un drame, mais nous gardons toujours un peu d'espoir et réussissons à nous amuser en cours de route, malgré notre angoisse, grâce au style de l'auteur, qui sait mettre dans la bouche de ses personnages des expressions simples mais efficaces (dont feraient bien de s'inspirer certains "auteurs" contemporains...) pour faire naître chez nous des sentiments divers.

L'intérêt aussi réside dans la mystérieuse façon de présenter les événements dans la bouche de Pin-Pon, qui s'adresse au lecteur comme s'il était devant lui. Mais nous nous demandons si c'est bien à nous qu'il s'adresse. Nous le saurons en fait à la fin du roman.

Voilà des mois que je n'avais pas lu un roman aussi puissant, aussi riche, aussi émouvant aussi. Japrisot hélas est mort en 2003, et à présent, tenant son petit roman dans mes mains, je demeure triste, mais heureuse de savoir qu'il aura laissé de lui une trace pour de longues années à venir.

Je vais acheter ses autres romans qu'il me tarde de découvrir, et qui ont tous été portés à l'écran. Je ne doute pas du plaisir que j'aurai à les lire.

Si vous ne savez "plus" quoi lire, cet été, alors jetez-vous sur L'été meurtrier.

Vous y rirez sans doute, et peut-être même verserez-vous des larmes.

Petite touche personnelle : l'action se passe en Haute Provence, et l'évocation des villages d'Annot, de Puget-Théniers, de Digne et de Castellane, m'a rappelé bien des souvenirs et devrait sans doute plaire aux personnes du Midi de la France.

Japrisot, selon moi, était un génie, pour savoir écrire d'une manière aussi simple (en apparence), aussi naturelle, mais pénétrante, précise, touchant là où cela fait mal et fait du bien à la fois.

Un chef d'oeuvre.
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Ce roman de Sébastien Japrisot manquait dans ma liste de livres lus. C'est pourquoi, quand je suis tombée dessus dans la boite à livre de la bibliothèque, je l'ai emporté sans la moindre hésitation*.

Il y avait longtemps que je n'avais plus lu Japrisot et j'ai donc retrouvé avec plaisir son style, parfois un peu déstabilisant, mais qui colle parfaitement à chacun des personnages et qui leur donne corps et réalisme, jusqu'à montrer la part la plus sombre d'eux mêmes. Le désir de vengeance, la passion, les secrets et mensonges montrent toute la violence du quotidien et jusqu'où nos actes peuvent nous mener par amour. L'alternance des points de vue égare le lecteur et je me suis comme à chaque fois laissée porter par l'intrigue dont la tension va croissant, jusqu'au dénouement qui a été pour moi une réelle surprise !

En refermant le livre, je me suis dit : "Comment diable ai-je pu passer à côté de ce roman pendant si longtemps !?"

*Petite note supplémentaire : J'apprécie Alain Souchon et Isabelle Adjani mais franchement, la couverture de l'édition que j'ai récupérée dans la boite à livres ne les avantage ni l'un ni l'autre. C'est pourquoi ce livre était aussi parfait pour figurer dans mon challenge 2018 sous l'item « Un livre avec une couverture moche ». Et si j'imagine bien Isabelle Adjani dans le rôle d'Eliane, j'ai un peu plus de mal à percevoir la ressemblance entre Souchon et Pin Pon. Je vais peut-être regarder le film...
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Pour moi Elle, c'est Isabelle Adjani, vu au cinéma en 1983, je crois, dans le film tiré de ce roman qui m'avait profondément marqué même si mon souvenir de l'histoire était un peu effacé.

Ca a été un plaisir de découvrir la version écrite par Sébastien Japrisot. Quelle plume, quel style, quelle construction !
Peut-être les images qui me restaient du film ont-elles entravé mon imagination mais elles servent si bien le roman que ce n'est pas un souci.
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Longtemps j'ai voulu lire ce roman de Sébastien Japrisot, car le film (vu plusieurs fois) m'a laissé un souvenir particulier. Je confirme qu'une fois commencée, on ne peut pas abandonner la lecture de ce récit, haletant jusqu'à la dernière page !
Alors bien sûr, tout au long du roman je vois les visages d'Isabelle Adjani et Alain Souchon dans les rôles d'Eliane et Pimpon, et juste pour ça je préfère souvent lire les livres avant les films….
Toutefois le roman est construit d'une manière particulière. L'originalité repose non seulement sur l'histoire elle-même, mais sur la façon de la raconter : d'abord un titre pour chaque chapitre, où Pin-Pon, Eliane, la mère d'Eliane, et Cognata la tante de Pin-pon exposent leur point de vue. Puis de nouveau Eliane et Pin-Pon. C'est un procédé narratif qui permet au lecteur d'entrer dans la psychologie de chaque personnage tout en permettant de comprendre le récit pas à pas.
La vengeance est le fil conducteur de ce roman, mais difficile d'en dire plus sans dévoiler une partie de l'intrigue..... On sent arriver le drame, le cheminement est lent, et le dénouement est très tardif. le final est explosif, à la hauteur du suspense intense qui le précède. L'auteur parvient à nous faire ressentir la chaleur étouffante de cet été caniculaire au coeur des années 70, dans la garrigue provençale.
Je recommande la lecture de ce roman à tous les amateurs de suspense, attention ce livre est impossible à lâcher !!
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"J'ai dit d'accord. Je suis facilement d'accord sur les choses. Enfin, je l'étais avec Elle. Une fois, je lui ai donné une gifle et, une fois, je l'ai battue. Et puis, je disais d'accord. Je ne comprends même plus ce que je raconte. Il n'y a qu'à mes frères que je sais parler, surtout le cadet, Michel. On l'appelle Mickey. Il charrie du bois sur un vieux Renault. Il va trop vite, il est con comme un verre à dents."
Lisez la suite.
Ce roman vous tiendra en haleine jusqu'au bout...
Dans L'été meurtrier, Eliane s'installe dans le Sud de la France. Elle est le fruit du viol de sa mère par trois inconnus. Croyant que le père de Florimond, surnommé Pin-Pon, est l'un des violeurs, elle met au point une machination vengeresse et se fait épouser par Florimond. Lorsqu'elle apprend de son père adoptif qu'il a autrefois abattu les trois violeurs, elle sombre dans la folie.
Tout le monde se souvient aussi de l'interprétation magistral d'Isabelle Adjani dans le film éponyme de Jean Becker.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Trouvé dans une boite à livre en mode ''vieux livre tout pourri", couverture désuète, première pages qui laissent froid ... Si je n'avais pas vu passer une critique Insta très élogieuse à son sujet je ne crois pas que j'aurais sauté le pas, et l'aurais reposé là, tout seul, à attendre une nouvelle main au milieu de ses compatriotes !

Mais je l'ai pris et franchement je ne regrette pas. Une histoire qui se construit en différents paragraphes "le bourreau", "la victime'' ... Une histoire qui se lit en plusieurs fois, via plusieurs points de vue selon le personnage qui a la parole et le tout, diablement bien ficelé ! Au fur et à mesure de la lecture on découvre les personnages, qui se dessinent en même temps que se dévoile un terrible secret, et tout le déroulé qui va suivre, de ''la sentence'' à ''l'exécution''.
Il ne faut pas abandonner au premier chapitre qui, personnellement, ne m'a pas hyper emballée. Je l'ai trouvé long, je n'ai pas aimé la façon de peindre le personnage et cette manière de transcrire une singularité toute paysanne et/ou un peu limite du personnage. Et pourtant ! Il prend de l'ampleur, se développe, on le suit, on le plains et on le comprend aussi, comme Elle.

Un roman vraiment bien écrit, intéressant et qui ne nous déçoit pas, du début à la fin. Une lecture à faire !
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